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« Une nouvelle solitude » : le nouveau roman de M. Alioua. Entretien.

Après son Prix du Bourbonnais 2022 pour sa fiction historique « La Guerre N’Oublie Personne » (avec le Vichy 1940-41 en toile de fond), après son roman social 2023 (« Mi fugue mi Raison ») et sa fiction  2024 à haute teneur politique « So Long Marianne (Les Glières 1944-1968) », Madani ALIOUA nous présente son dernier roman « Une Nouvelle Solitude ». Entretien.

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PENSEZ BIBI : Ton nouvel ouvrage (le dixième !) paraît chez L’Harmattan et il est intitulé « Une nouvelle solitude ». C’est un titre énigmatique parce que la question que je me pose d’emblée, c’est : pourquoi « nouvelle » ?

Madani ALIOUA : C’est un titre qui a résonné lorsque je suis tombé sur le Journal de l’écrivain roumain Mihail Sébastian précisément sur cet extrait.

C’est ce passage qui m’a donné l’envie de construire l’itinéraire de Marraine, mon personnage-femme. Cette femme de 50 ans est à un tournant de sa vie. C’est une « nouvelle » solitude car quoique fasse ou entreprenne mon héroïne, elle est – à l’instar de chaque être humain – condamnée à une solitude essentielle, à une solitude qui s’accompagne toujours d’une illusion increvable, de ce rêve persistant qui est de vouloir vivre des choses nouvelles et inédites, de celles qui changent sa (notre) vie de fond en comble.

PENSEZ BIBI :« Marraine », éducatrice et Marina, sa protégée du Foyer d’Enfance : deux personnages féminins. La première affronte le décès de son compagnon Thomas, avant de constater, au retour de l’enterrement, que sa maison a été intégralement vidée par des cambrioleurs. La seconde, adolescente placée, en marge, bientôt majeure, va suivre ton héroïne.

M.A. : La jeune Marina va se dégager, non sans mal, de la tutelle de « son » éducatrice puisque, dans quelques jours, elle deviendra majeure. Après le décès accidentel de Thomas, Marraine, écrivaine à ses heures perdues, perturbée par ce cambriolage qui a vidé totalement sa maison, veut se rendre dans son village natal, une bourgade des Alpes car elle y a appris – via une émission de France Culture – qu’a eu lieu un phénomène unique de possession collective dans les années 1860-64.

PENSEZ BIBI: Dans ta fiction, le village alpin n’est jamais nommé. Pourtant, le lieu où tes deux héroïnes se rendent, est très connu. Une raison à cela ?

M.A. : J’ai préféré taire les deux noms (dont l’un est une station de ski en haute altitude) tout en utilisant la topographie très originale des lieux. Ce cadre qui joue un rôle extrêmement important est double. Il y a deux niveaux dans une même entité administrative : il y a « le village d’en bas » (1800 habitants en 1860) où ont eu lieu jadis les crises de ces possédées et il y a le « village d’en-Haut » où a débuté une grève très dure de femmes de chambre, salariées des hôtels de luxe qui dominent la vallée.

PENSEZ BIBI: « Village d’en bas », « village d’En-Haut »… cela résonne comme un écho au Château de Kafka qui surplombe les habitations du bas…

M.A. : Peut-être, oui. C’est fait pour introduire un effet d’étrangeté.

PENSEZ BIBI: Village à deux niveaux mais aussi à deux niveaux quant à l’élément féminin omniprésent. Tu as ainsi construit ta fiction autour de deux pôles : celui de ces « filles emphysiquées » de 1860 en crise(s) dans l’espace public (et religieux) et celui des femmes grévistes manifestant dans la rue principale en ce début du XXIème siècle.

M.A. : C’est dans ce rapport constant entre les femmes de ces deux périodes que se déroule une bonne partie de mon roman. Ces possédées de 1860 (au nombre de 80/90 !) connaissent des crises inexpliquées encore aujourd’hui. Elles ont lieu dans les rues, dans les cours des fermes et surtout lors des nombreuses cérémonies religieuses. Les femmes-grévistes d’aujourd’hui, défilent dans les rues, occupent la place au centre du village, crient… des mots d’ordre et des slogans.

PENSEZ BIBI: 1860 marque un tournant dans la vie de ces villageois car la Région va changer de statut et passer Française.

M.A. : Avril 1860 voit l’organisation d’un plébiscite dont le vote censitaire positif va faire passer cette région, jusqu’alors piémontaise-sarde, sous le contrôle du gouvernement de Napoléon III. C’est un changement décisif dans la vie des villageois. L’État français, centralisé, parisien, ne veut pas d’une région nouvellement annexée où seraient tolérés des phénomènes moyenâgeux, des possédées en convulsions, des « criardes » qui parlent du Démon, de toute cette « arriération » qualifiée de « mentale » inadmissible pour cette France des Lumières. Tout ceci est aussi intolérable pour les édiles du village, le préfet, le curé, l’évêque, les militaires. A l’opposé, du côté des convulsionnaires, ces officiels sont vus comme des « donneurs du Mal« .

