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Comment on construit un Macron : l’exemple du Point.

Voilà le Canard Enchaîné, notre palmipède, qui s’est attaqué à François Fillon et aux émoluments non-fictifs reçus par son épouse. Bravo ! Mais on déplore que ce même journal satirique soit beaucoup moins offensif sur Emmanuel Macron et soit très/trop discret sur ses financements (pactole de Londres  et, dernièrement, de Beyrouth). 

Le citoyen-BiBi a donc tenté d’y voir un peu plus clair sur les affaires du candidat ex-banquier. Facile puisqu’il ne se passe pas une heure sans que les Médias du Grand Capital ne le propulsent en icône. L’hebdomadaire Le Point (N° du 19 janvier) lui consacre sa couverture et 48 pages d’adoration et d’agenouillement. Allez, hop, on y va voir de plus près.

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Une Propagande sarkozyste très au Point.

Les Fidèles de BiBi savent depuis longtemps que Nicolas Sarkozy a engagé un toilettage intégral de son Image.

Pour cela, Chouchou donne du clairon via tous ses amis. Olivier Minc, fiston-à-piston suivra la grossesse de Carla et embellira le portrait du bon Papa sur les pages de Paris-Match. Dassault continuera à passer la brosse à reluire. Olivier Jay et son Boss Lagardère nous donneront leurs bénédictions dominicales. France-Soir continuera ses obscènes Unes à la Pougatchev et les Echos de Bernard Arnault se démultiplieront pour gagner la Guerre 2012. Pour Le Monde, BiBi avait déjà repéré les billets.

Cette fois, BiBi s’est arrêté sur l’Hebdo de Sieur Pinault.(Pour l’article, cliquez ici).

Propagande au Point (1).
L’hebdo de Monsieur François Pinault nous pond quatre pages sur le nouveau Masque de Sarkozy. Un proche de notre Président jure de ne pas l’avoir vu piquer de colères homériques «depuis au moins six mois». Mais page 2 du Canard Enchaîné de cette semaine, notre Chouchou s’en prend à Frédéric Salat-Baroux, gendre de Chichi et mari de Claude Chirac en ces termes : «J’ai envie de lui exploser la gueule à ce connard». Au début de son quinquennat, notre Chouchou avait crié «pôv’ con». Depuis, il a enrichi son vocabulaire avec ce «connard». Carla a surement précisé à son homme que «connard», même prononcé en colère, ne prenait que deux N.

Propaganda au Point (2).
Frank Louvrier, chien de garde des Puissants, a une explication bien maladroite pour expliquer le retard de son Maître en vocabulaire : «Dans toute la vie, il y a des périodes initiatiques». Humour corrézien ?
Pour consolider les apprentissages de notre Instable, Louvrier est allé chercher l’universitaire Camille Pascal. Cet historien a déjà mangé à tous les râteliers : Bayrou, Baudis, Douste-Blazy. A l’actif de ce grand intellectuel, un ouvrage consacré à la Marie-Louise O’Murphy, maîtresse secrète du Roi Louis XV et un livre sur Louis XIV : Le Goût du Roi. Il sera à nouveau bien placé faire coup double : un ouvrage sur les amoureux de Chochotte et un livre sur Le Goût de son Maître.

Propaganda au Point (3).
Le Chouchou veut changer d’image à tout prix et à n’importe quel prix. L’Hebdo du 9 juin poursuit : «La fanfaronnerie, elle aussi, ne serait plus un trait sarkozien». Là encore, contrepoint du Canard Enchaîné rapportant les paroles de notre ex-fanfaron : «J’ai appris à prendre de la hauteur, à ne pas m’occuper de petites polémiques». Et comme cela ne suffit pas : «On n’est pas gêné par les idées des autres au plan international. C’est la tétanie de l’Intellect. La France est la seule à penser. On est le pays qui fait la course en tête». La tétanie de l’Intellect ! Notre Président sait de quoi et de qui il parle.

Propaganda au Point (4).
Au premier abord, l’article du Point a un ton un-peu-poil-à-gratter mais si on y réfléchit, l’opération Séduction du Nouveau Sarkozy est en marche. L’air de rien, Saïd Mahrane y détaille toutes les retouches. Ainsi, on apprend que l’ami Carignon (payé par qui ?) est là pour organiser des déjeuners avec des personnes issues de la Société Civile. [Le Saïd a du lire BiBi]  Le but ? A tout prix, éloigner l’image des Grands Voleurs invités à la Nuit du Fouquet’s le 6 mai 2007.

