Rêveries autour des blogs et de leur enseigne.

L’Amie de BiBi, une extra-terrestre (ou terrestre extra, c’est selon), est descendue sur ses terres blogosphériques. Elle y a découvert la liste des blogs-amis de BiBi. Elle s’arrêta sur les intitulés et s’interrogea sur leurs enseignes qui en disent peu et beaucoup à la fois. Elle se mit à rêver au croisement du Signifié et du Signifiant. En ces Fêtes de Noël, BiBi écouta alors très religieusement les murmures extravagants de son Amie.

 

Aliciabx : Alicia, comme Alice au Pays des Merveilles. Elle nous offre la face cachée et la Traversée du Miroir du Monde. Et cet X qui la finit est une… inconnue mathématique (Lewis Caroll fut aussi Maitre en cette matière).

Alluvions : Avec un air de ne pas y toucher (Allusions), la bloggeuse remue certainement des questions de fond (Alluvions).

Back-To-Intro : Des photographies qui nous introduisent dans le Monde invisible, dans ses faces cachées. Instantanés sur lesquels méditer sans fin.

Céleste : ça ne manque pas de sel et c’est très leste. Céleste garde les pieds sur terre, garde toute sa tête, voyage dans le bleu azuré, bien au-delà de nos nuages contemporains.

Cerise : joli fruit sucré, cueilli en maraude (Cerise Libertaire) et en marivaudage (Cerise Libertine). A lire avec gourmandise jusqu’au noyau.

Coucou de Claviers : avec ses sons répétés (Cou-Cou-Cla, trois « C » qui claquent). On pense aussitôt à l’autre oiseau (le pic-vert). Peut-être est-il le WoodyWoodPecker du Net puisqu’on pourrait confondre son village (Claviers) avec le clavier de son ordinateur ? Le Coucou pilonne avec bonheur.

Dazibaoueb : des pékins qui s’échinent à chercher (chi)noise.

Educateurs : éduc didactique, éduc addict à l’éducatif.

Fakir : on y planche sur l’Actu et on y cloue au pilori.

Gauche de Combat : ça doit être bien car il n’y a pas de Guillemets au mot Gauche.

Je voulais vous dire… : Comme une phrase qui arriverait in-extremis et qui apporterait son lot de bonnes surprises. « Ah, au fait, je voulais vous dire… » Parfois, cette simple phrase bouleverse une vie simple.

Lettres libres (de Christian Bohren) : Lettre mais pas le Néant.

Librelulle : son mot-valise nous fait voyager. Librelulle déploie ses ailes et tout son zèle : ça vole haut, ça va dans tous les sens. On envie sa liberté et ses mots volants bien identifiés.

Marie (Site de photographies) : BiBi est son photo-maton (en toute liberté).

Mémoire du Vent : Le plus beau des banc-titres. Du souffle, de belles envolées. Avec, en toile de fonds, l’image de l’ami en mémoire et celle de ses cendres dorées en traces mnésiques.

Millalter : Millalter ou «Mis à Terre». S’empresser d’aller y faire des… relevés.

Pas Perdus : la Salle des Pas Perdus. On y entend les semelles battre le carreau. On aurait tort de croire que ça tourne en rond. Pensées et Marche vont du même pas. Pas pas si perdus que ça.

Philippe  Marx : impossible de ne pas s’arrêter sur ce blog «Capital». Le bonhomme se fera certainement un prénom.

Plume d’Aliocha : Aliocha, c’est le personnage des Frères Karamazov. Voilà qui tranche avec l’élégance de sa Plume. Alliance de la légèreté et du tourments dostoïevskien ? Alliage du vieux journalisme et du Web ? En tout cas, plume nostalgique du papier, de cette plume qui s’y gratte, qui s’y frotte et s’y pique.

ReZoNet : Le Z (au milieu) pour se positionner hors la norme politique et grammaticale du Réseau. Un Z qui veut dire Zorro.

Rue-Affre : Ni affres, ni âpre. A arpenter.

Ruminances : Les deux mots arrivent, incontrôlables : Ruminer/panse. On trouve son bonheur dans ce pré avec cette réminiscence nietzschéenne : « Pour élever la lecture à la hauteur d’un art, il faut posséder avant tout une faculté qu’on a précisément le mieux oubliée aujourd’hui, une faculté qui exigerait presque que l’on ait la nature d’une vache et non point, en tous les cas, celle d’un «homme moderne»; j’entends la faculté de ruminer ».

