Yearly Archives: 2010

L’Agenda-papier : l’Arme du Blogueur.

Petit sujet de cet article : les Agendas.

Petite nouvelle sur ce petit sujet : les Agendas en papier résistent à l’électronique.

Malgré la concurrence et les prouesses de la téléphonie mobile, les agendas traditionnels continuent d’être très prisés. Pour BiBi, l’objet chéri est indispensable : il en fait un usage quasi-quotidien avec des notes pour son blog : pensées cueillies des cerisiers, aphorismes abrupts, phrases pêchées au vol des perdreaux, propos de cafés crème, interpellations, commérages et dérapages, mots d’enfants et d’ados, relevés précis de revues, de journaux et autres feuilles de chou.

Un fouillis, une accumulation en vrac, une écriture serrée, un inventaire sans but : c’est l’Agenda – nommé par BiBi « Carnet de Bal » – investi comme un Nainain de Bébé, un objet transitionnel indispensable, un Carnet chéri, une réassurance sur la Vie (ou contre elle), un réconfort, un puits où se désaltérer. Bref, un rapport au Monde.

Ces agendas tracent souvent la chronique de nos jours. Pour le grand bonheur de BiBi, son utilisation n’est pas en perte de vitesse et ses ventes ne fléchissent pas. Il parait que ce sont les versions à anneaux rechargeables qui sont les modèles préférés.

Les agendas se chargent, s’alourdissent d’écritures, d’encres différentes, de pages sautées, de blancs sans raison, de paragraphes chaotiques, de parcours fléchés, de lignes serrées. Ils s’étoffent, ils grandissent, ils grossissent, ils changent, ils se salissent, ils s’écornent. Essayez de faire la même chose avec un Smartphone : impossible. Avec ses agendas, BiBi a ses petites habitudes. Ainsi, en le renouvelant, il cherche de préférence un élastique (comme pour ceux des journaux intimes), une couverture à la fois suffisamment solide et souple. Pas de petits carreaux, plutôt des lignes discrètes. Depuis deux ans de blogs, ses Agendas s’accumulent sur son étagère. Ils regardent BiBi d’un air malin mais plein de tendresse.

Le simple fait de les toucher, d’en feuilleter les pages à toutes vitesse rend le Temps visible. Les feuilleter : comme si BiBi déshabillait l’être aimé (Un effeuillage)… Dans cette subtilité tactile, dans ce toucher recommencé, l’équivalence imparable d’un geste amoureux.

Blagues de potaches autrichiens.

L’extrême-droite autrichienne a relevé la tête lors des dernières élections législatives. Les Pays européens – pays frères – avaient parlé sanctions puis restrictions, puis mesures inamicales. Dix ans après, du vent et des silences coopératifs.

La Hypo Alpae Adria, banque basée à Klagenfurt, a été la banque du Politicien à la chemise brune, Jörg Haider. Le Monsieur est mort mais son argent bouge encore. Avec l’aide de la banque allemande – la BayernLB – et le club local de foot, ses amis ont blanchi l’argent sale du défunt. La liste est longue : voyages en Lybie, cadeaux aux électeurs, crédits accordés, bilans retouchés, flots d’argent engloutis dans les Balkans, délits d’initiés.

En 2000, le Gouvernement Chirac-Jospin criait «haut et fort» : «On va vous isoler. L’Autriche va le payer cher». On échafaudait des «mesures inamicales», on parlait à voix très basse de «sanctions», de «restrictions». Bilan dix ans après ? Du vent.

Avril 2009 : des lycéens viennois sont expulsés d’Auschwitz pour paroles déplacées. Plus récemment, lors de la Cérémonie de commémoration de la libération du Camp de Mauthausen, d’anciens déportés français et italiens ont été agressés par des adolescents défilant au pas de l’oie et imitant le salut hitlérien. «Des blagues de potaches» a lâché en souriant Heinz-Christian Strache, patron du FPÖ.

Aux dernières élections législatives, l’extrême-droite, divisée en deux Partis (le FPÖ et le BZÖ) est sortie renforcée du scrutin. On est loin des cris d’épouvante d’hier : aujourd’hui, les Pays frères se taisent, s’habituent, banalisent, réservent leur indignation contre Chavez et contre l’Iran. En Italie, Berlusconi s’est acoquinée à l’extrême-droite. En Slovaquie, les chemises brunes sortent dans la rue. En France, on supprime les Cours d’Histoire et on offre des tribunes télévisuelles à Marine LePen. Et BiBi ne compte pas sur William Goldnagel, nouvel élu du CRIF, pour protester.

