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Les Canaux de la Propagande.

On les appelait les Jaunes.

Tu te réveilles un matin et tu ouvres machinalement cette Radio-publique qui devrait être la notre : France Inter. Invité : Laurent Berger. Le voilà qui prône «le dialogue social». Je me dis : «Bah, rien de changé». Mais la veille, je m’étais penché sur la période d’entre deux guerres et je m’étais arrêté sur le parcours «exemplaire» d’un René Belin.

René BELIN,
la marionnette de Jacques Barnaud (Banque Worms)

Ce René Belin, que le Patronat et ses synarques avaient été chercher, fut propulsé par eux (en catimini) dans l’appareil ouvrier (courant du syndicat CGT réformiste). Il atteint rapidement la place de numéro Deux avec financement patronal. Sa tâche ? Diviser le mouvement syndical y compris, bien entendu, après la réunification de Toulouse (Mars 1936). Une réunification où les postes importants furent – à travers manœuvres et intimidations – occupés par des futurs traitres CGT. Les autres, syndiqués CGTU, étaient dans la bagarre sur leurs lieux de travail, bientôt emprisonnés et déclarés « terroristes » après fin 1939.

Ce René Belin, donc, fut nommé en récompense premier des Ministres du Travail du gouvernement Pétain. Il s’occupa si bien des Travailleurs qu’il rédigea la Charte du Travail, promulgua des décrets (9 novembre 1940) qui signèrent la fin de tout syndicalisme. Quant, en 1942, on n’eut plus besoin de cause syndicale à effacer, on le vira dans un poste subalterne. Il mourut dans son lit en… 1977.

Oui, rien n’a changé mais il faudrait se garder de croire que l’Histoire repasse toujours les mêmes plats. Non que le Patronat (MEDEF d’aujourd’hui) ait abandonné cette stratégie de pourrissement/division du mouvement ouvrier (Laurent Berger aujourd’hui, Nicole Notat hier). Non, mais l’époque change et il est plus qu’important de situer cette stratégie patronale dans les temps d’aujourd’hui.

Pousser au «dialogue social», continuer à prôner le partenariat, n’est pas la seule façon pour les Puissants (je parle ici du personnel politique appuyant les volontés du MEDEF) d’affronter le Réel et la contestation citoyenne en jaune ou en rouge. Cette stratégie des Classes dominantes est tout azimuth. Elle est d’autant plus facile qu’elle peut compter sur les trois ateliers de production symbolique, énormes institutions tentaculaires qui «structurent solidement  notre inconscient social».

Un dispositif à trois Têtes.

Arrêtons-nous sur ce dispositif à trois têtes, dispositif que la Crise COVID19 met en pleine lumière. Le Pouvoir sait qu’ils sont les pivots de son intervention politique :

  1. Le système scolaire (et universitaire)

Un dispositif qui est là pour inculquer/imposer les Normes (du libéralisme of course). Je prends juste appui sur cette terrible photo de bambins de maternelle parqués dans des carrés tracés à la craie sous l’œil vigilant d’une maitresse. Tout y est : d’abord, l’ombre de cette Enfance mythique dans la Cour d’école, increvable cliché du Bonheur, de l’Innocence. Sans cette idée romanesque du Paradis enfantin, la portée de la Propagande serait très largement atténuée. Mais ici, elle joue à plein car elle montre ce qu’un Pouvoir autoritaire (couple MEDEF-Macron) est capable d’imposer en profitant des circonstances sans retenue. Voyez ces carrés pour imposer la logique arithmétique avec 4 côtés égaux (Propagande au carré), pour imposer le «chacun pour soi» (Demain, chers enfants, c’est à la faveur de votre seul courage que vous réussirez – idéologie du « Self-Made-Man »), pour imposer ces parcours où le futur adulte devra piétiner l’Autre (qui, de son seul côté, fera pareil bien entendu).

