Monthly Archives: juin 2008

(Bernard) Noël au balcon.

Portes

BiBi est tombé sur un livre « La Castration mentale » de Bernard Noël chez POL.

« L’écriture, écrit ce dernier, s’oppose à l’agressivité malade, à la prise du Pouvoir, à la totalité triomphante parce qu’elle ne vit qu’en se remettant en jeu ». BiBi pense aussitôt à une vieille émission d’Ex-libris où notre récent Chômeur longue durée PPDA parlait d’Antonin Artaud pour en faire une divine éloge, il se remémore Sieur Villepin de Galouzeau nous bassinant avec son Amour des Rebelles dans la Poésie et la Littérature, il se souvient du sérieux de Feu Georges Pompidou et de son penchant pour l’Art poétique, de Feu-bis François Mitterrand qui aurait tout donné pour être un écrivain honoré (et surtout aimé des femmes). Tous un peu castrés mentalement, ces Hommes du Pouvoir, soupire BiBi.
Le Père Noël (Bernard) continue d’écrire : « Nous avons quitté l’infini Divin pour entrer dans l’interminable Humain. Il s’ensuivit un déchirement, un déchirement que l’art et la littérature assument depuis plus d’un siècle, mais qu’aucun pouvoir, aucune forme de pouvoir n’a jamais pris en compte, car tout pouvoir veut au fond rester absolu. Alors, comme au temps des Rois, notre Société fonctionne sur des figures, qui sont autant d’images dégradées de Dieu.
Il y a les figures de l’homme providentiel et le culte de la Personnalité, il y a les champions, les stars, les présidents, la loterie, le loto, le tapis vert. Il y a tout ce qui fabrique du vedettariat ; mais qu’est-ce qu’une vedette ? C’est un tout petit dieu qui ne peut guère vous dispenser qu’un… autographe
. »

Orange Ô Désespoir ! (la France en Berne).

La France Chocolat

Ce qu’il y a d’intéressant dans les commentaires qui ont suivi le fiasco des Bleus (4-1 contre les Hollandais), ce sont les oublis des certitudes d’avant-match et d’avant-Euro (faut-il rappeler que plus de 60% des français voyaient la France gagner l’Euro alors que les bookmakers anglais, plus réalistes, plaçaient la France au sixième rang des vainqueurs potentiels) ?Après cette déculottée, on s’attendrait à autre chose que les questions lisses au Sélectionneur à la fin du match, que les retenues dans les arguments et l’absence d’analyse argumentative. Toujours cette propension bien libérale à ne pas créer la polémique dans les interviews et interventions. Jusque-là, tout va bien, n’est-ce pas ? BiBi parle évidemment de ces commentaires entendus sur les chaines propriétaires des droits de diffusion car sur les radios, il y a une certaine foire d’empoigne, des échanges vifs, des vérités et contre-vérités qui font tout le charme du Football.

Voyage très comique dans l’Empire du Football.

Buvez, éliminez ( l’adversaire).

L’Euro est partout. Mais comme toujours, BiBi est en léger décalage. Le petit pas-de-côté qu’il effectue va éclairer (un peu) ce formidable jeu des temps modernes qu’est le football. Le Football, on ne le voit qu’à travers les travers des Grandes Vedettes, que sous le prisme de leurs salaires (Thierry Henry gagne 17 millions d’euros par an, Gallas et Cissé 400.000 euros par mois), via la carrière haut-de-gamme de Zinedine venu des quartiers Nord de Marseille ou la Ferrari de Mourinho, dernier cadeau de Roman Abramovitch etc, pour s’en moquer ou pour s’en indigner. On est loin de se douter qu’aux échelons inférieurs règnent les mêmes valeurs, les mêmes rites, les mêmes visions délirantes. Voilà trois ans, l’AS Monaco est venu disputer un match de Nationale 2 contre l’équipe qui s’appelait alors l’Olympique Thonon-Chablais, nom depuis abandonné pour celui de Croix de Savoie.
Tout le monde du football connaît l’AS Monaco financé par la famille Grimaldi et soutenue par la Société des Bains de Mer de la Principauté. Ce week-end là, l’ASM venait rendre visite à l’équipe haute-savoyarde.
BiBi va vous conter l’histoire de ce déplacement très rigolo.

