Yearly Archives: 2011

Génération Galère.

Deuxième volet de la Traversée-BiBi dans le Pays de l’Enfance et de l’Adolescence. Bibi s’arrête sur cette « violence », maitre-mot des Censeurs de tout poil qui rêvent de l’enfermement à 13 ans et de dressage du Citoyen à tout âge.

Violence ?

Luc Chatel n’a du lire que ce qui l’arrangeait dans l’enquête de l’UNICEF et n’a retenu que le chiffre le plus spectaculaire. L’enquête tire ces conclusions :

«Le taux de victimes de harcèlement physique à l’école peut être estimé à 10,1% des élèves, compris entre 5,1% d’élèves victimes d’un harcèlement sévère à assez sévère et 5% d’élèves soumis à un harcèlement modéré»).

Luc Chatel verse tout aussitôt dans le catastrophisme sans replacer ce pourcentage dans l’analyse générale : «Nous avons fait le lit d’une violence insondable parce que nous n’avons pas voulu la sonder». Monsieur dénigre le supposé laxisme pour enclencher la vitesse de la Répression.

Violence ++

La violence scolaire, BiBi la voit ici :

–  Un rapport de la Cour des Comptes montre que la France sarkozyste «consacre peu d’argent à la scolarité d’un élève de primaire : 15% de moins que la moyenne des pays de l’OCDE». Sur ce sujet, on n’aura pas l’avis de Carla Bruni Sarkozy qui, en première Dame patronnesse de France, se penche sur nos petits Illétrés.

–  «15 à 20% d’élèves sortent de CM2 en grande difficulté».

–  A la rentrée de septembre 2011, 8967 postes seront supprimés dans le premier degré.

–  1500 classes seront fermées à travers toute la France dont 1/3 en Maternelle alors que 8300 élèves supplémentaires sont attendus (Source : Télérama).

Quand on galère, on a toujours 20 ans ?

Alternatives économiques de Mars 2011 a ouvert un dossier instructif sur «La Génération Galère». Qu’y apprend t-on ? On y voit que le taux de chômage des jeunes non-diplomés atteint 49,2%, que 16% des jeunes de 20 à 24 ans ont quitté le second cycle sans aucun titre scolaire, que la  précarité s’est élevée à un niveau jamais atteint ( la moitié des 15/24 ans qui bossent le font dans des emplois précaires), que la pauvreté frappe lourdement les jeunes (20% d’entre eux sont considérés comme  «pauvres»).

Radio aux ordres.

France-Inter : il est 19h20, le journal vient de s’achever. S’ensuit un petit message finement ciselé. Il s’agit de promouvoir les études au-delà du bac. On glorifie les carrières longues. Une voix féminine d’étudiante clame haut et fort : «ça y est ! Je suis Bac+4 ! J’ai enfin plus de diplômes que Papa !». La «réclame» est écrite, parrainée par l’Elysée, ministère du Budget ou de l’Education et diffusée par la radio publique.
On sait à présent pourquoi Jean-Luc Hees et Philippe Val ont été nommés par le Caporal-Chef Nicolas.

Prochain article : des petits jeunes pour qui ça roule. BiBi vous contera une expérience originale d’auto-entrepreneur.

Des petits monstres ?

Durant cette semaine, BiBi a préparé trois billets qui donnent – en vrac – des impressions sur « la» Jeunesse d’aujourd’hui. De l’enquête récente de l’UNICEF à la relecture d’Ostinato de René-Louis des Forêts,reste l’étrange image qui persiste de l’Enfant. Image de l’enfant monstrueux ou image de l’enfant merveilleux , celles-ci ne cessent de perdurer en notre Fort intérieur d’adulte.

La peur du Petit Monstre.

Pour les idéologies droitières (celle au pouvoir depuis 2007), l’Enfant est potentiellement un petit monstre. Lorsqu’on parle de lui, le mot «éducation» n’y est jamais prononcé. C’est un mot menotté qui doit rester au fond de la classe. L’enfant est toujours une menace, un être inachevé, un de ces êtres hybride, étrange, incontrôlable, donc à

Le JDD défend la vie privée jusqu’en Guinée.

BiBi avait adressé un petit message à la Guinéenne Madame Nafissatou Diallo : «Courage à vous. Méfiez-vous des Médias qui vous sauteront au cou pour… vous étrangler. Oui, courage !»

Eh bien, ça n’a pas traîné. D’un côté, les fin limiers de DSK, payés à prix d’or, se sont donnés du courage pour aller fouiller derechef  le passé de la femme de chambre du Sofitel (bah, ils trouveront toujours un petit travers qu’ils grossiront jusqu’à la démesure puisque tout être humain a quelque chose à se reprocher, hein ?). De l’autre, nos distingués Journaleux du JDD en font encore plus, surenchérissant sur cette «inconnue qui

Canard faiblard et Questions à Jacques Rosselin.

