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Dupont de Ligonnès : un désastre médiatique.

Cinquante-trois organes de presse-radio-Tv n’ont absolument eu aucune hésitation à suivre les Services de Police français et écossais pour nous rapporter que Dupont de Ligonnès, le meurtrier en cavale depuis 8 années, avait été soi-disant arrêté à Glasgow. Dès le vendredi 11 octobre aux environ de 21h, les premiers à suivre l’agence AFP furent BFMTV la chaine de la Honte puis, en presse-papier, le quotidien de Bernard Arnault (Le Parisien)

Ce fut ensuite notre Radio publique (FranceInfo) du macroniste Vincent Giret qui ne voulut pas rater cet incroyable course au scoop et qui embraya sur la (fausse) nouvelle sans absolument aucune retenue et réserve.

Cinquante-trois à bêler derrière les Services de Police. Seule La Provence fut sur ses gardes (Bravo !) en faisant suivre son titre de Une (« Arrêté ») d’un point d’interrogation.

Dans l’inventaire, on pourrait s’arrêter sur le menu fretin (du Dauphiné à L’Eclair, de la Charente Libre à la Dépêche du Midi) mais je commencerai plutôt par ceux qui se planquent derrière leur notoriété, leur objectivité dite légendaire et indiscutable, par ces deux quotidiens qui n’ont de cesse de se voir indépendants (pas des Services de Police pour cette affaire), qui se félicitent de leurs appendices chasseurs de… fakenews : les @décodeurs pour Le Monde et @Checknewsfr pour Libération. Guère besoin d’aller plus loin que d’exposer leur suivi moutonnier. Bêêê Bêêê derrière la Police (sans évidemment les précautions élémentaires de vérifications). En témoignent ces trois captures d’écran.

LIBERATION et LE MONDE
La PRESSE REGIONALE QUOTIDIENNE.

C’est par FranceInfo (lever vers 8h30) que j’appris la (fausse) nouvelle. Le journaliste Matteu Maestracci allait être aux commandes pour toute la matinée. Aucune interruption pour les quelques réclames, aucun autre titre (pourtant d’importance) n’étaient venus perturber la Machine à exhiber le scoop (jusqu’à écoeurement). On eut droit aux interventions de policiers, d’un auteur qui avait publié un livre sur l’Affaire, d’un psychiatre et de bien d’autres «experts» aux interventions (inter)minables. Jusqu’à 11 heures du matin, aucun doute n’avait été émis par la Rédaction et ses grands journalistes. L’avis des Services de Police – ici comme ailleurs – a fait loi. France Info a suivi. Bêêêê. Point.

Notons encore en passant qu’un expert, approuvé par le journaliste de FranceInfo, commença à douter du bien fondé de la source policière en mettant cette faute sur le dos des… auditeurs qui, bien naïfs, ont cru que les empreintes digitales étaient autant de preuves irréfutables ! C’etait donc, pour lui, la faute de « cette croyance populaire » (sic) !

Faut-il s’étonner du suivisme, de la soumission de la quasi-totalité des Medias à tout ce qui peut venir de ces Services de Police de Castaner, Services qui n’ont cessé de travestir les vérités sur leurs violences, qui diffusaient leurs comptages de manifestants pour les minoriser, qui déniaient continuellement le nombre d’opposants qu’ils ont blessés, meurtris à jamais ?

Rappelons-nous des titres du 22 novembre 2018, date de la seconde manifestation des gilets jaunes. La dépêche de l’AFP était lancée : elle posait que le « Mouvement s’essoufflait ». Même effet que pour l’Affaire Dupont de Ligonnes : les Medias avaient repris la dépêche dans les mêmes termes (y compris Le Monde) avec une belle unanimité. On sait ce qu’il est devenu de ce souhait de voir le Mouvement s’essouffler (dès l’Acte II) !

Mais je n’étais pas au bout de mes surprises. Devant l’ampleur des moqueries sur les réseaux sociaux, on allait assister à la pauvre riposte de la Corporation Médiatique. Ô surprise, voilà le tweet du directeur de France Télévisions, Yannick Letranchant se fendant d’une excuse (un seul tweet, pas plus, hein, pour demander notre absolution) mais c’est aussitôt pour rajouter qu’ils ne… recommenceront pas. Il a du oublier comment, en son temps, les journalistes de sa chaine saucissonnèrent un discours de Mélenchon en y ajoutant des applaudissements au mauvais moment.

Mais le pire allait arriver avec le directeur macroniste de FranceInfo (Vincent Giret) qui déposa un thread avec ce tweet 4/5 des plus mensongers.

