Yearly Archives: 2011

BiBi bande… son arc et sort ses Flèches.

Le Diplodocus et les Diplomates.

La perle de cette quinzaine vient de Nicolas Sarkozy : «Je n’ai d’ailleurs jamais aimé les diplomates ni les magistrats, ce n’est pas ma culture. Moi j’aime les préfets et les flics» (Le Canard Enchaîné, page 2). BiBi en est maintenant sûr : Nicolas ne lit pas (ou ne sait pas lire) le Monde diplomatique.

Il aime les Préfets.

«J’aime les préfets» dit Sarkozy avec emphase. Sauf celui de la Manche démissionné pour avoir laissé entendre des voix contraires lors d’une visite de Chouchou. Sauf le collègue du Var muté sans doute à cause de l’Affaire des égouts de Belle-Maman. Sauf le préfet de l’Isère limogé après les événements qui se sont produits à Grenoble en juillet dernier.

Il aime les Préfets anciens flics (et réciproquement).

«J’aime les préfets et les flics» répète Sarkozy. Souvent, c’est un pléonasme. Le 23 février, le préfet Ange Mancini, préfet de la Martinique en 2009, devient coordonateur national du Renseignement à l’Elysée. Avant d’être préfet, il a été un «super-flic». Comme le furent les collègues Christian Lambert, nommé préfet de la Seine Saint-Denis en avril 2010 et Eric LeDouaron nouveau préfet de l’Isère.

Diplomates pas très diplomates ?

Les diplomates ont reçu, eux aussi, les gifles présidentielles. Mais Yves Aubin de la Messuzière, l’un d’entre eux, s’est rebellé dans une tribune libre de «Libération». Il y révélait que le gouvernement était parfaitement informé «des dérives du système Ben Ali». Il aurait fallu lire les dépêches des diplomates, dit le Diplomate. Lire ? Ne sais-tu pas, cher Yves, que l’alphabétisation en cours de notre Président connaît quelques sérieux retards ?

BB, pas BiBi.

Les propos sont du Golden Boy, Boris Boillon, (Attention BB, pas BiBi et pas Habibi non plus), diplomate new-look à la Sarko : «[Khadafi] a été un terroriste, il ne l’est plus. Il ne faut pas laisser libre au cliché. Dans la vie, on fait tous des erreurs et on a tous droit au rachat». BiBi avait cru lire «On se tait tous sur des terreurs et on a tous droit au crachat»

Cru ou cuit ?

Le député UMP de Haute-Savoie, Lionel Tardy, a déclaré dans La Croix du 17 février que «la droite se fait manger tout cru sur Internet». Le député peut être cru sur paroles. BiBi espère très prochainement que la droite sera toute cuite et que la déroute UMP ne saurait tardy.

La Suisse nous attaque !

Même la Confédération Helvétique s’y met ! Jean-Noël Cuénod de la Tribune de Genève se lâche contre Kouchner : «Il ne faudrait pas oublier que le porteur de riz du quai d’Orsay avait  placé la Libye et la Suisse sur le même pied et poussé l’insulte en accusant notre pays de prendre Tripoli en otage !». Pour une fois, ce sont les petits suisses qui mangent les petits français (et non l’inverse).

Un Siècle de retard.

Au Siècle, 13 avenue de l’Opéra 75039 Paris, on peut apercevoir de temps en temps, son vice-Président Louis Gallois, Président exécutif d’EADS qui vient d’être grillé sur le Marché par la Compagnie US Boeing au sujet du remplacement de la flotte d’avions ravitailleurs de l’US Army. C’est donc Boeing qui a réussi le Marché du… Siècle.

Menu avec un Verdeaux.

A la suite du déjeuner Sarkozy/Villepin, on a beaucoup mis en avant Alexandre Djourih, villepiniste et sarkozyste, très très riche homme d’affaires (va-t-il aider financièrement Villepin pour 2012 ?). Alexandre le Grand est devenu omniprésent auprès d’Henri Proglio, cumulant les casquettes à la tête de Veolia et d’EDF sur les marchés de l’eau et des déchets dans les pays émergents (Le Monde du 24 février). Comme par hasard, Grégoire Verdeaux, le grand conseiller com’ de l’Elysée au féminin – tendance géopolitique -, a été déplacé chez Proglio. Hasard ? Manœuvre ?

Sondage ou Son de rage ?

Les enquêtes d’opinion de Publifact, la société de Patrick Buisson, ami sarkozyste, sont facturées 392228 euros l’une ! Même pour la mesure de l’audience de son blog, BiBi refuse d’être sondé à ce prix… derrière ce Buisson.

Flèches de Cœur.