Voyez, dit encore cette photo : toute votre vie, vous serez contenu, avec des limites à ne jamais dépasser. Interdiction de sortir du cadre pour rejoindre l’Autre, pour aller en manifestation avec lui. Pour cela, le Pouvoir a des délégués (et si les Maitres et Maitresses sont récalcitrants, on saura les y forcer à coups d’intimidations, de lois, de sanctions.

2. Le système mediatique Information/Communication.

Ici une halte est bienvenue. Je ne referais pas l’étalage de cette puissance Medias (puissance tellement massive qu’hier, BFMTV, auxiliaire du Ministre de l’Intérieur, ordonna à la Police de Castaner d’intervenir sur le Canal Saint-Martin sur simples grognements des animateurs de la Chaine !)

Aux Radios à genoux – celle de Sibyle Veil (RadioFrance), celle de Vincent Giret (FranceInfo) -, à la Presse-Papier et numérique (Les articles du Monde associant Mélenchon et Marine LePen dans la Colère) qui ne laisse guère de place aux discours critiques, exceptés ces témoignages citoyens (qui gomment toujours le Politique), je rajouterai :

les Think Tanks, ces Officines financées par le Medef (ici Institut Montaigne, Fondapol, Cevipof), qui prônent par exemple l’allongement de la durée du travail etc.

Je rajouterai aussi ces Instituts de sondages à la con qui fabriquent du Réel avec des mensonges quotidiens sur ce que penserait l’Opinion (avec échos amplificateurs des Medias Presse TV).

Je rajouterai enfin les dernières initiatives mortifères du Pouvoir s’attaquant aux très vilains réseaux sociaux. Conjointement et tout dernièrement, nous avons eu un sondage qui dénonce l’augmentation de la Haine sur Twitter et Facebook. Sont visés ces salopards d’internautes qui se cachent derrière des pseudos insupportables. Aussi voit-on apparaître une loi Laetitia Avia qui donne le Droit au Pouvoir de Police de qualifier de terroriste untel ou une telle, de supprimer leurs comptes, de les traduire en Justice etc. Une première tentative présentée par Sibeth Ndiaye a heureusement avorté mais elle fut suivie aussitôt d’une nouvelle proposition de loi (Loi Avia).

Atteinte aux libertés : la Loi AVIA

Complotiste que je suis, je n’hésite pas à mettre ces derniers évènements avec ce qui est existant : à savoir le rappel que Mark Zuckerberg a rencontré Macron le 10 mai 2019. Pour quelle raison ? Ben… pour mettre en place – contre ces comptes Facebook de ces calamiteux Gilets Jaunes – une gentille répression. Rappelons encore, dans notre foulée de complotiste, que le Pouvoir est très satisfait de voir l’ardeur au travail des Egoutiers du Net (Lordon) qui cachent toujours leurs coffre-forts (alimentés par l’argent de FaceBook). Nommons-les une fois de plus : ils ont pour noms, Les Decodeurs, CheckNewsfr, Afpfactuel, 20 Minutes.

Macron et le Boss de FaceBook (10 mai 2019)

3. Le système politique de la démocratie représentative.

Avec ce billet déjà bien assez long, je laisserai de côté pour cette fois le troisième dispositif, celui qui touche au système politique de la démocratie représentative où la minorité n’a que son courage à revendre et ses yeux pour pleurer.

La Complainte du « Pourquoi ? »

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Quand on est petit, on demande souvent « Pourquoi y a des étoiles? » « Pourquoi y a des animaux ? ». Puis, plus tard, on se demande « Pourquoi il y a la guerre ? Pourquoi il y a des injustices ? » Peut-être s’est-on entendu répondre « C’est comme ça ! ».

Aujourd’hui, dans ce premier mois de 2020, ce « pourquoi ? » est revenu. A la différence de mes premières années, je n’attends pas de réponses. C’est que je crois savoir aujourd’hui pourquoi…. ces pourquoi sans réponse perdurent. Cette nuit, en bordure des rêves, en ces moments où parfois quelque chose s’écrit en déferlante, ce n’était pas de la prose qui s’installa mais un amoncellement de « POURQUOI?». Et ce matin, j’ai eu la chance de pouvoir les retrouver. Ils ne m’échapperont pas. Les voici donc en vrac :

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Pourquoi ne retrouve t-on pas le coffre-fort de Benalla ?

