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800 articles et un Buzz.

C’est par hasard que BiBi s’arrêta sur le nombre de ses articles mis en ligne depuis la création de son blog (avril 2008). Sept cent quatre vingt dix neuf billets. Il se demanda quel sujet allait s’imposer à lui pour le huit centième. Il y avait bien Luis Fernandez et Line Renaud invités chez Drucker ce dimanche (mais 2 tweets sur Twitter suffiront) ou encore le sinistre éditorial d’Olivier Jay en Une du JDD. Ce laquais de Lagardère nous sommait de faire «des sacrifices légitimes» pour sortir de la Crise. Heureusement Sébastien Fontenelle (de Politis) avait – cette fois-ci – devancé BiBi pour plumer notre Jay.

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Alors sur quoi BiBi allait s’allonger ? Sur la douceur et les rondeurs de Boto-Boto pour oublier ses désespoirs momentanés ? Se gâcher le dimanche en furetant dans les propos abracandabrantesques de Balladur qui n’a rien-vu-rien-entendu et qui ne sait pas que Karachi est la Capitale de la France d’En-bas ? BiBi décida alors de parler de Booba, le chanteur de rap, entraperçu chez Virgin, le 22 novembre, en ce lundi parisien.

BooBa (1)

Booba, qualifié de «rappeur nouvelle génération, ébloui par l’Amérique», raconte ce que doit être le bonheur. Il le dit dans une interview hargneuse à «Métro» (22 novembre) : «Quand je vois Diam’s qui a vendu un million d’albums et qui n’est même pas capable de faire un morceau où elle dit qu’elle est heureuse, je trouve ça insultant. C’est de l’hypocrisie».

Insultant ? Se fabriquer des ennemi(e)s et chercher ainsi un profit de distinction est une stratégie éculée et très conformiste de Marketing. Booba ne veut surtout pas qu’on ne le confonde pas avec Diam’s, Pokora, ou Sinik, tous des «hontes négros». Et s’il n’en reste qu’Un dans le champ du Rap, Booba aimerait bien être évidemment celui-là. Vanité infantile d’être le «Number One» et refus de partage… (BiBi soupire : « Même là…!»).

BooBa et BiBi (2).

Sur Booba, BiBi n’en restera pas là. Il ira lire les flashes laudateurs sur le site de Slate, (jolie instance de consécration comme chacun sait) et il s’appuiera la lecture dominicale de la quasi-totalité des textes du rappeur. Suggestion faite à  Booba : intituler son prochain tube «BiBi, Bop & Booba» sur un sixième album. Voilà qui réconcilierait BiBi – plutôt R&R et R&B – avec le rappeur qui n’en finit pas d’être «ébloui par l’Amérique».

Le Buzz de BiBi.

Il eut lieu le jour où Guy Birenbaum mit en ligne sa petite vidéo sur son blog (en images : le défilé de mode élyséen avec Valérie Hortefeux en Princesse). BiBi avec son vieil article («Valérie Hortefeux est un phénomène») connut son premier Buzz d’envergure : 3890 visites pour la seule journée du 9 novembre. Tout cela aurait pu le rendre joyeux, le pousser à une indéfinissable extase mais non, pas vraiment. D’où vient alors que BiBi fut – à moitié – satisfait et – aux trois-quart – ronchon ?

BiBi a écrit 799 articles. A leur relecture, certains sont bien futiles. BiBi – un poil vaniteux –  dit pour se défendre que «Zidane, lui aussi, ratait parfois ses matches». Avec ce pic d’Audience, le lectorat s’était déplacé non sur un de ses articles dont il est le plus fier (par exemple le billet sur Brice Hortefeux, hélas beaucoup beaucoup moins lu) mais sur un billet qui s’amusait du… décolleté de Valérie Hortefeux. Léger vertige de BiBi : il suffit ainsi de parler de cette insignifiante femme de ministre, poupée élyséenne à l’occasion, pour faire un admirable et incroyable Buzz ?

BiBi sait bien que la dimension people fait partie de ces Temps (pi)politiques mais le voilà un peu atterré, un peu hagard devant ce Buzz qui signe au fond la dégradation maximale du Politique jusque sur ses terres.

Réponse magique.

En ultime défense contre cette angoisse dominicale, en lieu et place du Buzz, BiBi choisit finalement le meilleur :  les 800 Bizz de Boto-Boto.

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PS : La photo est d’André Kertesz dont les images noir et blanc sont exposées magnifiquement au Musée du Jeu de Paume à Paris. On reconnaîtra BiBi sur le cliché tirant ses Flèches de jeunesse.