Une découverte : le blog de Travis Louie et ses dessins fantastiques (ou fantastiques dessins – au choix). Le dessin de Chouchou et Chochotte (hors-légende) est de lui.

 

Grégoire Verdeaux quitte Carla Bruni pour Henri Proglio.

Surprise ! Grégoire Verdeaux, le Conseiller Com de Carla, a quitté son poste. Voilà un conseiller com de première grandeur qui change soudain d’horizon et qui file par la petite porte alors qu’il était promu dans le Quintet des Conseillers Com après remaniement de mars! Tout cela ne fait pas une ligne ailleurs qu’ici . Bizarre, non ? Pourtant Greg était en bonne compagnie aux RDV du lundi matin avec Lévitte, Guéant, Guaino et Soubie ! Pas rien, hein ?

De son domaine de compétences (Humanitaire, rédacteur des discours de Carla, ex-directeur financier d’Unitaid), le voilà qui va allumer les ampoules EDF, avec un job taillé sur ses mesures : il va prendre la direction des relations institutionnelles en Europe d’EDF. Sur les raisons de ce déplacement, Grégoire Verdeaux se garde bien de nous… éclairer.

BiBi suggère à ce dernier de s’informer sur son patron, grand ami de Nicolas en lisant Le Conte du Capitaine Proglio et des 11 marins ou encore de savourer un portrait en pleine lumière du Patron d’EDF.

On peut s’interroger avec BiBi sur les raisons de ce départ.

Plusieurs hypothèses (7) :

1. Greg a demandé à changer de poste. Bien introduit dans la Maison élyséenne, il a pu demander un poste à haut niveau – et qui plus est – est une «création». Pas rien, une création de poste chez un des hommes les plus puissants de France (rappelons-nous de ses subprimes défendues avec acharnement). Mais ce désir de changement n’explique rien.

2. Grégoire a du être passablement agacé devant les innombrables billets-BiBi sur sa façon toute élyséenne de s’occuper des Affaires humanitaires chez Carla et sur ses imbrications. Le rappel de son poste de Dirlo financier à Unitaid, ses agissements avec Henriette Martinez de l’UMP, l’article de Natalie Nougayrède du 23 Septembre 2010 dans le Monde, l’entêtement-BiBi à rappeler les possibles liens entre la Fondation Carla et «les financements innovants» projetés par Chouchou ont du faire baisser sa côte. Sans parler de cet étrange et énigmatique envoi de Florence (lire article ici même ). BiBi avait déjà perçu cet agacement derrière les petites manœuvres de Greg via les interventions pitoyables de son pseudo Mentrel dans les commentaires-BiBi ou encore… par la création de son Blog très high-tech qui le ferait monter dans les premières lignes Google en lieu et place des billets-BiBi !

3. De tout cela, on pourrait en rire et BiBi… en rit ! Le plus grave est ailleurs. Madame Carla Bruni vient donc d’évincer Grégoire Verdeaux de son pool pour le remplacer par une de ses copines, Véronique Rampazzo. BiBi se demandait – via le courrier reçu d’une Amie de Carla – comment s’était opérée cette embauche. D’autant plus que Carla – que l’on croit tendre et amicale – ne s’est pas gênée pour embaucher déjà Consuelo Remmert, sa demi-sœur en CDI à ses côtés ! Tendre et amicale Carla ? C’est à voir. Partageuse, certainement mais ça dépend avec qui.

4. Le départ de Grégoire Verdeaux est aussi à envisager de la façon suivante : trop exposé via l’acharnement-BiBi, Grégoire a fait son boulot et il est désormais inutile de le garder. Trouvons lui un poste où il sera moins en vue avec – probablement – de jolis émoluments. Ainsi va la carrière de ces jeunes loups sortis de Science-Po qui s’acoquinent avec le Pouvoir. Balladur-Barnier-Sarkozy-Proglio : qui dit mieux sur sa carte de visite ?

5. Cette acceptation peut être une aubaine pour Grégoire. Il se refait une virginité ailleurs chez Papa-Proglio qui va lui apprendre le métier. Et peut-être qu’après tout, Grégoire Verdeaux a assez de lucidité pour se tirer avant la Catastrophe annoncée (Sarko dehors en 2012). Cet éloignement serait tout bénéfice pour lui : il pourrait alors revenir, tout frais, tout neuf dans les souterrains élyséens ! Avec Valls ? avec Copé ? avec DSK ?

6. Il reste encore le côté politique. Chouchou a depuis longtemps pensé ses «financements innovants». Tout semble être en place. BiBi renvoie pour ne pas se répéter à son dernier article.

