Yearly Archives: 2008

Feuilles d’automne et balades en novembre.

Joao Gilberto

Les Hommes politiques.
1.
Même le Figaro du jour l’admet : « Seule ombre au tableau de Little Nikos : le phénomène Obama va éclipser son rayonnement international acquis ces derniers mois au fil des crises ».
2. Hortefeux va émigrer ! Il est question de l’Auvergnat au Ministère de l’Intérieur.
3. Alain Madelin mis à nu ? Le Président du Fonds de Solidarité Numérique (FSN) aurait, selon La Tribune de Genève, des « liens d’affaires avec des sites pornographiques – via la Société Rentabiliweb qui regroupe en son sein des Sites adultes ».
4. Les silences de Giulio Andreotti. Ce dimanche 2 novembre, sur le Canal 5, dans l’émission « Questa Dominica », on a interrogé l’ancien Président du Conseil. A la question : «  Président, quel avenir pour nos enfants ? », le sénateur à vie ne répond pas. Silence de Mort pendant trente secondes télévisées. Panique dans les studios. Toute sa vie, notre bonhomme s’est réfugié derrière l’Omerta, la Loi du Silence. C’est après sa mort qu’il parlera.
5. Berlusconi, lui, en rajoute dans la fanfaronnade dans un article de la Revue « Kos » : « Pourquoi ne pas atteindre dans un futur proche l’âge de 120 ans en bonne santé ? » Et la retraite à 110 ans ?

Culture et Sport.
1. PPDA vient de publier un livre. Proposé par 1200 librairies françaises, il ne s’est écoulé au 3 novembre que 5282 malheureux exemplaires de son livre « A demain, chemin de la Liberté ». Au présent, c’est plutôt le Chemin de croix.
2. Pour consolation, PPDA n’est pas sans avoir lu les chiffres d’audience du JT de sa consœur Laurence Ferrari. Pour la première fois – et ce, pendant la Présidentielle américaine – le 20 heures de TF1 est passé sous la barre des 30%. « Il faut laisser du temps au temps » dit-elle sans rire. Le problème qui reste est de taille : pour Nonce Paolini et Martin Bouygues, Time is Money.
3. BiBi fait de la pub pour TF1 : « Dans le même temps où Ferrari est en panne, l’audience du match Cluj-Bordeaux en Champion’s League a plafonné pour la première fois à 5,5 millions de téléspectateurs. Ces parts d’audience sont les plus mauvaises jamais enregistrées pour un match de C1, d’après le quotidien « L’Equipe ».
4. Pierre Littbarsky, ancien international allemand de football, va désormais entraîner le FC Vaduz (Liechtenstein). Angela Merkel va-t-elle lui rappeler qu’il devra payer ses impôts en… Allemagne ?
5. Dans les tribunes du match de Deuxième Division belge (Olympic Charleroi contre Liège), deux spectateurs téléphonaient à Hong-Kong pendant la rencontre. C’est vrai, on a vu des choses bien plus bizarres que ça. Sauf que le match qui s’est terminé sur le score de 6 à 4 était l’objet de paris clandestins très importants dans toute l’Asie. Conseillons à la Police belge de lire le livre de Declan Hill (« Comment truquer un match de foot ?»). Elle y apprendra que les parieurs ont vingt ans d’avance sur les Polices du Monde.
6. Guy Carlier tient régulièrement des chroniques dans L’Equipe-Magazine. Il nous raconte qu’au lendemain de la mort de Pompidou, il assistait à un match du FC Metz contre le PSG. Pendant la partie, il reçut le ballon et fut inexplicablement pris de panique. Devant de telles insignifiances, c’est le lecteur qui est atterré.
7. BiBi a appris que 2008 marquait le cinquantième anniversaire de la « naissance » de la Bossa-Nova. Pour se consoler des turpitudes du Monde, BiBi a branché son Ipod avec Joao Gilberto en continu (photo inédite de BiBi).

BiBi et les LeftBloggeurs (1).

  BiBi, Obama et les Blaggeurs.

BiBi ne connaissait rien aux Blogs.

