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Quatre blogs de filles.

4 blogs de filles.

Les bonnes bouffes de nos Intellectuels.

                     La Grande Bouffe

Grand intellectuel du Figaro et de France-Culture, Alexandre Adler avait organisé une Conférence dinatoire le 16 décembre 2008 dans un Salon de l’Hôtel Lutetia. Le menu était très singulier. Qu’on en juge : coquilles Saint-Jacques marinées, joues de veau fondantes, tarte au grand cru de chocolat et deux heures de Conférence. Le tout pour 79 euros. Au digestif, les auditeurs présents ont goûté avec une admiration non feinte les paroles d’Alexandre le Grand : «GW Bush ? On le réhabilitera dans deux ans». La Communauté noire aux USA ? «La plus antisémite qui soit». Le bonhomme Adler mérite un bon pourboire non ? (Source : Manière de Voir)

Dans ce même numéro de Manière de Voir d’avril-mai (1), BiBi a retrouvé avec plaisir un passage de Pierre Bourdieu qui répondait à Didier Eribon dans le Monde du 4 mai 1980 et qu’on peut retrouver en pages 67 et suivantes de «Questions de Sociologie» aux Editions de Minuit :
«Contre l’illusion de «l’intellectuel sans attaches ni racines», qui est en quelque sorte l’idéologie professionnelle des Intellectuels, je rappelle que les intellectuels sont, en tant que détenteurs de capital culturel, une fraction (dominée) de la classe dominante (…). Je rappelle aussi que l’appartenance au champ intellectuel implique des intérêts spécifiques, non seulement des postes d’académicien ou des contrats d’édition, des compte-rendus ou des postes universitaires, mais aussi des signes de reconnaissance et des gratifications souvent insaisissables pour qui n’est pas membre de l’univers mais par lesquelles on donne prise à toutes sortes de contraintes et de censures subtiles».

Pas très loin de chez BiBi, il y eut ce week-end, la troisième édition des « Auteurs du Léman» à Evian. Le thème en était : «A table ! Auteurs de la table, table des Auteurs». Igor Bogdanov, Irène Frain, Luc Ferry étaient là pour les déjeuners et les dîners. Comme Bourdieu l’écrivait, on n’y parla pas seulement de dessous-de-table et de pattes à graisser mais aussi de gratifications insaisissables, même pour BiBi qui fut pourtant auteur il y a bien longtemps.

Peut-être qui finalement, un grand Penseur, c’est celui qui a une grande panse. Bernard-Henri Lévy par exemple qui mange à tous les râteliers. Le journaliste Serge Halimi met sur le grill ses amitiés, ses alliances, la puissance de son Réseau BHL. Le point d’orgue en est son Bloc-Notes au «Point» qui termine toute lecture de l’hebdo. C’est en effet de là que partent les campagnes du Maître, coups de semonce ou coups de foudre, qui mobilisent intellectuels, industriels, hommes politiques, journaleux et caniches de nos médias.
En gros : de Voici à France-Culture via Arte dont il préside le Conseil de Surveillance depuis 14 ans.
En vrac : on part d’Alain Minc, François Pinault, Michel Drucker, Karl Zéro, Philippe Val, Edwy Plenel, DSK, Tahar Ben Jelloun, Maurice Szaffran, pour arriver à Frère Lagardère.

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(1) Manière de Voir (avril-mai 2009) A qui profite le Savoir ? «La Guerre des Idées».

Encore de quoi penser :

Attali, Minc, Labro, Cusset : les Salonards du Livre.

Les Salonards du Livre.

Au dernier jour du Salon du Livre parisien, BiBi s’est arrêté sur quelques livres exposés et il a tiré les couvertures à lui. Désolation.

Livres.
– Jacques Attali vient de sortir un énième ouvrage : «La Crise et après ?». Dans « Ripostes » de Serge Moati, Alain Minc avouait son amitié pour celui qui fait le bonheur conjoint de Sarko et des Bobos-gauchos : «Jacques qui est un aussi vieil auteur qu’un vieil ami, sait qu’il faut annoncer le malheur pour bien vendre». Les deux amis, amis des banquiers, vont peut-être finir par nous dire que le Bonheur est dans le prêt.
– Pour ne pas être en reste, Philippe Labro se félicite de la sortie du livre d’Alain Minc («Dix jours qui ébranleront le monde» chez Grasset) en attendant qu’Alain Minc félicite la sortie du livre de Philippe Labro («Les Gens» chez Gallimard). BiBi va attendre avec impatience que Serge Moati leur lance des invitations à blablater Littérature et Politique dans son émission. La boucle sera alors bouclée.

Catherine Cusset et le Bonheur.
BiBi avait lu son quatrième roman «Jouir» qui passait assez bien la barrière de son plaisir. Aussi, s’est-il plongé dans la Chronique qu’a offert le JDD de ce 22 mars à la gagnante du Goncourt des lycéens. Triste et désolant de voir des auteur(e)s accepter ce genre de proposition écrite plutôt que de la refuser. Catherine Cusset, la new-yorkaise, nous dit tout son bonheur parisien «de n’avoir rien à faire» sauf à pique-niquer face à la Seine, sauf à s’amuser de «son oisiveté d’écrivain qui n’a rien d’autre à faire qu’écrire ce texte sur le bonheur de n’avoir rien à faire».Elle se balade en vélib’, délaissant la marche, elle va faire un tour au Temple de sa Religion (le Salon du Livre). Les lieux communs sont en nombre : «Heureusement qu’il y a les livres», «En temps de crise, le livre comme valeur sûre» nous dit-elle. Triste et désolant là encore : BiBi se demande comment on peut encore faire cette généralisation hâtive : le Livre, les livres. En 1933, on brûlait des livres (ceux de Thomas Mann, de Kafka), on en glorifiait d’autres («Mein Kampft»). Et les livres d’Attali, Labro, Minc, des valeurs sûres ? Au secours !
Edmond De Rothschild connaît la Crise.
La petite Entreprise Libération semble avoir des soucis financiers. Mercredi dernier, BiBi se promenait dans les allées du Salon du Livre de Paris. Il s’est arrêté au Stand du journal dirigé par Laurent le Magnifique. Stupéfaction, BiBi constate que le quotidien du jour est vendu 1 euro (au lieu des 1,30 euros habituels). Stupéfaction (bis) : au stand d’à côté, La Croix est plus généreuse et plus charitable car, là, les hôtesses distribuent gracieusement les numéros du jour.
Ni People, ni peopolitique, ni politique.
Au stand de France-Culture, BiBi interpelle une journaliste de la radio publique pour tenter de savoir si Jean-Paul Cluzel allait être reconduit dans ses fonctions ou éconduit par Little Nikos. La journaliste ne sait pas. BiBi demande si elle sait qu’en toute indépendance, ce même Jean-Paul Cluzel est parrain d’un enfant d’Alain Juppé. Elle ne sait toujours pas. A France-Culture, on fait dans la Culture, pas dans la Politique.