Monthly Archives: avril 2010

Humeurs des blogs et Marinade de BiBi.

Les bloggeurs se disent fatigués. C’est ce qu’on entend ici et là. Guy Birenbaum en fait un article sur son blog et décrète que les bloggeurs connaissent peut-être la fatigue mais ne sont pas morts.

Pendant ce mois d’Avril, certains bloggeurs se sont inventés des coups de fatigue et nous ont assurés qu’ils allaient désormais devoir espacer leurs billets (pour mieux les structurer ?). Voilà une bonne et vieille fatigue (recette ?) qui permet aux amis de venir en nombre dire « Non, non, ne désespère pas» et ainsi pouvoir… augmenter leur audience.

A la lecture-BiBi des blogs, l’atmosphère blogosphérique semble osciller entre Joie béate et Ennui de dandy.

Un bloggeur dit qu’il va ralentir ses billets, un autre annonce au Monde entier qu’il ferme son blog, un autre affirme avec solennité que le Hit-Parade Twikio va chambouler le classement, un autre continue toujours de backlinker à en perdre haleine et à réclamer en cri de Tarzan « des liens, des liens, rien que des liens ! ».

C’est qu’on a de plus en plus l’impression que les récents mouvements technologiques et politiques (la Guerre Twitter-Google et tutti quanti, les Festivals européens des Blogs, le Wikio new wave etc) cachent en fait une volonté de faire du buzz (en vieux français : « on veut se la péter »). On brode du twitt et on retwitte à qui mieux-mieux, on continue de s’échauffer sur les Classements, on se cite, on se re-cite, on se re-re-cite. En chemin : on s’essouffle et la Singularité des Blogs se perd un peu :  ce n’est certes que l’avis partiel et partial de BiBi mais c’est son avis.

D’autres bloggeurs, plus cools, dressent l’inventaire de ce qu’ils aiment en sept points (revient hélas en boucle unanime cet insupportable «plaisir d’écrire » en numéro Un), d’autres dansent sur les algorithmes, trouvent amusants les Classements de Blogs, valsent sur les places qu’ils occupent, pleurnichent sur celles qu’ils perdent, fanfaronnent discrètement sur celles qu’ils gagnent.

BiBi soupire avec eux : Vivre pleinement l’époque du Fun, ça fatigue effectivement peut-être beaucoup.

Encore une fois, pour BiBi, ce qui le regonfle, ce sont les lectures. Pas tellement les lectures sur écran ( BiBi fatigue beaucoup à y rester trop longtemps – c’est pour ça qu’il ne « linke » pas trop) mais les bonnes vieilles lectures-papier.

Elias Canetti d’abord dans ses « Territoires de l’Homme » : «Les mots ne sont pas trop vieux, ce sont seulement les hommes qui le sont et qui se servent trop fréquemment des mêmes » et Roland Barthes ensuite : « La Marinade : le mot est de Gustave Flaubert. On se jette à un moment sur son lit. On ne fait rien. Les Pensées tournent en rond, on est un peu déprimé. Des marinades, j’en ai souvent mais elles ne durent pas longtemps, un quart d’heure à vingt minutes. Après, je reprends courage ».

Alors pour finir, un salut-BiBi à tous les gars et gâtes de la Marinade.

L’affaire RIBERY : le cache-sexe du foot français (2).

Suite et fin de l’épopée Ribéry. Avec la Coupe du Monde qui se profile, BiBi recommande à ses lecteurs sportifs ou non le livre de Denis Robert (Le Milieu de terrain aux Arènes) et l’article de BiBi sur les Agents de joueurs.

On multiplie les transferts d’un même joueur.

Imaginons les sommes ponctionnées sur chaque transfert de joueur. Nasri de l’OM à Arsenal; Anelka du PSG au Real, de Manchester City à Chelsea ; Zidane de Bordeaux à la Juve et de la Juve au Real. Arrêtons-nous sur Ribéry qui « appartenait » à Bruno Heiderscheid avant de s’en dégager pour aller se réfugier dans le portefeuille de Jean-Pierre Bernès. Comptabilisons ses transferts (et commissions faramineuses qui les accompagnent) : Ribéry est passé de Metz à Galatasaray, de Galatasaray à Marseille, de Marseille à Munich.

Jean-Pierre, Alain, Zizou et Frank.