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Pourquoi la CFDT de Laurent Berger capitule, signe l’armistice puis s’engage dans la voie de la Collaboration ?

Pourquoi Françoise Nicolas, la courageuse lanceuse d’alerte, ne retrouve pas de travail ?

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Pourquoi Fillon ne rend pas le Million volé ? Pourquoi n’est-il pas en prison ? Pourquoi est-il l’invité de Lea Salame et Thomas Sotto ?

Pourquoi pardonnons-nous tout à Jacques Chirac ?

Pourquoi Frédéric Haziza reste toujours à LCP alors qu’il a eu un rappel à loi pour harcèlement sur une journaliste qui, elle, a été priée de s’en aller ?

Pourquoi les éditocrates continuent chaque matin de poser leur cul sur leur fauteuil et ne sortent jamais dans la rue le jour des manifs ?

Pourquoi les Medias ne parlent pas tous les jours de la mort de Zineb Redouane, de Steve Maia Caniço et de Cédric Chouviat ?

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Pourquoi Christophe Schmidt, directeur du Service Politique de l’AFP, a ôté de son avatar Twitter 2017 l’image d’un Macron triomphant pour le remplacer par une vue neutre des bâtiments de son siège ? Honte ?

Pourquoi tout le monde rit quand le macroniste Gabriel Attal – qui n’a jamais bossé – veut « émanciper la jeunesse » (à Verrières et ailleurs) ?

Pourquoi les radios de RadioFrance – si bavardes pour parler d’essoufflement des grévistes – ne parlent jamais de la grève qui se produit dans leurs batiments ?

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Pourquoi La Montagne et son journaliste de Vichy tressent sans arrêt des louanges dignes de la Pravda au candidat LR Frédéric Aguilera à la Mairie de la ville ?

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Pourquoi de Mediapart au Figaro, de France Inter à Europe1, on a choisi et signé un contrat avec l’officine de comptage des manifestants parisiens En l’Occurrence sachant que son Directeur (son tweet ici à Aurore Bergé) est un macroniste forcené ?

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Pourquoi les Decodeurs du Monde ne divulguent pas le montant en dollars que FaceBook leur donne chaque année en gage – paraît-il – de leur indépendance ?

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Pourquoi Checknewsfr ne répond pas à la question posée le… 6 mai 2019 portant sur Edouard Philippe, le Havre, sa femme et Science-Po Paris ?

Pourquoi l’émission des Grandes Gueules de RMC n’a pas encore programmé une de leurs émissions sur l’évasion fiscale ? En prenant comme exemple exemplaire leur Boss Drahi qui continue de les payer.

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Pourquoi dans leur article du Monde, Ariane Chemin et Raphaëlle de Bacqué n’ont pas un mot sur Josyane Savigneau, fervente admiratrice de Matzneff qui a régné sur… le Monde des Livres pendant plus de 15 ans dans leur propre journal ?

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Pourquoi tous ces « journalistes »

@jmaphatie @fabsintes @askolovitchC @lofejoma

@leasalame @ndemorand @brunoduvic

@SoMabrouk@Laurent_Joffrin

@olivier_truchot @OlivierGalzi

#yvescalvi @Bruce_Toussaint

ne protestent jamais lorsque leurs confrères sont agressés dans les manifestations ?

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POURQUOI ?

Parce que c’était EUX.

Parce que c’était NOUS.

Deux camps, comme disait l’odieux préfet de Paris. Deux camps : en lutte, l’un contre l’autre. Voilà pourquoi.

Dupont de Ligonnès : un désastre médiatique.