Tes reins et terroirs : Sur la carte blogosphérique, un site qu’on ne peut se mettre à dos et qui ne manque pas de relief.

Vendredi : Le Jour du Poisson-Rosselin. Il est dans l’Info comme un poisson dans l’eau. Pour l’instant – hélas – journal dans le bocal.

Village des NRV : «Village» à l’image de celui des Armoricains d’Uderzo et de Goscinny. Un lieu de résistance à tous les César du Monde contemporain. NRV : en contraction et décontraction derrière le tumulte. Traduction de «Village NRV» : Village sur le Qui-vive.

A tous les présents, à tous les Oubliés, aux 9309 lecteurs-internautes de décembre et aux autres… de très belles Fêtes !

Joyeux Anniversaire, Carla ! (2)

(Suite de l’Article 1…)

1er décembre 2009 : Journée Mondiale du Sida. Les associations de lutte contre le Sida sont invitées à l’hôtel Marigny (sauf le courageux Act-Up). A l’hôtel Marigny et non à l’Elysée, vous avez remarqué ? C’est qu’il ne faut pas associer Chouchou au Sida (et à ses tractations).

Début décembre 2009 : Chez Chouchou, sous l’impulsion de Grégoire et de ses Chefs (Guaino, Levitte, Soubie), on ne chôme pas, on pense, on construit et on se penche à nouveau sur Unitaid. Cette Association ramasse quelques 434000 euros par jour (chiffres du Figaro) grâce à la taxe de solidarité sur les billets d’avion initiée par les présidents Lula et… Chirac. Les mêmes mauvaises langues (n’allez pas les croire) disent que ce Trésor pourrait servir à un candidat chiraquien en Campagne électorale 2012.

9 décembre 2009 : Sommet de Copenhague. Chouchou retrouve Ban Ki Moon. Le précédent entretien avait vu Chouchou très en colère contre Gregoire Verdeaux et le Monde entier mais là, tout est oublié. Chouchou persuade même son ennemi Obama de s’associer à des «financements innovants» (déjà mis en place par Unitaid) pour aider l’Afrique. Obama, le Kenyan, est ravi.

14 décembre 2009 : Sans attendre, le Conseiller et son Pool ont déjà contre-attaqué (sur Unitaid). C’est simple : pour démolir, on réduit le financement puis on réduit les marges de manœuvre. L’Association attaquée est privée de mouvements (capitaux), elle voit arriver le premier Tsunami (les «Patent Pool») avant le second etc. Cela finira bien par inquiéter le personnel qui quittera le Navire.

Pour l’instant, seul Act–Up (vigilant) proteste. Unitaid, bientôt coquille vide, pourra fermer la boutique. Ce n’est pas Douste-Blazy, président chiraquien, qui s’y opposera : il a fini d’écrire un livre (sans remercier Chouchou dans ses préfaces ! Aïe aïe aïe !) et il attend de faire des signatures… à Toulouse ? A Lourdes ?

16 décembre 2009 à Canal Plus : Chouchou a fait la démonstration à Ban Ki Moon qu’il sera plus efficace que Douste-Blazy. Il abat ses cartes avec la bénédiction de l’ONU et d’Obama. L’Unitaid de la Chiraquie est à liquider, on fait croire qu’on va aider l’Afrique. Voilà qui nous console de l’échec de Copenhague.

Le Voyage prévu au Maroc de fin d’année pour Carla Bruni-Sarkozy et Chouchou sera donc des plus reposants ? Pas sûr. Il se murmure que Carla est un peu tristounette ces derniers temps.

Les rumeurs des mauvaises langues vont encore bon train. Est-elle au courant de toutes ces tractations ? BiBi n’en sait rien et il s’en fiche un peu. En Carla, comme en certains Sujets, il existe un clivage qui permet de vivre comme si de rien n’était. Le Sujet est alors dans l’incapacité de faire du lien entre les deux parts de lui-même. Madame Carla a très bien pu entendre tout ça mais ses défenses inconscientes ont organisé le refoulement. Que son psy se débrouille avec ! Que Carla convoque Gérard Miller !

