Monthly Archives: février 2011

Le grave péché de Nicolas.

Que n’a-t-on entendu pour renvoyer les pratiquants de l’Islam vers leur sphère privée ! Et je te cause des prières dans la rue, et je t’assomme avec le port du voile et je dois te faire ôter le foulard et je stoppe la construction des mosquées. Par contre, bizarrement, très bizarrement,  le principe de laïcité est passé sous silence dès que nous accostons les rivages du catholicisme.

Tout dernièrement, l’anonyme député UMP, Jean-Claude Carle, sénateur de Haute-Savoie ( il tenta de faire invalider le PACS, il signa une pétition contre l’homoparentalité) veut se faire un nom via son soutien à l’enseignement privé, majoritairement catholique, puisqu’il a déposé en sa faveur un amendement qui prévoit 250 postes supplémentaires. Alors que l’Etat ne cesse de rétrécir la part du budget alloué à l’Education Nationale sous prétexte d’un besoin urgent de réduction des finances publiques, notre charitable député ne trouve pas mieux que d’offrir 4 millions d’euros à l’enseignement privé.

Bon Dieu, se dit BiBi, 4 millions d’euros au moment même où l’on supprime les postes dans les établissements publics.

Rappelons, chiffres à l’appui, que sur les 16000 postes supprimés en cette année 2011, seuls 1633 concernent le privé. L’enseignement privé représente aujourd’hui prés de 20% des élèves. Selon la règle traditionnelle (revendiquée par l’enseignement catholique et concédée en 1985) il lui appartient de prendre une part de suppression à cette même hauteur. En acceptant cette logique, plus de 3400 postes devraient logiquement lui être retirés.

Certes Dieu y reconnaîtra les siens mais en attendant, notre Chouchou qui préfère le curé à l’Instituteur, a une nouvelle fois gravement péché. Et cela justifie donc cette Prière-BiBi pour la laïcité.

Source : Journal du Droit des Jeunes (janvier 2011).

Pas de politique pour les sales gosses ?

Jacques Alain Bénisti est député UMP de la quatrième circonscription du Val de Marne. Bien connu pour avoir soutenu le repérage de supposés «troubles de comportement» chez l’enfant «délinquant» (dès 2/3 ans !), il continue de vouloir protéger notre belle jeunesse de France.

Le 19 octobre dernier, il déposait la proposition de loi n° 2884 visant à «interdire tout affichage publicitaire ou politique sur les murs extérieurs et à l’intérieur des locaux et des établissements recevant des jeunes enfants et des mineurs».

Trouillomètre à zéro, il voit bien entendu derrière chaque enfant (l’enfance, pour lui, va jusqu’à… dix-huit ans !) un être humain dont il faut se protéger tout en déclarant… qu’il faut le protéger.

La protection contre la sauvagerie de l’enfant et la propagande politique dont il serait victime est valable pour «les collèges et lycées, mais aussi pour les centres de loisirs ou de vacances ou pour les crèches départementales, quand il en existe». Ce député, horrifié de l’affichage politique, ne considère la jeunesse que comme un troupeau vulnérable indifférencié. Pour lui, les «personnes accueillies dans ces établissements sont jeunes, donc vulnérables» et «par définition, elles manquent de maturité».

Cette vision totalisatrice est le propre de tous ceux qui, en haine de l’enfant, ne le perçoivent que dans un rapport de force et d’obéissance. Ne nous étonnons pas que pas une seule fois notre Président n’ait parlé d’éducation dans ses diatribes. Docile, Jacques Alain s’agenouille devant son Maître Nicolas. Quant à la confiance dans les éducateurs qui entourent l’enfant, la confiance dans les potentialités citoyennes des jeunes, la confiance dans leur intelligence et leur perspicacité, bouhhh, vous n’y pensez pas !

