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La Une de Libération sur Geoffrey Lejeune.

Ce n’est pas qu’une simple photo. Ici, elle est en Une d’un quotidien qui se proclame de gauche, qui a une histoire (grotesque depuis son titre à appeler à voter Macron 2017), qui a un grand patron et une Rédaction au long passé compatible sarko-socialo-macroniste. Un quotidien que les extrémistes de droite insultent en le classant à gauche (défense de rire), oubliant que le seul quotidien qui le soit est L’Humanité.

La photo à la Une de Libe a fait le tour des réseaux sociaux avec cette légende en titre : « Le jour du Saigneur ». On s’étendra plus loin sur le sens du jeu de mot qui est dans les habitudes du journal et qui en est même devenu une marque de fabrique. A foison, jeux de mots sur les Unes, jeux de mots dans les titres, dans les sous-titres qui dispensent d’ailleurs souvent le lectorat de poursuivre la lecture de l’article en entier, le lecteur se satisfaisant du calembour.

Sur la photo de Geoffrey Lejeune, on aurait aimé savoir comment elle a été prise. Pas à la sauvette bien sûr. Elle est savamment construite. La porte au loquet lourd et doré pourrait faire penser à la phrase poétique de William Blake : « Entre les choses connues et les choses inconnues, il y a des portes ». Mais là, non : les choses que va propager Lejeune sont connues. On connaît que trop l’inventaire à dégueuler du futur JDD (Journal Du Déchet). Au choix des articles pour un prochain numéro ici avec le tweet de Sébastien Fontenelle.

Lejeune est en plan moyen.

Veste bleue et cravate assortie, chemise blanche fripée (à l’inverse de celle toujours bien repassée de BHL). Un petit ventre légèrement bedonnant et deux mains avec pouces accrochant les deux poches de son jean. Important l’increvable jean : « le jean Lejeune » dirait mon pote pour faire un calembour façon Libé).

Un visage indifférent au lecteur même si Lejeune nous regarde droit dans les yeux (on le sait, tout est calculé). Une bouche de garçon renfrogné qui laisse deviner une intention sournoise avec un air quelque peu j’men foutiste qui semble dire « Allez, dépêchez-toi, connard de photographe, j’ai autre chose à faire ».

Au fond, Lejeune n’est pas très beau, pas très avenant malgré sa chevelure choisie, coiffée à l’arrière façon Johnny Depp et sa barbe naissante de puceau adolescent. Bref, une dégaine plutôt à la Pete Doherty pour nous montrer probablement que les grands Rebelles du XXIème siècle sont désormais des extrémistes de Droite. Ici ses copains-rebelles.

Mais revenons à cette légende de Libération qui accompagne la photo, une légende qui joue sur Seigneur et Saigneur et qui rappelle à la fois le dimanche de la messe et les dominicales sorties du JDD.

Sur le mot d’esprit en rapport avec l’Inconscient, on sait depuis Freud qu’il est par nature ambigu. Pour draguer son lectorat, on veut faire son intéressant, on veut épater la galerie (on fera mieux que les autres médias. La preuve de cette réussite ? J’écris mon billet sur cette Une).

Cependant, il y a un autre rapport derrière ce plaisir instantané : il est plus caché, il est évidemment non-dit. N’oublions pas la leçon freudienne que derrière tout mot d’esprit, il y a de l’agressivité. Une agressivité plus ou moins violente mais, avec ce camouflage en forme de clin d’œil complice au lecteur, ça peut passer et ça passe.

Une agressivité contre le public de lecteurs(trices) ? Bien sûr que non.

Une agressivité contre Lejeune ? Admettons. Mais il y a plus.

Cette habitude du jeu de mot aux moments importants de l’Actualité (et le passage du JDD ds les mains de Bolloré en est un) attaque aussi bien autre chose.

Sous couvert de gouaillerie bien française, cette façon d’annoncer les faits d’Actualité attaque finalement… le journalisme lui-même et ce journalisme proposé ici…par Libération lui-même.