De toutes les manières, BiBi est vraiment très content de pouvoir lui amener ces deux jolis cadeaux d’anniversaire. Et que Chochotte ne s’en fasse pas – Valérie Hortefeux sera d’accord avec BiBi pour lui dire que le Maroc est un très beau pays pour oublier ses soucis.

Joyeux Anniversaire, Carla ! (…1er cadeau).

Carla Bruni-Sarkozy est née en 68 et en ce 23 décembre 2009, elle aura 41 ans. Que n’a-t-on pas dit pour magnifier notre sublime Première Dame ?

Il reste cependant un domaine où presque rien d’essentiel n’a financièrement transpiré, c’est l’Humanitaire-Carla et ses actions de promotion. BiBi a déjà beaucoup écrit sur le sujet. Il semble qu’il lui faille recommencer. Ce 23 décembre lui paraît une date idéale pour déposer ses nouveaux présents aux pieds de Madame. Chaque lecteur croira ici entendre la chanson de Fugain : « C’est un beau roman, c’est une belle histoire… ». Mais BiBi ne fait pas dans les Contes. Plutôt dans les… comptes. Pour aider le lecteur, il va donc reprendre chronologiquement les évènements qui ont amené Carla au Sommet de cet Empire Humanitaire.

Octobre 2008 : Rien n’aurait été possible sans la promotion ultra-rapide du Conseiller Com de Carla, Gregoire Verdeaux. A cette date, il est nommé Conseiller pour les Affaires humanitaires et la Santé Publique internationale à l’Elysée. Il s’occupera de l’ONU-Sida dont Carla devient l’Ambassadrice. Important : Gregoire Verdeaux est un ancien du Fonds Mondial et d’Unitaid, il en connaît tous les rouages financiers.

10 février 2009 : premier voyage humanitaire de Carla au Burkina Faso.

19 juin 2009 : Gregoire Verdeaux a un échange prolongé avec la député UMP Henriette Martinez à l’Elysée. L’Elysée commande à cette dernière un rapport sur l’efficacité de l’aide multilatérale de la France pour le développement. Une des questions insistantes porte sur les «fonds thématiques» (surtout celui du Fonds Mondial de lutte contre le Sida, la tuberculose et le Paludisme qui doit être impérativement passé au crible). On pourra s’étonner qu’un ancien Program Manager de l’UNPD et Directeur Stratégie et Communication d’Unitaid comme Gregoire Verdeaux ait besoin d’Henriette Martinez pour connaître le fonctionnement de ces 2 organismes.

7 juillet  2009 : Gregoire Verdeaux fort de ses succès stratégiques est nommé Chef Adjoint de Cabinet du Président de la République, promotion d’une historique rapidité.

18 juillet 2009 : Carla chante au Radio City Hall de New-York pour Nelson Mandela.

28 juillet 2009 : Aucune consultation avant la remise du rapport. Madame Henriette propose des «financements innovants» et, pour la Santé, une contribution volontaire sur les billets de train internationaux (comme le fait Unitaid pour les billets d’avion). Le Pouvoir commence à pousser ses pions : réaménager le transit des aides publiques.

4 août 2009 : La députée UMP déclare : «J’aimerais qu’Unitaid [le fonds qui récupère les produits de la taxe sur les billets d’avion et lutte contre le Sida]  puisse déléguer ses actions à une ONG française». On dit que cela servira à payer la nouvelle infrastructure de Carla (salaire en Com, Champagne, repas etc) mais vous savez comment sont les gens : des langues de vipères.

23 septembre 2009 : Gregoire Verdeaux et la Nomenklatura de l’ONU écoutent le discours prononcé par Carla ce mercredi après-midi, sur les coups de seize heures. Madame a pris la parole, a fait un magnifique discours (bravo Gregoire !) en tant qu’ambassadrice de la lutte contre le Sida.  Plus tard, elle annoncera la fondation de sa «Charity» et collectera des sous auprès des richissimes de la Planète à l’Hôtel Carlyle.

24 septembre 2009 : (soit le lendemain du Discours) Protestation par lettre des Associations soutenant Unitaid à Nicolas Sarkozy : «C’est avec consternation que nous apprenons aujourd’hui que la contribution de la France à UNITAID diminuerait de 30 % en 2009 par rapport à 2008 (110 millions d’euros au lieu de 160), diminution qui ne peut pas s’expliquer par le déclin qu’a connu le trafic aérien de et vers la France».

