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Rome : Le Mystère de la « Fumée Blanche » dévoilé.

Se faufilant sous les robes des Soeurs vaticanes, BiBi a sorti son gros objectif et a résolu, en un déclic photographique, le Mystère de la Fumée Blanche… Vous savez, cette Fumée qui sort des tuyaux de la Maison des Dieux et qui vient d’annoncer la venue argentine du Messager du Très-Haut, François tout court.

Dans la Cité papale, rien ne changera vraiment. Nous aurons droit pour l’Éternité à la pipette, aux potins, à la popote, aux potages et autres papotages papaux. C’est donc reparti pour un tour !

En exclusivité-BiBi – la photo qui dit tout de ce sacré mélange.
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Fumée blanche

Les Flèches de BiBi (en avant-dernière).

L’amer Michel.

Michel Houellebecq, le rebelle à l’anorak kaki, a déclaré à France-Inter de son ami Val (20 octobre ) : «Je ne suis pas un citoyen et je ne veux pas le devenir. Le devoir par rapport à son pays, ça n’existe pas. Il faut le dire aux gens, aucun. On est des individus. La France est un hôtel, pas plus… » Il aurait pu ajouter que la France est un Hôtel de passe, que la Citoyenneté est une catin et qu’il se pourrait même que, Houellebecq lui-même, soit un de ses proxénètes.

Un résistant qui résiste au Temps.

Le bloggeur Vogelsong rapporte que Stéphane Hessel, le résistant, l’anti-Houellebecq, vend plus de livres que le Rebelle en anorak kaki. Pas de doute, Stéphane Hessel ne joue pas dans la même cour de récré : il est évidemment hors-goncourt.

Jean-Jean, le Fiston à Pistons.

Dans le JDD, le journaleux Bruno Jeudy offre une page entière à Jean Sarkozy. Il l’aide discrètement à remonter la pente de l’Enfer. Mine de rien, le canard-laquais nous dessine un jeune homme au grand cœur, repenti mais toujours battant. C’est la Stratégie du Junior : pas trop de pub prématurée mais ne pas se faire oublier non plus, pas de questions qui fâchent etc. L’article est impeccable, venu au bon moment : il plaira beaucoup à Papa et à son frère Arnaud (Lagardère). Pour faire taire les méchantes langues, Bruno Jeudy précise même – en encart – que Jean-Jean a eu son Bac A avec mention Bien. C’est vrai que le Fiston-à-Pistons est méritant et très volontaire… surtout avec un papa qui n’a jamais lu un livre de sa vie.

Quand Hulot hulotte…

«Pour moi, un tandem Jean-Louis Borloo /Nathalie Kosciusko-Morizet au Ministère de l’Ecologie aurait été une configuration idéale» (Journal Métro du 15 janvier dernier). Ajoutons que BiBi rajouterait bien Hulot à cette configuration (ou à cette figuration de c…).

Enfance en chiffres.

1. Selon le rapport 2010 sur le mal logement de la Fondation de l’Abbé Pierre, la France sarkozyste compte 3,5 millions de non logés ou de mal logés dont 600000 enfants.

2. En date du 15 mars dernier, l’NAF livre des chiffres-clés sur les bouleversements de la vie familiale : 357.000 emplois détruits en 2009 ; 216.396 dossiers de sur-endettement déposés en 2009, 105.271 jugements d’expulsion locative prononcés en 2008, 7711 enfants décédés à moins de 25 ans en 2006.

Dolce Vita.

En 2009, trois mille nourrissons ont été trouvés, vivants ou morts, en Italie berlusconienne. Ils seraient pas moins de 400 par an dans Rome et ses banlieues. La capitale italienne a donc décidé de créer des «Berceaux pour la vie» : des points où pourront être déposés les bébés abandonnés avec l’objectif de «sauver le plus grand nombre possible de bébés abandonnés par des mères en détresse qui veulent garder l’anonymat».

Phénomène fuyant.

1. Entre 2002 et 2007, on a comptabilisé 11.039 cas de fugues supplémentaires (soit + 32%).

2. ¾ des fugueurs ont entre 15 et 18 ans mais la tendance est au rajeunissement.

3. Les filles sont plus nombreuses que les garçons.

4. En 2008, les «récidivistes» ont représenté 44% des cas de fugues.

5. 1/3 des fugues durent plus d’un mois.

6. 22% des mineurs fuguent «par amour», 21% à cause d’un mauvais climat familial et 8,5% des fugues ont un rapport avec Internet.

7. 98% de mineurs fugueurs sont retrouvés. ( Source : Rapport d’activité 2008 – SOS Enfants disparus).

Bakchich et phrase en procès.

1. Bakchich est un des seuls Canards que BiBi n’a pas trop envie de déplumer. L’hebdo a été condamné pour avoir diffamé le Prince Albert de Monaco. L’équipe de Bakchich aurait dû adopter la position-BiBi qui avait élevé la phrase de Bébert («Monaco n’est pas un paradis fiscal») en phrase la plus drôle de l’année. Cela suffisait car (presque) tout le Monde avait compris.