Cinquante-trois organes de presse-radio-Tv n’ont absolument eu aucune hésitation à suivre les Services de Police français et écossais pour nous rapporter que Dupont de Ligonnès, le meurtrier en cavale depuis 8 années, avait été soi-disant arrêté à Glasgow. Dès le vendredi 11 octobre aux environ de 21h, les premiers à suivre l’agence AFP furent BFMTV la chaine de la Honte puis, en presse-papier, le quotidien de Bernard Arnault (Le Parisien)

Ce fut ensuite notre Radio publique (FranceInfo) du macroniste Vincent Giret qui ne voulut pas rater cet incroyable course au scoop et qui embraya sur la (fausse) nouvelle sans absolument aucune retenue et réserve.

Cinquante-trois à bêler derrière les Services de Police. Seule La Provence fut sur ses gardes (Bravo !) en faisant suivre son titre de Une (« Arrêté ») d’un point d’interrogation.

Dans l’inventaire, on pourrait s’arrêter sur le menu fretin (du Dauphiné à L’Eclair, de la Charente Libre à la Dépêche du Midi) mais je commencerai plutôt par ceux qui se planquent derrière leur notoriété, leur objectivité dite légendaire et indiscutable, par ces deux quotidiens qui n’ont de cesse de se voir indépendants (pas des Services de Police pour cette affaire), qui se félicitent de leurs appendices chasseurs de… fakenews : les @décodeurs pour Le Monde et @Checknewsfr pour Libération. Guère besoin d’aller plus loin que d’exposer leur suivi moutonnier. Bêêê Bêêê derrière la Police (sans évidemment les précautions élémentaires de vérifications). En témoignent ces trois captures d’écran.

LIBERATION et LE MONDE
La PRESSE REGIONALE QUOTIDIENNE.

C’est par FranceInfo (lever vers 8h30) que j’appris la (fausse) nouvelle. Le journaliste Matteu Maestracci allait être aux commandes pour toute la matinée. Aucune interruption pour les quelques réclames, aucun autre titre (pourtant d’importance) n’étaient venus perturber la Machine à exhiber le scoop (jusqu’à écoeurement). On eut droit aux interventions de policiers, d’un auteur qui avait publié un livre sur l’Affaire, d’un psychiatre et de bien d’autres «experts» aux interventions (inter)minables. Jusqu’à 11 heures du matin, aucun doute n’avait été émis par la Rédaction et ses grands journalistes. L’avis des Services de Police – ici comme ailleurs – a fait loi. France Info a suivi. Bêêêê. Point.

Notons encore en passant qu’un expert, approuvé par le journaliste de FranceInfo, commença à douter du bien fondé de la source policière en mettant cette faute sur le dos des… auditeurs qui, bien naïfs, ont cru que les empreintes digitales étaient autant de preuves irréfutables ! C’etait donc, pour lui, la faute de « cette croyance populaire » (sic) !

Faut-il s’étonner du suivisme, de la soumission de la quasi-totalité des Medias à tout ce qui peut venir de ces Services de Police de Castaner, Services qui n’ont cessé de travestir les vérités sur leurs violences, qui diffusaient leurs comptages de manifestants pour les minoriser, qui déniaient continuellement le nombre d’opposants qu’ils ont blessés, meurtris à jamais ?

Rappelons-nous des titres du 22 novembre 2018, date de la seconde manifestation des gilets jaunes. La dépêche de l’AFP était lancée : elle posait que le « Mouvement s’essoufflait ». Même effet que pour l’Affaire Dupont de Ligonnes : les Medias avaient repris la dépêche dans les mêmes termes (y compris Le Monde) avec une belle unanimité. On sait ce qu’il est devenu de ce souhait de voir le Mouvement s’essouffler (dès l’Acte II) !

