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Pasqua,Raffarin,Leonetti : les dessous des Affaires.

 

Pasqua, Raffarin et Leonetti

Charles Pasqua dans le JDD.

C’est la Justice (suisse) qui a retrouvé le seul destinataire des rétro commissions de l’Affaire des Frégates de Taïwan, rétro commissions qui ont transité pourtant chez nombre d’intermédiaires. Le héros solitaire s’appelle Etienne Léandri, homme d’affaires corse qui a accompagné Charles et ce, jusqu’à sa mort en 1995. Charles Pasqua aime bien jouer les fanfarons mais à y regarder de plus près, que voit-on ? Un Charles Pasqua qui ne met la pression qu’avec «des politiques qui ont disparu». Dans une prochaine interview, on attendra qu’il mette en cause Alfred Sirven, autre cher disparu, pour mieux se taire sur les vivants.

Il se tait sur les Vivants mais pas sur les Mort-vivants. Par exemple, le père Charles déclare au JDD, «Dans l’affaire Elf, par exemple, André Tarallo (le «Monsieur Afrique» de l’affaire Elf) se faisait passer pour l’ayant droit d’Omar Bongo… je ne suis pas sûr que cela corresponde à la réalité». Disparu, André Taralllo ? Pas encore mais il est probable qu’il sera difficile à cet ex-Monsieur Afrique de répondre à Pasqua, tant cet homme âgé de près de 80 ans, condamné à payer ses dettes envers la Justice, est en bien mauvaise santé (celle-ci lui a d’ailleurs évité la prison de la… Santé).  Cependant, cet homme agonisant retrouve, par moments, une partie de sa tête pour mettre en vente sa gigantesque villa bâtie face au Parc marin international des bouches de Bonifacio, villa entourée de quelques 18 hectares de terrain. Si un internaute-lecteur de BiBi découvre ça ici, BiBi la lui conseille… à condition de verser la modique somme de 16,15 millions d’euros. Disparu, André Guelfi ? A près de 80 ans, il fatigue mais il a gardé bon pied, bon œil jusqu’en 2007, pour passer ses Noëls avec Copé, Hortefeux et Tapie à Agadir. Quant aux «escrocs» bien vivants, de cette «série de personnes dans l’entourage de François Léotard», des soutiens de De Villepin et de ses «coups tordus», «des gens de la Mairie de Paris» dont nous bassine Pasqua dans le JDD, on attendra en vain, que notre Corse bien aimé nous en livre ses secrets. Ces billevesées n’ont pas pour but d’être étalées sur la Place publique : elles sont là pour rappeler la force des menaces dont est capable Charles, pour rappeler à tous ces «gens» qu’il garde la main (basse).

Le JDD titre la menace à peine voilée du condamné à la prison ferme en un titre gourmand : «Je vais rafraîchir la mémoire de Chirac et Villepin» (et occasionnellement celle de Balladur). Mais il y a un grand petit Absent dans tout ça… Ah, vous avez remarqué vous aussi ? Pourtant, il semble à BiBi qu’ils se connaissent, non ? Enfin !  Dans tous les cas, on reste plus près d’une défense du Secret que d’une levée d’un Secret-Défense et plus près du maintien du mur (de silence) que de sa chute.

Les dessous de la France d’En-Haut.

Après l’engueulade de Fillon à Jean-Pierre Leonetti, celui-ci s’est fait tout petit. Après le savon de Chouchou passé à Jean-Pierre Raffarin, celui-ci se serait fait, lui aussi, tout petit. Pour l’ex-Premier Ministre, pas besoin de courber l’échine pour passer sous la table.

Cette France d’En-haut a beau se faire toute petite, BiBi, lui, garde un œil acéré sur ces petits Bonnets d’âne de la Semaine. C’est qu’on en apprend toujours de belles à regarder sous les dessous (de table).

Eva Joly est un amour.

Paradis fiscal, enfer social ! Eva Joly
envoyé par EuropeEcologie. – L’info video en direct.

