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Noël, les Intellectuels et moi.

 Photo BiBi

En ces temps mauvais où pointent sans vergogne les ramassis zemmouriens, où l’on écoute les chorales soraliennes et les chœurs meurtriers de l’extrême droite dans les boites à ordures cathodiques, il est bon de se reposer sous un arbre (de Noël), d’étaler la couverture et d’aller piocher dans les paniers enrubannés de ceux qui nous aident à vivre (c’est-à-dire écouter ces intellectuels minoritaires qui pensent, donc qui combattent).

Il n’est pas interdit aussi de prendre son temps. Et même si on vient nous dire que les Droitistes zélés et les grands Fêlés de l’Histoire sont à nos portes, que la Grande Finance est toujours là à nous mordre les mollets, rassurons-nous : nous avons ce que, eux, n’ont pas : des jumelles et des microscopes (qu’il importe de régler bien entendu) pour le Présent.

Prolos, intellos : à propos d’un article de « Fakir ».

Front Pop

Tout part d’une simple lecture d’un article de François Ruffin dans le dernier numéro de Fakir («Prolos, Intellos : qu’est-ce qui coince ?»). Voilà qui me reporta quelques dizaines d’années en arrière où, du haut de mes 20 ans, lisant la Nouvelle Critique, parfois Libération, parfois L’Humanité, suivant les interventions d’Althusser et découvrant Pierre Bourdieu en autodidacte, j’avais inscrit cette question de l’alliance des prolos et des intellos comme première et décisive. Je cherchais comment relier un parcours personnel à une trajectoire collective, je cherchais à faire du lien entre mon côté populo et mon côté d’entrant intello.

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Incipit-Twitter : « Elle me disait… » (4)

 Elle me disait 1

 

Poursuite de ce dialogue à une voix et à une oreille. (Episode 4).

Elle me dit tant de choses que la nuit venue, je note en dictée ses lambeaux de phrases, ses mots jetés à l’improviste. Je note, je retranscris cette litanie qui s’ouvre sur cet incipit («Elle me disait») et qui finit à 140 caractères (ceux de l’écran Twitter – qui s’est substitué à la page papier BiBi).

Elle aussi devait avoir lu le minuscule livre de Pierre Legendre («La Fabrique de l’Homme Occidental») car ce petit extrait redécouvert ressemblait étonnamment à ses murmures : «Ainsi, indéfiniment, les générations apprennent que la parole a pour décor l’indicible et que, pour être habitable, le monde doit être mis en scène avec des mots».

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Les Flèches de BiBi (Novembre 2013).

 Flèches-de-BiBi-vont-plus-loin

 Retour des Flèches de BiBi en ces temps mauvais. Cette fois-ci, les cibles sont politiques, médiatiques, sportives et électroniques : NKM, Dominique Reynié, des Internautes croisés sur ma page Twitter. Sans discussion, la Flèche de Coeur sera pour Doris Lessing, récemment disparue.

Trajet d’un autodidacte qui a lu Pierre Bourdieu.

Au décès de Pierre Bourdieu (23 janvier 2002), je souviens m’être rendu sur le site des amis de Pierre Bourdieu.  Je lus avec émotion la lettre d’Annie Ernaux disant sa dette au sociologue. Mais ce fut la lettre de Raphaël Desanti, autodidacte, formateur aujourd’hui en école d’éducateurs, qui me toucha de très près. Car ses «tortures», son acharnement à comprendre, ce temps volé au Monde des Puissants, furent les miens. Qui dira les difficultés pour un Dominé à se hisser à la compréhension ébahie du Monde social? Raphaël Desanti – que je salue – y parvient.