Propaganda au Point (5).
Notre Chouchou se gave de DVD. Le soir, il se pantoufle, il prépare les tisanes (fini les petits chocolats), il se love dans les bras de Chochotte et se passionne pour les films de Pasolini, Fellini et tutti quanti. Dire qu’il n’y a pas si longtemps, notre Chouchou pensait que Pasolini, Fellini et Tutti Quanti étaient les valets de chambre de Carla enfant dans son château de Toscane. D’autres fois, il s’endort sur les livres de Grande Littérature. Fini les Œuvres Complètes de Didier Barbelivien, il s’accroche désormais à l’œuvre monumentale de son philosophe préféré : Luc Ferry.

Propagande au Point (6).
BiBi se fait un plaisir de livre la conclusion de cet article de lèche : «Si le Président dorénavant prend de la hauteur [sans rire ? De la…hauteur ?] en ayant les pieds sur terre, l’homme, lui, reste un politique touche-à-tout, imprévisible et sûr de ses forces. En reconquête». En reconquête ? Puisque c’est Le Point, hebdo de Monsieur Pinault qui vous le dit et vous l’écrit…

PS : l’article est signé Saïd Mahrane. BiBi, curieux comme d’habitude, est allé voir qui était le bonhomme. Sur Bakchich, il a retrouvé un vieux billet où ce Journaleux s’était fait remarquer comme «flagorneur» sur une interview de Carla. Un prochain toilettage intégral du bonhomme est donc bien peu probable.

Carla : Macadam Cow-Girl.

Il nous tend son Macadam, on l’achète. Et on découvre parallèlement que le Directeur du Magazine est un journaliste lyonnais du nom de… François Fillon. Non, ne riez pas : c’est la vérité, ce n’est pas de l’humour (de caniveau) de macadam. Ce même François Fillon s’explique sur son scoop du numéro de décembre, sur cette interview exclusive en Une de Madame Carla Bruni-Sarkozy dont BiBi avait déjà parlée ( Lire article ). Le numéro portait sur l’Exclusion et Carla nous apprenait qu’elle s’apprêtait à aller suivre une équipe du Samu social, qu’elle était amie avec un SDF du 16ième, qu’elle s’y connaissait en précarité. Le sans-abri (qui avait refusé l’aide de Carla) vit toujours dans une des rues du XVIième et a même offert deux guitares à la Première Dame de France.

On apprenait aussi que, par delà ses silences et sa petite voix de Mégère apprivoisée, Carla avait le sens de l’humour. Elle avait ainsi charrié l’Homonyme Fillon : «Je dirai à mon mari que j’ai passé la matinée avec François Fillon». Heureusement que l’interview n’avait pas eu lieu dans la nuit. Imaginons alors le calembour : «… que j’ai passé la…» Hum hum. Chouchou n’aurait peut-être pas apprécié la blague.

Evidemment François Fillon (Macadam) se défend de toute opération de Com. Lorsqu’il explique cette opération probablement signée Gregoire Verdeaux, il devient très bavard : «Un collègue journaliste du «Point» [Saïd Mahrane] qui appartient à l’équipe de bénévoles de «Macadam» a posé la question à Carla Bruni en avril 2009 et elle a dit tout de suite « oui ». Quels hasards : un bénévole du Point dans l’équipe de Macadam ! Heureusement pour Macadam que ce n’est pas un journaliste de Bakchich ou de Fakir ! Là, l’interview aurait été impossible. Et second hasard : Saïd Mahrane passe par hasard devant l’appartement parisien de Madame, il sonne par hasard, on lui ouvre la porte par un très heureux hasard (heureux car… on n’appelle pas Brice Hortefeux pour Saïd l’Auvergnat), Madame lui fait un «discours parfait», comme l’écrirait Philippe Sollers, Madame parle parfaitement pendant deux heures. François Fillon, au hasard très impressionné, se lâche : «Le discours de Madame est tout sauf politiquement correct».

Il n’est pas dit si Carla a joué la Sérénade jusqu’au bout à nos chers Saïd et François : pourtant elle avait les deux guitares de son ami du 16ième.