PENSEZ BIBI: Qu’est-ce que Marraine va découvrir dans cette ambiance de village en grève ?

M.A. : Sur un plan intime et personnel, Marraine voit se raviver des souvenirs jusque-là enfouis et refoulés. Les événements qui se déroulent dans son village natal, quitté à l’âge de 5 ans, la poussent aussi à écrire et à entreprendre une fiction avec une… nouvelle énergie. Une triple esquisse se dessine dans son travail littéraire avec trois personnages dont deux femmes possédées, Josephte de la Beune, Marie du Nants et une femme-gréviste, Jeanne Larouge.

Les grévistes (essentiellement des femmes) et leur lutte qui se déroule sous les yeux de Marraine et Marina vont aussi intéresser les médias, les journalistes de quotidiens nationaux (celui du Figaro). Elles vont voir débarquer une police qui va durement réprimer toute protestation et tout défilé. Cette mobilisation de grévistes est jugée inadmissible car elle s’attaque aux intérêts des grands hôteliers du « village d’en-Haut », donnant une mauvaise image de marque de la station.

PENSEZ BIBI: Tous ces moments rappellent la façon dont avait été vécue la période 1860 : l’État napoléonien envoie des troupes militaires pour imposer le « calme » et, idéologiquement, délègue une sommité médicale : le Docteur Constant.

M.A. : Ce docteur est un aliéniste reconnu, plein de mépris pour les femmes du village. Il est le beau-frère d’un maréchal d’Empire. Il est envoyé par Paris et il est accompagné de sa femme, la fragile Adélaïde. Sa tâche est d’imposer à la population et aux possédées la nosographie officielle via cette notion d’hystérodémonopathie. Nous sommes vingt ans avant l’hystérie de Charcot, avant la découverte de Freud qui « donnera » la parole à ses patientes au lieu de les faire taire et de les renvoyer dans leur espace privé, familial (1). Une très grande majorité de cette population est d’ailleurs en haine des autorités civiles et religieuses qui persistent à refuser tout exorcisme à leurs « filles« .

Si je veux résumer la principale découverte de Marraine, découverte qui va alimenter son écriture, sa fiction, sa vie nouvelle, c’est le croisement entre les luttes des femmes d’hier et les combats des femmes d’aujourd’hui. S’y ajoute un autre double constat : ces femmes sont toujours considérées comme folles, asociales, dangereuses et les Puissants ne font que vouloir briser leur solidarité toute féminine par crainte d’une « contagion ». Ce combat des femmes a lieu au prix de violences, d’affrontements contre les forces de l’Ordre (Voltigeurs propagandistes d’hier, BRAV d’aujourd’hui) et de déportations/bannissements dans des asiles lointains. Forces dominantes contre forces dominées, « village d’en-Haut » contre « village d’en bas », écritures régulières contre écritures débraillées, corps dressés à la norme contre corps inacceptés, sans contrôle : tout est affaire de contradictions et de luttes.

PENSEZ BIBI: Qui sont ces « possédées » et pourquoi sont-elles pourchassées, indésirables ?

M.A. : Leur transgression (contorsions, hurlades en public, fièvres etc) n’emprunte pas aux gestes ou au langage sexuel de la grivoiserie ou de l’obscénité (comme au couvent de Loudun). Lors des crises, elles rabattent leurs robes, elles refusent tout acte génital. Les injures qu’elles profèrent sont d’ordre religieux et social (elles réclament très souvent de la nourriture rare et précieuse commme le café, le sucre, le caramel, le riz, le miel) et sont dirigées contre l’autorité médicale, administrative, religieuse, policière. Quand un homme (c’est très rare) est dans un état de crise similaire, on le dit « ivrogne » ou il est catégorisé comme « pris comme une fille ». Il faut comprendre que c’est le Démon qui parle en elles. Il n’y a pas de dialogue entre elles et le Diable. Il y a seulement un parler alternatif. Après la crise, la possédée ne garde aucun souvenir de ce qui s’est passé.

Rajoutons encore deux choses : 1. le village, quoiqu’éloigné des grands centres de la région alpine, compte des femmes possédées (célibataires et mariées) qui parlent une français correct. Elles ne sont pas dépourvues de culture, elles ont étudié le latin dans les écoles privées du village, elles signent de leurs noms, elles ont des notions du dialecte piémontais. 2. Ces femmes voient leurs hommes partir travailler ailleurs en haute saison pendant plusieurs mois. A elles alors, les charges les plus lourdes : travail des champs, garde et surveillance des troupeaux, éducation des enfants. Pas rien, hein !

PENSEZ BIBI: Un roman politique ?

