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Revue de Presse : L’Express & Le Point.

Je suis retombé dans mes pires défauts : lire les hebdos sauce Macron pour les dézinguer, relever le meilleur (rare), exhiber leurs obscénités (pas rares). Mes ami(e)s me disent que «ça me fait du mal», «que je ne devrais pas m’esquinter la santé avec ces torchons», «qu’il me faut plutôt passer du temps pour les belles choses». Et bien, promis, fucking Christophe Barbier, fucking les chroniques sur les déjeuners annuels pour grands écrivains à l’Hotel Intercontinental, fucking la prose d’Orelsan, fucking Hortefeux serviteur de Wauquiez.

Promis les ami(e)s, je ne recommencerai plus.

OK, plus jamais avant mes prochaines lectures de presse.

En lisant « L’Affaire Cahuzac » de Fabrice Arfi…

CahuzacOn lit «L’Affaire Cahuzac» de Fabrice Arfi et on tombe en arrêt devant le jugement d’un Expert-en-Politologie nommé Gérard Grunberg. Pour ce politologue distingué, Jérôme Cahuzac «est considéré comme l’un des ministres les plus sérieux qui porte tout le projet de Hollande (…) de réduire les déficits dans les années qui viennent»(page 121). Ministre des « plus sérieux», annonce t-il de sa Haute Chaire de Sciences-Po ! Visionnaire aussi : «Il faudrait vraiment qu’il y ait des progrès importants dans cette affaire pour que Hollande change de ministre…» Un autre Expert, habile caméléon (Jérôme Tourquet) ne sera pas non plus en reste. Toutes leurs déclarations furent reprises par les grands sites d’Infos et chez bon nombre de blogueurs aussi. BiBi a enquêté.

Stéphane Fouks : le Roi de la Tambouille (2).

«Dans le gouvernement Fillon, on retrouve des petits Fouks un peu partout» note Le Point. Reconnu comme incontournable sur la place,  le Boss d’Euro RSCG va placer ses petits pions publicitaires sur l’échiquier politique Droite-«Gauche». Qu’on en juge : Florence Depret et Glawdys Huré (ex-consultantes de la Boite) deviennent les DirCom de la Maison UMP ; Marie-Emmanuelle Assidon, de la Maison Fouks, fait désormais les beaux jours de Martine Aubry, rue de Solférino. Fouks et ses ouailles suivent Valérie Pécresse, Frédéric Mitterrand, NKM, Laurent Wauquiez, Benoist Apparu et Bernard Kouchner (Fouks lui est précieux pour son lobbying africain) etc. En 2008, Xavier Bertrand remet au Fils de Pub la… Légion d’Honneur (probablement méritée pour services rendus à l’UMP).

Le carnet d’adresses de Fouks est incomparable. En lettres majuscules, les Patrons du Cac 40 : Michel Pébereau et Baudoin Prot de BNP Paribas, Henri Proglio d’EDF-Veolia, Henri de Castries (AXA), Stéphane Richard (France Télécom), Saint-Geours (UIMM) ou encore Noël Forgeard (Airbus) et Paul Hermelin (Cap Gemini).

C’est évidemment depuis l’apparition et l’installation de ces Consultants en Com’ que la Vie politique française s’est dégradée. Mitterrand avait ouvert la voie. Chirac ne fut pas en reste pour lui sucer les roues. Aujourd’hui, les méthodes de Chouchou et Chochotte sont ciselées à l’aune de ces Travailleurs de l’Ombre. Cet abâtardissement de la Politique, rabaissée à une promotion de tête de gondole, a aussi envahi et gangréné les espaces de la «Gauche». L’archétype du jeune loup de demain, sorti de la tanière Sciences-Po, porte par exemple le nom de Manuel Valls, conseillé – comme par pur hasard – par l’ami Stéphane. Comment expliquer et comprendre autrement la mise en avant régulière de ce piètre homme politique ?

BiBi ne saurait quand-même finir ce tour d’horizon sans redonner au bonhomme Fouks d’Euro RSCG un peu d’humanité. Il nous parle de son dépucelage, de cette «première fois» : «Lorsque j’ai vu notre premier spot publicitaire en zappant par hasard chez moi sur ma télé, j’ai éprouvé une grande émotion». Dire qu’il y a des gens qui vivent pour ça : pour cette étincelle d’extase, pour ce grand «bonheur» de pacotille !

A l’instar des Grands de ce Monde (Arnault, Pinault), le Caméléon Fouks est aussi un grand spécialiste et un amateur très éclairé d’Art contemporain. Ce qui est moins repéré chez lui, c’est son indicible joie de vivre (Il dira : «La Vie est un enchantement») et ce sont aussi ses remarquables et remarquées dispositions pour la… Cuisine. Tous les mercredis, il sert par exemple la soupe au Frère Lagardère. Reconnaissons deux qualités supplémentaires à notre Stéphane : le bonhomme a prouvé qu’il savait depuis belle lurette mettre ses plats à toutes les sauces (à droite comme à «gauche») et qu’il est passé Maître à préparer (et vendre) ses salades indigestes au gros gratin.