Lorsqu’il mit en place le sien de façon assez solitaire (merci Adrien), il chercha des interlocuteurs plutôt à « gauche », sans se reconnaitre dans les petits papiers du Parti socialiste ou dans les incapacités chroniques de la Gauche de la Gauche. BiBi pensait voir dans l’espace occupé par les bloggeurs dits de « gauche » un embryon de débat démocratique, un peu de sel dans la soupe populaire et beaucoup de poivre à gratter dans les écuelles de droite.
Fort de sa petite colonie de supporters (une centaine par jour), BiBi alla tâter le terrain chez les Démocrates Internautes regroupés sous le label « LeftBlogs ». Déjà, il aurait du se méfier de cet air kitsch qui anglicise (ou américanise) le mot « gauche ». Mais BiBi n’avait encore rien vu et rien lu. Il découvrit ensuite le site Wikio et… le Hit-Parade des Blogs politiques ! BiBi crut que c’était une blague ce classement, une blague de potaches mais non. Plongeant dans la blogosphère comme un jeune communiant, il tomba alors sur « Nicolas » chez qui il disserta avec son ton acide et peu acidulé habituel. Le post portait sur les socialistes à la Rochelle et sur le cancer de cette Gauche absente qui continue de ronger BiBi. Quelle ne fut pas sa surprise de se faire traiter aussitôt d’ «andouille ». BiBi se dit qu’il avait affaire à un ado prépubère et plaisanta en rajoutant qu’il voulait bien être « andouille » mais avec un bon petit vin blanc bien frais. Quelques deux mois plus tard : rebelote. BiBi fit remarquer à ce même « Nicolas » qui ne ménageait pas ses avis (très souvent déguisés en insultes) que traiter une bloggeuse, de « connasse blogosphérique » (de plus en titre d’article) ne relevait pas le débat démocratique. Ceux qui lisent les Pensées de BiBi savent la suite (voir «BiBi visite les blogs »). Rideau.
Passons sur l’autre scène : celle de la PenséeBiBi politique.
Autrefois, lorsqu’on voulait faire carrière politique, on commençait au cul des vaches, on rencontrait le paysan et le curé, on serrait la pogne de l’ouvrier, on épousait le métier de Politicien en accumulant ainsi du capital réputationnel. Ainsi devenait-on « notable ».Tout cela prenait du temps, il fallait de l’abnégation, de la volonté pour cumuler des bonus de notoriété. On peut dire que Pierre Beregovoy représentait assez bien ce type de Politicien qui grimpe mais on sait quelle fut sa descente. Avec la télévision, on sortit du Moyen-âge : si tu es assez puissant dans ton Parti, tu y passes à la télé et tu accumules à peu de frais un bon capital de notoriété. Se faire voir à la télé peut conduire à aller se faire voir ou bien à aller encore plus à la télévision. Aujourd’hui, depuis les dernières élections Sarko-Ségo, on a vu arriver les Internautes sur Internet. Sur le Net, fini les virées chez le Populo. Le Net, c’est plus rapide et beaucoup plus passionnant pour nos jeunes louveteaux de la « LeftBlog » : le Capital de notoriété se gagne sur la technique ( BiBi découvre ce que veut dire « liens » « google groupe » etc), avec du slogan (faire des articles courts), sur le ton (parler comme Coluche), sur les points au classement ( du Sarkozy à l’overdose, de l’Anti-Sarkozysme comme Destin !). Bref il faut faire jeune, rebelle et caractériel. 
Aujourd’hui donc, on a les Leftblogs (... voir 2)

BiBi et les LeftBlaggeurs (2)

BiBi et les Left Blaggeurs.

Aujourd’hui donc, on a les Leftblogs.
Cinq d’entre eux ont réussi à atteindre leur Graal du moment : ils vont nous rendre compte de l’intérieur du Grand Congrès du Grand Parti Socialiste. Félicitations réciproques, congratulations, échanges jouissifs, beauté du site, bravo à Marc Vasseur pour cette superbe initiative etc.
Dans le même temps, BiBi fut effaré par l’importance attachée au Classement mensuel de Wikio. Là aussi pour ce mois, les « LeftBlogs » sont les Stars et trustent les premières places. Ils le disent, (se) le redisent, (se) le re-redisent d’un blog à l’autre.
 
Extrait : « Les noirs ont le vent en poupe. Hamilton gagne. Tsonga gagne. Et surtout, Tonnegrande fait un bon au classement Wikio des blogs alors que son dernier billet date du 20 août Je croyais que Wikio avait modifié l’algorithme. Heureusement que non, sinon Nefisa n’occuperait pas exactement la 100ème position. Elle aime bien les positions ».
L’humour, toujours.

BiBi, arpenteur de ce petit territoire blogosphérique, cherche à comprendre : dans le microcosme politique, BiBi se dit que dans les « débats » politiques, la Blogosphère va peser d’un poids de plus en plus important ( voir la nomination de Nicolas Princen et les mesures que comptent prendre Little Nikos pour la surveillance des sites). Il situe les LeftBloggeurs dans cette frange des nouveaux arrivants dans le champ du politique. « Anciens » supporters de Jospin aujourd’hui usé, ils cherchent une tonalité « nouvelle » : ils partiront au Congrés comme groupies de Julien Dray ( même génération, même «grande gueule » disent-ils). Pourquoi pas ?

Extraits :
 
« J. m’a juste convaincu à propos de Julien Dray : c’est peut-être lui qui ferait le meilleur Premier Secrétaire. Et c’est une bonne raison, pour moi, de croire à nouveau à la politique ».

« Convaincu par Julien Dray… Pour moi, défenseur de Lionel Jospin devant l’éternel, ce n’est pas rien. Une page se tourne ».

« Je ne suis pas membre du Parti Socialiste. Ca pourrait peut-être changer ».

