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AU SEUIL DES LIVRES ET DES JOURNAUX.

 Fatras

Ma dernière semaine où je me suis abruti de textes, sautant des pages de Serge Daney au Canard Enchaîné, retrouvant de vieux signes de lecture soulignés au stabilo. Beckett, Jacques Dupin, la poésie, la prose, toujours.

« Je suis vieux, pas nostalgique et je vous emmerde » (2)

BiBi s’est réveillé et son Double l’a rappelé au Désordre du Monde en criant « Je suis vieux, pas nostalgique et je vous emmerde » (Part.2)

«Plus de mineurs, plus d’adultes, plus de Vieux, juste des consommateurs qui communient ensemble» écrit le Sociologue avisé.

Dégoût et déglutition.

On ne peut que vomir cette inversion fondamentale et dominante des Temps Présents : «Maintenant, écrit justement Tony Anatrella, psy et… prêtre, ce sont les adultes qui cherchent à s’identifier aux adolescents».

«Je ne suis pas un ado, pas nostalgique et je vous emmerde».

Je ne veux pas être le Clone des Bobos des «Petits Mouchoirs» de Guillaume Canet, je ne veux pas être un Enfant de la Nouvelle Star ou un ex-ado du Grand Bleu. Je ne veux pas qu’une mère de 40 ans prête ses strings à sa gamine de 10 ans et j’emmerde ces Quadra-Quinqua qui singent nos chérubins, ceux qui vont en boite chanter du Chantal Goya, qui regardent Champs-Elysées de Michel Drucker la larme à l’œil et qui laissent leurs gosses de 12 ans jouer aux Bad-Boys et aux Lolitas.

Dureté.

Que ne voient-ils pas la dureté des rapports sociaux, les lois d’acier qui régissent le(ur) Corps Social ? Sous des dehors ludiques (la Pub aujourd’hui fait sourire et amuse beaucoup. Le même ami quinqua extasié : «Faut avouer qu’elles sont bien faites»), sous les anabolisants qui transforment le Citoyen en Geek, que voit-on ? Des hommes, des femmes qui refusent d’entrer dans le Monde adulte et qui prolongent des comportements d’adolescents jusqu’au-delà la barrière des Trente Ans.

Refrain : «Je suis un vieux, pas nostalgique et je vous emmerde ».

Tout ce qui m’est proposé est débectant : des Cinq fruits et légumes imposés pour rester en bonne santé à ce plaisir vintage d’avaler des Haribo et de mâcher des Malabars. A gerber ces promesses d’éternelle jeunesse. A gerber ces caresses démultipliées sur le portable pour vérifier – comme le petit garçon et son robinet – qu’il est toujours, à portée de main. A gerber ces obscénités quotidiennes et majeures du XXI ème Siècle, ces tendances à vouloir être maternés à n’importe quel prix. D’où vient cette incroyable propension à refuser la Séparation et la Solitude pourtant constitutives de la personnalité humaine et fonctions structurantes fondamentales ?

Cybercrèches.

Exemple : relisant Serge Tisseron, j’ai redécouvert l’existence des cybercrèches. Dans les pièces ou chambres où déambulent les petits enfants, on a installé des webcams pour que Papa au bureau puisse voir et admirer continuellement son chouchou. Le Rêve des Puissants se réalise : transformer les Papas & Mammas en Agents de Surveillance, new Big Brothers.

Le Temps passe.

Le Temps passe et ça fait mal. Mais ce Mal peut faire du bien quand, dépassant les rhumatismes, évitant les lumbagos, rajustant le dentier, constatant sa perte de vue, sa perte de cheveux, sa perte de tension-là-où-vous-savez, quelques-uns ont encore la force de crier cette vérité du jour :

«Je suis vieux, pas nostalgique et je vous emmerde».

(Aides à la Rédaction : Serge Tisseron – L’Intimité Surexposée et Cédric Biagini «Areuh, areuh, la croissance régressive» N° de Décroissance – Juin 2011).

 

Fétichisme High-Tech et Révolutions arabes.

A l’heure où BiBi fait ses comptes sur le Net et se réjouit de ses 15.000 lecteurs internautes du mois, paraît le numéro de «Décroissance» du mois de mars. Offensif et argumenté, voilà un canard sous-estimé que BiBi a envie de défendre.