Certes le titre formulé sur Lejeune nous raconte une chose importante, sérieuse, dangereuse mais, comme les jeux de mots sont des habitudes journalistiques adoubées par la Rédaction, pourquoi s’en faire ? Il n’y a pas lieu de s’alarmer sur cette prise de pouvoir de Lejeune. Façon de nous dire « Libé n’est qu’un journal, chers lecteurs et lectrices, et comme tout journal, le nôtre n’a finalement comme poids que le poids du papier, d’un papier qui servira au mieux à envelopper les sardines ».

Du coup, cette Une nous invite à la dérision, à l’acceptation tacite et toute douce de choses monstrueuses comme cette prise en main bolloréenne d’une radio (Europe1), d’un hebdo (ParisMatch), d’un journal sur la place les dimanches. Rajoutons encore la main mise sur plus de 50% de l’edition française.

Pour conclure, il y a eu débat et deux façons de voir sur cette Une. Je vous livre ici celle de Françoise Degois (journaliste disons-la de gauche) et celle de David Dufresne qui est plutôt en phase avec ce billet.

Enfin qu’une chose reste après votre lecture : il faut continuer de combattre la Macronie qui reste plus que jamais le sérail de l’extrême-droite. Pour la lecture, rien de mieux que ce dernier billet impeccable de Frédéric Lordon.

A bibientôt.

VOUS CASSEZ PAS LA TÊTE, ILS NE VOUS REPONDRONT PAS.

Nathalie Loiseau.

Notre députée européenne LREM, prête à ouvrir les hostilités contre nos ami(e)s suisses, est sollicitée tous les jours sur les réseaux sociaux par la lanceuse d’alerte Françoise Nicolas et ses soutiens. Madame Loiseau fait la sourde oreille. Rappelons qu’elle fait toujours l’autruche sur cette tentative d’assassinat de l’attachée de l’Ambassade française au Bénin qui avait dénoncé des malversations financières. On a beau crier « Ohé ohé ! », Nathalie Loiseau ne répondra pas.

Sibyle Veil.

Directrice de Radio France, elle déposa un tweet célébrant Nathalie Loiseau en pleine campagne européenne la qualifiant de « femme d’exception ». Pas besoin d’en appeler à une explication, elle ne répondra pas.

Fabienne Sintès.

Journaliste à France Inter, elle se permit de déposer un tweet sur la lancée du mensonge de Castaner qui avait voulu nous faire croire que les gilets jaunes s’en étaient pris à l’hôpital de la Salpêtrière. Sans vérification aucune et avec une célérité incroyable, Fabienne Sintès se transforma illico en haut-parleur de la place Beauvau. Sur cette grave faute professionnelle, on n’attendra aucun retour. Fabienne ne répondra pas.

Claude Malhuret.

Le type a insulté les gilets jaunes en continu, a traité Mélenchon (qui justement parlait alors de deuxième vague Covid) de « médecin de La Havane ». L’ex-Maire de Vichy a été directeur du développement éthique (ne riez pas, c’est vrai) dans la chaîne des maisons de retraite Korian. Après Orpéa, cette chaine est le second groupe privé visé par une procédure collective. On attend avec impatience le bagout de Mr Malhuret pour nous expliquer l’éthique dans son ancienne Maison. Ohé ohé ! Mais ce Claude ne répondra pas.

Gérard Darmon.

Il a attaqué Mediapart et Edwy Plenel avec de curieux arguments. On s’étonnera de cette hargne soudaine. Mais une des raisons cachées – raisons que Gérard, notre éminent acteur, ne révèlera pas – reste qu’il est très ami avec Dupont Moretti. Et Ô surprise, en ce moment, ce même Dupont est pisté par les enquêteurs… de Médiapart et mis en examen par leurs révélations. Pas de doute, notre bon Gérard qui mérite bien de garder sa place chez les Enfoirés, ne répondra pas.

France Info

Bulletin sur bulletin empreint de chauvinisme, France Info nous cause encore et encore des Français et des Françaises aux Jeux Olympiques en Chine. On remarquera que, sur la Chine, les journalistes de la radio ne cessent de relever ses manquements à la démocratie mais curieusement ils ont mis la pédale douce pendant la période de ces Jeux. Chuttt… Faut attendre la fin des épreuves ! Faut surtout pas parler des Jeux en négatif. C’est que Paris 2024 nous attend. Et que France Info en sera un partenaire très tendance.