Début octobre 2009 : Accélération brutale (c’est toujours ainsi dans les choix du libéralisme). Sortie du projet de réduction budgétaire déposé à l’Assemblée. La députée Henriette Martinez avoue ne pas comprendre cette position. « Je propose cet amendement pour donner plus de place aux ONG françaises et francophones et plus d’efficacité à l’aide qu’elles apportent ».

27 octobre 2009 : lettre de protestation signée par Act-Up Paris, Aides, Avocats pour la santé dans le monde et Sidaction. «La députée UMP des Hautes-Alpes [Henriette Martinez] s’apprête à proposer un amendement réduisant de 5% la contribution française au Fonds Mondial [de lutte contre le sida, le paludisme et la tuberculose](…) Le montant financier ainsi dégagé (15 millions d’euros) serait mis à disposition des «opérateurs français» (programme Esther, Croix Rouge et ONG)». Un grand classique : déshabiller Paul pour habiller… devinez qui ?

31 octobre 2009 : Devant le tollé général, Henriette Martinez retire son amendement alors qu’une semaine auparavant, elle ne «comprenait pas» les protestations sur ces coupes budgétaires.

10 novembre 2009 : A la séance de l’Assemblée Nationale, la députée UMP retire l’amendement n° 6-CAE qui «visait à réserver une part de la cotisation de la France au Fonds mondial de lutte contre le sida, pour financer des missions d’assistance, de soutien et d’expertise proposées par des opérateurs francophones».

23 novembre 2009 : Carla et Harry Connick Jr chantent au Grand Journal de Canal Plus. Un bide.

29 novembre 2009 : certaines associations (Sidaction de Pierre Bergé, Aides et Avocats pour la Santé dans le Monde)… remercient la parlementaire haut-alpine !!! Les naïfs ! Ne savent-ils pas comment ça marche chez Chouchou ? Un pas en arrière, vingt pas en avant. Ne savent-ils pas qu’il s’agit là d’un repli tactique dans l’attente d’une meilleure occasion ? Comme toujours, chez Chouchou, seules les intentions premières comptent. Là comme ailleurs, il ne lâchera pas ce gros morceau.

A suivre. (Demain : le second cadeau).

Maurice Blanchot & René Char.

BiBi a lu attentivement l’article du JDD (dimanche 20 décembre) qui traitait des « nouveaux intellectuels ». BiBi est retourné feuilleter le petit livre « Les Intellectuels en question » de Maurice Blanchot et s’est souvenu du combat de René Char. BiBi adresse un grand salut à Mômo et René là où ils sont, là où ils ont été.

Ces deux Intellectuels ont marqué le paysage culturel français. Ils ont fait ce qu’ils devaient faire en des temps désastreux, temps pas si lointains que ça (Guerre 39-45, Guerre d’Algérie).

Du petit livre de Maurice Blanchot «Les Intellectuels en question» (Ebauche d’une réflexion aux Editions Fourbis), BiBi en a tiré deux belles phrases sur les Intellectuels.

Une historique : « De l’Affaire Dreyfus à Hitler et à Auschwitz, il s’est confirmé que c’est l’antisémitisme (avec le racisme et la xénophobie) qui a révélé le plus fortement l’intellectuel à lui-même : autrement dit, c’est sous cette forme que le souci des autres lui a imposé (ou non) de sortir de sa solitude créatrice ».

Et l’autre, plus pragmatique : Un intellectuel serait «un citoyen qui ne se contente pas de voter selon ses besoins et ses idées mais qui, ayant voté, s’intéresse à ce qui résulte de cet acte unique et, tout en gardant la distance vis-à-vis de l’action nécessaire, réfléchit sur le sens de cette action et, tour à tour, parle et se tait».

En écho à Maurice Blanchot, instigateur du Manifeste des 121 pendant la Guerre d’Algérie, le poète René Char, résistant de la première heure, écrivait en 1943 un billet à Francis Curiel :

« Je veux n’oublier jamais que l’on m’a contraint à devenir – pour combien de temps ? – un monstre de justice et d’intolérance, un simplificateur claquemuré, un personnage arctique qui se désintéresse du sort de quiconque ne se ligue pas avec lui pour abattre les Chiens de l’Enfer. Les rafles d’israélites, les séances de scalp dans les commissariats, les raids terroristes des polices hitlériennes sur des villages ahuris me soulèvent de terre, plaquent sur les gerçures de mon visage une gifle de fonte rouge ».