2. BiBi constate avec déplaisir que l’humoriste Paul Wermus s’amuse encore dans les colonnes du journal mais avec plaisir que, par contre, Henri Maler d’Acrimed y fait son entrée.

BiBi vous offre son petit conte de Noël.

«BiBi est agent immobilier athée : il propose une église au juif, une synagogue à un islamo et une mosquée à un catho. Et pour le prix de la location, il leur dit : «1. C’est vrai vous n’êtes pas proprio des murs. Et 2. N’oubliez pas que Dieu soit… loué !»

Flèche de Cœur.

BiBi s’est attaqué au livre de Daniel Sibony («Le Sens du Rire et de l’Humour» chez Odile Jacob). Sans rire, c’est un très bon livre. Témoin ce passage très sérieux :

«Le rire met en acte une rupture de la solitude narcissique. Plaisir soudain d’être à deux, d’avoir d’emblée une partenaire, une promesse de jouissance (…). Mais être deux, c’est aussi être avec son double ; de préférence en bonne entente, sans fusion ni confusion, sans trop d’agressivité, c’est-à-dire de peur. Comme avec un sosie ou un alter ego ; pouvoir jouer à passer l’un pour l’autre, à se moquer de sa naïveté, en toute bonne foi».

Si bon, Sibony.

La Vespa de Nanni Moretti.

https://www.youtube.com/watch?v=nf8g5fS_M3s

Comment oublier cette balade en Vespa ? Comment oublier le film de Nanni Moretti s’ouvrant sur un homme en scooter noir ? «Sur ma vespa» est le premier des trois chapitres de « Journal intime » tourné en 1994. Il dure 27 minutes et quarante secondes. Pas de plus belles séquences sur une ville (Rome) que ces minutes et que ces quelques secondes.

Nanni se balade en scooter, emprunte les chemins, serpente les rues en longs panoramiques. Rêveries d’un promeneur solitaire ? Non, pas tout à fait, parce qu’il «sera toujours avec peu de gens», parce qu’il gardera toujours sa «confiance en l’homme mais pas dans la majorité ». Il prend son temps pour dire que le temps presse : il y a urgence à dire qu’il déteste le film Henry, Portrait d’un serial killer de John MacNaughton, qu’il se désole d’une pitoyable et affligeante apologie du film. Le voilà qui s’arrête à Garbatella avant d’embrayer sur Casalpalocco: sinuosités, liberté de ton, fluidité des plans et des images.  Il interpelle un résident du quartier sur sa jeunesse de 1961, piétinée, déniée. Nanni Moretti est en colère : sa rage est brève mais bien sentie. Il monte le ton contre l’omniprésence des «chiens de garde et des cassettes-vidéos » derrière les murs des villas-blockhaus.

En voix-off et en images, Nanni dit ce qu’il aime, il aime les musiques conjuguées de Khaled («Didi »), de Léonard Cohen ( «I’m a Man ») et de Keith Jarrett ( le concert de Koln), il aime la danse (merveilleuse apostrophe en langue italienne de Jennifer Beals, héroïne de «Flashdance »). Et comment ne pas le rejoindre pour s’engager avec lui sur ces magnifiques panoramiques de quartiers romains (les prononcer, là encore, avec l’accent italien du réalisateur : Garbatella 1927, Village olympique 1960 , Tufello, 1960, Vigne Nuove, 1987) ? Comment ne pas aimer ce rythme filmique tout en déambulations et en virages, le tout pris sans brusquerie. «Ce que j’aime faire aussi, c’est regarder les maisons, dit-il de son accent inimitable. Comme ce serait beau un film fait de maisons, de panoramiques sur les maisons ». Premier film où le décor – qui n’en est plus un – devient le corps du film.

La ville revisitée, la ville et ses quartiers populaires d’antan, la danse, le cinéma à venir, le cinéaste Pasolini, fantôme en bordure d’écran : tout s’accumule. Comme ces Unes des journaux empilés sur l’assassinat du cinéaste de la Marge, de la Minorité.
Plage du crime, plage du film en longs plan-séquences. Ce « Pasolini-Plage » est à rebours des sables brûlants et touristiques de la Méditerranée. Sur les à-côtés, la lande est pelée, les roseaux sont vert pâle et au détour, juste derrière les barres de sûreté de la route, il y a un terrain de foot qui a la gale, il y a deux poteaux rouillés et une stèle mangée par le temps. Et encore juste derrière le vieux grillage, voilà Pasolini, toujours vivant, voilà toujours, en promesse entière, une certaine vision d’un cinéma rageur et enragé.  » Voilà, semble nous dire Nanni Moretti, des films vont se faire, des films vont venir : ils seront indestructibles ».