Le bonheur n’est pas un bon sujet pour le Poète.

Trois extraits, trois diamants. L’un de Robert Walser. Les deux autres de la poétesse russe Marina Tsvetaeva.

«  Le bonheur n’est pas un bon sujet pour le Poète. Il se suffit trop à lui-même. Il n’a pas besoin de commentaires. Il peut dormir replié sur lui-même, comme un hérisson. En revanche, la souffrance, la tragédie et la comédie sont bourrés de forces explosives. Il n’y a qu’à savoir y mettre le feu au bon moment. Alors, elles montent au ciel comme des fusées pour illuminer tout l’espace ». (Robert Walser) 

« [Sur l’écriture]. J’obéis à quelque chose qui, sans cesse, mais de façon discontinue, résonne en moi, qui tantôt me dirige, tantôt me commande. Quand cela dirige – je discute, quand cela commande – je me soumets ». (Marina Tsvetaeva).

« Mon but, lorsque je commence à écrire, n’est de réjouir personne, ni moi-même, ni un autre, c’est de créer l’œuvre la plus parfaite possible. La joie vient plus tard, après l’achèvement. Le chef d’armée qui engage le combat ne songe ni aux lauriers, ni aux roses, ni aux foules, – il ne pense qu’au combat et moins à la victoire qu’à telle ou telle position qu’il faut conquérir. La joie vient plus tard et elle est grande. Vient aussi une grande fatigue. Cette fatigue, après l’achèvement de l’œuvre, je la respecte. Elle signifie qu’il y avait quelque chose à vaincre et que l’œuvre ne s’est pas donnée pour rien. Donc cela valait la peine de livrer le combat. Je respecte aussi la fatigue du lecteur. De lire mon œuvre t’a fatigué – donc tu as bien lu et tu as lu quelque chose de bien. La fatigue du lecteur n’est pas dévastatrice, elle est créatrice, co-créatrice. Elle fait honneur au lecteur et à moi-même ». (Marina Tsvetaeva. Le poète et la critique).

Les Flèches de BiBi.

 

Consacré ou sacré c… ?

Arthur a son article dans le Monde du 4 février. «En cinq ans, écrit la groupie Macha Séry, bon gré, mal gré, Arthur s’est imposé dans le paysage comique». Finalement, dans le Monde des Comiques, BiBi y inclura la Comique du Monde.

Barthes (Roland).

Non, BiBi ne vous parlera pas du héros des Simpson mais du grand intellectuel que fut Roland Barthes. On vient de faire paraître son Lexique inédit. Alain Finkielkraut – pour qui il y a toujours une oreille, un micro, une page ouverts ( ici, comme souvent : Libération) – s’enorgueillit d’avoir été son auditeur de Séminaire. A ce seul titre, il veut enrôler Barthes sous sa bannière d’idéologue de Droite : «Ce Séminaire [de 1974] amorce un tournant chez lui : la bourgeoisie cesse d’y être l’Idéologie à combattre». Allez Alain, va demander à ton Maître si par hasard, il n’y aurait pas une place de libre au Panthéon.

Rebonds à cent balles.

Trois Rebonds dans le Libé de ce jeudi : Alain Duhamel sur Villepin, Martin Hirsch sur la régulation du Capitalisme et une rubrique pour deux professeurs aux belles lettres de noblesse qui doivent visiblement impressionner BiBi et les autres : ils sont étiquetés HEC Chaire Danone Social Business Entreprise et Pauvreté (Ouf !). La régulation du Capitalisme continue avec la Régulation de.. Libération.

Coup de griffe au CRIF.

William Goldnadel a cette incroyable prétention de vouloir parler au nom des Juifs de France. Elu au Comité directeur du Conseil représentatif des Institutions juives, il se répand dans tous les médias aux Ordres. «Je me réjouis que cette année encore ni les Verts ni le PCF ne soient conviés au diner du CRIF». Plus précis et plus précieux encore : «Ce qui a changé aussi, c’est l’avènement du nouveau pouvoir qui a apaisé la Communauté juive». La diversité au CRIF ? Moins que jamais : Michel Zaoui, Gérard Unger écartés. Le CRIF, finalement, c’est comme si on réduisait le Catholicisme à Benoit XVI ou encore la France à Sarkozy.

Chouchou et Chochotte vont en voyage.

Nicolas et Carla se rendront à Haïti le 17 février. On s’attend aux habituels plaidoyers pro-domo de Nicolas, aux larmes de Carlita, aux mines compassés des Courtisans et… à tout le tremblement.

Claire Chazal très Psychologue.

