Monthly Archives: mars 2008

De sang-froid.

Télescopage :

Bibi a vu le dernier film de Philippe Claudel (  » Il y a longtemps que je t’aime ») et ce matin, distrait, les yeux posés sur son grille-pain, il écoute France-Info et le fait divers du jour : un couple breton a déposé de sang-froid un bébé dans le congélateur. Il serait faux de dire que le Réel a dépassé la Fiction. C’est la fiction de Philippe Claudel qui devient – en regard de ce geste monstrueux – toute frileuse. Là, dans le film de Philippe Claudel, il s’agit d’une mère ( jouée parfaitement par Kristin Scott Thomas) qui justifie son infanticide par amour, ici, dans la lande bretonne, nous touchons aux Zones troubles infiniment (in)humaines de l’Humain, au Point de Jonction gris, aux franges d’un Territoire inconnu. Du coup, Philippe Claudel a retrouvé, via le dénouement, la Norme au lieu d’explorer les chemins plus indélicats, plus dostoievskiens de l’âme humaine (maternelle).

Toujours cette incapacité du cinéma français d’aujourd’hui à construire des personnages énigmatiques, injustifiables, inexplicables.

Et Bibi de conclure, paraphrasant Kafka :  » Espérons qu’advienne un film français qui – telle une hache – vienne briser la mer gelée en nous « 

Le grille-pain.

 Sans le pain quotidien, inutile de démarrer la journée. Il ne nous sautera ni à la gorge ni aux yeux. On attend tous son déclic, celui qui nous fera sursauter, celui qui nous portera au-delà des murs et des murmures du matin. On attend tous le ressort de son histoire pour débuter la journée, pour ouvrir enfin les yeux sur le Monde.
Voilà, c’est ça le pain qu’on a tranché, le pain qu’on va glisser. On attend, on attend, on doit attendre encore. On ne sait jamais si c’est le bon moment, si ça ne sent pas le brûlé, si notre bonheur n’est pas en miettes. On hésite, on dit toutes sortes de choses, que le pain n’est pas notre ami, que gagner sa croûte c’est trop dur, que gagner sa mie c’est trop tendre.
Et hop ! hop !

Voilà que ça saute, que ça sursaute lorsqu’on s’y attend le moins. Un bruit sec qui tranche matinale. Un bruit qui signale que le pain attend son beurre, qu’il est grand temps de gagner sa vie. Ainsi notre pain quotidien de tous les matins : sec, à l’eau, noir ou blanc.

Tommie Smith, Peter Norman & John Carlos : l’Esprit 68.

1968. Il y eut le Mouvement du 22 mars. Mais souvenons-nous aussi du Geste du 16 octobre.

Ce 16 Octobre 1968 : une belle journée s’achève à l’Estadio Olimpico de Mexico. On découvre le cran d’une petite française nommée Colette Besson, vainqueur-surprise du 400 mètres féminin. Les nuages s’amoncèlent dans le stade ; l’orage ne va pas tarder à gronder : c’est bientôt le départ d’un 200 mètres historique. 

Paroles (sans musique) de Mlle Carla.

Paru dans Agora Vox, le 15 février 2008. 
Qui connaissait Carla Sarkozy avant l’Interview-Express? Jusque-là, pas grand monde. Oh bien sûr, on la… reconnaissait : il suffisait de naviguer sur les Tours-Operators de Google pour que tout s’affiche: les cuissardes, la bague au doigt, les photos sous tous les angles, les jeans subtilement délavés, les chemisettes texanes.

Onze idéal. (11 ballons d’Or et… d’Argent)

Qui connaît Pini Zahavi, Kia Joorabchian, Milan Mandaric, Boris Berezovski, Badri Patarkatsishvili, Malcom Glazer, Vladimir Romanov, Sacha et Arcadi Gaydamak ?
Pas beaucoup de footeux pour s’enthousiasmer de leurs exploits. Pourtant, ces Hommes de l’Ombre sont incontournables. Avec un certain nombre d’autres, ils constituent le plus grand Onze de la Planète-Foot.