Tag Archives: Valère Novarina

Des citations sur le chemin.

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Au cours de cette quinzaine, j’ai suivi l’étrange marche d’écrivains lançant – à qui voulait les entendre, à qui voulait surtout les lire – des citations de leurs livres. Aphorismes, extraits de textes jalonnaient cet étrange chemin. Peu importait au fond qui les avait écrits : l’essentiel étant que chaque citation demeure une balise, reste une halte momentanée et bienvenue pour reprendre souffle, pour reprendre pied, pour reprendre vie. Bref : qu’elle soit une aide à marcher encore plus loin.

Théâtre : Armand Gatti, Valère Novarina.

En juillet 1991, Armand Gatti présentait Ces Empereurs aux ombrelles trouées, au Festival d’Avignon. La création du spectacle se fit avec des habitants des quartiers périphériques, particulièrement avec des jeunes en réinsertion. Armand Gatti en parla dans cet entretien qu’il fit au Magazine Littéraire. Deux ans auparavant, paraissait La Lettre aux Acteurs de Valère Novarina que chacun trouvera en entier dans le volume Le Théâtre des Paroles

BiBi fête son NUMERO 1000 !

NUMÉRO 1000 : BiBi est allé relire une partie de ses anciens articles dont le premier date du 22 mars 2008. En les parcourant via les catégories qu’il a créées, BiBi a eu l’idée de nourrir son NUMÉRO 1000 en faisant revisiter à ses lecteurs ses bibillets préférés.

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BIBI-EDUC : «Les Mauvaises Pensées d’un Travailleur social».

Ce petit hommage corporatiste fut le premier des 1000 billets-BiBi. Il demanderait évidemment à être remis au goût du Jour et re-toiletté. Certains amis de BiBi l’ont affiché dans leur établissement mais la Grande Hiérarchie et quelques travailleurs sociaux n’ont pas toujours apprécié.

BIBI-FOOT : «Denis Robert et Milieu du Terrain».

La transcription de l’intervention de Denis Robert, amateur de football et pourfendeur de Clearstream, dit mieux les choses du ballon rond que BiBi ne saurait les dire. Ah le Football, plus beau jeu inventé par les Humains, aujourd’hui quadrillé par les Voyous de la FIFA et géré par les Mafias !

CARNETS DE HAUTE SAVOIE : «Gugusse, Valère Novarina et la Foire de Crête».

Chaque premier jeudi du mois de septembre a lieu une des plus vieilles Foires françaises : la Foire de Crête de Thonon. Valère Novarina, homme de théâtre et enfant du Pays, a écrit sur ce beau moment. Il avait été si impressionné par Gugusse, roi de la Foire, Clown du Populo qu’il l’intégra à une de ses pièces. BiBi admire évidemment les deux Gugusses !

DIVERS : «Je suis vieux, pas nostalgique et je vous emmerde».

Un billet en 2 parties, avec un titre revendiqué haut et fort : «Je suis vieux, pas nostalgique et je vous emmerde». Le plus rigolo dans cette affaire, c’est que BiBi n’est pas très vieux, un peu nostalgique et qu’il n’emmerde pas grand-monde. Mais qui a dit qu’il fallait toujours être d’accord avec soi-même ?

FRERE LAGARDERE et le JDD : «Le sermon de Nicolas Sarkozy à son frère Arnaud Lagardère».

BiBi aurait pu choisir un de ses billets féroces écrits sur les Journaleux du JDD, chiens de garde du Pouvoir sarkozyste (Claude Askolovitch et Olivier Jay pour exemples exemplaires). Mais, ils n’en valent guère la peine. Pas autant en tous cas que leur Boss, Arnaud Lagardère plastronnant dans cette vidéo en admirable bouffon amoureux et surement inégalé.

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LES FICTIONS DE BIBI : «La dernière photographie de Julia».

BiBi a répondu à cette belle idée du Blog à 1000 mains. Il a donc écrit un texte sur une photographie. Il avait choisi cette Julia et ses jolies jambes battant le pavé.

LES FLECHES DE BIBI.

Lancées grâce à l’Hebdo défunt des Bloggeurs («Vendredi») et acceptées par son directeur Jacques Rosselin, les Flèches de BiBi ont régulièrement été publiées. Après la disparition de l’Hebdo, BiBi a poursuivi l’expérience, souhaitant secrètement être un des archers les plus perforants et performants de la Blogosphère. Ses cibles prioritaires ? Les Puissants de ce Monde. Un exemple ici.

LES VOYAGES DE BIBI : «Souvenirs d’avant le Mur (Hongrie, Pologne, Prague)».

BiBi a eu le choix entre ses séjours à New-York, dans les Pays Baltes ou en Syrie mais il a choisi de se revoir en balade derrière le Rideau de Fer dans ses jeunes années. Souvenirs écrits du temps d’avant la Chute du Mur.

