Tag Archives: Francis Bacon

Aujourd’hui, c’est #vendredilecture.

Ce matin, retour back home, après la manifestation d’hier. Et avant celles à venir. Lénine disait « Prends un livre, c’est une arme ». Il avait diablement raison. Aujourd’hui, c’est #vendredilecture.

Réveillé, je vais à droite, je vais à gauche. Je passe de l’étagère du haut à celle du bas, tire au hasard des livres déjà lus ou en instance de lecture. Tout se mêle : ce sont là les dépôts de mon grand Roman intime. Tout s’y bouscule. On ne se souvient même pas qu’un jour, sur le bord d’une plage ou dans le fond de son lit, on avait ouvert ces petits ou ces grands volumes. Une seule chose m’avait alors retenus : pas vraiment les mots ou quelques lignes ou encore quelques paragraphes, non.

M’est restée une seule chose dont on trouve encore trace dans mes chairs et dans ma mémoire soudainement redevenue à vif : la brûlure et sa cicatrice que chacun de ces ouvrages m’a laissé.

*

Dans le numéro de Télérama du 4 au 9 décembre, extrait d’un entretien avec l’historienne Ludivine Brantigny :

« Je crois à l’objectivité des sciences sociales, pas à leur neutralité. L’objectivité réside dans la rigueur de la méthode : travailler sur les sources, les croiser avec un regard critique et la volonté de comprendre le point de vue des divers protagonistes. C’est ce qui permet de bien faire son métier, honnêtement, avec intégrité pour celles et ceux dont nous faisons l’histoire ».

*

A l’heure du préfet Didier Lallement, un petit passage extrait du livre d’Annie Lacroix-Riz sur Maurice Papon, probablement idole de ce même Lallement :

« La tâche reste à accomplir mais les archives administratives et policières nous permettent d’ores et déjà de comprendre que Papon ait pu, sans jamais quitter « la Préfectorale » diriger après la Libération la répression anti-communiste et anti-algérienne comme il avait, à Bordeaux, pendant l’Occupation, organisé la chasse aux « terroristes » et aux juifs. Papon, contrairement à l’image qui règne en France, ne fut pas l’exception, mais la règle ».

Ce qui explique l’incroyable photo ci-dessous où l’on voit Simone Veil, déportée à Auschwitz, responsable de la Santé dans le gouvernement de Giscard, serrer la main à Maurice Papon himself, Ministre du Budget de l’époque… siègeant donc tous les deux dans un même gouvernement !

*

Dans un petit livre d’entretien (1971) avec Francis Bacon :

Quel est votre rythme de travail, de création ? On a dit que vous avez eu de longues périodes au cours desquelles vous n’avez rien produit…

– J’ai eu de longues périodes où je ne pouvais pas travailler, alors je passais mon temps dans les bars ou dans les salles de jeu. Mais c’était simplement que je ne pouvais pas travailler.

Et, à présent, le travail vous absorbe ?

– Oui, quand on est près de la tombe, [Il décèdera en 1992] il faut accélerer le travail. Je suis peut-être ambitieux, mais j’ai toujours envie de faire quelque chose d’extraordinaire.

*

Louis-René des Forêts chez Fata Morgana (« Voies et Détours de la fiction ») :

« Faute de pouvoir s’intégrer à aucune communauté, l’écrivain ou l’artiste est plus ou moins en porte-à-faux dans le monde ; qu’il le veuille ou non, son activité est asociale. Il est vrai que la littérature est souvent liée à la nostalgie de changer – plus que l’ordre des mots – l’ordre établi. Dans l’œuvre, qui est plus ou moins l’enjeu de nos contradictions, s’affirme le désir de pouvoir, sans rompre avec elles, entrer en communication avec le monde. Toutefois, s’il faut bien se garder de donner le même sens à l’épithète « révolutionnaire » selon qu’il s’applique à une œuvre ou à une action politique, on ne saurait nier qu’il définit dans les deux cas cette volonté qui les anime de transformer le monde et qu’elles tendent chacune à réaliser selon leurs moyens intrinsèques, en suivant des voies parallèles – l’une devançant parfois l’autre – mais toutes les deux toujours à leurs risques et périls ».

*

Un petit livre retrouvé d’Henri Michaux chez L’Herne (« Poteaux d’Angle » 1971). Des aphorismes comme ceux-ci :

« C’est à un combat sans corps qu’il te faut préparer, tel que tu puisses faire front en tous cas, combat abstrait qui, au contraire des autres, s’apprend par rêverie ».

« Celui qui n’a pas été détesté, il lui manquera toujours quelque chose, infirmité courante chez les ecclésiastiques, les pasteurs et hommes de cette espèce, lesquels font songer à des veaux. Les anticorps manquent ».

« Il faut un obstacle nouveau pour un savoir nouveau. Veille périodiquement à te susciter des obstacles, obstacles pour lesquels tu vas devoir trouver une parade…. et une nouvelle intelligence ».

