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Souvenirs d’Alzheimer. (1)

Annie Ernaux

J’ai longtemps laissé de côté ce petit livre d’Annie Ernaux («Je ne suis pas sortie de ma Nuit» chez Gallimard), le regardant de loin sur mes étagères sans jamais oser l’ouvrir. Je savais qu’elle y racontait l’histoire de sa mère atteinte d’Alzheimer. Une histoire en écho avec mes douze années vécues à proximité et à distance de la mienne. A peine sorti de ma lecture, j’ai éprouvé comme une nécessité de m’y appuyer et d’écrire – à mon tour – mes souvenirs à peine revus, à peine corrigés.

Trajet d’un autodidacte qui a lu Pierre Bourdieu.

Au décès de Pierre Bourdieu (23 janvier 2002), je souviens m’être rendu sur le site des amis de Pierre Bourdieu.  Je lus avec émotion la lettre d’Annie Ernaux disant sa dette au sociologue. Mais ce fut la lettre de Raphaël Desanti, autodidacte, formateur aujourd’hui en école d’éducateurs, qui me toucha de très près. Car ses «tortures», son acharnement à comprendre, ce temps volé au Monde des Puissants, furent les miens. Qui dira les difficultés pour un Dominé à se hisser à la compréhension ébahie du Monde social? Raphaël Desanti – que je salue – y parvient. 

Figaro-ci, Figaro-là.

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Pour bien cerner ses adversaires de classe, BiBi est allé les lire (1). Il y a toujours à apprendre d’eux, de leurs stratégies de défense, de leurs attaques ciblées. BiBi s’est rendu la semaine dernière dans le dédale des pages du Figaro. Journal à prendre dassault et à jeter à la Corbeil-Essones, selon le vieux dicton-BiBi.

Dans la Famille Besson : Luc-le-«Cinéaste ».

1. Dans le Figaro du 1er décembre, Luc Besson vante son prochain film mais en profite pour nous distiller ses pleurnicheries politico-populistes. «Nous avons perdu beaucoup de nos valeurs (Liberté, Egalité, Fraternité). Maintenant, l’argent est premier. Le monde ne peut survivre avec 800 personnes fortunées contre 800 millions de pauvres». Bien vu, Luc sauf qu’il faut quand même rappeler que tu embauchas dans ta Société de Cinéma (Europa Corp), Emmanuelle Mignon, celle-là même qui écrivit les discours de Sarkozy en 2007-2008-2009. Tu sais, Sarkozy… le Président des Riches, le Président qui défend les intérêts de ces 800 fortunes du monde.

L’ «Amie » de Nicolas.

Charles Jaigu, journaleux du Figaro, est un grand timide. Il sait que crier trop fort son amitié pour Angela Merkel serait plutôt mal vue. Alors il a trouvé une petite astuce : il parle d’Angela en mettant des guillemets au mot « amie » lorsqu’il parle d’Angela/Nicolas.  Allez un peu de courage, Charles ! Ôte les guillemets ! Est-ce que BiBi met des guillemets lorsqu’il parle du Chien de Garde de la Niche  Dassault ?

Le long des golfs pas très clairs.

Le Figaro du 25 novembre présente sur une page entière les Golfs de Marrakech, la ville de nos célébrités artistico-philosophico-médiatiques et de nos hommes politiques. Analysant les qualités des golfs, le Figaro écrit : «Le Maroc est réputé pour ses armées de «porteurs de sacs». BiBi se demande si Robert Bourgi n’y aurait pas déposé ses valises. C’est que du Gabon, le voyage est bien plus court et plus économique qu’un rendez-vous à l’Elysée.

Karl-Theodor, le guerrier.

Karl-Theodor Zu Guttenberg, l’ex-Ministre de la Défense allemand, préféré de Madame Merkel, s’était vu congédié de son poste car il avait éhontément plagié la thèse d’un étudiant pour se faire mousser. Ce Ministre qui qualifia l’aventure afghane de son armée de «Guerre» (jamais souligné par la Presse française d’alors) revient aux Affaires d’après le Figaro. Le cher Karl-Theodor n’a pas désarmé : le revoilà relooké et vierge. Il a du prendre conseil en France : à Bordeaux chez Juppé, à la Défense chez Longuet ou en Savoie chez Gaymard. C’est l’humour-BiBi pas l’Humour-Figaro.

Entre les mailles de l’Entrefilet.

Alors qu’on en fait des tartines sur les rencontres au sommet Angela/Nicolas, on a peu disserté sur la rencontre du Président des Riches avec le patron de la Banque Goldman Sachs, Lloyd Craig Blankfrein. C’était le 21 novembre dernier. Le Figaro en parle dans un entrefilet en nous faisant croire que Chouchou a engueulé Lloyd sur les manigances de la Banque.

Annie Ernaux : une conscience de… classe.

Le Figaro du jeudi 1er décembre a fait l’éloge de l’écrivaine Annie Ernaux. «Etincelant» écrit Thierry Clermont avec cette phrase : «Oui, il y a toujours eu chez Annie Ernaux cette conscience de classe, cette fierté que d’autres ont perdu». C’est vrai que «question Conscience de Classe», au Figaro, on ne l’a jamais perdue. Signalons à ce critique littéraire de lire le vibrant hommage que la magnifique Annie Ernaux rendit à Pierre Bourdieu. Euh… le lire ? La conscience de classe de ce journaleux n’ira certainement pas jusque-là.

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(1) Le blogueur Corto74 demande à Bembelly ce qui l’oblige à lire Le Figaro : «M’enfin, qu’est-ce qui t’oblige à le lire ? Rien si ce n’est le truc a la mode que l on appelle le Figaro bashing. Et ne me dis pas que tu es sensible au phénomène de mode , si ? C’est leur ligne éditoriale point barre». Mais cher Corto, comment parler du Figaro sans le lire ? On ne peut parler (et combattre ce torchon) qu’en le lisant assidument. C’est ça l’éthique du blogueur : parler de ce qu’on connait très précisément. Il faut lire le Figaro car en ne le lisant pas, on déserte le combat politique et on donne des armes à ses adversaires. Ce que, bien entendu, certains blogueurs de Droite – comme toi ? – aimeraient tant.

(2) Bembelly, Bah ! By CC et la Plume d’Aliocha ont fait aussi un billet là-dessus :