Histoire.

On republie le livre de Hans Erich Nossack (« L’effondrement ») , témoin privilégié de cette Opération Gomorrhe (24 juillet 1943 / 3 août 1943) qui marqua le terrible bombardement allié de la ville de Hambourg (1). Mais ce que peu d’historiens soulignent c’est que – contrairement au tissu urbain et humain bombardé – le potentiel économique de l’Allemagne fut largement épargné. Cette stratégie des Anglais et (surtout) des Américains  a été de tout faire pour préserver les sites des industries lourdes et vitales appartenant aux grands patrons allemands. Les grands Konzerns purent ainsi continuer leur boulot après-guerre sans être inquiétés (2). Rajoutons aussi que, bien que très informés sur les camps d’extermination, les Alliés n’ont eu cure de bombarder les voies ferrées qui permettaient aux convois de déportés d’arriver à bon port. Et ce, jusqu’aux derniers jours de la guerre.

Apolline de Malherbe (BFMTV)

La « grande journaliste » interviewant Balkany n’a pas percuté que les micros étaient encore ouverts lorsqu’elle se mit à le tutoyer, lui demandant aimablement et très gentiment s’il voulait arrêter l’entretien. Bien entendu, nul besoin de demander le pourquoi de cette si grande proximité avec un tel truand. La journaleuse de BFMTV ne répondra pas.

Ivan Rioufol du Figaro.

Pour ce toutou du système, aimable agité du paysage Audiovisuel, le ghetto de Varsovie ne fut pas « D’ABORD » un lieu de mise à mort des juifs polonais mais un banal lieu hygéniste. Rappelons aux crétins qui le défendent que le ghetto fut d’abord un lieu pour regrouper, pour enfermer, pour humilier, pour affamer et pour tuer. Rien à voir avec une politique de prévention. Ces nazis n’étaient pas de gentils soignants, soucieux de la santé de leurs camarades juifs. BiBi n’attendra évidemment aucune réponse de ces négationnistes : il ne débat pas avec des fachos.

Xavier Niel.

Fatigué de devoir demander des explications, je m’abstiendrais de solliciter une réponse de la part des journalistes du Monde sur ce RDV récent et très mondain entre le si bien elevé directeur actionnaire n°1 Xavier Niel et Mesdames Renaud et Macron. Donc je n’embêterai ni William Audureau, ni Luc Bronner, ni Françoise Fressoz, ni Ariane Chemin, ni Raphaëlle De Bacqué pour pondre un article sur les liens de leur Boss avec Mme Macron, sur les liens de cette dernière avec Delphine Arnault, fifille de Bernard et… compagne de Xav’. De toutes façons, qu’auraient-ils donc à répondre ?

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(1) Sur le bombardement de Hambourg, voir l’entretien que je mis en vidéo avec le déporté André Loiseau qui passa son temps de guerre à Hambourg et qui y connut l’enfer de ces 4 jours de bombardement ininterrompu.

(2) « Près de 50% du potentiel de la sidérurgie resta intact. Entre 80 et 85% pour celui de la mécanique et de la chimie » Source : Alfred Wahl. La Seconde Histoire du Nazisme. Armand Colin.

Les détails qui tuent.

Freud disait qu’il avait forgé ses topiques et avait parfait son écoute en s’attachant aux détails. Robert Walser, l’écrivain helvétique, avait déposé superbement ses trois mots comme programme poético-littéraire : « Explorer l’anodin ». Ailleurs, on parle de « celui qui énerve à toujours chercher la petite bête« . C’est que derrière les banalités passées sous silence, derrière les manières de ces maniaques du détail, se glissent de bien intéressantes choses. Si intéressantes qu’elles révèlent des stratégies jusqu’alors tûes, des censures, des masques qui tombent, des parcours qui, tout d’un coup, reviennent à la surface.

NICOLAS BAYS.

En 2012, cet autre « Nicolas » avait démarré son parcours de politicard comme jeune socialiste. Pistonné par Fabius, il va se retrouver chef de cabinet de Jacques Mellick (celui qui couvrit Tapie) puis secrétaire départemental du MJS (Mouvement des Jeunes Socialistes). Chouchou de Manuel Valls, il se portera candidat PS (2012) et sera élu député du Pas-de-Calais.