En Turquie, Ribéry n’a joué que 17 matches avant de résilier son contrat. Il débarque gratuitement à Marseille en juin 2005. Il casse alors son contrat avec Heiderscheid et choisit les amis de Zidane comme agents ( Alain et Jean-Pierre), Zidane jouant, lui,«  à la fois au poisson-pilote et au VRP » (Libération du 19 avril 2009).« Ce sont eux qui empocheront la commission bavaroise ». Libé rajoute : « Le 12 juin 2006, veille du premier match de Coupe du Monde des Bleus contre la Suisse, Zidane et Ribéry trottinent seuls sur la pelouse du Gottlieb Daimler Stadion de Stugart : « Ribéry est mon successeur » lâche Zidane. Quelques mois plus tard, Ribéry se fâche avec son agent pour filer avec celui de Maitre Zidane, Alain Miggliaccio ».

Les Joueurs ? Des Mercenaires.

Pour BiBi, savoir ce que gagne un grand joueur, se demander s’il est responsable ou non de malversations sont des questions secondes (mais non secondaires). Les joueurs sont des mercenaires. Demande t-on à des mercenaires d’avoir un quelconque sens moral ? D’avoir une éthique ? Bernès, lui, les voit comme autant de marchandises à valeur d’usage et à valeur d’échange : «  Il m’est arrivé, dit-il sans scrupules, d’intervenir dans le transfert d’un joueur sans le connaître, sans l’avoir rencontré une seule fois, sans même qu’il sache qu’il a été transféré grâce à moi ».

Les Joueurs ? Il faut les « protéger ».

Marc Roger, ex-Président du Servette de Genève et ex-agent international, a déclaré à l’EquipeMagazine : « Pourquoi les joueurs ne sont jamais inculpés ? La Justice a toutes les pièces en main et pourtant, ils ne sont jamais inquiétés. Qui les protège ? » En correspondance avec ces propos, BiBi relève ceux tenus dans le Libé du 14 avril dernier sur le procès des transferts frauduleux au PSG : « Le fisc (sous tutelle de Bercy) brille par son absence à la barre : avec un supporter du PSG à l’Elysée, ses joueurs peuvent dormir tranquille ».

Arroser les intermédiaires.

Marc Roger était l’agent de Claude Makélélé lorsque ce dernier jouait au Celta Vigo. Tous deux visaient le grand Real de Madrid. Mais comment s’y prendre pour y atterrir ? Marc Roger contacte Paulo Futre, star portugaise de l’Atletico et grand ami de Luis Figo qui vient d’être recruté au Real. Marc Roger lui versera la moitié de sa commission si l’ami Figo réussit à débloquer le Dossier Makélélé. On ne refuse rien alors au grand Figo et notre bon Claude signera au Real pour 18 millions d’euros. BiBi vous laisse calculer les commissions à 15 – 20%. Un joli coup, non ?

Une question-réponse.

Question à Marc Roger : Quel est le rôle  de l’agent d’entraineur ?

Réponse de M.R. : « La plupart du temps, il faut convaincre un intermédiaire qui a la confiance des dirigeants ou de l’entraîneur. Si un agent souhaite placer un joueur en ce moment à l’Inter de Milan, tout le monde sait qu’il faut d’abord s’adresser à Jorge Mendès, l’agent personnel de José Mourinho ».

Avec la qualification du club italien en finale de la Champion’s League, les commissions vont atteindre les sommets. Comme quoi, les commissions et les rétro-commissions n’existent pas seulement du côté de Karachi.

Karachi-bis.

En soutien au Collectif de familles de victimes dans l’attentat du 8 mai 2002 à Karachi et après lecture du billet de solidarité du Coucou de Claviers, BiBi remet en ligne son article datant du 8 juillet 2009 sur ce scandale d’Etat.

RIBERY : le cache-sexe du football français (1).

Les Médias aiment les Légendes de pacotille.

Ce qu’il y a d’extraordinaire avec le Monde du Football et les médias qui le glorifient, c’est la façon dont on monte en épingle une Affaire. Pour occuper le terrain, la Presse, solidaire des radios et télés, a construit, affiné, amplifié une légende de pacotille avec un parfum de tragédie grecque : la Saga-Ribéry.

Citons les Héros : Frank-le-Balafré comme, en son temps Œdipe boiteux, bouc-émissaire à la fois fascinant et repoussant. Ajoutons-y le duo de l’Innocente et/ou de la Perverse Zahia, un peu Hélène de Troie, l’épouse fidèle malgré les tempêtes (Pénélope) puis en lieu et place du Chœur Antique : les managers troubles, les médias voraces, les journalistes en pseudo-observateurs.