Stéphane Fouks : l’Ascension d’un Fils de Pub (1).

Dans ses lectures, BiBi a souvent rencontré le caméléon Stéphane Fouks, qui depuis bien longtemps, arpente les terres politiciennes pour arriver à ses fins publicitaires. Son itinéraire de Fils de Pub explique parfaitement pour quelle raison la «Gauche» d’aujourd’hui prend très souvent d’insupportables guillemets.

A 16 ans, le jeune loup adhère à la Section de Charenton-le-Pont du PS. Elève peu brillant, il redouble sa Terminale scientifique. A 20 ans, il participe à la création de l’Unef-ID, le syndicat étudiant truffé de grands révolutionnaires trotskystes (Dray, Jospin etc). Il a 21 ans quand Mitterrand arrive au Pouvoir. En parallèle à son cursus d’étudiant en Droit à Paris I, Fouks travaille dans une société de production musicale. Il participera à l’organisation du premier grand concert de SOS Racisme, place de la Concorde et se vantera d’avoir popularisé la World Music dans les Salons (socialistes ?). «C’était vraiment sympa, on était une bande de copains». Surement très sympa de trainer avec la bande de futurs bobos très Rock and Roll, Trio d’Enfer : Stéphane, Alain Bauer (futur Grand Maître du Grand Orient) et Manuel Valls. Le PostMan Guy Birenbaum, sans renier ses amis fidèles, prendra une autre voie. 

A 24 ans, Yves Colmou propose à Fouks de le rejoindre au cabinet de Michel Rocard, alors ministre de l’Agriculture. Juste le temps de se marier que déjà, fidèle à Zozo (surnom de Rocard par Mitterrand), le futur Spin Doctor fonde le Mouvement des Jeunes Rocardiens puis profite de son temps libre pour terminer son DEA à Sciences-Po. Il «renoncera» bien vite à la Politique politicienne : «J’ai choisi d’aller rejoindre les communicants. On peut y être utile en s’amusant». Un joyeux drille que ce Stéphane : le Nouvel Economiste loue son «optimisme enfantin» et vante (déjà) « sa tribu d’amis» (Alain, Manu, Guy). Plus tard, notre caméléon dira encore : «On fait de la politique pour le plaisir mais aussi pour l’adrénaline d’une campagne». Peu importe le contenu pourvu qu’on ait l’ivresse ! La Politique au Service du Citoyen ? Qui ? Que ? Quoi ? De quoi parlez-vous donc, BiBi ?

Un autre mentor va être décisif : Jacques Pilhan. Alors Conseiller Com de Mitterrand, le «Gourou de l’Elysée» (qui suivra sans scrupules Jacques Chirac) appelle le jeune loup dans sa bergerie en 1987. Notre Stéphane y fera la rencontre de sa vie avec Jacques Séguéla, patron de RSCG. La Grande Aventure est alors lancée. En 2002, Fouks devient PDG d’Euro RSCG France et en 2006, il est le Président exécutif d’Euro RSCG Worldwide et directeur général d’Havas (avec Bolloré comme Boss).

Entre Grandes Ecoles (ici Sciences-Po) et Agences de Communication, Fouks est l’archétype de ces insupportables Spin Doctors pour qui la Politique, c’est du cousu-main : «Une maille à Droite, une maille à Gauche» écrit Michel Revol du Point (ce cher journaliste qui ne met point de guillemets à «Gauche»).

En 2002, Fouks est Conseiller en campagne de Jospin. En 2005, il devient un ami intime de Strauss-Kahn dont il règlera l’épisode américano-hongrois («Facture habituelle comprise entre 3000 et 5000 euros par jour et par personne !» écrit Le Point).

A Suivre… « Stéphane Fouks : le Roi de la Tambouille (2) ».

Grégoire Verdeaux, l’Auvergnat de la Maison Carla (1).

La Présidente et son conseiller

BiBi aime bien esquisser des portraits. Surtout ceux qui passent, repassent, défilent dans les Allées du Pouvoir. En se penchant sur ce Microcosme, il a découvert toute une flopée de Courtisans qui se croisent, s’enhardissent, se tournent le dos, se haïssent, s’allient, se réconcilient. Tous mus par l’intérêt supérieur de l’Etat, l’Etat étant ici le Représentant des Forces économiques supérieures, l’Etat étant ici le Personnel politique solidaire.

