Le grille-pain.

 Sans le pain quotidien, inutile de démarrer la journée. Il ne nous sautera ni à la gorge ni aux yeux. On attend tous son déclic, celui qui nous fera sursauter, celui qui nous portera au-delà des murs et des murmures du matin. On attend tous le ressort de son histoire pour débuter la journée, pour ouvrir enfin les yeux sur le Monde.
Voilà, c’est ça le pain qu’on a tranché, le pain qu’on va glisser. On attend, on attend, on doit attendre encore. On ne sait jamais si c’est le bon moment, si ça ne sent pas le brûlé, si notre bonheur n’est pas en miettes. On hésite, on dit toutes sortes de choses, que le pain n’est pas notre ami, que gagner sa croûte c’est trop dur, que gagner sa mie c’est trop tendre.
Et hop ! hop !

Voilà que ça saute, que ça sursaute lorsqu’on s’y attend le moins. Un bruit sec qui tranche matinale. Un bruit qui signale que le pain attend son beurre, qu’il est grand temps de gagner sa vie. Ainsi notre pain quotidien de tous les matins : sec, à l’eau, noir ou blanc.

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