Notez ce gros mensonge énoncé sans vergogne : sa Radio aurait émis des doutes « dans la nuit du vendredi à samedi » ! Or je peux vous certifier qu’il n’en a pas du tout été ainsi. Ce n’est qu’aux environs de onze heures du matin que la Rédaction, via Matteu Maestracci, sentit le vent tourner. On entendit alors timidement l’adjectif « partielles » pour accompagner le mot « preuves ». Onze heures du matin. Pas avant. Faut-il s’étonner de ces mensonges lorsqu’on sait que son Directeur est un fervent groupie macroniste ? Ben, non. 

Les justifications allaient pleuvoir. La plus belle d’entre elles fut énoncée par tweet par Françoise Degois. Faisons une petite pause sur ce magnifique Collector :

L’aveu est formidable. Traduisons : pour FD si les Medias se sont trompés, c’est à cause de la «haute hiérarchie policière qui avait affirmé que cette info était sûre à 100%». Comme probablement l’affirmation policière selon laquelle Steve s’était noyé dans la Loire en prenant un bain de minuit.

Via son tweet consigné noir sur blanc, FD nous démontre à quel point les journalistes (et FD n’est pas la pire) ont intégré les méthodes de «travail» qui ont pour fondement les « infos » policières. Ils ne sont plus gênés d’être de simples caisses d’enregistrement de l’Appareil d’Etat policier. Françoise Degois ne voit pas que, assujettie aux sources policières, elle abandonne ses libertés et l’esprit critique qu’attend son lectorat. On pourrait se gausser d’une telle candeur dans l’aveu mais à y regarder de près, cette soumission a de quoi m’effrayer.

Hasard ? Non si l’on considère à quel point la majorité des Medias se donne des bons points, se vautre continuellement dans l’arrogance de l’Expert, dans le pseudo-savoir du grand Spécialiste incontesté. Ici, contrairement au vœu de FD d’arrêter le tabassage de cette Presse et les relations qu’elle entretient avec la Police, j’en rajouterai ici dans le sarcasme.

D’abord sur les syndiqués de Police-Synergie qui voulurent nous montrer leurs petits muscles et parader à vitesse grand V sur Twitter. Notre syndicat s’empressa de déposer ces deux tweets qui entreront dans la légende. Pas besoin de commenter mais on peut rire à gorges déployées. Oui, on peut.

Autre occasion de rire : Le 8 octobre, pour sa deuxième année, France Info, notre radio publique chapeautée par les macronistes Sibyle Veil et Vincent Giret et Les Echos de Bernard Arnault ont organisé les rencontres de Medias en Seine. Une journée où l’on a blablaté avec le plus grand sérieux du présent et de l’avenir des Medias. Dommage que l’affaire Dupont de Ligonnès ait éclaté trois jours plus tard car – tenez-vous bien – une des Conférences qui connut le plus grand succès avait pour thème « Comment éviter les… Fakenews« . Non je n’invente rien.

Fabienne Sintes, la journaliste de Radio-France qui ne s’excusa jamais sur son tweet accablant les gilets jaunes à propos de la soi-disant dégradation de La Salpêtrière, fut elle aussi de la partie pour défendre la Corporation. Difficile cette défense de la fake news reprise unanimement par ses confrères et consoeurs mais elle y arriva ! En deux phases : la première : « Il est faux de reprocher au Parisien une vérification zéro ». La seconde, merveilleuse façon de s’en laver les mains : « L’emballement est aussi policier ».

On peut effectivement en rire. Et j’en ris. Mais mon rire s’arrête vite car de cet énorme scandale, de cette honte, de ce désastre médiatique, je n’ai aucun doute : ils n’en feront rien.

Rien de rien.

Demain ils recommenceront et ça sera pire encore.

Pire, vous dis-je.

Vive nos Medias !

******* Ils fêtent leur 70ème anniversaire ! *******

Qui ça ? Mais les présentateurs des Journaux télévisés, voyons. Ils s’agitent, se congratulent, font les Unes des hebdos. Et voilà que l’un raconte ses merveilleux souvenirs et que l’autre déballe ses quelques désagréments. Pour chacun(e), c’est toujours une joie non contenue. Pour ne pas être en reste, j’ai fait mon micro-trottoir. Un micro-trottoir qui s’est arrêté aux paroles de ma voisine. Magnifique Ode à tous ces hommes et à toutes ces femmes, à tous ces pionniers qui ont accompagné merveilleusement nos vies d’enfant, d’adolescent, d’adulte. Citons en vrac ces grands cireurs de pompes élyséens (que ceux que j’oublie me pardonnent) : François Gerbaud, Pernault, Pujadas, Ferrari, Bruno Masure, JM Cavada, Elkabbach, Françoise Laborde, Bilalian, C. Ockrent, Delahousse etc.

