Yearly Archives: 2010

Les Suisses des « Brigades Internationales ».

Se méfier des généralités comme de la Peste. Elles peuvent conduire aux pires propos. Ainsi ceux de Yann Moix, servile Toutou et pignouf de la niche à Dassault, qui insultent les amis helvétiques de BiBi. Propos consignés dans son article du Parisien en deux volets : «Des salauds et des mous » braille t-il d’un côté. « Oh le bon et très gentil Monsieur Polanski » (qui a quand même préféré vivre toutes ces années à Gstaad) lâche t-il de l’autre. La démonstration de Yann la Hyène, déjà exécuté par BiBi, est simple : les Suisses sont tous des barbares haïssables. S’il en existe de bons, ils ne sont pas suisses du tout : ils sont tout simplement humains, et donc non-suisses.

Monsieur Moix ne connaît ni Rémy Pagani ni Eolio Morenzoni (90 ans). Lors de la Constitution des Brigades Internationales en 1935-36, ils faisaient partie des 900 Suisses qui se sont portés volontaires pour abattre les Chiens de l’Enfer (les Franquistes, grands amis des Dassault d’hier) et préserver les acquis ténus de la République espagnole embryonnaire – mais bientôt tuée dans l’œuf par Franco El Caudillo. De simples citoyens suisses, généreux, droits, aux fortes convictions.

170 Suisses de ces volontaires sont morts dans les combats de solidarité avec le peuple espagnol. A leur retour en pays helvétique, ils n’ont pas du tout été accueillis en héros : ils ont été… condamnés à la prison. Pour l’annulation de ces condamnations pénales, il leur a fallu attendre… 70 ans (le 20 mars 2009 très précisément). Beaucoup sont décédés entretemps et n’ont hélas pas connu ces réhabilitations tardives.

Du discours d’Eolio Morenzoni, (90 ans), enfin honoré à Genève, BiBi retiendra cette belle parole contre tous les Yann Moix du Monde : «Il faut continuer à résister».

Blogs surveillés ?

Recevant un commentaire de Valérie sur la surveillance probable de son blog, BiBi a envie de lui répondre via sa lecture de la Tribune de Genève du 2 février. Cela suffira t-il à la rassurer ?

On y interroge Ilia Kolochenko, président d’un ethical hackingHigh Tech Bridge»). Son entreprise s’occupe de démontrer les failles «techniques» des systèmes informatiques. Bien entendu, notre bonhomme est très courtisé… surtout par les banques helvétiques. Les dernières affaires dans ces milieux habituellement fermés («pillage» de données et vols de fichiers de clients) ont inquiété et fortement ébranlé nos Amis banquiers. Vite, vite, c’est qu’on se doit de rassurer vite, très vite les titulaires de comptes. La Suisse sans coffre-forts, c’est comme la Télévision sans Michel Drucker : impensable, impossible.

L’informaticien s’en amuse presque : «En Informatique, tout système est cassable, y compris ceux qui ont installé les cryptages les plus sophistiqués». 

A la question « On peut donc rentrer partout», Ilia répond : «Absolument. Et nous les sociétés de « hackers éthiques » le prouvons tous les jours. Tout système informatique possède sa petite faille, un petit trou de souris par lequel les hackers «criminels» peuvent pénétrer. Savez-vous que sur le marché noir, certains sites Internet hyperconfidentiels proposent en ce moment même, une partie, voire la totalité des fichiers clients des plus grandes banques de ce monde ? Il suffit d’y mettre le prix : 300000 dollars comme mise de départ».

«Qui ont accès à ces sites ?» La réponse d’Ilia se passe de commentaires : «Les gouvernements, la mafia et les grosses entreprises concurrentes. Autant l’argent est le nerf de la guerre, autant, aujourd’hui, l’information est la clé absolue du Pouvoir».

Chère Valérie, inutile de paniquer : ton site est (potentiellement) surveillé. Comme beaucoup d’autres blogs.

