Histoire d’un tweet… (à propos de Valérie Trierweiler et d’Augustin Trapenard)

Trierweiler 2

Le 2 septembre c’est l’événement : Valérie Trierweiler va sortir son livre détaillant sa passion tumultueuse pour François Hollande. Avec cette sortie (ou rentrée… «littéraire») qui va sûrement écraser tous les autres livres, on sait d’ores et déjà à quoi Médias (presse du Grand Capital, radios – y compris publiques, réseaux sociaux) vont être occupés ces prochaines semaines.

L’histoire de ce genre – inaugurée par John Fitzgerald et Jackie – continue de faire fureur. L’ «actualité» vue à travers le prisme des émotions conjuguées (Pouvoir + Sexe) est devenue un élément incontournable de la vie politique. On avait eu droit à Nicolas-Cécilia-Carla. Nous voilà devant François-Ségolène et Valérie.

Ce 2 septembre donc, je tombe alors sur le Grand Journal du jour sur Canal Plus …

 *

L’invité en est un des bons camarades de la Rédaction (d’Antoine De Caunes en particulier) : Frédéric Beigbeder. Mais laissons les deux vieux potes se faire leur salamalecs et admirons l’entrée d’Augustin Trapenard, propulsé critique littéraire sur la Chaîne (et chroniqueur sur France-Inter dans les nouvelles grilles). Un jeune loup au phrasé rapide, toujours enthousiaste, un peu à l’image de ces lecteurs-gloutons dont j’ai parlé ici dans ce même blog.

Augustin Trapenard était donc venu pour nous parler de ses lectures avec son enthousiasme habituel. Mais il n’allait cependant pas laisser passer la belle occasion de dire un ou deux mots du livre de Valérie Trierweiler. Et le voilà nous parlant, nous parlant de Valérie, nous faisant l’événement avec Valérie, jubilant, se trémoussant sur sa chaise, animé de légers tics, en pâmoison, en quasi-extase. A chaque seconde, de plus en plus rayonnant, de plus en plus incroyablement rayonnant. Allait-il s’évanouir sur le plateau ? Peut-être que oui ? Il n’en pouvait plus de le dire, de le redire : il était le premier à en parler, il le tenait son scoop avec le livre de Valérie. Valérie. Valérie. Valérie.

J’en profitais pour lancer ironiquement un tweet sur mon petit ordinateur.

Trapenard

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 Antoine De Caunes, habitué du même plateau, ne reconnaissait plus notre Augustin et lui intima de faire la chronique programmée. Le calme revenu, on passa à ce pauvre Begbeider. Fin du premier acte.

 Une dizaine de minutes plus tard, je reçus – chose surprenante – un Retweet de… Augustin Trapenard himself sur ma ligne Twitter. Hum hum, ce jeune critique «talentueux» aurait-il goûté à l’ironie du tweet-BiBi ? Pour m’en assurer, je lui envoyai un second tweet.

Trapenard 2

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Se rendant compte probablement de sa méprise et de sa bévue, notre «critique littéraire» fut prompt à réagir et il supprima aussitôt son Retweet. J’imagine qu’il avait alors compris (mais un peu tard) que mon tweet n’avait pas du tout fait la louange de son intervention mais que… c’était tout à fait le contraire. Pour finir, je le remerciais de sa réaction ultra-rapide à faire disparaître son RT.

Et voici l’épilogue :

Trapenard 3

2 Responses to Histoire d’un tweet… (à propos de Valérie Trierweiler et d’Augustin Trapenard)

  1. Je ne peux plus regarder ce genre d’émissions. Elles se veulent légères, joyeuses, séduisantes, revendiquent leur superficialité, mais elles ne sont qu’injonction culturelle et politique, et relativisme historique. Au pire, je préfère regarder un JT traditionnel qui là accompli la même mission, l’hypocrisie en moins…

    JJe ne connais pas ce « journaliste », mais il est vrai que je n’écoute plus France inter alors que j’en étais un fidèle auditeu.

    Par ailleurs je suis fasciné par la capacité du système neoliberal à recruter des gens qui sont sans doute brillants mais qui manquent d’épaisseur. J’allais dire corrompus intellectuellement.

  2. BiBi dit :

    @pas perdus
    Il ne s’agit pas d’attaquer la personne ( Trapenard n’est ni pire ni meilleur que d’autres critiques littéraires). Il suffit de relire mon billet sur Josyane Savigneau (ex-responsable du Monde des Livres) pour voir qu’il y a beaucoup plus pire. Non, ces personnes sont choisies parce qu’elles correspondent à un profil non pas à celui d’être aux Ordres du Libéralisme mais plutôt aux mouvances, à la palette des possibles qu’offre ce dernier. Derrière ces possibles « démocratiques », derrière ces Instances de Consécration, quand on gratte un peu, on voit la Censure.
    Là aussi je te renvoie à un de mes vieux billets sur ce Professionnel éclairé de l’Art qu’est Bernard Arnault…
    Et pour te donner un exemple, aujourd’hui on peut te parler tranquillement d’Antonin Artaud (un jour j’ai écouté l’admiration de PPDA pour cette figure), on le loue mais pour mieux le censurer. On fait dans le Chic et on oublie le Choc.

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