M.A. : On me pose souvent cette question quand mes écrits sont publiés (2). Et je réponds toujours par cette parole de Bertolt Brecht : « Dire aux politiques de ne pas faire de Littérature est ridicule. Dire à la Littérature de ne pas parler politique est inconcevable ».« Une nouvelle solitude » (3 ) inclut bien entendu cette dimension politique  avec le combat de ces femmes qui s’organisent – consciemment aujourd’hui, inconsciemment en 1860 – pour protester contre leurs insupportables conditions de vie. Mais dans le même temps, j’ai essayé de ne pas noyer la dimension personnelle de mes deux principaux personnages sous cette seule dimension collective. Marraine tente de vivre le mieux qu’elle peut son passage à la cinquantaine, partagée entre la fureur d’écrire et la solitude. Marina, grandissante, est toute en interrogation sur son avenir, entre portes entrouvertes et impasses soci(ét)ales.

PENSEZ BIBI: Ton dixième livre n’a pas forcément besoin des instances de consécration dont on sait qui et quoi elles adoubent. Raison de plus pour que continue la solidarité de ton lectorat et que persiste la fidélité grandissante de tes lectrices et lecteurs pour tes très belles fictions irrégulières. Merci à toi.

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(1). Cette possession collective, unique en ce 19ème siècle, a mis en échec le savoir médical d’alors. Restent ce point aveugle et cette fascinante impuissance rapportées par le Docteur Constant lui-même dans un de ses écrits : « Personne, il est vrai, n’a dit et ne dira probablement jamais pourquoi une idée donne des convulsions ».

(2). Le septième ouvrage de Madani ALIOUA avait pour cadre la ville de Vichy en 1940-41 et avait reçu le Prix du Bourbonnais en 2022. Son neuvième ouvrage (« So Long, Marianne. Les Glières 1944-1968 « ) suivait le chemin de Jean de Vaugelas, milicien, chef organisateur de la répression du plateau des Glières en 1944 et réfugié en Argentine.

(3). L’ ouvrage paraît chez L’Harmattan. « Une nouvelle solitude ». 209 pages. 20 euros. En commande dans n’importe quelle librairie, sur Amazon, à la FNAC. Notons qu’en décembre 2025, sera publiée sa pièce de théâtre (« Les Pestiférés. Londres 1660 ») aux mêmes éditions (L’Harmattan/Le Lucernaire. Collection « Tous en scène ») mais Pensez BiBi en reparlera.

Dernier arrêt avant 2025.

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Bien entendu, il s’agit d’un ressenti-BiBi mais je trouve les gens de gauche (écartons la « gauche » promulguée par nos socialistes tous aussi lamentables les uns que les autres) exagérément optimistes avec leurs mots d’ordre et leurs certitudes.

Voir « la fin du macronisme », voir « une nouvelle censure qui pousserait Macron à la démission », penser qu’un homme ou femme de gauche pourrait assurer les affaires du pays, se glorifier des articles du Monde (dont le fait que le gamin Attal en ait été le « dealer ») sont autant de leurres car l’analyse de l’Adversaire et celle du jeu politique (bref le regard sur le rapport des forces) restent incomplètes voire contre-productives.

Le vote d’une nouvelle censure ? Il est bien aléatoire et loin d’être réalisé quand on considère que le RN a obtenu ce qu’il voulait (en attendant plus). Que gagnerait le RN à censurer une nouvelle fois ce gouvernement ?

Le Temps : quotidien des grands patrons (De Wendel).
Le Monde : quotidien des grds patrons 2024 (X.Niel)

Il y a des gens de gauche qui se félicitent des parutions anti-Macron dans le quotidien Le Monde sans s’interroger sur le pourquoi et sur le moment de cette livraison. Comment peut-on être si aveugles devant ce « lâchage » de Macron par les médias ? Les médias mainstream savent très bien que Macron ne se représentera pas et qu’il faut miser désormais sur Edouard Philippe et sur le gamin Attal et (pour l’instant en sourdine) le RN de Marine Le Pen. (Prenez 30 secondes et demandez-vous pour qui ces médias comme Le Monde pencheraient en cas de second tour MLP-Mélenchon ?)

Toute analyse (celle d’hier, d’aujourd’hui) a pour base déterminante l’Economie (la dernière instance), ce que beaucoup d’observateurs de tous poils évitent dans les fondements de leurs démonstrations. Or que voyons-nous ? Une partie du petit et moyen patronat (le grand patronat, on sait) se dit que face à cette gabegie, un régime qui mettrait de l’ordre, qui prendrait des mesures anti-européennes (illusoires bien sûr tant est que le Grand Capital s’en nourrirait – voyez Meloni en Italie à plat ventre devant Bruxelles), qui interdirait toute hausse de salaires, qui interdirait toute influence syndicale, qui continuerait l’assignement de tout musulman à un terroriste, de tout débatteur sur Israël et de Netanyahou à un antisémite et qui poursuivrait plus que jamais la traque innommable des étrangers et des migrants, ce serait pas si mal. Soyons réalistes et ne tergiversons pas : ces « mesures » contenteraient la base de masse (une partie importante, oui. Suffisante ? Je ne sais) du RN à 11 millions de votants quand-même.

