« Nous sommes du Soleil… »

Sans titre FB B

Des enfants sont à l’épreuve de la page. Et pour les lire, nous nous devons de garder confiance dans leur dérive psychique, nous devons nous laisser aller au Rythme de leur mémoire et tenir à distance le Maître Sens. Hors cela, pas de lecture.

C’est qu’on n’explique jamais un poème, on l’écoute en tremblant, par-delà les Vents et le bruit régulier des Marées montantes. Ces petites proses jetées contre nos rochers disent la force extraordinaire de l’Humain et la Tendresse d’un ciel bleu. Ces poèmes éclairent nos nuits, fuient et raillent toute démonstration. Sous le roulis sous leurs langues, des chevaux galopent, les pluies tambourinent sur les pierres marbrées des cimetières, là où somnolent d’étranges panthères noires.

*

Des Chevaux.

au loin dans un pré on voit des chevaux

qui galopent, ils vont si vite qu’on dirait

quils vont s’envoler comme dans un rêve il

y en a de toute les couleus des blans

des noir des marons quand on monte dessus

on ests si haut qu’on se croirait sur un

gratte-ciel. Quand je vais aux chevaux

c’est comme si j’allais au paradis et des

que j’ai locasion d’y aller jivais avec un

plaisir immense.

(Martial Gonin)

*

Je cherche

*

Suicide

Nous nous effondrons dans le vieux fond

de la mer

Nous oublierons nos cercueil

envahi par le lierre

Nous ferons la prière avant d’être sous

terre

Nous sortirons sous la pluie

pour y partir

à l’heure de minuit

pour y mourir

et si glisser

parmi la mort

qui nous entoure

de malheur

C’est triste

cette vie

qui nous enfouient

dans la terre.

(Miloud Khalouta)

*

Je suis une panthère.

Je suis une panthère qui est pourchassé par des hommes

blancs. Ils ont des voitures passe-partout, un filet et un

fusil à lunettes pour ne pas rater leur cible.

Avant j’étais chassée par des indigènes. Ils chassaient avec des

lances et des flèches. Ils tapaient pour m’effrayer sur

des tambours faits avec des peaux de malheureuses

panthères. Et s’ils nous attrapaient on était roti pour

nous manger.

Mai maintenant on est attrapé pour nous manger

mais maintenant on est attrapé pour nous prendre notre peau

c’est pour faire un cadeau à madame. J’usqu’à maintenant j’ai

réussi à m’enfuir mais jusqu’à quand.

Pendant le jour je suis attrapé avec un filet alors je

suis enfermé dans une cage en fer, je suis porté par un grand

oiseau de fer. On s’envole pour un zoo. Et s’ils attrapaient

toutes les panthères et les autres sortes d’animaux, pour

les mettre dans une cage pour amuser les enfants ?

Parfois je vois des femmes qui portent la même peau

que moi alors j’ai peur.

(Roland Venet)

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