Itinéraire typique de l’homme politique sans scrupules, Nicolas Bays va changer tranquilou de boutique et grandira chez Macron. C’est là qu’il rencontre la femme de sa vie : Agnès Pannier-Runacher. Comme sommets de la Crétinerie LREM, on entendra beaucoup les tirades de Madame, envoûtée par le si poétique travail à la chaîne dans les usines mais exhortant le commun des mortels à profiter du COVID pour faire « de bonnes affaires en Bourse« .

Monsieur et Madame se mettent donc en concubinage mais Madame, Ministre de l’Industrie, employant son concubin lors de la campagne des Régionales, est rappelée à l’ordre par le Conseil d’Etat.

Bah, tout cela ne gêne aucunement nos pigeons amoureux qui continuent de rou(cou)ler LREM. Monsieur est aujourd’hui nommé chef du cabinet chez Blanquer (Jeunesse et Sport) pendant que Madame trône toujours au Ministère de l’Industrie. Un couple très demandeur… Lisez, c’est hallucinant :

Bref, voilà un parcours d’un duo qui slalome entre copinage, opportunisme et pantouflage à haut salaire. Un parcours que Monsieur et Madame auraient voulu cacher. Hélas, il y a mon double qui traine sur les réseaux sociaux… mon double qui les affuble du méchant mot de Crevards. On ne peut lui donner tort.

ERIC NAULLEAU.

Dans un tweet, Eric Naulleau, le grand ami du facho Zemmour, se moque du français employé par le candidat à la Présidentielle, Anasse Kazib. Celui-ci – comme la destinataire de son tweet –  » ne parleraient plus français « .

Qu’est-ce que vient nous dire Naulleau ici… sans le dire ?

  1. Déjà, remarquons qu’il s’en prend à un type qui n’a pas un prénom français, hein ? On a là un aperçu des  » valeurs actuelles  » obscènes qu’il partage avec Eric Z. son alter ego.
  2. Cela dit aussi que ce pov’ Naulleau se décrète Top-Représentant de la Langue française, du Bien Ecrire, bref, que, lui, Eric Naulleau, parle souverainement le bon français.

Qu’est-ce donc qui cloche dans tout cela ?

Tout simplement le déni que toute langue vivante est une forêt plurielle où s’inventent sans cesse d’autres passages, le refus que le langage est à la fois notre errance, le labyrinthe où nous sommes perdus et qu’il est aussi le chemin pour en sortir, que c’est « une architecture d’échos » (V.Novarina). Langage à l’opposé bien entendu du langage-marketing parfait, de ce langage de traders reçu 5 sur 5 dont rêvent libéraux et néo-fascistes. « Crevards » qui n’écriront jamais une ligne poétique, qui ne nous offriront jamais « un livre qui nous soulève » (Calaferte). C’est que ce verbiage Naulleau, couleur brune, langue morte, rêve d’un impossible : celui de corseter la langue, de lui passer la corde au cou pour qu’elle obéisse.

MELENCHON / MELANCHON.

Mes  » amis  » de Checknewsfr de Libération, si prompts à délivrer de bonnes ou mauvaises notes dès qu’il s’agit de NEWS, se sont empressés de vouloir coincer Mélenchon pour la énième fois. Peu importe la raison. Notons simplement que, dans leur précipitation, ils ont écrit MélAnchon, affublant d’un A le nom patronymique du leader de la France Insoumise. Très exactement comme le fait continuellement l’extrême-droite.

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LE MONDE.

On sait l’importance du quotidien dans la bataille 2022. On connaît l’amitié qui lie Xavier Niel et Emmanuel Macron. On ne sera donc pas surpris du langage euphémisé utilisé dans l’article signalé ci-dessus. A l’incessante stigmatisation et aux insultes répétées d’Olivier Véran envers les non-vaccinés, le Monde, de son côté, a traduit cette haine de façon très LREM avec un indolore et si gentil :  » Olivier Véran met la pression… »

FRANK PROVOST.

