Primaires socialistes à la TV : A chacun sa route?

PRIMAIRES A LA TV : BiBi n’a pas tout vu, tout entendu de l’étape d’hier sur France 2 mais il a beaucoup observé les Six socialistes de la Sociale Liste. Il a suivi  à la loupe leur itinéraire télévisuel et a bien observé leurs manières de (se) conduire. Il a cherché à comprendre leur Code de la Route et a trouvé le panneau correspondant pour chacun des Conducteurs.

MANUEL VALLS est resté le même.

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SÉGOLÈNE ROYAL  a « travaillé dur »

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MARTINE AUBRY tourne, tourne…

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JEAN-MICHEL BAYLET habite tout au fond.

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ARNAUD MONTEBOURG  monte bien…

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FRANCOIS HOLLANDE : la voie est étroite…

MAIS… la question demeure : Où vont-ils aller ?

A Gauche-Gauche ? A Droite ? Au Centre ?

Tour du Monde politique en 6 étapes.

Corrèze-Pakistan.

Un lampiste umpiste : «Hollande n’a pas de caractère. Ce sera le Balladur de la Gauche». Karachi, préfecture de la Corrèze ?

Sur mon île.

Pêché dans le Monde, cette phrase d’Edouard Glissant. «L’écrivain est quelqu’un qui extrait sa parole d’un terreau, du passé, de l’avenir, de la paole d’un dieu qu’il a entendu, de la voix d’un peuple qu’il a écouté, des cris qui sont montés de là et que nous avons écoutés».

USA : Harry Belafonte.

BiBi aime bien ces anticonformistes qui pensent singulièrement, à distance et engagés. C’est le cas du chanteur Harry Belafonte qui ne manque pas de courage : «Qu’est-il advenu de la vérité morale ? Obama et sa mission ont échoué parce qu’il a manqué d’un certain courage moral, d’une certaine vision dont nous avons besoin. Quand il a dit : «Yes, We Can», c’était peut-être habile mais que disait-il exactement ?»

Afric Music.

André Manoukian et Têté vont ajouter 7 épisodes sur France 5 avec des documentaires musicaux sur l’Afrique. Ce sera peut-être le moment de ramener les valises déposées par Bourgi et de chanter la Chanson «Remboursez» par Kommandant Simiol.

 

Europe, Bruxelles : Michel Barnier

«C’est en ayant confiance en l’Europe, en sa capacité de réunir, de dépasser les logiques nationales du passé et de s’affirmer que nous inspirerons confiance aux marchés et aux citoyens (…)» Comme le souligne un lecteur du Monde, il faut D’ABORD inspirer confiance aux Marchés et aux Citoyens ENSUITE. Pour dire encore plus précisément les choses : les Marchés auront la bise de la Miss Tour de France à l’arrivée. Quant aux Citoyens exténués, on pourra toujours aller les trouver dans la voiture-balai.

Tunisie.

Tarek Ben Ammar, producteur tunisien, va sortir un film sur la vie du martyr tunisien Mohamed Bouazizi. Que Monsieur Tarek Ben Ammar se soit acoquiné professionnellement avec Silvio Berlusconi, bah, pourquoi pas ? Mais on ne peut oublier que ce même Tarek , tonton d’une certaine Yasmine B. elle-même femme d’un certain Eric Besson, a fait partie des 65 signataires qui avait lancé un appel en faveur du président Ben Ali pour sa réélection en 2014 et pour un mandat présidentiel… à vie ! (Lire ici). Tarek Ben Ammar a su retourner sa veste. C’est vrai qu’avec Eric Besson dans la famille…

Etienne Mougeotte, l’archétype du Journaleux.

Etienne Mougeotte est – parait-il – bien ennuyé qu’on ait découvert son appartenance au Cercle de Jean-René Fourtou, le think Tank qui a décidé d’aider la réélection de notre Président. (Source : Le Monde du 12 septembre).