Mais je n’étais pas au bout de mes surprises. Devant l’ampleur des moqueries sur les réseaux sociaux, on allait assister à la pauvre riposte de la Corporation Médiatique. Ô surprise, voilà le tweet du directeur de France Télévisions, Yannick Letranchant se fendant d’une excuse (un seul tweet, pas plus, hein, pour demander notre absolution) mais c’est aussitôt pour rajouter qu’ils ne… recommenceront pas. Il a du oublier comment, en son temps, les journalistes de sa chaine saucissonnèrent un discours de Mélenchon en y ajoutant des applaudissements au mauvais moment.

Mais le pire allait arriver avec le directeur macroniste de FranceInfo (Vincent Giret) qui déposa un thread avec ce tweet 4/5 des plus mensongers.

Notez ce gros mensonge énoncé sans vergogne : sa Radio aurait émis des doutes « dans la nuit du vendredi à samedi » ! Or je peux vous certifier qu’il n’en a pas du tout été ainsi. Ce n’est qu’aux environs de onze heures du matin que la Rédaction, via Matteu Maestracci, sentit le vent tourner. On entendit alors timidement l’adjectif « partielles » pour accompagner le mot « preuves ». Onze heures du matin. Pas avant. Faut-il s’étonner de ces mensonges lorsqu’on sait que son Directeur est un fervent groupie macroniste ? Ben, non. 

Les justifications allaient pleuvoir. La plus belle d’entre elles fut énoncée par tweet par Françoise Degois. Faisons une petite pause sur ce magnifique Collector :

L’aveu est formidable. Traduisons : pour FD si les Medias se sont trompés, c’est à cause de la «haute hiérarchie policière qui avait affirmé que cette info était sûre à 100%». Comme probablement l’affirmation policière selon laquelle Steve s’était noyé dans la Loire en prenant un bain de minuit.

Via son tweet consigné noir sur blanc, FD nous démontre à quel point les journalistes (et FD n’est pas la pire) ont intégré les méthodes de «travail» qui ont pour fondement les « infos » policières. Ils ne sont plus gênés d’être de simples caisses d’enregistrement de l’Appareil d’Etat policier. Françoise Degois ne voit pas que, assujettie aux sources policières, elle abandonne ses libertés et l’esprit critique qu’attend son lectorat. On pourrait se gausser d’une telle candeur dans l’aveu mais à y regarder de près, cette soumission a de quoi m’effrayer.

Hasard ? Non si l’on considère à quel point la majorité des Medias se donne des bons points, se vautre continuellement dans l’arrogance de l’Expert, dans le pseudo-savoir du grand Spécialiste incontesté. Ici, contrairement au vœu de FD d’arrêter le tabassage de cette Presse et les relations qu’elle entretient avec la Police, j’en rajouterai ici dans le sarcasme.

D’abord sur les syndiqués de Police-Synergie qui voulurent nous montrer leurs petits muscles et parader à vitesse grand V sur Twitter. Notre syndicat s’empressa de déposer ces deux tweets qui entreront dans la légende. Pas besoin de commenter mais on peut rire à gorges déployées. Oui, on peut.

Autre occasion de rire : Le 8 octobre, pour sa deuxième année, France Info, notre radio publique chapeautée par les macronistes Sibyle Veil et Vincent Giret et Les Echos de Bernard Arnault ont organisé les rencontres de Medias en Seine. Une journée où l’on a blablaté avec le plus grand sérieux du présent et de l’avenir des Medias. Dommage que l’affaire Dupont de Ligonnès ait éclaté trois jours plus tard car – tenez-vous bien – une des Conférences qui connut le plus grand succès avait pour thème « Comment éviter les… Fakenews« . Non je n’invente rien.

Fabienne Sintes, la journaliste de Radio-France qui ne s’excusa jamais sur son tweet accablant les gilets jaunes à propos de la soi-disant dégradation de La Salpêtrière, fut elle aussi de la partie pour défendre la Corporation. Difficile cette défense de la fake news reprise unanimement par ses confrères et consoeurs mais elle y arriva ! En deux phases : la première : « Il est faux de reprocher au Parisien une vérification zéro ». La seconde, merveilleuse façon de s’en laver les mains : « L’emballement est aussi policier ».