7. Pour finir, ne croyez pas un traitre-mot du Roman-BiBi sur ces agissements souterrains. Mais n’en demandez pas plus à BiBi : il a beau faire des efforts, il aura bien du mal à se fendre d’un amical «Bonne chance, Greg, dans ta nouvelle Vie !»

Les Césars, Fabrice Luchini et son humour de potache.

BiBi aime bien Fabrice Luchini. A l’approche de la cérémonie des Césars (invitée : Jodie Foster – BiBi marque et anticipe déjà un soupir d’aise), il est rigolo de lire ce que l’acteur déclarait il y a un an à peine:

«Que ce soit les Césars ou les Molières, cela me paraît aussi aberrant d’être pour que d’être contre. Pour moi, c’est une invention hallucinante ! Introduire le principe de la compétition au cœur de cet espace singulier où l’acteur évolue, récompenser les gens, cela n’a vraiment rien à voir avec ce qui fait la beauté de ce métier (…).Cette concurrence est d’une stupidité insensée».

On peut approuver le point de vue distancié de Luchini mais cela ne suffit pas à comprendre pourquoi cette Cérémonie rituelle existe. Peut-être revient-elle tous les ans pour donner corps à la profession et apparaître aux yeux de tous comme une Famille… à laquelle, de rêves en rêveries, chaque spectateur pourrait/voudrait appartenir ?

Chacun «possède» en effet sa cinémathèque intime (ou en est possédé). Ce n’est pas rien, cette projection singulière des spectateurs sur les Acteurs, sur les Actrices, sur les Films ! Pas rien ce désir increvable de Gloire ou cette faim – comme l’écrivait justement Serge Daney (1) – «d’être vu par les films» (pour leur appartenir) ! Pas rien cette envie dévorante du narcissisme secondaire d’apparaître encore et toujours en pleine lumière !

Hypothèse-BiBi : la tenue des Césars a une double fonction signifiante. Elle dit  :

1. la Famille appartient au Cinéma (et aucune autre famille n’existe hors sa domination).

2. Le Cinéma appartient à la Famille. Cette dernière affirmation est évidemment grotesque puisque les films n’appartiennent pas plus aux cinéastes que les tableaux n’appartiennent aux Peintres ou que les livres aux écrivains (2).

Peut-être ce rituel des César est là aussi pour introduire cette idée très libérale de compétition entre artistes ? Peut-être aussi que, derrière ces rituels, il y a une volonté de maîtriser ce qu’on ne maitrise pas ? Et ce qu’on ne maitrise pas, ce qui échappe, c’est la Mort.

Contiguïté du Cinéma et de la Mort : on descend dans la salle obscure comme on descendra, un jour, dans la tombe. Et ajoutons qu’on ne sait jamais ce qui nous y attend(ra).

BiBi reconnaît que Fabrice Luchini est souvent casse-bonbon, qu’il peut énerver beaucoup de gens par ses numéros de potaches à répétition (article de Paul Villach sur AgoraVox(3)) mais le Monsieur a quand même fait ses preuves sur scène – (peut-être moins au Cinéma où il n’y a rien à signaler hors les films de Rohmer et deux ou trois autres bricoles). L’écouter réciter du La Fontaine en verlan, des aphorismes de Nietzsche ou les Fleurs du Mal de Baudelaire, c’est quelque chose et c’est aussi autre chose. Alors BiBi lui pardonne beaucoup (peut-être trop).

Le film «Les Femmes du Sixième étage» vient donc de sortir. On s’attend évidemment à un plan-Luchini, l’acteur se révélant très bon client médiatique.

Au début de son abonnement à Twitter, BiBi eut quelques (bons) mots en 140 caractères avec le compte de Fabrice Luchini. Dialogue rigolo et sérieux jusqu’à ce qu’un pauvre troll l’interrompît en s’immisçant dans le compte de l’acteur. Allez, Fabrice, BiBi t’invite à venir faire un tour ici : t’auras tout loisir d’y déposer tes commentaires.

*

  • (1) Serge Daney écrivait aussi : «On se tient plutôt tranquille dans une salle obscure, on vit son aventure personnelle avec le film, et en même temps, on est content de l’avoir vécue en même temps que d’autres». Le cinéaste Jean Eustache, lui, était plus radical puisqu’il disait très sérieusement qu’à la sortie du cinéma, un couple – en cas de désaccord sur le film – pouvait s’entredéchirer jusqu’à se séparer définitivement.
  • (2) BiBi cède, lui aussi, à la citation :  «L’ennemi absolu est celui qui prétend être maitre du langage». (Vaclav Belohradsky). Les César et les codes récompensés ont justement cette prétention.
  • (3) Les citations-Luchini à répétition peuvent certes être perçues comme des profits de distinction ou comme des « manies de potaches » (Paul Villach) mais elles peuvent aussi être des ouvertures bienvenues. Et pourquoi l’acteur se priverait-il d’énoncer la beauté de la prose de ses Idoles en lieu et place de son charabia qu’il sait être clownesque ? Après tout, l’admiration pour « un grand maître » peut ne relever ni de l’Idolâtrie ni de la Soumission.