Autre ami d’Emmanuel Macron : Frank Provost, mis en examen pour fraude fiscale. J’ai longuement cherché : je n’ai pas trouvé trace de cette formidable amitié entre Frank et Emmanuel. Ni à l’AFP ni à France Info. Alors, réparons l’erreur avec cette capture d’écran d’un Frank admirateur (elle date de… 2017).

LA JOURNAILLE DE FRANCE INFO.

Ô surprise, la radio du macroniste Vincent Giret s’est permise de déposer un tweet qui se gaussait de… Nicolas Sarkozy, le Sarkozy de décembre…2011. Un tweet qui rappelait quel menteur avait été notre ex-Président. Fort bien mais on aurait aimé que cette même journaille de France Info dénonce les mensonges sarkozystes non pas en décembre 2021 (soit 10 ans après) mais en décembre 2011.

Au fait, que faisait donc cette journaille en ce temps-là de décembre 2011. Cette photo imparable (voyez Hélène Jouan, Aphatie, Thomas Legrand présents et de connivence) avait déjà immortalisé leur insupportable allégeance.

MADAME PECRESSE.

Valérie Pécresse veut maquiller son passé. Aujourd’hui, elle parade dans le fief de Jacques Chirac. Mais, hélas pour elle, elle n’a pu dissimuler ses amours de La Baule. Difficile en effet de gommer ses liens avec Frank Louvrier, suppôt publicitaire des campagnes sarkozystes et surtout impossible de taire ses incalculables fréquentations du superbe manoir de Geoffroy Roux de Bézieux, le patron du… MEDEF.

TWIST SNCF.

Depuis toujours, les « crevards » de Droite et d’extrême-droite s’insurgent contre les soi-disant avantages dont bénéficieraient les cheminots. (Voir ci-dessus les insultes). Mais les voilà bien silencieux sur les policiers qui non seulement ont eu le droit de ne pas se faire vacciner (Ici Olivier Véran approuve et applaudit) mais bénéficient de pouvoir voyager en train gratuitement. En 2022, ce sera pour les trajets domicile-travail et en 2023 pour les trajets privés. Pour ces avantages, cela nous coûtera 100 millions d’euros (Source : Le Canard Enchaîné). Un sacré coup de pouce à leur train de vie, non ?

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SABINE WEISS.

Tristesse. Sabine Weiss, la grande photographe, est décédée à l’âge de 97 ans. J’avais eu le bonheur de la rencontrer lors d’une exposition en 2010 à Thonon-les-Bains. Ici mon clip et mon billet qui suivirent notre rencontre d’alors.

« Vichy »… encore et toujours.

C’est la venue en grande pompe de notre Président qui remet la ville de Vichy à l’honneur. Un Président qui déclare qu’il ne faut pas « manipuler, agiter, revoir » l’Histoire… Or que fait-il d’autre lorsqu’il présente un Maréchal Pétain reconstruit par l’extrême-droite en seul vainqueur de Verdun, lorsqu’il se tait – comme Zemmour et ses nervis – sur les fusillés des mutineries 1917 sur ordre de Pétain ? Bê oui, il manipule, il agite, il revoit et fabrique un récit national qui sent très mauvais. Demandons-nous ici au nom de quoi un chef d’Etat décrète et veut imposer à la recherche historique de ne pas être « revue » (poursuivie) ?

On rappellera ici plusieurs choses :

1.    La première des choses – et pas des moindres – c’est que Macron voulait légitimer Pétain (et commémorer le fasciste Maurras). Ici l’info et le titre du Figaro.

Un Pétain dont justement l’Histoire revoit son héroïsme de la première guerre mondiale…

2.  La seconde chose concerne cette idée que seuls 80 parlementaires s’opposèrent à Pétain ce 10 juillet 1940. Un professeur d’Histoire (un certain Ianis Roder) déclare même sur France Info que ce jour-là, Pétain avait « réuni TOUS les Parlementaires pour demander le vote des pleins pouvoirs ». Non, ils n’y étaient pas TOUS. Dans le salut de Macron d’hier, il y a une demi-vérité mais surtout un complet mensonge. Cette cérémonie d’hommage se fonde sur des omissions importantes – et pour cause. 