Résumons : avec Attal, Borne and Co, ce n’était pas très brillant avant la dissolution mais qu’a obtenu la Gauche après le 7 juillet. Au bilan de ce jour de Noël : un gouvernement Bayrou aux commandes, si bien piloté par le… RN. Si bien que nous avons désormais le plus inquiétant et le plus dangereux duo de fachos (Retailleau – Darmanin), un duo qui nie l’indépendance de la Justice et qui se félicite de « travailler main dans la main ».

Enfin, je sais que les Damnés de la Terre sont enclins à participer hélas à leur propre damnation sociale. Mais attention, n’allons pas nous réfugier dans le dénigrement de ces couches sociales. Elles sont constamment sous influence alors qu’elles subissent – elles aussi – une crise économique terrible. Ce sont évidemment les appareils idéologiques qui assurent leur domination. Ils sont connus. Renommons-les : ils sont à 99% aux mains des Bolloré-Saadé-Kretinski-Drahi-Bouygues (lisez L’Humanité) qui ont placé les meilleurs propagandistes dans leurs rédactions… à charge pour ces rédactions (qui donnent la nausée) de mettre à l’écran des animateurs-touche-à-tout (j’ai découvert ce petit facho moustachu de Gauthier Bret qui égale le crétin de Pascal Praud, tous deux à CNEWS), des experts sortis des think-tanks d’extrême droite pour des « débats » où sont visés exclusivement les Insoumis(es), l’extrême-gauche et les syndicats de lutte.

Mais j’aurais tort de ne m’en tenir qu’à eux. Il y a tout l’appareillage médiatique public. Lui aussi assure la Vente des idées nauséabondes. Il suffit de voir l’importance du réseau Glucksmann-Léa Salamé à France Inter, le tri des questions dans les émissions dites ouvertes aux Citoyen(ne)s (avec un interstice rare d’un auditeur hier retraçant l’itinéraire et les contorsions de Valls), les invitations de France Culture (de Brice Teinturier à Jérôme Fourquet en passant l’Odoxa de Bernard Sananes), le silence de Sibyle Veil sur les violences sexistes dans sa radio, la présence de Sophia Aram etc etc.

Non, la route qui mène à un changement sera rude. Encore plus rude quand on connaît la brutalité des classes dominantes et leur perte d’influence internationale. Affaiblissement en notre chère Afrique par exemple : en Algérie, en Tunisie, au Burkina Faso, au Tchad, au Niger, au Mali et bientôt au Sénégal. Le pillage colonial par la France est fini mais cette déroute a de quoi rendre les grands patrons d’ici encore plus méchants

. Oui le Monde change mais l’impérialisme trumpiste aidé par la soumission des Pays bruxellois a encore de «beaux» atouts (Entre autres atouts : le pouvoir d’aider Macron à finir tranquilou son quinquennat, le pouvoir de financer les gens genre Glucksmann-Cazeneuve-Delga and Co pour diviser la Gauche).

La guerre et sa poursuite sont les seules armes trumpistes (Ukraine, Gaza et maintenant velléités au Panama, au Groenland avec déjà une victoire : le soutien de l’Argentine de Milei). Aussi gens de gauche ayant cru que Trump allait jouer la Paix, faites-vite demi-tour.

Enfin un dernier mot pour finir et un premier voeu pour repartir : que l’Année 2025 contredise tout mon baratin.

Finkielkraut, LCI et tutti quanti.

1. Dans les raisons de LCI (La Chaine Immonde) de virer Finkielkraut, il y a bien entendu la prise en compte par la Chaine de Bouygues de tout ce qui a changé depuis 2009, de toute l’évolution et de toutes les avancées dans l’opinion, du fait des voix qui se sont élevées contre les abus sexuels, les viols, la pédocriminalité.

Mais restons du côté de LCI. 

Il y a peu, la chaine de Bouygues avait engagé en grande pompe un journaliste suisse de (mauvaise) réputation qui s’est révélé être un harceleur, un journaliste recruté pour un créneau horaire extrêmement important de la Chaîne. En peu de temps, nous avons donc eu Darius Rochebin et… peu après, les diatribes obscènes de l’habitué des Medias, du « sulfureux » Finkielkraut qui a toutes les portes ouvertes dans les Medias (toujours à France Culture) pour y hurler sa haine de la « bienpensance », son horreur des Gilets Jaunes et de la Mediacratie de « gauche » qui l’insulte etc.