Le menu du Zélium, nouveau journal satirique.

BiBi salue les revues et journaux qui se lèvent au milieu du grand Tumulte du Monde et qui tentent de nous mettre à leur page. Après les disparitions de «Vendredi» et de «Bakchich Info», voilà qu’apparaît l’équipe informelle de «Zélium» qui va désormais nous servir la soupe chaque mois (Zélium. Journal mensuel satirique. 3 euros). Un minestrone plutôt, qu’on peut avaler en ayant le choix entre chaud et froid.

L’entrée en matière.

Le format n’est pas forcément adapté à nos poches trouées. Plus grand que le Monde, plus rigolo quand même que le Figaro. Dans le métro, on déplie ses jambes en faisant gaffe au voisin. Avec Zélium, on occupera tout le wagon à soi tout seul. Dommage : Small is beautiful.

Et tant que BiBi y est, y a l’écriture qui, certes, ne manque pas de caractères, mais qu’il faut approcher avec des lunettes à verres d’avant-guerre. Small is not beautiful.

L’entrée en manière.

1. L’idole ici, c’est Professeur Choron qui donna jadis ses leçons dans le défunt Hara-Kiri (page 14). C’est vrai qu’on peut rire à l’avancée de son Humour-Panzer Division mais faudrait faire suivre ses attaques avec les escadrilles d’un  Humour plus aérien, de cet humour qui donne de l’air. Et là, c’est vrai, faut avouer qu’il y a comme de grosses variations et de gros trous d’air (1).

2. Il y a le hors-d’œuvres franchement raté. Lourdingue et indigeste. Tiens ça rime avec Manifeste (page de couverture). Au Menu de la Déclaration en Une : de l’humour à n’en plus finir qui n’a jamais vraiment commencé. Le tout accompagné, page 2, d’un vin aigre et qui sent le bouchon. Bon, BiBi pardonnera cette entrée en manière. Après tout, Zidane a bien raté des matches.

Dans le ventre du Mammouth.

Terrain vague. Forêt fouillis et entrelacs. Dans ce numéro, on y trouve de tout… comme aux Galeries Lafayettes. En fouillant, BiBi va tempérer sa déception sur sa ligne de départ.

Rubriques à Thèmes. Citons en vrac : «Petits fours, apéritifs, zakouskis », «Sucré-salé, mise en bouche et autres amuse-gueules».

Au dos du Menu, y a le choix et y en a pour tout le Monde avec surtout des «Nouvelles d’un ailleurs pas de chez nous». Un très bon compte-rendu du 11 au 14 janvier à la Marsa par une Tunisienne vivant d’ordinaire en France.

« Environnement, Presse-Citron, Société» : un très bel article de Lirlac Cagam (Salut, collègue !)

BiBi attendait un peu mieux d’Etienne Liebig qui nous sert une soupe un peu cul-cul dans sa feuille de chou (Rubrique : «Coït, stupre, fornication et cruciverbe») ou de ce «Tchao la France» de Corinne Maier.

Suivra une double impasse-BiBi sur les jeux vidéos et sur cette branlette intello dont BiBi n’aura rien à branler.

Les rubriques « Sport, bouquins, Zizique, Cinéma (pas hélas celui de papa et de Pappy) » oscillent entre vent mauvais et grand souffle. Les Nouvelles fraîches, balancées par des lecteurs en dernières pages, gargouillent quelque peu l’estomac.

Des petits diamants.

C’est aussi pour les perles suivantes que BiBi recommande de se shooter à Zélium aux prochains numéros. Car des cerises sur le gâteau, il y en a : en particulier, Patti Smith à la Salle Pleyel, l’article sur l’itinéraire exemplaire de l’ex-patronne de la CFDT, Nicole Notat (2) avec son agence de notation, l’entrefilet «Le Chiffre du Mois : 1» (Consternation : sur les 249 attentats recensés en Europe en 2009, il y en a, en tout et pour tout, qu’un seul qui a été commis par des terroristes islamistes»), le coup de pouce au combat de Bertrand Gobin, journaliste indépendant, qui a révélé le passé de collaborateur d’Édouard Leclerc, père de Michel-Edouard (3).