Chagriné notre Etienne, non à cause d’une perte de prestige auprès des (é)lecteurs-lambda. Non, ce qui ennuie ce Grand Journaleux, c’est qu’on puisse 1. le prendre pour un journaliste partisan, lui qui se pique d’objectivité depuis la Nuit des Temps des Médias. Et 2. qu’on puisse continuer à se moquer de lui dans sa propre rédaction où son adoration pour son Idole Nicolas fait beaucoup rire le personnel.

Puisque cela ennuie notre Lèche-bottes de papier, énumérons ses acolytes :
Gérard Carreyrou qui squatta longtemps nos écrans en se déclarant spécialiste de Politique intérieure, Jean-René Fourtou, Président du Conseil de Surveillance de Vivendi, Michel Pébereau, patron de BNP-Paribas et pigiste au JDD où il se fait l’expert de la Rubrique Science-Fiction, Michel Calzeroni, communicant number One de Vivendi, Pierre Giacometti, expert élyséen, Geoffroy Didier, suiveur de Brice Hortefeux, Camille Pascal et l’ex-taulard Alain Carignon qui a su y faire pour opérer une souterraine et avantageuse reconversion auprès du Petit Chef. Enfin, autre aide précieuse: Patrick Buisson, conseiller spécial de l’Elysée qui danse régulièrement sur le tempo FN.

Bah, diront certains : «Ils se réunissent et puis après ? Ils ne font pas de mal». Oui des vieux potes autour d’un pot commun : ça blablate, ça casse du sucre sur le dangereux gauchiste Borloo, ça ironise sur la grandeur de Villepin, ça sort les couteaux à l’approche de n’importe quel syndicaliste et ça égorgerait un sympathisant d’un Manuel Valls bien trop à gauche (c’est dire). Mais nos Pappys ne font pas que se réunir et jouer au bridge : ils font tourner les turbines de la Machine à décerveler.

Dans l’article du Monde qui nous présente Mougeotte, ce qui frappe, c’est cette collusion extrême et si rapprochée de ces Journaleux, occupants massifs de la Scène Médiatique avec les Puissants de l’Elysée. Etienne discute «presque chaque jour» avec Patrick Buisson, il prend le chemin de Neuilly «régulièrement depuis six mois» ; il écoute Serge Dassault «chaque semaine exiger que le Figaro mène campagne contre les 35 heures, les syndicats, la gauche». A tout moment, Etienne est joignable pour être «appelé d’urgence à l’Elysée» où il prend illico ses ordres, aussitôt traduits dans le numéro du Figaro. Ces affinités politiques et électorales durent depuis longtemps : «depuis l’époque où [Sarkozy] était Maire de Neuilly».

Le Monde rapporte que lorsque les proches du Maitre du Monde discutent avec Etienne, ils retrouvent dans sa bouche les mêmes expressions entendues à l’Elysée. Un mot déjà souligné par BiBi (lire le billet ici) court dans les cours de Communication élyséenne du lundi. «Gravité». Ainsi, après tant d’autres, Etienne Mougeotte nous ressort la bonne leçon apprise: «Le Président a gagné en gravité», suivant ainsi Bruno Lemaire («Le Président a évolué vers plus de gravité») ou encore le Journaleux du Monde, Gérard Courtois, si fasciné par le Maître Chouchou («Plus de gravité, moins d’agitation»). Pour les Perroquets qui ont bien retenu la leçon, l’Agence de Notation-BiBi leur attribue, sans contestation possible, le Triple A.

PS : le dessin retravaillé par Bibi est du dessinateur Glez.

Un souvenir d’Uzès avec Michel Petrucciani.

Il y a très longtemps, BiBi était en visite estivale à Uzès (en 1990 ?). La ville avait organisé une manade dominicale et un Festival de musiques populaires une semaine durant. A tous les coins et sur toutes les places, on pouvait écouter chants et musiques du Monde.

Sous les platanes, avait été dressée une scène avec un beau piano de concert. Il était 17 heures et le plateau était occupé par les roadies qui tiraient fils, câbles et plantaient le décor pour le concert gratuit de la soirée. Sur les planches, il y avait un petit bonhomme qui vint s’asseoir sur un siège, face à son clavier. Ses pieds ne touchaient pas le sol. BiBi ne connaissait pas encore le nom de Michel Petrucciani.