Alors donnons à Jacques Alain un peu à lire ! Allez, hop ! hop ! Au boulot, Jacques Alain ! Le devoir du soir sera la lecture du texte de l’article 13 de la Convention des Droits de l’Enfant :

« 1. L’enfant a droit à la liberté d’expression. Ce droit comprend la liberté de rechercher, de recevoir et de répandre des informations et des idées de toute espèce, sans considération de frontières, sous une forme orale, écrite, imprimée ou artistique ou par tout autre moyen du choix de l’enfant.

« 2. L’exercice de ce droit ne peut faire l’objet que des seules restrictions qui sont prescrites par la loi et qui sont nécessaires : a) Au respect des droits ou de la réputation d’autrui ou b) A la sauvegarde de la sécurité nationale, de l’ordre public, de la santé ou de la moralité publiques.

Lire aussi les 3 articles-BiBi sur l’Enfant vu par son compère UMP, B. Aubril :

Quand Sarkozy nous fait son cinéma !


Nicolas Sarkozy ou Monsieur Cinéma ?
envoyé par guybirenbaum. –

A la Conquête des Intellos cinéphiles.

Notre bon Président veut conquérir le cœur et les esprits des Intellectuels en vue de la Guerre 2012. Pour s’imposer, il a choisi d’envahir leurs écrans de cinéma. Pour cela, il a usé d’une incroyable stratégie : chaque soir, en compagnie de Carla, il se paye un DVD des plus grands cinéastes mondiaux pour rattraper son retard.

Alors il cite, il détaille, il énumère à toute vitesse car il ne s’attarde pas dans son jugement : juste dix secondes pour en mettre plein les yeux. Pas plus, hein ?

Une métamorphose bouleversante.

Songeons qu’il y a peu, Nicolas croyait que Pasolini, Visconti, Rosselini et tutt quanti étaient le nom des valets de chambre de la toute jeune Carla, princesse dans son château de Toscane.

Avec Théorème par exemple, le film de Pasolini, il fait ses petits calculs, délivrant une critique de haute volée : «Théorème, c’est formidable !» Verra t-il un jour «Salo» jusqu’à peut-être s’y reconnaître, lui et ses fantassins ?

Sur la Route de New-York.

Plus pitoyable encore, le voilà s’extasiant «Sur la Route de Madison», le long métrage de Clint Eastwood : « C’est formidable (bis) ! C’est l’histoire d’une femme mariée avec un homme bien qui tombe amoureuse d’un homme bien. Et l’homme s’en va». Là encore, notre Chouchou de la Pellicule ne se doute pas qu’il fait, là, de la… projection !

Et BiBi ne peut rater un si beau plagiat sur la Route de New-York : «C’est l’histoire de Cécilia mariée avec Nicolas qui tombe amoureuse d’un homme bien, richard new-yorkais. Et c’est la femme qui s’en va».

Nicolas, Falconetti et Antonin.

Mais ce qui laissa BiBi muet, c’est la passion de Nicolas pour le «Jeanne d’Arc» de Carl Dreyer. «J’aime beaucoup Dreyer ! Vous savez, il est danois !». BiBi se demanda alors si notre Chouchou n’alla pas se réfugier sous les jupes de sa Princesse Botox à l’apparition d’Antonin Artaud sur son écran. Sur qu’aujourd’hui, il aurait mis Antonin sous bracelet électronique.

Nicolas dans sa version originale.

Mais ce que préfère notre cinéphile, ce sont évidemment les films en VO : «Evidemment !» lâcha t-il, décomplexé. Lui qui peinait à aligner trois mots de français sans faute d’orthographe (malgré les cours de ses Communicants à 10.000 euros l’heure), le voilà qui avale les longs métrages en VO à vitesse extraordinaire. Et c’est sans peine que BiBi imagine notre Agité traduisant les films japonais de Mizoguchi, les productions de l’indien Satyajit Ray ou les films de l’iranien Kiarostami à sa Carla chérie.