Une Affaire peut en cacher une autre.

Les Affaires dans le Foot  sont comme les trains SNCF : attention un « Scandale » peut en cacher un autre, il est même là – hypothèse-BiBi – pour un cacher un autre. En l’occurrence, la plastique et les formes de Zahia cachent la forêt épaisse des Transferts frauduleux du PSG (BiBi en reparlera). Ce n’est évidemment ni dans le Grand Journal de Canal Plus – BiBi attend de pied ferme qu’Apathie et Michel Denisot tirent leur penalty en pleine lucarne TV – ni dans le Petit Journal de Yann Barthès ( pourtant des caméras au sortir du Tribunal auraient pu nous faire beaucoup rire…) qu’on entendra parler de tout ça. Le PSG était à l’époque une entreprise sous-traitante de Canal Plus.

Autre subtile façon de censurer : on s’empare de l’Affaire et on la noie sous une avalanche de qualificatifs : « obscure » affaire, « insondables » méandres, histoire « complexe » et « très opaque« . On répète ça à l’infini, on questionne beaucoup sur filières inconnues et tours de passe-passe en les effleurant. Magic Médias.

Coucou, revoilà Jean-Pierre !

BiBi rapporte ici une Nouvelle passée inaperçue : dans les tribunes du match-aller Bayern de Munich – Olympique Lyonnais, on y repérait l’épouse de Ribéry et aussi une vieille connaissance-BiBi : Jean-Pierre Bernès, l’Agent des Agents très argentés du Footbll français. Les plus jeunes supporters de l’OM n’ont pas connu le bonh(OM)me : bras levés, poings serrés, il se promenait fier comme Artaban dans les travées du Stade-Vélodrome de Marseille, il y a vingt ans avant d’être condamné par la Justice et rayé de la carte du Football français. Ensuite, au grand étonnement de BiBi, il bénéficiera des largesses de la Fédération. Jen-Pierre allait redevenir comme par enchantement l’Incontournable du Milieu de terrain.

Bernès-Ribéry : le Temps des Belles affaires.

En 1999, Jean-Pierre Bernès connaît une grave dépression mais il se soigne : cures, remises en forme sur la Costa del Sol, farniente à Marbella et hop ! Coucou le revoilà ! Il se relance comme agent de joueurs alors qu’il ne devrait pas selon les règlements de la Fédé (son casier judiciaire n’est pas vierge). Il a comme double parrainage celui de la Fédération qui le remercie d’avoir témoigné à charge contre le pesant Bernard Tapie et celui d’Alain Miggliaccio. Sans le copain Alain, rien n’aurait pu être possible à nouveau. Alain, l’Agent numéro Un, le pote omnipotent, lui aussi condamné dans les affaires des comptes de l’OM en 1998 est l’Agent qui conclut l’Affaire du Siècle : le transfert de Zidane au Real.

Voilà donc notre Jean-Pierre dans les plus hautes sphères du Marché français et européen, avec, sous contrat – excusez du peu – Samir Nasri, Frank Ribéry (comme joueurs), Laurent Blanc, Alain Perrin ( comme entraineurs) et de tant d’autres. En février 2005, l’agent de Ribéry n’est pas encore Jean-Pierre Bernés… (A suivre).

Les bons vieux 45 tours (français).

Au premier semestre 2008, il y eu 803000 disques vendus dans le monde. Le Vinyl qu’on donnait pour mort enregistrait alors une hausse de 77% pendant que le CD marquait le pas. Bien entendu, le Vinyl reste un produit désuet, mal distribué, à la qualité variable. Le chiffre de deux milliards de disques écoulés en 1978 ne sera plus jamais atteint.

Pour BiBi, le 45 tours et le 33 tours avaient une qualité de profondeur que le CD au laser d’aujourd’hui ne possède pas, support à la surface musicale bien trop lisse. C’est vrai qu’avec le Vinyl, il faut savoir régler l’installation de la platine, régler, nettoyer ses disques, se lever pour changer de face. C’est peu pratique mais l’écoute en est religieuse alors que pour un CD, l’attention est moins forte.

BiBi présente ici quelques 45 tours français qui ont fait son histoire ( pour les anglais – ça viendra plus tard) : Adamo, Ronnie Bird, l’indicatif de Campus de Michel Lancelot, Robert Charlebois, Jane Birkin, Alain Barrière et Roger Mason.