Viré de la Chaîne, le bonhomme ! On peut comprendre cette mise à l’écart de la Chaine (pour Darius Rochebin) et ce renvoi de Finkielkraut : ce sont deux tâches qui salissent la Chaîne, une chaîne qui doit absolument rester dans la logique concurrentielle puisqu’elle a des adversaires de taille en face d’elle (BFMTV, Cnews, FranceInfoTV). Il est donc vital pour elle qu’on ne la considère pas comme une Chaîne sale, qu’on ne la définisse pas comme une Chaîne faisant l’apologie des abus sexuels, de l’inceste etc. Du coup, après les casseroles de ces deux zozos, voilà une Direction-Redaction obligée d’agir vite, très vite.

Mauvaise langue, je pousserai même beaucoup plus loin. Souvenons-nous de ce que disait le fils Buisson interrogé par Yann Barthes dans l’émission du Quotidien en novembre 2019 : il assurait – bien placé qu’il était – que TF1, chaine Bouygues (comme LCI, ne l’oublions pas) s’était mise complètement au service du candidat Sarkozy pour ses campagnes électorales. Aussi, 1. comment ne pas mettre ceci en lien avec la volonté de LCI d’apparaitre comme une Chaine propre, ouverte, sérieuse et 2. comment ne pas mettre tout ceci avec cet autre Président qui – lui aussi – a besoin expressément d’une Chaîne qui ne soit pas cataloguée et perçue comme refuge de pédophiles par de futurs électeurs ?

Du coup, à tout prix, il faut se donner l’aspect d’une chaine respectable. C’est qu’en perspective de l’année 2022, cet autre Président doit pouvoir compter complètement sur elle pour sa Propagande. Aussi applaudir, promouvoir des partisans des abus sexuels et de l’inceste, mmmmhmh, on voit d’ici la non-crédibilité de cette Chaine qui persisterait à imposer ce genre de personnes !

2. C’est vrai – et à juste titre :  il faut parler des saloperies dégoisées par Finkielkraut qui va passer dorénavant son temps à écumer les TV et radios pour crier à l’injustice etc. Mais sortons de son cas individuel et regardons la pétition 2009 signée par le monde médiatique et artistique en soutien à Polanski. Que de noms ! Que de personnes qu’on aime et qu’on adore ! Cela en est effarant ! Lisez la liste, vous serez consternés ! Quoi ? Lui ? Quoi ? Elle ?  Incroyable cet aveuglement !

Toutes ces personnes ont-elles participé à ces changements qui ont eu lieu depuis cette date ? Non. Ont-elles fait amende honorable ? Non. Pas un mot. Pas un seul regret d’avoir soutenu Polanski. C’est bien plus pratique de se taire, de se terrer et de laisser le seul Finkielkraut à la vindicte « populaire ». Il est en effet préférable de s’apesantir sur ce philosophe et sur ses odieuses diatribles que sur, par exemple, celles, tout aussi odieuses, de Milan Kundera, oui l’estimé auteur, le combattant, le résistant. Car que disait-il en… 2010, dans ses arguments pour défendre Polanski ?

3. Je reprends ici un extrait de mon billet de blog de… mai 2010, écrit après lecture d’une intervention de l’écrivain dans Le Monde du 7 mai 2010 (Titre: « La prison de Roman Polanski » !)

« Et Polanski ? Ô le Pauvre Polanski ! «L’accusation occupe entièrement sa tête (…), le prive de vie». Milan Kundera a manifestement la mémoire courte : «The Ghost Writer», dernier film de Polanski, est sorti sans encombres le 3 mars sur les écrans. «Entièrement sa tête» ? Dommage que le cinéaste n’ait pas eu une petite place pour la victime et pour d’éventuelles « excuses ». Mais peut-être que je n’ai pas parcouru toutes les déclarations du cinéaste ?

Le point de vue et la défense de Kundera en deviennent tarabiscotés. Pour excuser et gommer un abus sexuel sur mineure de 13 ans, voilà la conviction du Romancier : «C’est l’art européen, sa littérature, son théâtre qui nous ont appris à déchirer le rideau des règles juridiques, religieuses, idéologiques, et à voir l’existence humaine dans toute sa réalité concrète». Je pourrais à la rigueur applaudir à l’assertion mais je me demande quel rapport peut-il y avoir avec le procès qui attend le cinéaste ? L’Art (l’Europe) au-dessus des lois ? L’Art, la Culture européenne comme arguments décisifs de sa Défense ? Euh…Je ne pige pas.

Autre refrain déjà entendu ailleurs : «Roman est persécuté pour un acte qui a eu lieu il y a trente-trois ans». Devrait-on le laisser en paix pour cela et ne passer en procès que les actes d’abuseurs datant de 33 jours, de 33 minutes ou de 33 secondes ? »

Voilà où en était toute cette grande partie de l’intelligentsia française en ces temps-là. Heureusement, le combat s’est poursuivi et il faut saluer ici toutes celles (et ceux) qui ont fait et font bouger les lignes.

