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Une cueillette à toute vitesse.

T’as pas trop envie d’écrire. Tu te dis «chouette je vais me consacrer à autre chose» mais tu n’es pas Roi en ton Domaine. Tu as beau te protéger, faire le sourd, t’éloigner jusqu’au coeur des forêts, voilà que les rumeurs, les infos viennent te harceler. Nul repos, nul répit. Tu es obligé de mettre le nez dans ces horreurs. Pour t’en dégager, tu n’as d’autre choix que de trier, de garder ou de jeter, au compost, dans la poubelle grise ou la poubelle jaune. Pas d’autre alternative pour que ton carré de jardin survive jusqu’à la prochaine saison.

Dans ton malheur, il te reste quand-même quelques fleurs que tu as cueillies pour en faire un joli bouquet. Oui, pour quelques fleurs, ouf, le Monde est sauvé. 

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Revue de Presse : L’Express & Le Point.

Je suis retombé dans mes pires défauts : lire les hebdos sauce Macron pour les dézinguer, relever le meilleur (rare), exhiber leurs obscénités (pas rares). Mes ami(e)s me disent que «ça me fait du mal», «que je ne devrais pas m’esquinter la santé avec ces torchons», «qu’il me faut plutôt passer du temps pour les belles choses». Et bien, promis, fucking Christophe Barbier, fucking les chroniques sur les déjeuners annuels pour grands écrivains à l’Hotel Intercontinental, fucking la prose d’Orelsan, fucking Hortefeux serviteur de Wauquiez.

Promis les ami(e)s, je ne recommencerai plus.

OK, plus jamais avant mes prochaines lectures de presse.

Rien de mieux, pas vrai ?

Faut-il rajouter quelque chose d’autre ?

Non. A part ce bibillet n°1590.

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INSTANTANES PRESIDENTIELLES 2017.

Beaucoup d’entre vous le pensent et ils ont raison : nous traversons une période inédite faite d’espoirs, de colères, d’élans rageurs, d’interrogations, d’hésitations et/ou de grande confiance. Au cours de ces jours post-premier-tour, j’en ai entendu des choses : des vertes paroles et des pas mûres, des insultes, des gentillesses assassines et des conversations meurtrières qui vous secouent…

Mais le fil rouge basique demeure inchangé : indécrottable anti-libéral, je reste. Pour ce qui touche au match contre la fasciste, inutile de préciser aux Réveillés-de-la-Dernière-Heure, de redire à ces Plus-anti-fascistes-que-nous-il-n’y-aurait-pas-eu-avant, qu’ils n’ont pas le monopole du cœur combattant les Chemises Brunes.

Retour, donc, sur le tintamarre des derniers jours de cette campagne des Présidentielles. 

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Et si on parlait des intellectuels ?

En a t-on causé de l’intellectuel ! Souvent classé à «gauche»! présenté inexplicablement au service des Dominés, on le dit encore «sans attache, sans racines». Son travail est de classer en permanence les personnes (l’intellectuel médiatique et le «petit intellectuel de cour» ne font que ça). Par contre, ce qu’il ne supporte pas c’est qu’on lui cause des conditions sociales et historiques dans lesquelles il est né, dans lesquelles il baigne et dans lesquelles il travaille. Le voilà qui se met très très en colère lorsque, s’attribuant une fonction libératrice (souvent «de manière purement usurpée»), on la lui conteste, lui rappelant que, pour exercer cette fonction, il vaut mieux connaître et dominer quelque peu ce qui le détermine.

A savoir : se savoir classé, savoir d’où il parle et d’où il écrit, savoir à peu près où il se situe dans les classements. Préalable incontournable (mais qu’il dénie souvent) pour analyser la société et ses transformations.

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