Hier les Chiens de l’Enfer. Aujourd’hui, les Toutous de Lagardère et les Chiens de garde de la Niche à Chouchou.

Quand le JDD se mêle du débat intellectuel…

Ce dimanche, le JDD a voulu conquérir une nouvelle légitimité et intervenir dans la Vie intellectuelle. Il nous a parlé de ceux qu’il a baptisés «Nouveaux intellectuels». «Nouveaux» : voilà qui rappelle à BiBi la dénomination de «Philosophes» dits «nouveaux» par les mêmes instances de Consécration quelques trente ans auparavant (Hier, le Nouvel Obs. Aujourd’hui, le JDD). Emblème de ces nouveaux philosophes, de ces maitres des réseaux, de ces maitres influents de l’Intelligentsia française (parisienne – il est bien connu qu’en Province, on ne pense pas) : toujours le même… Bernard-Henri Lévy.

Donc une double page du JDD qui a voulu se démarquer des ses concurrents. Le masque de sa pseudo-présentation objective est pourtant très très vite retombé. Dès les toutes premières lignes, Marie-Laure Delorme nous vante le «Cercle de réflexion» central : «La République des Idées», cet « atelier (beau mot qui fait penser au menuisier sans langue de bois) intellectuel social-démocrate fondé par Pierre Rosanvallon». Pas le temps de dire Ouf que déjà, le lecteur est dans les cordes. La suite de l’article sera un bel inventaire de clichés. Le premier de ces clichés pourfendus étant que tout intellectuel qui se respecte se doit «d’éventrer le matelas des clichés» avec un renvoi dos à dos des Intellectuels conformistes et des Intellectuels catégorisés en  «radicaux» (on sent passer ici le vent malfaisant de Bourdieu jamais nommé, de Boltanski, d’Arlette Farge etc). Et on cite en exemple les débats éclectiques de Taddéi qui ne font de mal à personne.

Résumons donc le Programme des Intellectuels façon-JDD : «Faire entendre l’originalité sans la radicalité».

Résumons le Programme du JDD dans son combat des idées (contre les journaux-concurrents) : «Faire entendre l’originalité sans la radicalité».

Dans la France de Chouchou, le Pouvoir méprise tout effort de pensée. Il se cherche désespérément des Maitres indiscutables à faire entrer au Panthéon. Dans cet article, il est hors de question de présenter l’éventail des Intellectuels médiatiques qui soutiennent ce Pouvoir. Foin des Fogiel, Drucker, Sébastien, Ferry, Glucksmann, Gallo etc qui tiennent/tenaient les rênes des discussions. Ce temps-là est en passe d’être révolu.

C’est dans ce contexte que le JDD va tenter de placer les Nouveaux Poulains, les Nouveaux Outsiders. Au besoin, il nous invente ces «nouveaux intellectuels» : Eric Maurin soutient à 100% les «efforts de Martin Hirsch» ; Thierry Pech célèbre la Revue Esprit et La République des Idées ; Gilles Finchelstein est un proche de DSK, «pour sa capacité à penser out of the box» (Yeah, Man !) ou encore le JDD rappelle discrètement qu’Hakim El Karaoui a conseillé Jean-Pierre Raffarin.

Le Journal dominical s’honore d’inviter ces nouveaux chefs de la cuisine intellectuelle. Il y fustige (modestement) les Intellectuels médiatiques via les catégories arbitrairement découpées par Michel Winock. Mais l’Inconscient revient par la fenêtre. Car que lit-on sur deux colonnes de ces mêmes pages, page 39 à gauche ? Un article de Bernard Pivot qui encense un «Philippe Bouvard mort ou vif» ! Pivot-Bouvard : l’ordinaire du JDD, quoi !

Du coup, cet inventaire et ce palmarès sont à prendre pour ce qu’ils sont : des alibis et des énonciations de catégorisations qui rejettent dans le silence et l’inexistence le groupe des Intellectuels dits «radicaux». Car cette petite Opération n’a qu’un seul et même but : légitimer les courants intellectuels sociaux-démocrates, les associer en écho aux courants droitiers et, bien entendu, écarter ces Intellectuels «radicaux» qu’on doit à tout prix délégitimer et repousser… Out of the Box.