On peut effectivement en rire. Et j’en ris. Mais mon rire s’arrête vite car de cet énorme scandale, de cette honte, de ce désastre médiatique, je n’ai aucun doute : ils n’en feront rien.

Rien de rien.

Demain ils recommenceront et ça sera pire encore.

Pire, vous dis-je.

En passant par Twitter…

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A l’heure d’un gros incendie sur Villeurbanne, voila qu’un internaute pro-Macron s’offusque que je mette en ligne la bourde d’octobre 2016 de notre Président qui avait situé alors la ville de la région lyonnaise en… banlieue lilloise.

En cette année 2016, Macron, si promu pour sa culture tout azimuth par nos ennemis médiatiques, avait… 39 ans ! Je pense que depuis ce temps-là, les équipes de com’ lui ont fait la leçon. Mais ce pôv’ Président retient-il les leçons ? Pas sûr.

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Une second internaute brandit les citations de Charles Maurras comme autant d’étendards chic de Liberté. Rappelons que cet antisémite, patron de l’Action Française qui se fit passer pour résistant mais qui alla demander à la Gestapo lyonnaise l’autorisation de porter une arme, faillit être célébré par la macroniste Ministre de la Culture, Françoise Nyssen.

Dans ses articles du 16 et 17 octobre 1943, ce Charles infâme nomma la famille Fornier de Bourg-en-Bresse, lui fit une telle chasse que la Gestapo alla y opérer des arrestations qui se traduisirent par une fusillade et deux déportations.

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Macron est allé fêter le centenaire du quotidien auvergnat La Montagne. Au hasard, j’avais fait un billet sur un numéro (celui du 5 mars 2016). L’Opération nationale qui avait consisté à lancer Macron battait son plein. Sur les flancs de cette Montagne, on célébrait là aussi le Golden Boy. On y admirait en éditorial « une alliance de spontanéité souriante et de condamnation décomplexée de thèmes présentés comme tabous de la gauche« . On y annonçait – pour être complet – le lancement du Collectif « Les Jeunes Pour Macron« .

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France-Culture vante son émission (« Reflexions sur le Pouvoir des Mots« ). On y causera de « 1984 » de Georges Orwell, on s’apesantira sur la Novlangue, un langage, dit la radio publique, « dont le but est l’anéantissement de la pensée (…), l’asservissement du peuple« . Fort bien. Mais on se gardera d’applaudir plus fort quand on sait que cette même station n’a pas de reflexions du tout sur le pouvoir des mots d’Alain Finkielkraut qui a pignon sur rue dans son émission tous les samedis.

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Edouard Philippe se tait toujours sur cette simple question : « Est-il vrai que votre femme, Edith Chabre, qui exerce les plus hautes responsablités à Science-Po Paris, y a été admise sans les qualifications et diplômes requis ?« . Les jeunes loulous de l’Officine de Liberation (@checknewsfr) habitués à répondre dans la seconde, sollicités le 6 mai 2019, se taisent eux aussi. Pas d’enquête… mais BiBi les comprend : Laurent Joffrin ne serait pas content du tout s’ils venaient à trouver matière à scandales.

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Ces derniers temps, de Luc Bronner à Abel Mestre, les journalistes du Monde s’agitent beaucoup pour défendre leur indépendance (surtout ne pas leur rappeler que leur Directeur financier actionnaire est Xavier Niel). Par contre, ils restent étonnamment silencieux dès qu’il leur est demandé quel est le montant en dollars versé par FaceBook pour l’année 2018 à leurs collègues des Décodeurs. Comme aurait dit le Commandant Cousteau : c’est le Monde du Silence.

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Nathalie Loiseau ne dit toujours rien sur les malversations découvertes à l’Ambassade du Bénin par la lanceuse d’alerte Françoise Nicolas. Que Mme Loiseau, toujours barricadée dans son nid bruxellois, ne s’imagine pas qu’on pliera nos ailes et notre zèle car question Propagande, on sait prendre notre envol.