  • 1. Beaucoup de députés ne furent pas là en raison de la désorganisation de la France occupée. 
  • 2. Ces louanges sur les 80 parlementaires permettent de taire les causes de l’absence des députés communistes. Ces derniers furent interdits par décret-lois de début janvier 1940 du « socialiste » Daladier, celui-là même qui partit à Munich pour soi-disant défendre la Paix avec Hitler ! Ces communistes furent assignés à domicile. Ils ont été forcés à la clandestinité, ils ont été pourchassés, emprisonnés ou déportés – ce qu’on ignore hélas – dans les bagnes d’Algérie.
  • Silence aussi sur les 27 passagers qui embarquèrent sur le Massilia pour Alger car refusant l’emprise nazie.

Enfin, il faut rappeler que Laval (et derrière lui ses sbires, ses hommes de main) usa d’intimidations ce 10 juillet afin qu’une majorité approuve sa place de grand Chef. Un « 10 juillet » qui n’eut rien d’une surprise puisque préparé de longue date par les industriels, les banques, les synarques, les ligues et toute la presse antisémite et anticommuniste (principalement depuis Madrid, chez FrancoPétain, ambassadeur dès 1939, recevait ses hommes et préparait en toute tranquillité son putsch).

*

VENI VIDI VICHY

Certains (à Vichy et ailleurs) en ont marre qu’on associe Vichy à l’époque de la Honte. Aucun complexe à avoir. Et pour cette simple raison que la Collaboration n’est pas une question historique locale mais indéfectiblement nationale. Il n’y a en effet pas de rapports directs entre les Vichystes (les 40.000 fonctionnaires et auxiliaires de la Collaboration venus s’installer dans la ville après la capitulation) et les Vichyssois (même si certaines familles suivirent le Maréchal). Redisons-le fermement : il n’y a aucune mesure entre les uns et les autres.

Et si les historiens parlent de « France de Vichy » il n’y a pas lieu de pleurnicher inutilement – comme le fait régulièrement le Maire de la ville. A Nuremberg, on n’a pas sorti les mouchoirs pour regretter que l’on parle des funestes « Lois de Nuremberg » de septembre 1935. Le Maire s’honorerait plutôt à défendre l’idée d’un vrai et grand Musée national pour l’époque 1940-44 (voir mon billet d’alors ici).

UN PEU D’HISTOIRE.

Et au lieu de faussement s’indigner comme lui, faisons un peu d’Histoire.

Ici un témoignage (1) d’après-guerre d’un maquisard de la montagne bourbonnaise toute proche de Vichy. Il revient sur l’année 1943. Lisez bien les dernières lignes. Elles introduisent des nuances sur la population rurale ( ici des environs de Vichy) et démontent quelques clichés sur la France qui aurait été truffée de délateurs ou encore sur la supposée léthargie des Français(es) d’alors.

PRESSE D’HIER (ET D’AUJOURD’HUI (2) ?)

Ce groupe de maquisards de Châtel-Montagne, hélas pas assez vigilant, fut trahi par un milicien malheureusement introduit dans ce groupe. La plupart des maquisards capturés furent envoyés en camps et n’en revinrent pas. Regardez comment le Progrès de l’Allier d’alors parlait de cette arrestation dans ses obscènes feuilles de chou.

Voilà qui nous mène directement à aujourd’hui, au meeting de Villepinte, aux médias de la honte. Mêmes mots, mêmes insultes sous couvert d’ »amour de la France ». Mêmes grands patrons de presse (De Wendel, Bolloré, Bernard Arnault, Pinault, Lagardère, Bouygues etc).

*

Rien d’obsessionnel à continuer de revisiter, à continuer de parler de cette période brune – n’en déplaise au Président.