D’ailleurs, sais-tu qu’en ouvrant chaque matin ses pages informatiques, BiBi salue rituellement Brice Hortefeux ?

Pays riches, Enfants pauvres.

Quelques chiffres français.

Aujourd’hui, en France, 30% des personnes qui vivent sous le seuil de pauvreté sont des enfants. Ils n’arrivent pas à vivre ni à apprendre au milieu des autres tant sont grandes humiliations et discriminations. 130000 adolescents sortent de l’école sans diplôme ni formation. Ils viennent massivement des milieux populaires et de la grande pauvreté. 300000 enfants vivent dans l’errance, avec leurs parents, d’hôtels en hébergements d’urgence.150000 enfants, issus majoritairement de milieux défavorisés, sont séparés de leur famille. Même si, bien entendu, le placement d’enfant peut se révéler judicieux. N’oublions cependant pas qu’un placement éloigné risque d’entraîner la rupture des liens familiaux. Sources : Mouvement ATD Quart-Monde et Journal du Droit des Jeunes.

Au Tableau de Chasse : Olivier Jay du JDD.

En lisant les premiers mots d’Olivier Jay (du JDD) («Les vraies cibles présidentielles, ce sont les patrons, les banquiers et certains dirigeants »), BiBi a cru relire une fable de La Fontaine : «Maitre Jay, perché sur son olivier, tenait dans son bec, un mirage/ Mais Maître BiBi, par l’odeur alléché/ lui tint à peu près ce langage /Et bonjour, Monsieur Jay du JDD/Que vous êtes joli /Que vous me semblez beau !» Voici la suite…

Le curieux silence de Gilles Bernheim, grand Rabbin de France.

Gilles Bernheim, grand Rabbin de France, est intervenu dans le Figaro du 26 janvier ( Article : «La Nouvelle condition humaine d’après Auschwitz»). On ne peut qu’être d’accord avec sa conclusion lorsqu’il écrit : «Qui veut oublier le mal se condamne à le revivre ». Mais, hélas, sa chronique reste bien timide et bien généraliste.

Il évoque «l’individu», les « sociétés », les «civilisations industrielles aux technologies et aux systèmes les plus sophistiqués», il s’offusque de la «barbarie», de «l’ère des Ingénieurs» (!) et il tente de réfléchir sur «l’humanité» et sur «la condition humaine d’après Auschwitz ». Soit.

Mais, il évite soigneusement de citer le Libéralisme qui démolit les «individus », de se prononcer sur cette «société industrielle» qui attaque «l’humanité» au cœur et au corps. Il ne pipe mot sur cette Société qui flirte si souvent avec «la barbarie», il n’a pas un mot non plus pour dénoncer ces Capitaines d’Industrie qui touchent 1,6 million d’euros par an et ces dirigeants politiques UMP (avec lesquels il bavarde au diner du CRIF) qui laisseront 600000 chômeurs sur le carreau fin 2010 sans sourciller.

Silence plus ahurissant encore lorsque Gilles Bernheim lâcha que nous étions dans une ère qui est « plus préoccupée par le souci d’innover que de comprendre l’évènement» et que nous traversions une «époque réfractaire à l’Histoire». BiBi crut alors que le Grand Rabbin embraierait sur les cours d’Histoire prochainement supprimés par Luc Chatel (bien aidé par Richard Descoings son Chien de Garde de Sciences-Po).

Mais là encore, non, incroyablement non.

Pas un seul mot sur cette Société sarkozyste qui veut qu’en 2010 aucun lycéen de Terminale S. n’entendra parler de la Shoah de la bouche d’un Professeur d’Histoire-Géo.

Dans la chronique du Figaro, le Grand Rabbin de France est joliment croqué. On voit son portrait dessiné : il pose en rabbin sérieux, posé, réfléchi, très «penseur de Rodin». BiBi attendait donc des pensées mais, après lecture de sa chronique, il n’a trouvé que des poncifs.