Face à Hubert Védrine et BHL, la joie pharaonique des égyptiens.

1. Avant toute chose, saluons les égyptiens et leur joie pharaonique. BiBi n’a pas osé mettre une petite vidéo où il fit la danse du ventre et cria à tue-tête son contentement de voir un peuple se libérer. Pas de position frileuse et adhésion pleine et entière au bonheur du peuple égyptien. De cela, on ne discute pas… on danse et on met à fond la caisse les chants d’Oulm Kalsoum (pour Dalida, on hésitera 🙂
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2. La sainte frousse de ce cher Hubert.

A chaque soubresaut mondial, les Médias (de France Inter à C dans l’air) mettent un point d’honneur à ouvrir la porte à notre bon vieil Hubert (Védrine) pour qu’il puisse y glisser son grain de sel. Cette fois-ci, ce sont les Inrocks, probablement impressionnés par la stature du Ministre des Affaires Étrangères de 1997 à 2002, qui l’invitent à blablater sur les évènements en Tunisie et en Égypte.

Il est cependant toujours curieux que personne ne rappelle d’où parle ce cher Hubert. BiBi comble cette lacune : Monsieur Védrine, invité de tous les mariages (celui de Delphine Arnault aux côtés de Sarkozy, celui de Chloé Bouygues/Yannick Bolloré) est une des têtes pensantes de LVMH de Bernard Arnault, septième fortune mondiale et Capitaine d’Industrie hors-pair. Ce très chic Bernard fait exactement la même chose : lorsqu’il veut parler d’Art, il fait tout pour qu’on gomme son appartenance au Cac40.

Donc, le Monsieur Védrine nous délivre jugements et fine analyse sur le séisme tunisien et égyptien dans ce dernier numéro des Inrocks. Voilà ce que ça donne :

– Il accrédite cette idée reçue : «Le système Ben Ali a été bien au début».
– Il a peur de la contamination : «Tout n’est pas transposable d’un pays à l’autre».
– Il refuse de faire la fête et de bouger sur la piste de danse démocratique. Il rate le bonheur égyptien qui s’annonce : «Je m’attends à un retentissement profond, durable mais pas immédiat et différencié».
– Il réaffirme cette distance aristocratique insupportable : «On devrait être prudent dans nos commentaires».
– Il nous offre le vernis magistral de l’expert en enfonçant des portes ouvertes: «On est dans une situation évolutive».

Et enfin, il appuie sur ce dernier constat qui ne déplaira ni à son Boss ni à Nicolas : «La polémique franco-française sur «on n’a pas vu venir» n’a pas d’intérêt». Il rejoint ainsi BHL qui, voulant préserver son précieux ryad à Marrakech, déclare dans le numéro du Point : «Reste que les situations [tunisienne et égyptienne] ne sont pas, pour autant, les mêmes et que les différences, n’en déplaise à la Pensée toute faite, l’emportent sur les points communs».

Manque aussi la réponse à cette interrogation-BiBi : Monsieur Védrine nous dira t-il si Ben Ali (et Moubarak) ont emporté leurs lingots d’or dans les sacs Vuitton de son Boss ? Sinon, faudra t-il le demander à Nicolas Bazire ou à Madame Chirac, tous deux membres du joli CA de LVMH pour obtenir une réponse ?

Les Insupportables : de Luc Chatel à Edouard Balladur.

Les petits matins de Luc Chatel.

Le matin du 19 août 2009, Luc Chatel était en conversation avec des supposées clientes de l’Intermarché de Villeneuve-le-Roi (Val-de-Marne) sous l’œil des caméras TV. On se souvient que ces clientes étaient des adhérentes UMP venant défendre la politique de rentrée scolaire et que cette mise en scène avait été une obscène Opération Com’.

Dans le Point de cette semaine, revoilà Luc Chatel qui veut «en finir avec le mythe du Grand Soir». Il croit «aux petits matins quotidiens». Surtout à celui du 19 août 2009.

