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Séjour et sept nuits à Paris.

BiBi est allé faire un tour à Paris.

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 Il est retourné à l’Opéra de Paris, visite qu’il effectua il y a très longtemps, enfant émerveillé. Le rouge velouté, la dorure des encarts, le silence feutré, les machinistes au travail sous la coupole dessinée par Marc Chagall font de l’endroit – encore aujourd’hui – une petite merveille.

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A l’opposé, non moins magnifiques, les photos d’Yves Marchand et de Romain Meffre à la Galerie Wanted Paris (23 rue du Roi de Sicile) invitent à la pensée avec la dégradation de la ville de Détroit. Ainsi, les grandes photographies de hauts lieux de la capitale de General Motors nous offrent – in visu – le déclin de l’Empire américain. Elles traduisent avec émotion l’agonie de la Ville, l’abandon de ses bâtiments (grands escaliers aux trois-quarts désolés, opéra et salle de spectacle rongés, piano devenu jetable etc). Nous sommes de plein pied dans ces lieux désaffectés, terriblement désaffectés. On sent cette désolation silencieuse, on est triste devant ces déserts citadins, on est révolté devant la logique industrielle d’un Capitalisme délirant, féroce et sans pitié. Ici, nulle place pour les habitants délocalisés eux aussi vers la périphérie, obligés de fuir le Centre en ruines.

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Au Onze Bar, 83 rue Jean-Pierre Timbaud (Paris 11ième), les soirées et les nuits sont empreintes de relents de bières, de chuchotements et de chants. Au fond de la salle, on entendit les mélopées douces et folkeuses des Buskers. Dans la tiédeur de la nuit de ce jeudi, BiBi apprécia le service de Ben et de Nathan, gardiens de but du Onze. Jazz, Soul, Blues, World Music : ne demandez pas le programme, il est sous vos yeux.

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Hôtel de Ville avec les Indignés, Puces de Saint-Ouen le samedi (Un livre sur William Blake à deux euros) et Vide-Grenier d’Avron le dimanche. Les photos des Indignés sont de Pauline A. Les autres sont nées des Click-Clak de BiBi.

Les petits métiers new yorkais.

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A NYC, on vit de petits métiers et les 35 heures sont une plaisanterie. A Wall Street, on voit des va-nu-pieds cirer les pompes de ces Messieurs et des portoricains vendre des tee-shirts Obama de leur crû. BiBi apostrophe un Dog Walker dont le travail consiste à balader les chiens de propriétaires qui n’ont guère le temps de les promener. Ja promène ce jour-là quatre chiens de deux proprios différents. Il m’explique qu’à chaque sortie d’une heure et demie environ, il touche 10 dollars par balade et par chien. Il a cinq courses à faire ce jeudi et à chaque fois, il a deux ou trois chiens sous sa responsabilité. C’est son métier et tout cela, dit-il à BiBi, est net d’impôt. Parfois, il a des pourboires conséquents. Seul inconvénient : il doit faire gaffe de ne pas être dans la m… (des chiens). Dog Walker : Ja dit encore que ce n.est pas une vie de chien, pas non plus un métier de m…

Autres petits métiers :
Guide sur l’emplacement des Twin Towers. Ils vous alpaguent avec un petit livret édité par leurs soins. Ils vous expliquent les avions, leurs directions, la direction du vent, les heures de la catastrophe, le nombre de victimes etc. Un bon job car les guides ont réponse à (presque) tout. En tous les cas, cet évènement reste un traumatisme pour l’ensemble des new-yorkais, sauf peut-être pour les financiers qui ont lancé les travaux avec un World Trade III, un joli parc fleuri et… un Musée qui retracera les évènements. Future rude concurrence pour nos guides improvisés. A New York, on n’oublie jamais qu’il faut ruser, inventer, jouer la démerde pour survivre.

Photographe free lance : ils viennent aux vernissages et aux soirées-branchées, ils sont toujours présents dans les «events». Ils se débrouillent pour trouver des invitations et ils photographient à tout va : les œuvres, les artistes roucoulant devant, flashent les amis et les petites amies. Ensuite, ils laissent leurs cartes et ils vendent à prix forts ou faibles leurs clichés. Tout cela gonfle les «books» des Artistes et sont des preuves de reconnaissance. L’un d’entre eux est venu de Detroit. BiBi le branche Musique et parle du groupe MC5, longuement écouté adolescent. Le photographe parla aussi de Ted Nungent, le hard-rocker moins apprécié, surtout en redécouvrant certaines de ses paroles : «Pour vous montrer comme je suis radical, je veux que les voleurs de voitures meurent, je veux que les violeurs meurent, je veux que les cambrioleurs meurent, je veux que les maltraiteurs d’enfants meurent, je veux que les méchants meurent. Pas de procès. Pas de libération sur parole. Pas de libération pour bonne conduite. Je les veux morts. Procurez vous un flingue et quand ils vous attaquent, tirez leur dessus». Bouuuuhhh !