Monthly Archives: décembre 2014

Elle me disait… (épisode 13).

Elle 13

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J’aimais la voir marcher sur le sable fin de notre plage. Elle s’arrêtait devant moi, posait son sac de toile, en retirait livres, serviette, crème solaire (elle s’en enduisait le dessus des cuisses, l’entour du nombril, le bout du nez). Elle chantonnait bien sur, mais le plus souvent elle parlait, sans but, lançant à la cantonade des phrases qui semblaient voleter sur la crête des sables ou au-dessus des vagues.

J’entrepris de rassembler ses incises. Ce que j’avais perçu instantanément, c’est qu’elles allaient compter pour moi, que ses rares paroles par moi retenues seraient là, à mes côtés, de tous côtés, toute ma vie durant.

Parfois Elle s’éloignait. Elle me laissait seul, rejoignant les membres d’une équipe de volley pour d’interminables parties. J’en profitais pour ouvrir un petit carnet que j’avais acheté au Grand Bazar et tentais de consigner au plus près ses petites proses. Bercé par le flux et le reflux, j’oubliais les hourrah des volleyeurs, les pleurs d’enfants pourtant tout proches (je t’avais dit, disait la mère, de ne pas t’éloigner, les vagues sont hautes et le roulis t’a fouetté si fort, si fort qu’il t’a fait tomber, t’as vu hein) et je noircissais consciencieusement les pages de mon livret… 

Ces phrases, jadis disséminées par les vents, me reviennent aujourd’hui pleine face, toujours difficilement explicables, toujours tournoyantes mais si précises, si indispensables. Elles m’arrivent par pelletées entières ; je les retrouve, je les (re)découvre aussi, immergé dès lors dans d’interminables travaux de copiste.

Noël, les Intellectuels et moi.

 Photo BiBi

En ces temps mauvais où pointent sans vergogne les ramassis zemmouriens, où l’on écoute les chorales soraliennes et les chœurs meurtriers de l’extrême droite dans les boites à ordures cathodiques, il est bon de se reposer sous un arbre (de Noël), d’étaler la couverture et d’aller piocher dans les paniers enrubannés de ceux qui nous aident à vivre (c’est-à-dire écouter ces intellectuels minoritaires qui pensent, donc qui combattent).

Il n’est pas interdit aussi de prendre son temps. Et même si on vient nous dire que les Droitistes zélés et les grands Fêlés de l’Histoire sont à nos portes, que la Grande Finance est toujours là à nous mordre les mollets, rassurons-nous : nous avons ce que, eux, n’ont pas : des jumelles et des microscopes (qu’il importe de régler bien entendu) pour le Présent.

L’ex-plombier Joe Cocker et ses tubes en or.

Joe Cocker R et Folk

Joe Cocker, ex-plombier de Sheffield, en a fini avec les tubes de plomb. (1) Il va commencer à nous livrer quelques tubes en or. Trois ans après Woodstock, à 28 ans, ce mardi 27 juillet 1972, Joe Cocker vient donner un concert à l’île des Vannes à Saint-Ouen. Le mois suivant, le mensuel Rock et Folk – via Alain Dister et Patrice Blanc-Francard – nous parle enfin de Joe Cocker. Jusque-là, il n’est pas une star à part entière. Dans les numéros du magazine de Rock, il n’est pas une seule fois en Une malgré sa voix exceptionnelle, malgré sa présence scénique (Woodstock, c’est 1969).

Billet-hommage avec souvenirs couplés aux articles de Rock & Folk.

Lecture de blogs.

 Blog-LA-REVUE

C’est la REVUE DES BLOGS chez PensezBiBi. Et c’est beaucoup mieux que le poids des mots du JDD, beaucoup mieux que le choc des photos de Paris-Match. Les Blogs restent encore cet espace de liberté (surveillée à n’en pas douter) où ça circule, ça chante, ça se désespère, ça s’énerve, ça roucoule et ça se cogne. Mais toujours avec ces mots qui tapent dur et caressent douces.

Petit tour d’horizon sur ma Blog Rock and Roll et amitiés à celles et ceux qui œuvrent sur leurs écrans et qu’aujourd’hui je n’ai pas cités.

J’ai envoyé mon Journal de bord au Père Noël.

pere-noel

Cher Père Noël,

Tu vas bientôt mettre les pieds sur terre, sur notre sacrée bonne terre mais peut-être ne sais-tu pas trop ce qui s’y passe. Oh, je ne te ferais pas de longs discours. Tu sais de quelle façon j’esquive les grandes pensées, hein ? Pour que tu comprennes mes joies et mes tourments, je t’ai préparé un tout petit cadeau : c’est le Journal de bord de ma semaine.

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