CONCLUSION PROVISOIRE

Si vous comprenez comment « l’Etat français », valet de l’Occupation allemande, a été construit et préparé bien avant ce 10 juillet 40 par le grand patronat (qui possédait et finançait les journaux), les banques, les ligues fascistes (issues de l’Action Française, matrice de ce fascisme),

Si vous comprenez le rôle très important de De Gaulle à Alger bataillant contre les hommes des Américains (Giraud, Weygand, Darlan, Pucheu) et l’apport décisif des gaullistes et des communistes dans la Libération,

Si vous écartez cette « vichysto-résistance » introuvable (parlons plutôt de vichysto-américains, de ceux qui voulaient se vendre à Roosevelt et Murphy), si vous comprenez la non-épuration dans la Police et la Magistrature dans l’après-guerre (Papon et Bousquet furent la règle non des exceptions)…

alors NOUS comprendrons ensemble et de façon majoritaire ce qui se cache derrière le laisser-faire de Macron et de Darmanin à propos de ces facheux fachos qui hurlent et qui s’arment.

Et…. VOUS comprendrez qu’il ne faudra pas se tromper au moment du vote 2022.

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(1) Témoignage tiré de ce livre hélas non réédité d’André Sérézat. Ce livre restitue les combats dans l’Allier. On regrettera que le livre d’Audrey Mallet se soit limité à la ville de Vichy (ce qui laisse entendre qu’il n’y eut pas de résistance FTPF dans la ville – et pour cause !) alors que les combats faisaient rage tout autour dans le département (Montluçon, Moulins, Saint-Germain des Fossés, Lapalisse, Montagne bourbonnaise, Forêt de Tronçais).On incitera le lectorat-bibi à se reporter aussi à la fiction de M.Alioua sortie récemment sur le Vichy de 1940-41.

(2) Pourquoi associer la presse d’hier à celle d’aujourd’hui ? Bah, pour trois fois rien. J’ai juste constaté que la Montagne Vichy m’avait bloqué sur son compte Twitter. Petit scandale de rien du tout de voir que, dans notre France pluraliste, un quotidien interdit à un citoyen d’accéder à ses tweets.

MARINADES EN MAI.

DARMANIN

Darmanin est un habitué des clubs libertins. Monsieur le ministre veut les réouvrir. En particulier, celui, parisien, des Chandelles. On se rappellera de quelle élégante façon Carla Bruni Sarkozy charria l’ami de Nicolas en ces termes : « Nicolas, lui, ne m’a jamais emmenée aux Chandelles ! » Solidarité oblige, il se murmura que Nicolas défendit non son épouse mais… son ami Gérald. On ne dit pas non plus si l’un ou l’autre osèrent demander à Carla de s’excuser.

10 MAI 1981.

Sur la route, direction Lyon dans ma première voiture. Je suivais la Simca de devant, celle de mon père. Je n’avais pas d’autoradio dans la mienne. Il était vingt heures. On s’était mis d’accord : « Si Mitterrand gagne, tu mets le clignotant à gauche ». Ce fut donc à gauche. Aujourd’hui, il mettrait les feux de détresse.

MITTERRAND ET VICHY.

Lorsque Mitterrand venait voir ses amis au bord de l’Allier, en particulier Michel Charasse, Pierre Coursol ou Guy Ligier (le constructeur automobile), il évitait expréssément de passer par Vichy pour les rejoindre. Pour qui n’en comprendrait pas les raisons, Mitterrand travailla jusqu’à début 1943 dans les Services de la Documentation de la Légion des Combattants. Ses amis d’alors furent Eugène Schneider, André Bettencourt, collaborateurs notoires. Mitterrand ne se hasarda jamais à revoir l’hôtel Cécil, le Castel français,  l’hôtel de Tours (où il déjeunait chaque jour) de peur qu’un photographe ne traîne par là et immortalise un coin de son passé d’extrême-droite, passé qu’il s’évertua à cacher tout au long de sa vie politique.

JEAN D’ORMESSON.

Pour avoir rappelé que Jean d’Ormesson avait minoré l’étendue de son pognon et ainsi échappé à l’impôt, je me suis vu rabroué par nombre d’admirateurs et admiratrices excédés. Faut-il rappeler qu’écrire des livres – bons ou mauvais – sont une chose et que le comportement dans la vie citoyenne en est une autre. Il se trouve que j’ai en horreur la littérature du Sieur D’Ormesson et que d’autre part frauder le fisc n’emporte pas du tout mon adhésion… Disons que je préfère de loin la prose de René Char et son comportement exemplaire devant les Chiens de l’Enfer.