VIEILLES PEAUX ET NOUVELLES TÊTES A CLAQUES.

Les temps nouveaux ont besoin d’images nouvelles, d’images de têtes nouvelles.

C’est qu’il faut – dans les personnalités médiatiques invitées, dans les animateurs, dans les chiens de garde – trouver un juste équilibre entre vieux de la vieille et nouveaux entrants. Donc ni trop câliner le téléspectateur ni le désorienter. Pour ça, il faut de la diversité. Il faut renouveler les apparitions dans les écrans, avoir des voix jusqu’ici absentes des micros pour paraître une Chaîne jeune, une Radio dynamique, et ainsi répondre à la nouvelle situation.

Changement souhaité certes mais on garde le Pivot central. Celui qui dit qu’il faut – sans complexe – « se réinventer » et se lancer dans une Révolution « apprenante et culturelle » pour cet été.

MACRON donc. Et mon dieu, il se réinvente le bougre ! Un jour, sans peur et sans reproche, le voilà qui va visiter au fin fond de la Bretagne des plants de tomates, qui s’en va affronter une classe maternelle (bravant les gestes barrière dont il se fait le chantre) ou encore faire le spectacle, en bras de chemise BHL, pour causer Culture en mauvais acteur. Il mérite indéniablement la première place.

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Naviguons dans les Radios. Celle RMC où deux minutes suffisent à vous envoyer râler dans la cuvette WC. Mais tenons bon entre le Senior Bourdin (70 ans) et le quinqua insupportable Olivier Truchot (52 ans). Tendons l’oreille : insultes aux fonctionnaires, «le COVID19 est une grippette» ou encore «Je pense que les Patrons du CAC 40 bossent plus que la plupart d’entre nous». «Entre nous» dit-il. Nous ? Et la, me vient derechef la question : «Ce Monsieur Truchot, à part rester vissé sur son fauteuil des TV/Radios de Drahi (Roi de l’Evasion fiscale) et encenser le Grand Patronat, il fait quoi dans la vie ?»

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Sur le même registre,  Zemmour (62 ans) et Naulleau (59 ans). Toujours accrochés à leur Chaine de la Honte, brimés par les Médias, ils gardent sans protestation aucune leur émission en prime-time. Un petit tour, ici dans mon encadré ci-dessus, des censures TV et Radios «subies» par Zemmour, rebelle honni, pauvre victime censurée, vilain petit canard, raciste deux fois condamné et éternel damné con.

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Jérôme Jaffré (80 ans), toujours sondeur à la con d’Institut de sondages à la con (Sofres), chroniqueur sur LCI (La Chaine Immonde) est toujours là. Invité du Quotidien Tendance Yann Barthès (46 ans), il s’était félicité en février, de l’arrivée du COVID19 «qui peut permettre au Gouvernement de reprendre pied» et qui jacasse sur un «souhaitable remaniement» qui sauverait son ami Macron.

Quant à son compère plus jeune, Gilles Finchelstein (57 ans), n’oublions pas qu’il a contribué à introduire les idées du libéralisme au PS, qu’il écrivit le discours de Hollande au Bourget («Merde à la Haute Finance, mon ennemi»), qu’il est membre du Siècle, un invité régulier de France Inter, de France Culture, qu’il fut un des Quatre Mousquetaires de DSK (avec  Anne Hommel, Ramzi Khiroun et Stéphane Fouks).

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Dans la même veine, un seul tweet de Brice Couturier, cachottier (impossible de truver son âge), ex-maoïste du 16ème, inamovible pilier de France Culture, inventeur d’un Parti des Medias (qui seraient de… Gauche), vomissant les Gilets Jaunes etc, suffira. 

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Comment se passer de Laurent Joffrin (68 ans), Rédacteur de Libération, qui nous a pondu un fameux billet pour traiter les Enseignants de poules mouillées, eux qui s’interrogent à juste titre sur le déconfinement, les masques, les protections élémentaires. Du haut de sa planque, Lolo veut monter les Français (soignants exemplaires) contre les Français (enseignants odieux). Tout à fait dans la logique macroniste qui ne vise qu’un seul et unique but : gommer les responsabilités du Gourou pour qui Libération appela à voter en 2017.

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Dans les nouvelles têtes à claques, les Médias ont fait dans le pluralisme. Il y a par exemple ce Laurent Bigorgne (46 ans), jusque-là, planqué dans le JDD et l’Institut Montaigne (Loi Travail, Loi Chômage, Loi Santé, c’est lui), ami de Macron de longue date, qui a décidé de nous montrer dorénavant sa binette. Et hop, comme crevard et crevure, tu ne fais pas mieux. Que préconise t-il ? Riens de moins que de supprimer des congés, des RTT, de travailler plus pour être pauvre plus vite. Crevard,crevure, Racaille de la Haute. De la très Haute.

