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Nicolas Sarkozy : câlins et accolades.

On n’a guère examiné en détail ce qui, hors de France, fait rire les populations à propos de Sarkozy. Ce n’est ni sa petite taille ni ses talonnettes, ni son sourire de composition, ni ses mimiques de chien mangé par les puces. Non. Le Spectacle qui ravit les populations à l’étranger se trouve dans la façon qu’a Chouchou de serrer son interlocuteur (trice) dans ses bras. C’est que notre Président est un inconditionnel des câlins (hugs).

Des étreintes publicitaires.

Bien sûr, il hésitera à embrasser Michèle Obama qui a une taille de basketteuse pro mais il cherchera l’accolade (l’abraço) avec Lula ou Moubarak de même taille que lui.

Ces familiarités ne manquent pas dans ses rendez-vous. C’est que toucher l’autre dans une rencontre officielle comporte des avantages de com’ : ça fait amical et plus populo, ça gomme la distance et masque les différends (surtout quand il y en a).

Agrémentant la rencontre d’accolades enfiévrées, de sourires très travaillés et de brèves caresses, Chouchou offre alors l’image d’un Président en accord avec son hôte. Le message publicitaire est double : «moi, Chouchou, je suis en accord avec le peuple que je viens voir et surtout, je viens vous voir en Représentant aimable, aimant, aimé du  Peuple français unanime».

Le hug sinon rien.

Le hug qui met en contact rapproché les deux corps nie toute distance. La parole n’est pas parole partagée ou échangée; elle est parole banale ou borborygme. Souvenons-nous que Chouchou ne pipe pas un seul mot d’anglais, ni un seul d’allemand. Le sourire forcé, le hug convulsif, le maugréement, seuls, le sauvent du désarroi et du désastre lorsque notre homme est en représentation à l’étranger.

Angela Merkel n’en peut plus.

Étreintes prolongées, paume de main posée sur son épaule, tape amicale dans le dos, cheek contre cheek : tout cela devint insupportable à Angela Merkel. La Chancelière allemande – qui est Protestante – protesta. Via son Ambassadeur en France, elle fit passer un petit mot à l’Elysée, se plaignant de ces marques de «sympathie» trop cavalières. C’est que dans la supposée (1) approche d’Angela, la réserve, la distance entre individus, l’ostentation physique des «sentiments » ne seraient pas de mise. Quand on est fan de Johnny et fêtard du Fouquet’s, on est évidemment loin des Concertos guindés brandebourgeois et de la distinction froide des Allemands.

Un Louis de Funès au rabais.

La difficulté – malgré des cours répétés de maintien et de remise en forme – c’est que Chouchou offre au Monde l’inverse de ce qu’il veut donner à voir. Son hug est instantanément repéré comme nerveux, empreint de fébrilité et bien peu gracieux. C’est dans les secondes magiques de ce paradoxe que la Planète éclate alors de rire et qu’elle applaudit notre Chouchou – ersatz d’un Louis de Funès au rabais. Il porte ainsi au plus haut le prestige national, doublant un prototype d’exception : celui du légendaire «Gendarme» français.

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(1) Angela nous la joue femme sérieuse et très posée. Pourtant, BiBi n’a pas manqué de relever son décolleté superbe et excentrique lors de l’inauguration de l’Opéra d’Oslo en 2008. Voir aussi article-BiBi d’août 2009.

Source : « Le Matin » du 2 août 2010.