POESIE, LITTERATURE.

Dis-moi ce que tu lis, dis-moi tes écrivain(e)s préféré(e)s et je saurais à peu près qui tu es. L’écrivain admiré de toujours par Mitterrand fut Jacques Chardonne.

BILL GATES ET MADAME.

Ai appris que le couple Gates allait se séparer. En cause le brave Bill qui – paraît-il – faisait des tournées régulières dans les bars de Jeffrey Epstein. Le couple a une fortune qui s’élèverait à quelques 145 milliards de dollars. Chez ces gens-là, on compte en milliards.

MICHEL FOURNIRET.

Certains se réjouissent de la mort du tueur en série Michel Fourniret oubliant la douleur des familles qui auront les pires difficultés à faire leur deuil et à connaître la vérité sur la mort de leurs enfants. Tueurs en série ou dictateurs sanguinaires impunis : voilà que je pense à Pinochet mort dans son lit. Je pense aussi avec effroi aux vautours qui vont se précipiter sur cette affaire Fourniret pour sortir dare-dare des films, des séries TV, écrire des livres, des enquêtes, faire des Unes Paris-Match, promouvoir des émissions spéciales (BFMTV, CNews, LCI) etc.

1930-1940-2021.

Que d’analogies entre les temps présents et ceux qui couvrent la décennie 1930-1940 ! Ici, Niel-Bolloré-Arnault-Bouygues tenant les rênes des Médias; là Le Temps dirigé par l’industriel De Wendel. Ici les fachos et leurs supports promus quotidiennement sur les Chaînes de la Honte; là le pouvoir des ligues et des Cagoulards financés par banquiers et industriels. Ici les Marianne et Valeurs Actuelles faisant feu de tout bois contre l’immigration et les musulmans; là, les torchons antisémites du Pilori à Je Suis Partout. Ici une partie des classes moyennes frileuses, en peur, réclamant un pouvoir fort en 1940; là, la Droite, extrême-droite et Centre unis tentant de s’appuyer sur elles, réprimant toute opposition dans la rue et sur les écrans.

BERNARD CAZENEUVE, EX-MINISTRE DE L’INTERIEUR.

Bernard Cazeneuve, ex-ministre de l’Intérieur, invité régulier des médias, pérorait dans un entretien à L’Express : « Jean-Luc Mélenchon doit être combattu ». Espérons que ce Cazeneuve ne combattra pas le leader de la France Insoumise comme il a combattu Rémi Fraisse avec sa police.

ENFER MEDIATIQUE

NAGUI. Petits arrangements entre mari et femme. France 2 TV a choisi l’animateur-producteur multimillionnaire Nagui pour coproduire un programme de 6 épisodes fictionnels. Jusque-là rien à en redire sauf que. Sauf qu’en regardant de près l’inventaire des acteurs et actrices embauché(e)s pour la cause, on trouve une certaine Mélanie Page qui se trouve être la femme de… Nagui. Une femme qui a beaucoup d’humour : elle refuse avec véhémence que « l’on puisse évoquer le moindre piston ».

PASCAL PRAUD. Cela ne fait aucunement réagir l’Entre Soi médiatico-politique. Tous ces journalistes militant(e)s restent bien muets lorsque Pascal Praud, une de leurs figures adorées, un de mes fox-terriers « préférés », va prendre ses ordres directement dans la niche élyséenne.

C’EST UN JOLI NOM « CAMARADES ».

Dites Camarades, si je verse, plus que d’habitude, dans la « tristesse solemnelle » (Fernando Pessoa) c’est que j’ai de gros soucis à entendre votre Boss Fabien Roussel clamer qu’il est « favorable à des sanctions plus lourdes pour les attaques contre les détenteurs de l’autorité publique ». Et donc – de fait – de réclamer des peines plus légères pour le type qui tue sa femme ou ses enfants. Et comme si cela ne suffisait pas, voilà le même Fabien (bien éloigné du Colonel Fabien) qui vient draguer pour le 19 mai les pires syndicats de la Maison Poulaga. Une semaine donc où j’ai bien peur que mes marinades du moment et que ma tristesse solennelle durent beaucoup plus qu’un quart d’heure.