BiBi examinera à la loupe un de ces jeunes loulous, sortis du sérail des Grandes Ecoles, petit protégé de la Grande Dame de l’Elysée : un certain Grégoire Verdeaux. Ce petit Spin Doctor a été engagé par Nicolas Sarkozy pour mener à bien une Opération idéologique de belle envergure : il s’agit de faire oublier Carla-la-Bombe-sexuelle pour, dans un même élan, la promouvoir en Femme-BoBo, ouverte à «gauche» et refermée sur ses deux Combats généreux (contre le Méchant HIV d’une part et contre les Odieux internautes d’autre part). Une Princesse séductrice en somme, joli piège pour attendrir nos Intellos de Salon (Louis Bertignac, Julien Clerc, Juliette Gréco, Gérard Miller, Pierre Arditi, Philippe Val, etc). Pendant ce temps-là, les basses besognes se poursuivent : Besson charge les charters d’Afghans, MaM cadenasse les minots, Xavier licencie en silence, on applaudit Barroso et Angela et Chouchou maudit toujours Obama qui tient assez bien la baraque USA.

Dans l’entourage des élus UMP, il se dit en catimini que la Première Dame de France a déjà fait assez de dégâts et qu’elle serait «responsable de la plupart des ennuis du Chef de l’Etat en cet automne agité». Il va de soi que ce n’est pas l’ex-Mannequin, insupportable aux yeux de beaucoup d’UMP, qui, seule, a pu causer tant de dommages. BiBi se demande si ces dernières semaines n’ont pas mis en évidence les Troisièmes Couteaux, ceux qui, tapis dans l’ombre, œuvrent pour le bien – du moins le croient-ils – de la Grande Famille du Pouvoir, tous ces membres des Cabinets, experts en Com, qui entourent Chouchou et s’agitent autour de Chochotte.

Tout gonflé de sa récente notoriété, il en est un, stratégiquement important, marionnettiste et pantin à la fois (c’est le lot des Troisièmes Couteaux) qui se nomme Grégoire Verdeaux. Il a été ex-avant-centre de l’équipe de foot de Saint-Flour (pas de l’équipe 1 quand même !), il a toujours été un admirateur inconditionnel d’Edouard (Balladur) et  – Chouchou ne le sait probablement pas – mais il se moquait alors avec ses camarades de promo d’un Petit-qui-allait-vouloir-un-peu-plus-tard-devenir-Président. Bon, passons, mais comme disait le copain à Chouchou et Chochotte, Michel Drucker : «Chouchou, si tu nous regardes… »

Ce Greg, stratège de Com aux petits pieds (il est, lui aussi, petit), alterna sa tenue de foot (transfert dans l’Equipe des Men in Black de Sciences-Po en 95) avec le gilet trois-boutons cher à son idole Edouard B. Il se disait même qu’il courait en tous sens le tout Saint Germain des Prés pour en trouver un, parfaitement semblable à celui du Touriste de Karachi.

Depuis sa nomination en octobre 2008 comme Chef de Com de l’Elysée catégorie Femme, Grégoire accompagne partout l’Artiste-qui-se-rêve-en-grande-figure-musicale (Madame Carla). De son discret bureau Rue de la Boétie, des locaux du Quai Branly ou encore du 40 de l’Avenue Hoche, il organise les programmes de Chochotte, il lui donne quelques idées (lorsqu’il en trouve), il commande le Champagne pour les réceptions (celui du Carlyle à NYC, c’était lui), il reste avec elle lorsqu’elle est interdite de Kazakhstan. C’est aussi lui qui lui écrit ses discours (pas encore ses chansons), elle qui peut à peine aligner deux mots dans les interviews qu’elle accorde. Pardonnons à Chochotte : ce n’est évidemment pas dans les cabines d’essayages de l’Agence City Models qu’on peut apprendre à parler, et ce n’est pas non plus avec Mick Jagger ou Eric Clapton qu’elle a pu réciter ses leçons.

C’est encore ce Grégoire-là qui lui a confectionné le premier Discours que notre First Lady tint devant sa Charity new yorkaise, fondation nouvellement créée pour recevoir les dons des riches Dindons en faveur des pauvres Séropositifs. L’Appel à l’action contre le Sida du 23 septembre dernier devant les responsables internationaux de l’ONU, c’était lui. Et c’est encore grâce à Monsieur Grégoire, spécialiste de la Santé publique et Grand Humanitaire devant l’Eternel, si soucieux de l’épanouissement de chacun et surtout de chacune, que Chochotte peut continuer son œuvre empreinte de piété et de grande humanité.

Notre Greg est bien évidemment sorti tout droit et bien fier des Grandes Ecoles (IEP Science-Po/stage à l’ENA). Il s’amusait d’ailleurs moyennement dans ses soirées-promo. De méchantes langues rapportent que le Sanflorain n’eut guère de succès auprès des Demoiselles – même auprès de la plus naïve d’entre elles – restant même en plan jusqu’à aujourd’hui. Le bonhomme grandissant va ensuite connaître l’itinéraire classique de ceux qui rêvent de grandeur, de ceux qui finissent Troisième Couteau (et qui ne peuvent guère porter leur arme plus haut, plus loin, plus fort).

(A suivre). (2) et (3)