Fondapol, Dominique Reynié et les Questions-BiBi.

Lorsque vous parlez aux assidus de la Télé, nul ne saurait dire ce qu’est Fondapol, le Think Tank de l’UMP. Par contre, citez Dominique Reynié, créateur de ce «laboratoire d’idées» (dont la seule idée fixe est de faire réélire Sarkozy) et vous aurez votre réponse : oui, ce Dominique-là, oui, oui, est parfaitement connu. Et pour cause, l’insipide et benêt Yves Calvi en a fait un des invités les plus invités de son émission «C dans l’Air».

Qu’on en juge : depuis janvier 2012, ce cher Dominique est passé huit fois sur des sujets aussi divers que Sarkozy/ la Civilisation/ les écrits politiques/ Florange/ La Campagne française/ la Terreur et, ce 28 mars, Mélenchon. A croire qu’il n’y a pas d’autres intellectuels en France.

Imaginez-vous que ce cher Dominique est venu me narguer sur mon compte Twitter «Pensez BiBi». Un probable agacement au regard de ma question insistante sur les Financiers qui soutiennent sa Fondation. Après quatre ou cinq tweets sur ces derniers quinze jours, ce cher Dominique renvoyait les twittos sur son blog où l’on cherchait en vain la réponse sur les Amis de la Grande Finance qui aident sa Fondation.

Agacement, voire nervosité, voire… beaucoup plus encore : il y a quelques temps, dans le numéro du 16 décembre dernier, l’hebdomadaire Télérama faisait une enquête sur les Groupes de pression dans le monde politique français et posait la même question à Dominique Reynié :

[Extrait] : «Et puis il y a leur mode de financement, qui repose de plus en plus sur de grands groupes privés. Preuve que la question dérange, l’interview que nous a donnée Dominique Reynié, de la Fondapol. Ce soir-là, on pensait trouver un éditorialiste rodé aux médias. Surprise, après 15 mn de ronronnement sur la vocation du think tank, son directeur donne des signes de nervosité. Et refuse de répondre à nos questions sur son financement, qui provient de fonds publics pour les deux tiers, privés pour le reste.«Qui êtes-vous pour me questionner sur notre budget ? Tous ces intellectuels que vous interviewez dans vos pages, vous leur demandez pour qui ils votent ? Et vous, pour qui vous votez ? Je vous demande de sortir !»

BiBi adore voir l’énervement de ces petits Chefs. Il continuera donc à poser régulièrement cette question sur son compte Twitter : «Cher Dom’, qui sont donc vos soutiens financiers ?» et cette autre encore en annexe : «Pouvez-vous nous dire combien de fois votre ami Yves Calvi vous a déjà invité à son émission ?». Bien entendu, BiBi connaît la réponse à la première question : Fondapol – qui se targue d’être… indépendant – peut en effet répondre à toutes les questions… sauf à avouer que Suez, Veolia, EDF, EADS, Hachette mettent la main à la poche pour aider à penser ces grands Intellectuels de la Maison UMP.

BiBi – qui s’en amuse – attendra longtemps la transparence sur cette question si obscène à leurs yeux. Et il attendra longtemps aussi avant 1. de voir le sujet d’une émission de Calvi sur les Think Tank, leur importance, leur financement (1), avant 2. d’entendre Dominique disant toute sa fierté d’avoir dans son groupe d’experts, Nicolas Bazire (l’ami sarkozyste, énarque, associé-gérant de la Banque Rothschild) en Président de sa formation, Charles Beigbeder, (numéro deux du Medef, ancien trader, ex-sociétaire de la Société Poewoo) en Vice-Président, avant 3. de voir Dominique congratuler en public les membres éminents de sa Maison : Grégory Chertok de la Banque Rothschild qui figure parmi les 50 leaders de la Planète Finance), Gilles Keppel (autre invité de l’ami Calvi), les experts médiatiques comme le philosophe préféré de Nicolas, Luc Ferry, Pascal Perri de RMC qui navigue entre rédaction de rapports fumeux et commissions libérales, Nicolas Bouzou (enseignant la Finance à Science-Po, beau parleur sur BFM-Business et dans le Grand Journal). Son Idéologie ? «Nous ne travaillons pas assez, les entreprises investissent trop peu, notre système fiscal pénalise la création de richesse et la croissance future».