A la suite d’échanges de tweets sur l’article du Canard Enchaîné (reproduit ci-dessus), BiBi et Jacques Rosselin ont fait un trop court échange. BiBi revient plus longuement sur le respect de la vie privée et revient sur l’Affaire Tristane Banon. Résultat ? Sur le Droit/Devoir des journalistes, BiBi a autant de questions à poser que de réponses à donner.

Lorsque BiBi a posé le tweet suivant «Le Canard Enchaîné faiblard : la liberté s’arrête dvt la chambre à coucher. Et si on crie à mort pour en sortir, faut pas faire de billet ?», Jacques Rosselin a répondu : «@pensezbibi sur le Canard, tu n’es pas sérieux. Je propose de lever l’omerta sexuelle sur tous ceux qui le réclament. A commencer par toi».

Cher Jacques, il y a méprise et là, BiBi doit préciser plus longuement car il existe de possibles malentendus sur Twitter  avec les seuls 140 caractères du Tweet. Il ne s’agit en aucun cas d’aller fouiner derrière les portes de la chambre à coucher. La vie privée et sa protection sont des Droits essentiels : BiBi et Jacques sont d’accord là-dessus.

L’avis-BiBi sur le Canard Enchaîné portait uniquement les deux derniers paragraphes (encadrés) qui parlaient de l’Affaire Tristane Banon. Pour le reste de l’article, aucun problème : BiBi était entièrement d’accord avec le Canard Enchaîné.

BiBi trouvait juste l’argument terminal sur l’exception Tristane Banon bien faiblard («A l’époque, cette affaire n’avait aucune traduction judiciaire, et surtout la victime concernée et sa famille réclamaient le silence… au nom du respect de leur vie privée » et surtout – propos bien léger du Canard  – «Pour TOUT DIRE, il n’y a eu qu’UNE affaire, celle de Tristane Banon» ) Mais précisément, dans ce cas très précis, devait-on considérer qu’il ne s’agissait que de vie privée dès lors que la tentative de viol est racontée en détail par la victime, en l’occurrence TB, sur une chaine de télévision accessible, audible et compréhensible par tous (Paris Première) ?

BiBi posa juste cette question en retour sur Twitter à @rosselin : «Canard faiblard. OK  Tristane n’a pas voulu poursuivre mais elle a raconté ça publiquement sur Paris Première. Droit de le reprendre non ? »

Et BiBi insista encore auprès de @rosselin : «Il s’agit pas de lever «l’omerta » sexuelle. Respect de la vie privée. Mais si t’écoutes ta voisine hurler toutes les nuits, tu bouges ?») et il reprit : si «l’information s’arrête toujours à la porte de la chambre à coucher, que faire si on crie à mort pour en sortir ?»

BiBi trouva le Canard encore faiblard en donnant des leçons à Tristane pour l’accabler quelque peu sur son silence et sur son refus de porter plainte. Dans son boulot, BiBi a rencontré beaucoup de jeunes filles abusées sexuellement qui n’avaient pas du tout envie d’aller porter plainte. Il sait les conditions effroyables qu’elles ont à traverser pour tenir debout (des lazzis à l’opprobre généralisé, de la terrible solitude aux cauchemars et traumas qui peuvent les empêcher de vivre, les engloutir et les détruire).

La situation de Tristane a sa spécificité :

1. DSK : c’est un homme puissant qui commet cette tentative et

2. Tristane Banon s’est exprimée à la télévision devant des journalistes (voir les présents ce jour-là autour de la table : JM Aphatie silencieux, Thierry Ardisson qui se gausse etc.) et devant des journalistes rivés à leur petit écran qui n’ont (n’avaient) certainement pas manquer une seule miette de ce récit hallucinant.

Alors, les Questions-BiBi porteront sur cette SEULE Affaire Banon (puisque le Canard lui-même l’isole) : les journalistes ont-ils le droit de reprendre les propos de Tristane et de les commenter ? N’ont-ils pas le devoir de les reprendre même s’il n’y a pas de suite judiciaire ? Et faut-il suivre le cher Canard, lorsqu’il écrit que désormais «Tout [dans cette affaire] était dit» ?

T’as du courrier, Carla !!

Une nouvelle fois voilà que l’amie romaine de Carla Bruni Sarkozy prend BiBi pour une boite aux lettres. Le courrier ne manque pas d’intérêt : grossesse, Strauss Kahn, égouts du Cap Nègre et prochain CD. Il y en a de toutes les couleurs. Et en prime, un beau cacadeau : l’Album de Famille de Nicolas toute vêtue de noir et blanc.