Sur Poivre d’Arvor…

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Hélas, nous ne sommes plus en ces temps merveilleux de l’Info. Aujourd’hui tout a changé. Il ne faut plus écouter ces bateleurs, ces émissaires élyséens. Il faut surtout écouter… leurs silences. Car, oui, oui, oui, ils se taisent.

Prenons l’Officine du Monde, les @decodeurs. Nous en sommes au 170ème jour de l’année et malgré les sollicitations quotidiennes des internautes, ils continuent de se taire, de se terrer. Ils ne veulent toujours pas nous dire combien FaceBook les a payé pour leurs travaux de chasse aux fakenews (celles des Gueux) pour 2018. Un oubli ? Non. Un veto de Niel leur Boss ? Rappelons que leurs amis d’à côté, ex-Libedesintox, avaient reçu 245.000 dollars de la part du grand démocrate aux grandes largesses désinteressées, Mark Zuckerberg.

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Silence analogue chez ces jeunes loulous de @Checknewsfr (Cédric Mathiot, Jacques Pezet and Co). Cette fois, leur silence porte sur le dépôt de la question suivante mise en ligne le 6 mai par un internaute. Toujours aucune réponse. C’est qu’il ne faut pas déranger Edouard Philippe dans ses travaux d’Hercule élyséens.



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Un coup d’oeil sur France Inter et sa journaliste Fabienne Sintes. Là voilà qui, dès l’épisode de La Salpêtrière, se rebiffe contre ces odieux gilets jaunes qui envahissent et cassent cet Hopital. Sans précaution aucune, sans vérification (la base de son travail pourtant), elle poste ce tweet avec une célérité incroyable. A croire que, depuis novembre 2018, elle avait retenu une sacrée rage inside !

OK, tout le monde peut se tromper. Mais Fabienne Sintès aurait pu se fendre d’une excuse. Ben non, vous n’y pensez pas ! S’aplatir ? Avoir honte ? Pffftt. Chez les grand(e)s journalistes, ça ne se fait pas.

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Entendu sur les Medias.

On parle beaucoup de Novlangue, de manipulations syntaxiques mais on continue dans les Medias à parler de « la crise des gilets jaunes ». Via mes tweets, je n’ai cessé d’interpeller Bruno Duvic, Delphine Simon, Yaël Goosz Yves Decaens de France Inter, l’hebdo Marianne, Karim Rissouli de C’est A Vous qui, tout tranquilou, usent et abusent de l’expression. Je leur ai demandé la raison pour laquelle ils ne disent pas dans leurs présentations : « la crise de la Macronie révélée par les gilets jaunes ». Silence. Bref, ils ne voient pas la différence entre ces deux expressions. Ayant avalé, depuis leurs premiers biberons journalistiques, la propagande macroniste, ils ne s’interrogent pas même une seule seconde sur cette manipulation.

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L’obscénité (d’autres diraient : la saloperie) de la quinzaine médiatique revient à Eric Brunet de Radio Monte-Carlo et BFMTV. Il veut que l' »on soutienne Carlos Ghosn« , ce « grand patron qui est resté pour relever Renault« . Eric a mal à la France qui – pour lui – manque de reconnaissance à l’égard de ce magnifique Chef d’Entreprise. Cotisons-nous pour envoyer ce nauséabond Brunet au Japon et demandons aux autorités nippones qu’il le garde dans la même cellule que son admirable ami Carlos.

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Les Medias oseront-ils dire que Stéphane Pallez, amie macroniste reconduite à La Française des Jeux a « contribué au redressement de France Telecom en tant que Directrice financière » en 2004. Ben non, faut pas. C’est qu’il y a en ce moment ce terrible procès France Telecom, avec le rappel de ses suicidé(e)s, de ses blessé(e)s à vie qui sont autant de mauvaises images de marque pour la France de la Macronie.

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Enfin deux autres oublis d’importance. D’autres diraient Censure.

Toujours le silence sur le rôle de Nathalie Loiseau dans les affaires qui concernent la lanceuse d’alerte Françoise Nicolas. On touche ici aux malversations financières à l’ambassade du Bénin. A part le Media TV, silence à Mediapart, Politis, Marianne, Le Monde et autres grands Medias probablement trop occupés ailleurs.

Silence aussi sur le livre de Nicolas Grégoire (« Pas Avant le Deuxième Tour« . A commander sur Amazon) qui conte par de menus détails, aussi ahurissants les uns que les autres, le fonctionnement de la Machine Modem de François Bayrou.