LITTLE NIKOS ET CARLA.

1. «Carla et BiBi : la Rencontre».

On sous-estime le pouvoir de Carla. BiBi imagine bien son Chouchou à plat ventre, hochant la tête à tout ce qu’elle veut. Et ce jour-là, au Salon du Livre, elle fut plus maniérée que jamais.

2. «L’autre Sarkozy».

BiBi n’en revient toujours pas. Quatre ans après 2007, il n’a pas encore compris que la réélection de Chouchou soit encore possible. Aussi tente t-il de faire travailler ses méninges. Il a repéré ce qu’il estime être la Nouvelle Stratégie de Com de Chouchou, celle qui tente de nous faire croire à sa stature d’Homme d’Etat. BiBi parle bien de cet homme qui – hors pouvoir – ne serait qu’un homme à gesticulations infantiles.

LIVRES DE LECTURE ET POÉSIE : «Georges Haldas : l’Homme qui n’écrira jamais plus».

Dans les cénacles littéraires parisiens, qui connaît Georges Haldas ? Pas grand monde. Normal, le bonhomme, décédé cette année, fuyait le Beau Monde, les réseaux de copains-coquins à la BHL. Un Monsieur. Des Carnets précieux, des leçons de vie indispensables.

PENSÉES POLITIQUES : “Sarkozy et ses Laquais”

Il fallait choisir entre les 239 billets classés en “Pensées politiques”. Laquais : le mot est porteur et cingle comme un coup de fouet. C’est tout ce qu’ils méritent.

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PHOTOS, CINOCHE, PEINTURES :

1. «Photo-Textes sur les clichés de Steve Mac Curry».

2. «Photo-textes sur Diane Arbus».

3. Corps lassés, enlacés (photo de Marrie Bot)

Impensable de les séparer : Diane Arbus, Steve Mac Curry. Humains, trop humains. Humblement, BiBi les a accompagnés en petites tirades. Il espère être à hauteur, sans tomber dans le cliché. Quant aux Corps lassés, enlacés, hors nos résistances, une photo de Marrie Bot qui nous met à la croisée des chemins : la Beauté frôlant la Mort prochaine.

BLOGS ET REVUE DE PRESSE : «Blog : inspiration, engagement, méthodes».

BiBi aurait pu citer les blogs qu’il a découvert depuis 3 ans, blogs qu’il salue bien bas. Parfois lui viennent des pensées sensées sur ce qu’il fait : bloguer. Rien de mieux que ces 3 mots énigmatiques qui tourne autour de son écriture bloguesque : inspiration, engagement, méthode.

ROCK et MUSIQUE SANS BEMOL : « Le KARAOKE du Président».

BiBi remercie l’ami R. pour le soin qu’il mit à sa version des «Temps sont difficiles» de Léo Ferré. Comme l’avait suggéré Le Coucou avec raison, il lui faudrait une voix (féminine). Avis aux amatrices.

SPORT-BIZ : «Tommie Smith, Peter Norman et John Carlos».

La plus belle des histoires sportives : elle s’est déroulée aux JO de Mexico. Hé oui, c’était ça, l’Esprit 68.

TV, RADIOS ET VIDEOS :

1. «Clip BiBi : Petites Boîtes»

BiBi fut assez content du résultat, de cette osmose entre sa pratique de vidéaste enfin dépucelé et du sens qu’il voulait lui donner. Résultat : une vidéo à l’esprit-BiBi qui se veut un étendard percutant pour 2012.

2. «BiBi invité à France-Info».

Petit coup de pub. En tant que manager de son propre Blog, BiBi remercie Jacques Rosselin pour son commentaire (à France-Info, le 23 juillet 2009). BiBi et son animal préféré vous attendent bien entendu pour le Numéro 2000…

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Gugusse, Valère Novarina et la Foire de Crête.

Le 2 juin 2008, BiBi avait publié un article un peu mégalo-maniaque intitulé «GuGusse, ancêtre de BiBi ?». Gugusse était cette figure de marionnette, présente sur la Foire de Crête d’autrefois, Foire qui se tient toujours à Thonon-les-Bains (Haute Savoie) dans les premiers jours de septembre. Avec Gugusse, Valère Novarina, gloire locale et (inter)nationale, trouva le déclic qui le poussa à l’écriture et à la mise en scène théâtrale.

« Cette Foire se trouve être l’une des plus vieilles foires de France. On y vient pour toutes sortes de choses et de raisons : pour vendre (des cloches, des animaux, des imperméables, des fromages et des friandises), boire (du Crêpy des coteaux de Marin), manger, jouer, acheter (des cloches, des animaux, des imperméables, des fromages et des friandises).

Dès les années d’après-guerre jusqu’à l’an 2000, l’une des attractions les plus spectaculaires de la Foire consistait en un étrange numéro de marionnette mi-humaine, mi-pantin. Cette attraction avait été imaginée par un couple qui avait nommé son unique personnage «GuGusse» et appelé l’ensemble de ce Théâtre miniature « La Loterie Pierrot ».