Invitée du magazine Psychologies (mois de février) de Servan-Schreiber, Claire Chazal se déshabille sous le feu des questions. On apprend de sa bouche que TF1 est sa maison etc. Mais c’est le prologue dithyrambique qui a retenu l’attention de BiBi : «Silhouette de sylphide», on loue son «maintien de danseuse», sa «douceur» et sa «grâce» : «Elle ne lâche visiblement rien au temps qui passe » (Prenez-en de la graine, lectrices de BiBi), on y célèbre son «tempérament calme et posé». Claire est une «Mère, amie, compagne, une fille obsédée par les siens, anxieuse de bien faire». Pour être Femme complète, il n’est cependant pas dit si elle peut être aussi Amante (rêvée). Euh… réponse dans un prochain numéro ?

Le Cadet de nos soucis.

A Psychologies toujours, on ne manque pas de psychologie. On ose poser cette question déplacée à notre Dame de TF1 : «Qu’est-ce qui vous a fait choisir un compagnon de près de 20 ans votre cadet ?» Devant cette goujaterie, on s’attendrait à ce que notre Femme-modèle se lève et vienne flanquer une bonne paire de claques au Malotru. Mais non, Madame ne s’emporte pas.

Finalement, très chère Claire, il ne vous manque que cette belle qualité habituellement plutôt féminine : l’audace.

Sarkozy et le Marin Jean-Claude dans la Tempête.

Sarko à la Tribune (de Genève).

Sur l’Affaire Sarko-Marin-Villepin, BiBi a relevé dans un journal à l’étranger («La Tribune de Genève») des propos bien éloignés de ceux de la presse française aux Ordres : «Jean-Claude Marin aimerait terminer sa carrière par une belle promotion, à savoir le poste de Procureur Général de Paris. Dans cette optique, il faut éviter de déplaire au pouvoir en place ».

Dans un autre numéro du Quotidien genevois, on poursuit : «En obligeant Villepin à se concentrer sur l’agenda judiciaire, Nicolas Sarkozy le freinerait ainsi dans son élan». Rappelons que Villepin dans un récent sondage (Et l’Elysée n’ignore aucun sondage) que le Villepin se voit crédité de 8% aux Présidentielles de 2012. C’est vrai, il n’y a pas eu de réunion avec le Marin en eaux troubles. Et pour cause : l’Elysée savait – bien avant la décision – que le Procureur interjetterait appel en cas de relaxe de Villepin.

Première et avant-dernière Dames.

Tout ça a eu de quoi mettre en rage notre Chouchou qui a appelé Carla à sortir de la Réserve où il la tenait. A RTL, notre Dame du Macadam a ôté sa burqa et a tombé le masque. Finie la douceur feinte et la mièvrerie réelle. Madame a enfin rejoint la meute et a hurlé avec les loups : «Naaannn ! C’est une affaire pénale et pas politique». A son retour, très énervée, Chochotte a même raté le gâteau d’anniversaire de Chouchou : tout le Monde a vu que ça sentait le roussi et le brûlé à l’Elysée.

Anne Fulda, ex-de Chouchou et journaleuse du Figaro a fait semblant de s’offusquer qu’un « juge, soupçonné par certains d’avoir agi sous pression, indique en exclusivité à la Radio sa décision ». «C’est pour le moins troublant» rajouta t-elle. Troublant en effet. Mais – car il y a un «mais» dans la foulée qui annule tout ce que la journaliste a écrit plus haut : «Mais ce procès est clairement hors-norme». Eh oui, si ce Procès est hors-normes, alors l’intervention du Marin dans la Tempête se justifie pleinement… CQFD.

La (Basse) Cour a la chair de poule.

A la lecture du Canard Enchaîné, BiBi s’est réjoui des rugissements du Coq (sur Villepin) : «Il faut lui faire la peau, être très dur. Je le veux à terre et sans oxygène». BiBi s’est aussi réjoui de la tête et de la queue basses de Thierry Herzog, l’avocat de Chouchou (voir article de BiBi) annonçant la nouvelle de la Relaxe à son Maitre. «Il s’est pris la nouvelle plein pot» a commenté sobrement un proche du Président. Dans le bureau présidentiel, branle-bas de combat : tous les Chiens de Garde étaient là (Claude Guéant, Frank Louvrier, Thierry Herzog, Raymond Soubie, Pierre Charron, Patrick Ouart). Tous ? Sauf  Henri Guaino en train de rédiger le communiqué de l’Elysée. Tous sauf Grégoire Verdeaux, parti remonter le moral de Madame revenue d’Afrique.