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Enfin en ces temps de COVID19, on voit arriver d’étranges extra-terrestres. Celui-ci par exemple : Mathias Wargon (49 ans) qui se qualifie lui-même de «grande gueule» (C’est la mode et ça rapporte beaucoup en Profits de Notoriété). On se dit «Tiens, il va avoir peut-être des choses nouvelles à nous dire. Le nouvel entrant médiatique «cultive l’humour noir», spécialiste urgentiste «pugnace au langage fleuri» (Le Monde). Mais là aussi, il y a oubli d’importance : Mathias est le mari d’Emmanuelle Wargon, la Secrétaire d’Etat de l’Ecologie, celle-là même qui empocha des bonus exhorbitants quand elle bossait à Danone. Merveilleux monde médiatique !

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Alors, on rêve que tout ce petit monde soit réuni pour une soirée télévisée de Bienfaisance (avec Appel aux Dons – pourquoi pas ?) sur CNEWS.

Je vois bien Sonia Mabrouk ( 43 ans) en animatrice zélée de CNEWS. Pas trouvé mieux pour couper court, pour sortir les ciseaux dès qu’un mot critique affleure chez ses invités. Un avenir assuré pour Madame. Assurément elle deviendra, à n’en pas douter, la Claire Chazal (64 ans) cette dernière, embauchée à France Info – oui la Claire Chazal du XXIème siècle.

On enterre Matzneff mais le Cirque Barnum continue.

Pour comprendre comment a pu exister un Gabriel Matzneff, il faudrait sortir de son cas individuel et aller regarder ce champ editorial qui a permis son accession, aller voir ce qui détermine ce champ-là et en analyser la structure. Bien entendu, il faut circonscrire toute cette réflexion à l’époque (1980-2015) où non seulement les instances de consécration honorent le pédophile Matzneff mais consacrent aussi un Richard Millet, auteur encensé par le top des blogueurs littéraires (Pierre Assouline), par Pierre Nora, Pierre Jourde, Denis Tillinac, par Le Point, 20 minutes, honoré par une interview dans L’Express, applaudi par l’Obs, Le Monde, La Tribune de Genève, les télés (à ITelé, il disposera de 11 minutes).

Comme pour Matzneff, les salutations littéraires et médiatiques sont parisiennes (1) et démultipliées. Dans le cas de Richard Millet, il s’agit de louanges portant sur un ouvrage où il dit toute son admiration pour ce gentil garçon blanc norvégien Anders Anton Breivik qui assassina 77 personnes.

Matzneff (ici lire le billet de Juan Asensio de 2013) Richard Millet : un parcours similaire dans la Jungle de la Reconnaissance.

Je ne ferai pas ici l’analyse du champ de l’édition de l’époque. Je renvoie simplement aux précieux articles de Pierre Bourdieu et aux deux numéros des Actes de la Recherche en Sciences Sociales publiées en mars et décembre 1999.      

Tout ce petit monde, grenouillat de célébrités et de seconds couteaux, d’écrivains installés et de jeunes loups frappant à la porte, se meut dans un espace social relativement autonome, oriente les acceptations ou les refus de publications. Il entretient les illusions propres à ce milieu que sont l’« art pur et désinteressé ». Illusion qui lui permet de dire haut et fort que la logique marchande n’est pas toute puissante dans l’édition. Dans ce panorama succinct, il faut aussi prendre en compte les agents des grandes maisons et de leurs filiales : éditeurs, critiques influents d’alors, personnalités médiatiques et journalistiques très souvent attachées à des maisons d’edition (avec direction de Collection, présence aux Comités de lecture) etc.

Ben oui, on y trouve Bernard Pivot (1), Guillaume Durand, Franz-Olivier Giesbert. Ceux-là même qui défendent/défendaient aprement ou sur un ton léger Gabriel Matzneff et sa stature « littéraire » de pédo-criminel sans sourciller. Derrière ces liens cachés de cette époque, on pouvait classifier les Maisons (les 7 grandes) : Le Seuil, Gallimard, Flammarion, Grasset, Minuit, Albin Michel et Michel Laffont. Les petites maisons démunies d’alors, souvent provinciales, souvent dirigées par des femmes, novatrices, s’appuyant sur les petits libraires, seront obligées de se rallier à la « vertu » du marché. C’est l’époque où l’instance de consécration tourne autour d’Apostrophes, du Monde des Livres de Josyane Savigneau (féroce groupie de Philippe Sollers et de Matzneff, dominatrice pendant 15 années au Monde des Livres ), du Figaro Littéraire (où trônent les idoles les plus invitées de Pivot : Jean d’Ormesson, Max Gallo, Philippe Labro) et du dossier Livres hebdomadaire de Libération. Y inclure, bien sur, les émissions de France Culture ou les passages dans Le Magazine Littéraire (Grasset) où l’on allait glaner des miettes précieuses de notoriété. 