La Nouvelle Connivence par eux tant décriée se met en place. Ils sont nouveaux, fiers de ne pas sortir de l’ENA, loups, louveteaux, louves (rares : le milieu féminin est ultra minoritaire). On parlera non de courants (ça fait vieux jeu) mais de « motions » A, B, C et D. Il y a déjà en prémisses, le début d’une grande excitation chez ces préposés au Bizuthage. Ils entrent dans ce Monde séparé, dans ce monde à part, fermé sur lui-même en grande partie, sans gêne, sans peur et sans reproches. Bien entendu, ce monde n’est pas complètement fermé, c’est impossible. Nullement préoccupés par l’analyse de ce champ, aveugles devant le mouvement social qui ne trouve ni exutoire ni expression, incapables d’analyser le nouvel esprit du Capitalisme, nos Blaggeurs se refont une bien douce virginité. Ils sont trop jeunes pour se souvenir du Congrès de Rennes où personne ne comprit quel était l’enjeu en dehors des intérêts politiques les plus directs des Chefs de courants. Ils feront comme leurs aînés, journalistes d’alors : ils poseront des petites questions sur le petit monde de la politique, ils feront d’autres entretiens (« Non, non, moi c’est Julien, pas Lionel » etc), ils mèneront d’autres conversations, fabriqueront d’autres potins, grappilleront d’autres petites phrases en espérant soulever des petits scoops (si c’est possible ce sera fantastique pour le gain de notoriété, hein ?)
Et on sait où ce jeu politique a mené la « Gauche » : au désastre de Jospin éliminé du Premier Tour de la Champion’s League présidentielle.
Du Passé faites table rase, chers alliés des LeftBlogs ! Entre la Cathédrale à visiter et le Champagne Taittinger à déguster, vous allez quand-même apprendre beaucoup de choses nouvelles à Reims !

Chabot & Aphatie : maîtres du Langage des Maîtres ?

               Arlette et Jean-Michel, ex-aequo

La directrice de l’information de France 2 Arlette Chabot et le chroniqueur de RTL Jean-Michel Aphatie sont les lauréats du Prix Dorgelès de cette année 2008.
Roland Dorgelès, écrivain français décédé en 1973 à l’âge de 88 ans, a commencé le siècle dernier en écrivant le roman « Les Croix de Bois » puis il s’est arrêté entre 1939 et 1942 à l’hebdomadaire Gringoire de sinistre mémoire ( il y fut correspondant de guerre) et a été le Président de l’Académie Congourt de 1954 à sa mort. Le Prix Roland Dorgelès honore depuis 2002 les professionnels de l’audiovisuel qui contribuent au rayonnement et à la maîtrise de la langue française.
Il aurait été intéressant de demander conseil à Arlette Chabot sur le maniement de notre belle langue française. Par exemple, de lui demander quelle est l’expression syntaxique correcte… Doit-on  dire par exemple : « Je m’excuse », «Veuillez m’excuser », «Excusez-moi » ou encore «  Je vous prie de m’excuser » ? Si Arlette Chabot ne peut pas répondre, peut-être que son ami luxembourgeois, Monsieur Juncker, pourrait éclairer notre lanterne ?
Parmi les lauréats des années précédentes, on trouve Jean-Pierre Elkabach, Jean-Marc Sylvestre qui parlent tous deux la même langue que celle de Little Nikos ; Jacques Pradel qu’on a heureusement perdu de vue ; Patrick de Carolis qui a fait mine de tirer la langue à notre Président et l’inénarrable Michel Drucker qui n’a de mots avec personne. Cette fois-ci, c’est Jean-Michel Aphatie (que BiBi – mauvais élève – écrirait plutôt Apathie ou Aphasie) qui a reçu récompense.
BiBi ne sait pourquoi ces deux aphorismes de George Haldas lui reviennent soudainement sous les touches de son clavier :
« L’essentiel, écrit le grand écrivain genevois, c’est de n’être ni du côté du Pouvoir, ni celui de l’Argent. Pour le reste, à chacun son drame ou sa tragédie » et plus loin : «L’acharnement à écrire est quasi un acharnement amoureux. L’énergie minutieuse qu’on n’accorde pas au plaisir, on la met à la disposition de la phrase. Qui doit susciter chez le lecteur ce très haut plaisir vital : prendre conscience. C’est-à-dire être pénétré par. Jouissance et fonction de la psyché ». Et encore plus loin mais tout aussi justement : « Surtout ne pas chercher l’approbation d’autrui. Ne pas chercher non plus à l’amuser, ni à l’émouvoir. En un mot à plaire. Chercher seulement à dire, au plus près de ce qu’on sent, les choses. Avec le plus de fidélité. Qui est déjà un commencement de vérité. Et par là même un commencement de relation véritable ».
C’est qu’avec cette non-recherche de l’effet, on est loin de la prose de Roland Dorgelès et de celle de ses amis.

Poupée-vaudou et Poupée-fleur.

Poupée-vaudou et Poupée-fleur.

Dans l’affaire de la Poupée vaudou, l’avocat de Little Nikos, Thierry Herzog, a rappelé que son Maître l’avait chargé de rappeler au Monde entier que chacun avait « sur son image, quels que soient son statut et sa notoriété, un droit exclusif et absolu ». Pour BiBi, c’est cette prétention délirante de maîtrise absolue de son image – passée sous le régime du droit – qui est à la fois folle et ridicule. Quel est l’humain qui peut croire que son image lui appartienne totalement, absolument ?