Debout sur l’avant-scène d’un minuscule castelet, GuGusse, un petit personnage à la grosse tête humaine, tapait du pied, agitait ses petits bras cotonnés, grimaçait, mimait les attitudes d’un chanteur de Café-Concert. Il chantait avec un appareil de play-back «L’Ami Bidasse», des airs de Bourvil, des refrains de Dario Moreno et des rengaines populaires des Trois Vallées. Tandis que le corps et les membres de ce pantin avaient à peu près les dimensions de ceux des poupées offertes aux gagnants de la loterie, sa tête n’était autre que celle du propriétaire, surnommé Gugusse.

Le numéro était, à l’origine, complété par le boniment de sa sœur, vêtue d’un frac, coiffée d’un gibus et qui lançait la roue. Parfois dans ces rêveries un peu étranges, BiBi voit GuGusse en Ami lointain, en Double saugrenu et un peu déjanté.

L’étrangeté de ce minuscule militaire à grosse tête impressionnait par sa difformité, par sa gestuelle saccadée et ses mimiques appuyées qui accompagnaient les refrains. La greffe inquiétante d’un visage humain sur un corps de pantin le constituait en une sorte d’icône burlesque.

Valère Novarina, dramaturge de cette Contrée et Enfant du Pays, l’utilisa directement dans deux de ses pièces. Une première fois lorsqu’il monta la version scénique de « La Chair de l’homme », présentée en 1995 au Festival d’Avignon. Une seconde fois dans le début de sa pièce «L’Acte inconnu ».

Ouvrir l’œil, tendre l’oreille.

Arlette Farge

Lecture croisée de BiBi pris entre l’homme de théâtre Valère Novarina et l’historienne Arlette Farge. Drôle de tumulte à leur lecture…

BiBi avait à peine fini le dernier livre de l’historienne Arlette Farge («Essai pour une histoire des Voix au 18ième siècle» chez Bayard) qu’il a tiré de ses étagères le Dictionnaire du Chablaisien du Docteur André Depraz. Celui-ci y a repris les mots qui courent dans les montagnes hautes savoyardes (en 30 chapitres).

Ce dictionnaire s’ouvre par une étincelante préface de Valère Novarina : «Nous avons le même mot entendre pour désigner à la fois ce qui est de l’ouïe et ce qui est de l’intelligence ; cela signifie bien que la pensée écoute et qu’elle va toujours au plus près de la chair des mots ; c’est ce qui la distingue de l’idée, de l’opinion : l’opinion suit une idée, elle est toujours univoque, plate, machinale et sans volume, sans paradoxe et sans croisée – et c’est ainsi, aux normes, commode à emballer et propre à la pasteurisation qu’elle s’exprime, se monnaie, se répète et se vend ; alors que la pensée respire, entend, va creuser avec les mots, court dans la langue même, va jusqu’à se perdre et invite au voyage ».

Avec Arlette Farge – à qui, en des temps plus anciens, BiBi avait écrit au sujet des Possédées de Morzine – on part en voyage avec un guide exceptionnel. On traverse le 18ième dans le tumulte. Ici, des murmures et grondements critiques, là des propos dits blasphématoires (contre Dieu, contre le Roi), ailleurs toujours ce bruit persistant des voix populaires, l’éloge de la conversation, les cris des possédés de Bicêtre, les babils des enfants, les cris publics non confondus avec la clameur publique, la reprise des rapports -tout en voix – entre hommes et femmes «agacées».

On reste en arrêt sur les magnifiques pages du chapitre 4 qui font passer le «souffle des passions souffrantes» (voix des plus faibles, des prisonniers, des aliénés). Arlette Farge creuse là en profondeur et donne à entendre… grâce à un travail magistral sur archives (y sont rappelées au passage les infinies mais vivantes précautions méthodologiques).

Il y a là, en condensé, toutes les difficultés de la recherche historique et tout le courage d’Arlette Farge. Jamais impuissante face aux preuves bien ténues, Arlette Farge veut «dire le malheur» pour lui faire rendre gorge. Elle met sa voix d’historienne singulière au service des Sans Voix. Pas seule pourtant, puisqu’elle se retrouve dans le sillage de Geneviève Bollème (BiBi avait lu de celle-ci une captivante étude sur Flaubert), de Michel Foucault et de Roger Chartier.

Une fois de plus, Arlette Farge a émerveillé BiBi, du Goût de l’Archive à ce petit livre sur Watteau ( Magistral «Fatigues de la Guerre»), du Cordonnier de Tel-Aviv à la Fracture sociale. BiBi ne saurait terminer ses propos laudateurs sans rappeler la magnifique intervention de l’historienne dans un article mis en ligne (« Les plus pauvres portent des écrits sur eux »)»