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La statue du bouquet de fleurs de Jeff Koons qui symbolise l’amitié franco-américaine, a été célébrée par Anne Hidalgo, Bernard et Delphine Arnault. Ce n’est pas la première fois que cet imposteur de Jeff, spécialisé dans le marketing humanitaire, place ses productions. Dans une précédente action estampillée LVMH, il avait introduit dans chaque sac Vuitton d’une valeur comprise entre 1000 et 4000 euros, ses reproductions et une biographie dans laquelle on pouvait lire : « Grace à ces sacs, mon oeuvre va descendre dans la rue« . Dans-la-rue ! Cet incroyable culot n’appartient qu’aux larbins des Puissants.

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Le dernier mot-BiBi sera pour la trajectoire sociale de cette racaille nommée Ismaël Emilien. Ancien conseiller spécial de Macron, il avait débuté chez DSK. Mis en cause dans l’affaire Benalla, il a du partir de l’Elysée, prétextant qu’il avait besoin de temps pour l’écriture d’un livre. Mais on vient d’apprendre que cette canaille macroniste a su rebondir chez LVMH de Bernard Arnault. Ô surprise ? Non, car Bernard, le papa de Delph’ sait recycler les amis des amis dans ses bureaux. Souvenons-nous de Bernadette Chirac, Renaud Dutreil, Hubert Védrine.

Conclusion de cet entresoi : « Tous dans le même sac… Vuitton« .

Censures et autres petits détails.

Aujourd’hui, il n’y a plus de Ministère de l’Information. On ne voit pas un référent unique comme ce Michel Droit du temps de l’ORTF mais l’information et sa divulgation restent une des priorités de tous les Pouvoirs. Le gouvernement Macron plus que tout autre. Aussi, les rétentions d’informations, les censures directes et indirectes, les façons de parler de sujets sensibles, les nominations d’animateurs TV et radios sont au coeur des soucis des Dominants.

*****

ILS SE SONT TOUS DONNE LA MAIN.

Après lecture de Crépuscule de Juan Branco, on prend connaissance de ce qu’on nous avait caché. Les choses les plus décisives furent ces rapports de connivence, d’entraide, de promotion, d’aides financières entre Macron et ce ruban qu’on peut étirer ainsi : Niel-Arnault-Lagardère-Drahi-Weil-Mourad-Mimi Marchand-Brigitte&JPJouyet-Ludovic Chaker-Benalla-Bigogne-EdithChabre&E.Philippe-Brigitte Macron- Emmanuel Macron. 

Avec un endroit incontournable dans ce Petit-Paris : Science-Po.

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NATHALIE LOISEAU, UNE FEMME D’EXCEPTION.

Il est parfois des personnes aux hautes responsabilités (médiatiques) qui, poussées par l’admiration, se lâchent. Et hélas pour elles, pas n’importe où : sur les réseaux sociaux. Ce qui est dit est dit, y est archivé, y est répercuté. Ainsi, lors de la 6ème rencontre de la Women Executives in Media du 7 février, voilà Madame Sibyle Veil, directrice de Radio-France ( Radio-France quand-même, hein ?) qui clame son admiration pour… Nathalie Loiseau, candidate d’En Marche aux Européennes. «UNE FEMME D’EXCEPTION» écrit-elle. Pas un lapsus. Une admiration sans bornes fièrement exhibée ! Rions un peu en imaginant un journaliste écrivant ou posant dans un micro du MediaTV ou ailleurs : «Jean-Luc Mélenchon est un homme d’exception» .

GUD, ZER GUTT.

Suite au tweet relevé de Sibyle Veil, voilà qu’aussitôt se déchaîne une certaine Bénédicte Ravache (j’appris alors qu’elle était Directrice de FIP) qui m’envoie sur les roses. Pesons de tout son poids le degré d’indépendance de ces pauvres journalistes et cheffes de Radio nationale et régionale avec ce tweet défendant à la fois sa Directrice et la candidate LREM.

