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Hervé Gaymard et sa Littérature à deux balles.

Souvenons-nous : depuis son appartement parisien de 600 m2 au loyer (1440 euros mensuels seulement) payé par les contribuables, Hervé Gaymard nous donnait des conseils pour qu’on se serre la ceinture ( BiBi ne compte pas les 150000 euros de travaux entrepris). En 2009, Chouchou a invité ce Chiraquien dans ses appartements à de nombreuses reprises. Pour récompenser ce nouveau larbin, Chouchou lui a offert la direction de l’Office National des Forêts.

Mais BiBi se demande de quoi ils ont pu parler. De Littérature, peut-être ?

On pourrait croire qu’Hervé a aidé notre Président à devenir Lecteur puisque ce dernier – depuis son arrivée au Pouvoir – essaye (en vain) d’ouvrir un livre et essaye (en vain) de le finir (N’est-ce pas, Carla ?). On pourrait le penser aussi puisque Le Monde (du samedi 6 mars) offre une page entière à Hervé Gaymard avec ce titre : «Contraint de démissionner de son poste de Ministre de l’Economie en 2005 (…), Hervé Gaymard se dit sauvé par son amour des livres » et clame que « la littérature est un extraordinaire viatique ».

La Littérature comme consolation à ses souffrances passées, comme nourriture sacrée qui comble sa faim et sa misère d’antan ! Quel bel article ! Merci Le Monde.

Toute cette interview complaisante ne sera que prétexte pour qu’Hervé puisse justifier ses inqualifiables errements passés. Avec cette contre-vérité manifeste : « J’ai découvert quelques heures avant tous les Français, le prix de la location (…). J’ai immédiatement demandé ma démission ». Or, rétablissons les faits : ce Monsieur n’a JAMAIS demandé sa démission : il y a été contraint. En effet, l’affaire de l’Appartement, révélée par le Canard Enchaîné, avait pris une telle ampleur qu’elle faisait tâche dans le gouvernement Chirac (Hervé est toujours un très grand ami de la famille Chirac).

Tout le Monde s’en souvient sauf… le Monde (Josyane Savigneau qui l’interroge n’intervient absolument pas pour le contredire là-dessus). Plus même, pendant dix jours, ce cher Hervé avait tenté de justifier piteusement son loyer et son séjour permanent dans cet appartement… Dix jours qu’il a évidemment oubliés et au cours desquels il avait défendu l’indéfendable. Monsieur avait même affirmé  avoir ignoré le prix d’un appartement de 600 m2 proche des Champs-Elysées. Ce cher Hervé – rappelons-le – avait en charge alors la gestion des finances publiques françaises comme Ministre de l’Economie !

Monsieur le Député UMP nous parle un peu « Littérature ». Il analyse Malraux : « Malraux, c’était la littérature liée à l’action ». Bravo. Dix lignes auparavant, Hervé s’était auto-analysé : « Pour moi, la littérature est une passion et une vie secrète et la politique répond à ma soif d’agir ». Conclusion d’évidence : notre Hervé est une réincarnation vivante d’André Malraux. Pas gêné pour deux sous, notre Hervé, non ?

Aucun doute pour BiBi : cette pleine page du Monde lui a finalement été offerte pour remettre en selle un «Intellectuel » de Droite bon chic bon genre, de ceux qui manquent à la Bande à Nicolas et à la panoplie UMP.

Hervé n’hésite guère à faire dans la vaillance, dans l’affrontement à la souffrance ( il avoue du bout des lèvres qu’il n’a pas fait de « faute personnelle » mais que dans cette affaire, il y a eu « un défaut de vigilance »), il nous joue la sérénade pitoyable de la « traversée du Désert » (comme un authentique héros de tragédie grecque), il veut nous convaincre qu’il est prêt (non à écrire un livre… encore que…) à revenir en scène (« J’ai payé à tous les sens du terme » dit-il dans un mauvais français). Il cite De Gaulle et Sœur Emmanuelle, il flirte avec un professeur du Collège de France, il adore l’Afrique (pas celle de Bolloré) mais il ne dit pas mot – ouf! – de sa femme Clara, Capitaine libérale d’Industrie, directrice de cabinet de Juppé, Présidente de General Electric qui, elle, n’aime pas du tout, du tout, du tout, évoquer « l’Affaire Gaymard ».

Pas de chance pour Hervé et Clara Gaymard : BiBi, au contraire, aime beaucoup « l’Affaire Gaymard ». Et il n’est pas loin de déclarer que, hors ce Scandale éhonté, tout le reste n’est que littérature.