Un enfant – de ceux dont on dit qu’ils sont des «cas sociaux» – accompagnait BiBi. Le jeune garçon de 11 ans avait des problèmes de croissance, petit qu’il était pour son âge. Une radiographie de la main l’avait confirmée. Le mois précédent, BiBi l’avait accompagné à la visite du spécialiste et, depuis, l’enfant s’interrogeait sur son devenir.

Accoudé au bord de la scène, il suivait le jazzman avec des yeux grand-ouverts, admiratifs et fascinés. Lorsqu’il entendit le pianiste faire ses gammes, l’enfant fut saisi, réalisant qu’il y avait tout un Monde inconnu de lui jusqu’alors, un Monde qui existait pourtant, un Monde qui restait possible de connaître et d’apprivoiser.

Nous connaissons tous ces Instants de bascule et d’éternité.

C’est en lisant la belle chronique d’Etienne Liebig sur Michel Petrucciani dans la revue du Lien social (1er septembre) que revint à BiBi ce souvenir brûlant.
«En jazz, écrivait le chroniqueur, on se moque de la taille, de la couleur, de l’âge du musicien, on écoute juste ce qu’il sort de son biniou et à ce jeu-là, Michel est le meilleur ».

Que rajouter ? Peut-être cette chose-ci : sur nos chemins de vie, suivons ce «conseil» de Vincent Van Gogh, pourtant dur de la feuille, à son frère Théo. Dans une de ses lettres, il exhortait ainsi son frère Théo :

«Tâchons de vivre musicalement»

Anne Lauvergeon surveillera Demorand et son équipe…

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1. Non, ce n’était pas une bombe mais il faut se rappeler qu’en plein été, Anne Lauvergeon a eu les faveurs d’Edouard de Rothschild, de Jacaranda Caracciolo et de Bruno Ledoux. Nos trois messieurs, «garants» de «l’indépendance» de «Libération», ont nommé Anne Lauvergeon, ex-Patronne d’Areva, au Conseil de Surveillance du journal.

2. Cette nomination n’est pas une surprise car Anne a pour amie sa consœur Anne (Méaux) d’Image 7, vous savez celle qui fait la pluie et le beau temps dans la Météo médiatique (Lire ici le billet-BiBi). Anne Lauvergeon, placée en 24ième position au rang des femmes les plus puissantes du Monde, rêvait d’entrer à Libé. La voilà rayonnante, elle y est et sa consœur Anne-bis en est toute émoustillée.

3. Anne Lauvergeon, ex-conseillère de François Mitterrand, amie de Ségolène et laudatrice de Sarkozy (oui, oui c’est compatible) va surveiller les comptes, les écrits, les billets, les humeurs de l’ex- journal gauchiste rentré dans le rang.

4. Son nouveau Directeur de Rédaction, Nicolas Demorand, très volatile, oiseau d’hiver de France Inter, perroquet de printemps à Europe 1 puis à Libé s’enflamme :

«Anne Lauvergeon à la tête du Conseil de Surveillance de «Libération». C’est une très bonne nouvelle non seulement pour nous, mais plus largement pour le monde de la presse. (…) L’impact de l’arrivée d’Anne Lauvergeon sur la ligne éditoriale de «Libération» ? Il n’y en aura aucun ! (…) En tant que Directeur de la rédaction, je suis garant de la liberté absolue des journalistes de «Libération», sur tous les sujets sur lesquels ils travaillent et enquêtent. Y compris le nucléaire et les politiques énergétiques !» (13 juillet 2011). Source : La Décroissance. Septembre 2011).

5. On admirera la courtoisie du nouvel entrant qui a déjà eu contre lui une motion de défiance (adoptée à 78 % dans un scrutin organisé par la Société civile des personnels de Libération). Faut dire que ses silences successifs sur les mises à la porte de Michel Benasayag (de France-Culture 2004) et Didier Porte (de France Inter 2011) ne peuvent faire de lui un Héros auprès de ses pairs.