Mme Benedicte Ravache trouve mes propos « INEPTES» et me conseille de « LIRE ATTENTIVEMENT LE CV de Nathalie Loiseau ».

Mal lui en prit et ironie de l’histoire : une semaine après ce tweet, Mediapart lut très attentivement le CV de Nathalie Loiseau et découvrit qu’elle joua les gros bras au GUD, groupuscule d’extrême-droite. On attend toujours les prochains tweets et justifications de ces deux admiratrices de cette « femme d’exception ».

NATHALIE LOISEAU : UN PROBLEME BENIN ?

Continuons sur Nathalie Loiseau. Ici j’avais déjà soutenu Françoise Nicolas, lanceuse d’alerte qui dénonce une tentative de meurtre sur sa personne suite à ses révélations sur les malversations financières à l’Ambassade de France au Bénin. Radio-Gabin, LeMediaTV ont invité la lanceuse d’alerte pour qu’elle s’explique sur cette histoire et le rôle de la « femme d’exception » qu’est Nathalie Loiseau. L’argumention de la lanceuse d’alerte – avec preuves indiscutables – est implacable sur celle qui fut alors DRH et aujourd’hui, candidate aux Européennes. Bien sur, CheckNews de Liberation a fait un article sur cette affaire mais avec nombre d’erreurs non rectifiées, article renvoyant dos à dos Nathalie Loiseau et Françoise Nicolas, article noyé dans les 3000 questions de leurs internautes.

SUR CES AUTRES AFFAIRES, ON NE REPONDRA PAS.

1.Par exemple, qui finance Place Publique de Raphaël Glucksmann ?

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2.Où se trouve le coffre-fort de Benalla ?

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3.Ariane Chemin, journaliste du Monde de Niel, a t-elle enfin compris pourquoi Niel avait acheté son journal ?

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DECODEURS, CHECKNEWS, FACEBOOK.

4. Sollicitée par nombre de tweets d’internautes, l’Officine de Samuel Laurent ( les @decodeurs) ne répond toujours pas sur la somme que le FaceBook de Mark Zuckerberg leur a attribuée pour l’année 2018. Dur de cracher le morceau quand on se prévaut d’être les champions de la Vérité et Débusqueurs de « fake News ». Dur pour eux de nous persuader qu’ils sont indépendants, neutres, objectifs dès lors que sont révélés ces liens de subordination et de soumission  à l’entreprise privée de Mark.

Leur concurrent et ami CheckNewsfr (« Libedesintox » est abandonné. La dénomination US fait mieux dans le tableau) avait été obligé, lui, de donner le montant de leur assujetissement (qu’ils font passer pour partenariat) : 245.000 dollars pour 2018. Acculés de répondre par la pression des internautes, les voilà qu’à présent ils s’en glorifient !

DIVISION DU TRAVAIL DE SURVEILLANCE.

On rappelera cet épisode où ces jeunes loulous de Checknewsfr furent beaucoup moins fiers, cette affaire censurée du Bayrougate qu’ils ne voulurent pas traiter alors que toutes les preuves étaient là. Un refus de publication AVANT le votre présidentiel de 2017. C’est qu’il ne fallait pas déranger Emmanuel et faire – comme nous le conseillait la Une d’alors – ce que nous voulions mais voter Macron.

MARK EN VISITE CHEZ EMMANUEL.10

Decodeurs et CheckNews doivent être contents que Mark Zuckerberg de FaceBook vienne ce vendredi 10 mai rencontrer le chef de l’Etat. Seront-ils invités pour causer de la division du Travail de Surveillance Medias ? C’est qu’il y a urgence devant les défilés des 25 samedis, devant l’occupation des ronds-points et devant la France en jaune qui ne baisse pas les bras. Urgence en effet car le Pouvoir sait très bien que les comptes FaceBook des Gilets Jaunes est un gros gros très gros problème à… résoudre.

Alors Mark, qu’est-ce qu’il est possible de faire ?