Hier, Matzneff était célébré par le Figaro Littéraire, Liberation, le Monde des Livres et nombre d’autres instances critiques. Aujourd’hui, il suffit de publier son autocritique (Laurent Joffrin dans Liberation), il suffit de faire une double page dans Le Monde (Ariane Chemin, Raphaëlle de Bacqué), il suffit de dire que Pierre Bergé (directeur du Monde) abritait alors Matzneff (sans écrire un mot sur Savigneau) pour être éxonéré et être blanchi.

Qu’il est beau ce grand Cirque qui bat sa coulpe et tente de sauver son honneur ! Voyez FOG, Frédéric Beigbeder qui se déclarent solidaires de Matzneff ET de Vanessa Springora. Voyez Pivot parlant de l’époque (2) pour se faire pardonner. Et remarquons au passage qu’on n’est pas allé demander à Philippe Sollers (grand prêtre via L’Infini – Le Seuil), à Julia Kristeva, à Le Clézio, Dominique Bona, Patrick Besson, Jérôme Garcin, tous jurés du Renaudot 2015, à Jean-Marie Le Pen passant ses vacances avec Matzneff, ce qu’ils pensent de tout ça. Dans un même oubli, on fait silence sur Roland Barthes et ses voyages marocains Bah, les petits marocains, les petits philippins on s’en fout, hein ?

Et on oublie aussi la parole du film de Visconti (« Il faut que tout change pour que rien ne change »), Ariane Chemin et Raphaëlle de Bacqué nous parlent d’un introuvable « Saint-Germain-des-Prés englouti », on fait mine qu’il y aura un grand chambardement après « trente ans d’impunité ». De quoi en rire ! Bernard-Henri Lévy ( via La Règle du Jeu) est toujours là, régnant en Maitre dans les réseaux littéraires, FOG continue d’écrire au Point, Angot publie,  les circuits qui mènent à la publication perdurent, les armatures du Marché du Livre restent inchangés, plus forts que jamais. Laissons passer la parenthèse. Dans six mois, tout recommencera.

Tout redeviendra comme avant. Les écrivains pédophiles prendront des précautions supplémentaires, ils voyageront incognito, feront dans l’Humanitaire ou dans le Droit des Enfants pour être insoupçonnables. Pivot (3) sera remplacé par François Busnel et Augustin Trapenard. On nous abreuvera un peu plus de livres de nouveaux entrants, des Rebelles certainement, qui feront exploser les canons de la langue française, n’est-ce pas ?

Mesdames, Messieurs, le Cirque Barnum (4) est toujours en tournée avec ses têtes d’affiche, il est vivant, il continue. Sur vos écrans, vos tablettes, vos hebdos, vos écrans TV. Allez, bonnes lectures à tous. pour 2020 !

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(1) La centralisation parisienne accélère, amplifie le pouvoir des réseaux. On se connaît, se reconnaît, on ne cesse de se côtoyer, on s’invite, on s’insulte parfois, on dîne ensemble, on se rend des services (entre auteurs, journalistes, lecteurs de Maisons etc). Bien sûr, il y a des figures atypiques qui refusent d’être sur la piste avec ces Clowns. Henri Guillemin par exemple, écrivain et grand historien qui disait : « Paris : c’est une ville à laquelle je suis allergique. Et puis les gens s’y bousculent, se font des crocs-en-jambes, il y a une terrible bagarre littéraire à laquelle je ne veux pas prendre part, ça ne m’interesse pas ». (Mag Littéraire juin 1981)

(2) Ah c’est si pratique d’évoquer « l’époque » des Eighties pour nous faire avaler que tout le monde avait alors les idées « larges » ! Au moment où, perso, jeune éducateur spécialisé, j’avais affaire aux cas d’inceste et d’abus sexuels en pagaille dans mon travail auprès d’enfants et d’adolescents.

(3) Pour situer, les choix constants de Pivot en littérature, signalons qu’il était venu à la TV après avoir été avant 1975 un jeune transfuge du…. Figaro. Choix qui évidemment censuraient toute une frange minoritaire, provinciale de la « littérature », en particulier des revues de haute tenue, mortes depuis longtemps au champ d’honneur du Marché. Voir mon billet.  Pourtant, en petits rongeurs dans la jungle littéraire, on pouvait trouver d’admirables figures anonymes criant, écrivant dans le désert. On faisait silence sur Christophe Tarkos, Pierre Rottenberg, Patrick Laupin, Roger Laporte, Eugène Durif, Joël Vernet ou encore Jean-Marie Geng et sur tant d’autres. Il est plus que temps d’aller les découvrir….

(4) Un petit extrait (1999) des Actes de la Recherche en Science Sociale pour information précieuse….