La Chasse au S(n)ark…

La Chasse au Snark

La Chasse au Snark : c’est le titre d’un recueil de huit chants écrits par Lewis Caroll, mathématicien et génial père d’Alice. Le Héros chasseur est l’Homme à la Cloche : il a embauché des francs-tireurs qui courent après… après… Nul ne le sait.

Le Héros va. Il va et il vient. Il est tantôt Snake (Serpent), Snail (Escargot), tantôt Shark (Requin). En huit chants, il va nous faire tourner en bourrique et le pauvre (é)lecteur ne saura jamais ce qui est chassé. L’Homme à la Cloche, tout investi d’honneurs, part donc à la chasse et – même s’il perd souvent la face ces derniers temps – il ne veut absolument pas perdre sa… place.

Toute ressemblance de ces personnages fictionnels avec des personnes réelles ne saurait être que pure coïncidence. Mais si BiBi devait ajouter son grain de sel et sa graine de folie aux Travaux de Lewis, voilà ce qu’il écrirait sans déflorer les huit têtes de chapitres de Monsieur Caroll :

1. Le Débarquement : Mai 2007.

2. Le Discours de l’Homme à la Cloche : « Bell! Bell! Bell! Elle n’est pas Bell ? »

3. Le Récit du Boulanger : « En attendant le Pain quotidien/ Marchez à la baguette/Pour ne ramasser/ Que les miettes »

4. La Chasse : Monsieur Hortefeux a déjà fait l’Ouverture.

5. La leçon donnée au Castor : « Cassetor pauvre Con! »

6. Le Rêve de l’Avocat : « Rêve réalisé : d’avocat, il devint Président ».

7. Le Destin du Banquier : son Ami le Banquier vit et finira au Paradis (fiscal).

8. La Disparition : Au  premier ? Au second quinquennat ?

L’Homme à la Cloche.

L’Homme à la Cloche de Lewis Caroll

Sarko en Grèce – Sarko aux condoléances des accidentés d’Allinges – Sarko à Rungis – Sarko en Pologne ou à Beyrouth. Pascal disait que «Tout le malheur de l’homme est de ne savoir demeurer en repos dans une chambre ».
Vitesse, saut d’un problème à une solution problématique, bond d’une solution à un problème insoluble : l’arrivée au pouvoir du Petit Nicolas et sa maintenance a été programmée sur ce seul programme.
La règle constante de ce jeu est de parler haut, de ne pas se servir du langage comme d’un moyen de communication mais comme d’un Tam-Tam. TF1 et Paris-Match en peaux de tambours. Hortefeux, Darcos et Bertrand en Chefs de tribus pour une politique qui nous cannibalise.
L’Homme à la Cloche, héros de l’écrivain Lewis Caroll, répétait dans sa Chasse au S(n)ark : « Ce que je vous ai dit trois fois est vrai ». Répétez trois fois : « Le Pays des Merveilles a besoin de Réformes » et vous finirez par entendre cette Vérité : « Le Pays des Merveilles a besoin de mes Réformes ».
Les mots ne sont plus des signes qui alimentent les chaudières de la Pensée mais des pétards à répétition. Les faits – chômage qui augmente, spéculation qui grossit, profits qui s’amplifient – importent peu à l’Homme à la Cloche qui s’évertue à nous tintinnabuler sa partition afin que seul l’effet compte.
Cette habitude de l’inflation et du pilonnage verbal ne date pas d’aujourd’hui. La Gauche d’hier traitait à tout va et à tous vents de « fasciste » le moindre opposant qui doutait de sa politique.
L’Homme à la Cloche fait l’incessante promotion de son programme de réformes. BiBi, lui, a l’écoute flottante, sonnante et trébuchante. Au mot de « réforme », le signifiant lui répond par trois fois en échos doubles : «OR-OR-OR » et «EFFORT-EFFORT-EFFORT»
Ben oui, pour les pauv’cloches qui n’ont pas compris : l’OR pour quelques-uns et les EFFORTS pour le reste.