« Dis, le soc de charrue n’est pas fait pour le compromis ».

*

Charles Juliet rapporte ce fait que, pendant la guerre, dans cet arrière-pays des Pyrénées-Orientales, Freunlich, peintre juif allemand, s’y était réfugié, loin, très loin, pensait-il de toute menace.

«  Mais dans ce village vivait le chef de la Milice qui opérait dans la région. Cet homme a dénoncé Freundlich qui, arrêté, déporté, a disparu dans un camp d’extermination ». Il y a quelques années, un ami peintre de Charles Juliet alla s’établir dans ce village où il avait passé toute son enfance. « Il y a mené une enquête, écrit Charles Juliet, pour savoir qui avait été le délateur. Il a fait alors cette découverte aussi inattendue que douloureuse : le salopard qui avait envoyé Otto Freundlich à la mort, n’était autre que son grand-père, un homme qu’il a bien connu et aimé » (p.361 Gratitude. Journal IX. 2004-2008).

*

Et puis que serait une vie de lecteur sans quelques fulgurances mélancoliques de Fernando Pessoa (« Le Livre de l’Intranquillité« ) ?

« Je donnerais beaucoup pour un chemin conduisant d’un lieu d’où personne ne vient, vers un lieu où personne ne va »

« La beauté des ruines ? Celle de ne plus servir à rien ».

Les Pages People de BiBi.

 page-people.jpgPagePeople (BiBi)

LE GARACH : ça ne disait rien à BiBi. Traduit du russe en Français – Le Garage – pas plus. Mais le Figaro de ce jeudi nous signale qu’il fut construit sur 8500 m2 de la banlieue de Moscou ( Ulitsa Obraztsova 19A) et a été transformé en Centre d’Art Contemporain. Le bâtiment a été inauguré par Dashia Zukhova. Cette jeune femme de 27 ans en est désormais la Présidente. Sa particularité, c’est qu’elle est la petite amie de Roman Abramovitch. Le Président du Chelsea Football Club, milliardaire russe venu tout droit de Gazprom avait déjà fait sensation à New-York City en achetant et en confisquant aux regards publics un nu de Lucian Freud (33 millions de dollars) et un tryptique de Francis Bacon (86 millions de dollars). A l’inauguration, les amis select de Roman et de Dashia eurent droit à un concert d’Amy Winehouse qui a retrouvé sa voix perdue à Paris.
Dashia portait une belle petite robe bleue et a avoué à BiBi : « Avec ce projet, je veux toucher les gens ». François Pinault et sa collection seront  les prochains invités. Preuve que nous sommes déjà au Temps de l’Alliance de l’Artiste et du Milliardaire.

LIBERATION. Alain Duhamel : BiBi s’étonne encore que  ce héros télévisé des feuilletons politiques d’antan soit toujours vivant sur la Scène médiatique. Mais le plus éprouvant pour BiBi, c’est de voir qu’Alain puisse  rebondir dans les pages de Libé. Cette semaine, notre brillant Chevalier du Fiel pérore contre les laïcs et contre le Pape archaïque au nom de la liberté du coups de pied au culte. Ah cette sacro-sainte objectivité d’Alain ! Ah ces pieux mensonges ! Ce n’est assurément pas sur le site de BiBi qu’on lui avancerait un fauteuil. BiBi l’enverrait plutôt sièger sur le Trône.

Catherine MILLET : Une nouvelle fois, ça va beaucoup jaser dans les alcôves du Vatican ! Après les blagues de Q de Jean-Marie Bigard, Catherine Millet ( l’auteur qui nous conta par le détail ses Aventures sexuelles) a benoitement assisté à la Conférence de Presse du Pape. Désormais…cul-béni ?
« COCKERSUKER BLUES » est un film qui retrace la Grande épopée des Stones aux USA, Mick Jagger et Keith Richard unis dans tous leurs états, dans tous leurs ébats aussi. On y voit leurs prises de participation dans les Entreprises de Substances illicites et… leurs parties de jambes en l’air. Du côté de Little Nikos à l’Elysée, on s’est beaucoup inquiété et on a beaucoup frémi quand on a su que ce film était sur le Marché du Net (diffusions sur Youtube et Dailymotion). Mais on a été aussi vite soulagé lorsqu’on a su que c’était le Mick Jagger des années 70 qu’on y voyait.
RUBRIQUE NECROLOGIQUE :
1. Rick Wright des Pink Floyd est mort avant-hier. Syd Barett lui était déjà passé par la Grande Faucheuse il y a deux ans. Petit à petit le Floyd perd sa couleur et passe au Noir.
2. Dans la Tribune de Genève, un billet (pas un billet de banque !) s’est glissé en pages intérieures pour signaler le décès d’un cadre important de l’Institut Supérieur de Formation bancaire de Genève. Ce Monsieur avait pour nom…Frick. Mais son prénom n’était pas.. Richard.