BiBi aime beaucoup Eva Joly. Pas uniquement pour son nom et pour son prénom déjà ravissants en eux-mêmes.
BiBi aime le versant obstiné de l’ex-magistrate, son franc-parler, sa légitime fierté (« Je crois avoir laissé une trace. On va encore dire que je ne me prends pas pour de la merde, mais pourquoi le ferais-je ? »). BiBi aime les mots qu’elle va chercher dans sa langue qui n’est pas maternelle, il est ému au tremblé de sa voix dans les interviews.

BiBi aurait aimé aussi croiser Mademoiselle Gro Eva Farseth (son nom de jeune fille) le soir où elle fut désignée reine de beauté norvégienne ou il l’aurait volontiers accueillie comme jeune fille au pair (qu’elle fût en arrivant en France).
C’est aussi le chemin qu’elle a suivi que BiBi aime bien car Eva Joly n’a jamais oublié la citation de John Locke : «C’est une expérience éternelle, que tout homme qui a du pouvoir est porté à en abuser ; il va jusqu’à ce qu’il trouve des limites». Eva Joly fut cette limite avec obstination, avec ténacité malgré les menaces des Puissants, les pressions des politiques, les moqueries de nos grands journaux.
BiBi l’aime par exemple beaucoup lorsqu’elle règle le compte d’Alain Finkielkraut qui déclarait voir dans l’Affaire Elf une «souris de rien du tout» (1). Rappelons-nous cette Affaire Elf : Loïk Le Floch-Prigent, le PDG d’Elf, incarcéré ; Roland Dumas, le président du Conseil constitutionnel, poussé à la démission ; délits financiers mis en lumière pour plusieurs centaines de millions d’euros.

Et ce qui suit mérite respect et salutations : dénonciation du Secret défense dans l’Affaire des Frégates, enquête de l’Angolagate, soutien constant à Denis Robert dans son combat contre la chambre de compensation Clearstream, instigatrice de la Déclaration de Paris, première politique à apostropher la BNP Paribas sur ses filiales de Chypre, des îles Caïman et du Luxembourg et les 5 milliards d’aides publiques (devant un PS étrangement absent et muet) (2).
A tous ces hauts faits d’armes, BiBi y ajoute la petite phrase de l’ex-magistrate sur Villepin, – phrase jamais démentie – sur le lobbying de l’ex-premier ministre en faveur du gouvernement bulgare : oui, Eva Joly fut et reste cette limite pour notre bonheur et notre honneur de citoyen.

Aujourd’hui, la Dame en vert croise le fer avec Little Nikos, s’élevant avec punch dans ses analyses contre les options anti-démocratiques de notre Omni-Président. Ses protestations, ses réflexions, son argumentation prennent encore plus d’ampleur lorsqu’on sait les dégâts de la politique judiciaire de Little Nikos. Celui-ci veut augmenter les pressions sur le Parquet en supprimant le juge d’instruction, il veut  mettre fin à la possibilité d’enquêter sur dénonciations anonymes alors que les pays membres de l’OCDE et de l’ONU veulent mettre en place une législation qui protège ces mêmes dénonciations anonymes.
Eva Joly a répondu au quart de tour à l’intention présidentielle de dépénaliser la vie économique (discours prononcé lors de l’Université d’été du Medef à Jouy-en-Josas qu’il serait bon de relire et de rediffuser pour savourer toute l’esbrouffe sarkozyste d’aujourd’hui envers nos chers banquiers et leurs fumeuses promesses de transparence).
Avec Eva Joly, les crimes d’argent ont cessé d’être perçus comme des faits divers. Grace à sa voix, la délinquance des cols blancs est devenue un fait politique.
BiBi aime aussi la générosité et la modestie de l’ex-magistrate : il va courir acheter son dernier livre où elle rend hommage aux anonymes qui se battent contre les Puissants de ce Monde (3).

(1) Est-ce dans ce Monde que nous voulons vivre ? Editions Les Arènes. page 244.
(2) Reconnaissons pourtant que Vincent Peillon et Arnaud de Montebourg eurent ce courage (solitaire) de parler du Luxembourg et de Monaco en 2000 dans leur mission parlementaire sur la délinquance financière. Ce n’est pas Laurent Fabius qui enterra le trésor des Frégates de Taïwan qui contredira BiBi.
(3) Des héros ordinaires, d’Eva Joly avec Maria Malagardis aux éditions Les Arènes.