Les Blogueurs ne mangent pas tous à la même table.

Un certain bloggeur de mauvais goût s’étrangla d’un mauvais rire lorsque BiBi avoua à sa lectrice régulière @Valdo qu’il était plutôt ignare sur la culture amérindienne. BiBi, connaissant la probité et l’intelligence de sa lectrice, répondit qu’il irait s’informer sur cette culture et que – probablement – BiBi serait d’accord avec elle sur les revendications de ces peuples-là. «Probablement» ne voulant pas dire «certainement» mais notre Blogueur de mauvais goût – qui a déjà du mal avec sa virgule – en a aussi avec le sens des adverbes.

Sur ce mot de «culture», ce mot fourre-tout, BiBi a retrouvé ce passage d’Alain Accardo qui en bouchera certainement un coin à ce mauvais coucheur :

«La question «fondamentale» n’est pas de savoir s’il faut absolument sauver ou non, en tout ou en partie, une culture. Quelle qu’elle soit, populaire ou aristocratique, minoritaire ou majoritaire, ancienne ou récente, indigène ou exotique, une culture ( au sens anthropologique du terme comme au sens élitiste) ne mérite d’être ni encensée ou dénigrée par principe, ni assumée aveuglément de façon affective, mais doit être analysée et évaluée en fonction des rapports sociaux de domination dont elle est à la fois cause et effet, qu’elle favorise ou qu’elle contrecarre, qu’elle ennoblit ou qu’elle stigmatise».

Et puisqu’il faut donner un dernier coup de marteau, ce principe :

«Aucune culture ne saurait être défendue inconditionnellement, même au nom d’un pluralisme bien intentionné».

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C’est grâce à Zgur que BiBi eut connaissance de ce taxi BB (ou «bibi»), taxi tunisien qui sillonnait les rues des grandes villes et de la Capitale tunisiennes. Le taxi «bibi» a aujourd’hui 53 ans d’existence. D’abord jaune, il porta les couleurs rouge et blanc à l’Indépendance de la Tunisie avant que les autorités ne décident que les conducteurs pouvaient le colorier à leur gré. Aujourd’hui, le taxi tunisien s’est aligné sur tous les taxis du Monde et s’habille tout de jaune. Habibi taxi bibi.

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Gabriela Herman http://bit.ly/icZB6L a fait une série de photographies étonnantes de blogueurs. Ce qui reste marquant dans le regard de BiBi s’attardant sur ces clichés suggestifs, c’est la présence de la Nuit, c’est cet obsédant trou de lumière bleutée et phosphorescente.

Mince faisceau lumineux, cordon ombilical qui raccroche BiBi à la Terre-Mère et à ses Frères humains. Car ce cliché choisi parmi les portraits de blogueurs de Gabriela Herman est celui qui se rapproche le plus du noctambulisme de BiBi.

Au pire des pires nuits, BiBi pourrait se croire à l’intérieur de sa propre tombe, le corps s’agitant pour ne pas mourir puis, devant la fatalité du Mourir, s’immobilisant à jamais.

Mais à l’inverse, toujours devant cet instantané, BiBi peut aussi rêver. Dans son attente du Point du Jour, le voilà persuadé que ce sont ses ami(e)s qui lui font ces offrandes : ces livres-cadeaux alignés sur les étagères, ces photographies envoyées, rassemblées, aussitôt épinglées sur ses murs.

Parfois lui vient cette certitude que la Nuit rapproche les Humains, ces Humains qui, le jour, ne cessent de se quereller, de s’entretuer.

3 Responses to Les Blogueurs ne mangent pas tous à la même table.

  1. Robert Spire dit :

    Le blogueur, la nuit, seul au monde « avec » le monde entier.
    Robert Spire

  2. MHPA dit :

    La possibilité de dire, de chuchoter, d’aller jusqu’au bout de son propre monde trouver la main d’un autre monde, doit certainement rapprocher les blogueurs.
    Et la nuit, complice.

  3. captainhaka dit :

    Jolie photo et beau billet.
    L’écran tout seul ne nous fascinerait pas si derrière il n’y avait l’autre, qui comme tu le dis si bien , vous regarde de l’autre côté dans sa solitude de lecteur.

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