La Saint-Édouard.

Le 5 janvier, Nicolas Sarkozy avait appelé Édouard Balladur pour lui souhaiter sa fête. Très ému fut notre Chouchou devant son mentor très très pleurnichard : «Vous savez, mon cher Nicolas, plus personne ne me souhaite ma fête». Rappelons que Saint Edouard, dernier roi à régner en Angleterre, fut vite l’objet d’un culte populaire sachant se faire l’ami des petites gens. Edouard est très populaire lui aussi. A Chamonix, les nombreux richissimes anglais comme ses sympathiques voisins chamoniards (Florence et Eric W.) l’adorent.

Sarkozy toujours.

Sarkozy se la joue serein alors qu’il est mort de trouille. «De Villepin, dit notre Chouchou avec (fausse) conviction, pourrait être à 2 ou 3% mais il ne se présentera pas». A la sortie du Conseil des Ministres, il plastronne, cette fois-ci, sur Marine Le Pen : «Pffttt… Marine Le Pen, c’est du vent».

C’est pour ça qu’il commande à ses sous-fifres d’amadouer Dominique, qu’il invite l’Aristocrate à fausse particule fin février et qu’il commande sondage sur sondage sur les thèmes porteurs de la Marine.

Le rapport qui tue.

Notre grand intellectuel, Serge Moati, se dresse sur ses ergots : «Je n’ai rencontré le Président Ben Ali qu’une seule fois dans ma vie, peu de temps après son arrivée au pouvoir». Le réalisateur fit quand même beaucoup d’effet à l’ex-Chef d’Etat tunisien puisque ce dernier lui confia «un rapport sur la libéralisation de la TV tunisienne». Serge Moati, prudent, dit que «le rapport s’est perdu dans le sable». BiBi n’hésitera plus désormais à ranger Serge Moati dans les rangs des Journalistes-Autruches.

Le Point dans la gueule.

Pour l’Hebdo Le Point, très nostalgique de Jacques Chirac et de Bernadette, les propos tenus par Eva Joly («Le coup de la maladie, c’est très classique. Pinochet aussi se disait très malade. Il a vécu beaucoup d’années après») seraient «très inélégants». Pourquoi inélégants ? Eva Joly ne souhaite pourtant qu’une seule chose : que le Grand Jacques vive très longtemps et en très belle forme.

François Mitterrand, sage comme une Image.

Lundi 14 février à 22h30, Public Sénat diffusera un documentaire du belge Hughes Le Paige sur François Mitterrand («Le Prince et son Image»). Il est peu probable qu’il raconte cette anecdote hautement signifiante sur le Chevalier à la Francisque. A chaque séjour vichyssois chez ses amis Michel Charasse ou Guy Ligier, François Mitterrand évitait de traîner en ville, de peur qu’un photographe prenne le cliché déshonorant qui le verrait revenir sur les lieux où en 40-41, il travailla au service de Vichy, «francisque» à la boutonnière. BiBi aurait bien aimé faire ce film-là, avec ce titre-là : «Le Prince et l’absence d’une Image».

Argent blanchi et nez rouge.

Un jour, Stéphanie de Monaco déclara, horrifiée, qu’elle était contre les corridas en lâchant : «Mais les taureaux sont quand même des êtres humains». Cette fois-ci, elle fait plus soft : «Dans notre famille, le Cirque, c’est génétique. Nous avons un chromosome à nez rouge qui se balade de génération en génération». Et BiBi peut en témoigner : à Monaco, on blanchit tout… jusqu’au masque des clowns.

Justin Bieber, pas Justin Bridou.

Il parait, toujours selon Le Point, que «Justin Bieber serait l’Ado le plus connu du Monde». S’il y avait un Dictionnaire des Célébrités, BiBi se classerait  juste devant lui 🙂 Mais… au fait, qui est ce Justin Bieber ?