A intervalles réguliers, BiBi continuera de signaler que le Directeur Général de Fondapol esquive les réponses à ses simples questions, lui qui est si bavard par ailleurs sur les écrans et dans les radios. Petits cailloux du Petit Poucet contre le Grand Méchant loup : les Français adorent ce genre de confrontation.

Enfin BiBi peut rassurer Dominique Reynié : jamais il ne lui demandera de sortir… de son compte Twitter. C’est qu’il faut bien avouer que les dérobades et les rodomontades de notre Grosse pointure de Science-Po sont terriblement drôles en 140 caractères.

*

( 1). Le livre de Roger Lenglet et Olivier Vilain (Un Pouvoir sous influence chez Armand Colin) est à cet égard très instructif.

6 Responses to Fondapol, Dominique Reynié et les Questions-BiBi.

  1. Chez Louise dit :

    Quelques éléments de réponse sur ce lien,ou l’on apprend que Fondapol a un budget annuel de 2 millions d’euros, dont 78,7% en subventions publiques! http://www.cairn.info/article_p.php?ID_ARTICLE=MOUV_035_0024

  2. BiBi dit :

    @Louise
    Tu as raison de signaler tout ce pan que – faute de place- je n’ai pas abordé. Car oui, c’est un comble : les 2/3 de la Fondation sont des subventions publiques pour faire tourner la Machine de la Propagande sarkozyste.

    Avec l’article de Télérama et le livre d’Olivier Vilain et de Roger Lenglet (« Un Pouvoir sous influence ») on peut avoir une vision assez précise de ces opuscules qui occupent le terrain.

    Pour ma part, je pense que les Dîners du Siècle (entre journalistes et hommes politiques) va devenir une période révolue. On se dirige plutôt vers une promiscuité entre experts de Think-Tanks et Journalistes via les Journaux (tribunes régulières du Monde, de Libé, du JDD,des Echos etc), via leurs interventions-associations dans les radios publiques et sur les Chaînes TNT (Infos en continu) pour « modeler » les opinions avec ce fond de commerce de Pensée Unique : sauver le bateau libéral.

  3. Zgur_ dit :

    Et oui.

    Et ça me fait penser à cet extrait du blog de Paul Krugman (sur la « dingocratie ») :

    « There have been limits on the ability of rich crackpots to intervene directly in elections, but not on their ability to finance think tanks, provide sinecures for deferential politicians, and so on. And the prevalence of crankocracy explains a lot about our current state of affairs.

    For what the money of rich cranks does is ensure that bad ideas never go away — indeed, they can gain strength even as they fail in practice again and again. »
    http://krugman.blogs.nytimes.com/2012/03/30/crankocracy/

    A part le pillage de fonds publics, nous y sommes en plein.

    Défendre des idées même et surtout quand elles ont échoué dans le monde réél, voilà leur but car c’est avant tout leur intérêt bien compris.

    Et tout ça avec la complicité active des carpettes, laquais et autres larbins qui se prétendent journalistes parce qu’il en ont la carte de cantine.

    On finira bien par lui faire dire qui le paye, à Reynié.
    Entretemps, il faut surtout que tous sachent que sa parole et celle de Fondapol n’ont rien d’expertes mais tout de partisanes.

    Allez, plus que 3 semaines (ou 5).
    Espoir …

    Arf !

    Zgur_

  4. de la mata jeanpaul dit :

    Mon petit chou de Bibi..j’espère qu’il ne t’as pas traumatisé quand il est venu le Domi ?

  5. Roro ch´timi dit :

    Le think tank de UMP devrait se pencher sur:
    -la moralité de la. Vie politique,
    -le couple Sarko/Merkel qui va jusque être de connivence pour armer nos flics d’un pistolet Sig Sauer équipe d’une innovation plagiée à deux inventeurs Français,
    -les 67 pour cent de parlementaires traînant des casseroles.
    Si vous pensez que cela ne suffit pas a soit s’abstenir ou voter extrême droite votre think est sclérose, il ne vous reste plus que le tank pour stocker votre incompétence inaptocratique et sociopathe.

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