BiBi ne s’en tirera pas (et ne se tirera) pas comme ça : il signalera aussi certains dessins qui valent le coup d’œil et le coup de crayon. Encore deux semaines à attendre : Rendez-vous est donc pris pour le Numéro 2.

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(1). «Et pour s’envoyer en l’air, on peut toujours se regonfler à l’Hélium de BiBi», souffle un supporter-BiBi !

(2). «Depuis 2002, Nicole Notat est aussi PDG de Vigeo, agence de notation extra-financière, censée mesurer de façon objective et indépendante les politiques des entreprises en matière de développement durable et de responsabilité sociale. Dont certaines figurent carrément à son capital».

(3). www.bertrandgobin.com.

Nicolas Sarkozy persévère sur les « financements innovants ».

Vendredi 18 février, pour la première étape française du G20 édition 2011, Nicolas Sarkozy s’est livré à un plaidoyer en faveur de la coopération internationale. Paradant devant les Ministres des Finances des pays du G20, il désigna comme «un risque» la volatilité actuelle des changes et des mouvements de capitaux (Défense de rire) et plaida pour l’internationalisation des échanges sans citer bien entendu le rôle de Clearstream dans cette affaire (ou ces affaires).

Les Médias, eux, prêts à passer la brosse à reluire, ont souligné le passage de Nicolas sur la fantastique mission «confiée» à Bill Gates à propos des «financements innovants» mais sans tenter d’expliquer les dessous (de table ?) de cette Stratégie présentée jadis par Grégoire Verdeaux.

Sur les «financements innovants», rappelons que – via l’Association Unitaid de Douste Blazy – ceux-ci existent déjà et qu’ils sont une manne extraordinaire. Unitaid est une Association qui ramasse quelques 434.000 euros par jour (chiffres du Figaro) et qui gère un pactole de 150 millions d’euros pour l’année 2009 (chiffres du Monde) grâce à la taxe de solidarité sur les billets d’avion initiée par les présidents Lula et Chirac.

Pour démonter ces financements innovants déjà existants, notre Président persévère, relayant l’idée de Raymond Soubie déjà exposée à Copenhague en décembre 2009 (Article-BiBi ici). Il s’agirait de concurrencer (de torpiller diront certains) l’Association UNITAID du chiraquien Douste-Blazy. Chouchou a donc confié au fondateur de Microsoft, Bill Gates, (Wow ! Voyez comment notre petit Président commande au Grand Américain !), une mission sur les moyens de mettre en place des financements innovants pour le développement des pays les plus pauvres. Pour le chef de l’Etat, la personnalité et l’expertise de Bill Gates sont de nature «à rassurer ceux qui sont pour les financements innovants comme ceux qui s’y opposent».

Ben, non, cher Nicolas, BiBi qui s’oppose non aux financements innovants (un sacré trésor pour qui en tient les manettes) mais à l’opacité qui en résulterait, a déjà dit toute la tactique et la Stratégie là-dessus. En relisant les articles-BiBi en nombre, chacun pourrait se faire une idée. Certaines méchantes langues disent qu’il s’agirait d’assécher Unitaid, en déconsidérant l’Association sur ses (supposés) mauvais comptes et ainsi rendre impossible le financement 2012 de l’Aristocrate chiraquien Dominique pour sa campagne 2012.

Bien entendu, personne ne soutient cette thèse abominable même si Natalie Nougayrède, journaliste du Monde, en évoque une autre dans l’édition du Monde (jeudi 23 septembre 2010) : « Nicolas Sarkozy a annoncé une hausse de 20% sur trois ans des versements français au Fonds Mondial » (Présidente : Carla). « Dans l’administration française, on s’interroge : où trouver l’argent? » Puis elle poursuit : « L’Elysée ira t-elle jusqu’à envisager de ponctionner des versements à Unitaid pour les canaliser vers l’action humanitaire de Carla Bruni Sarkozy» ?

Il se murmure – les mêmes mauvaises langues que BiBi ne suit évidemment pas – que nous serions à la croisée de cinq moments historiques :

1. les sources financières et les rétro-commissions de l’Affaire des Frégates se sont taries,

2. le Nouveau Boss financier de l’UMP, Dominique Dord, a du retard à l’allumage.

3. Les dons des Grands Protecteurs de l’Hôtel Bristol ne suffisent plus.

4. Maman Bettencourt n’a plus d’enveloppes et ne peut payer ses timbres.

5. Il est donc urgent, très urgent de faire rentrer des sous dans les Caisses UMP en campagne 2012.

Innovez ! Innovez ! qu’il disait. Il en restera toujours quelque chose…