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Anne Fulda du Figaro et son article du Siècle.

Anne Fulda, Miss Figaro.

La journaleuse du Figaro poste habituellement sa rubrique en toute dernière page de son « Canard-laquais« . Tout dernièrement, elle s’était moquée du footballeur Nicolas Anelka qui lui avait causé un gros «mal de tête». La raison de cette migraine ? Le joueur de Chelsea avait déclaré qu’il avait toujours refusé de chanter la Marseillaise sur les terrains (Figaro du 2 décembre). Une semaine plus tard, Anne, ex de Nicolas… Sarkozy, était passée en première page du Grand Quotidien pour une Histoire d’un Jour.

Elle y relatait cette fois-ci – avec une ironie qui n’appartient qu’aux Puissants – son émoi et sa réprobation devant les militants protestataires venus accueillir par des huées et autres mouvements d’humeur le gratin politico-médiatique au Dîner du mercredi du «Siècle».

Chauds les marrons ! Chauds !

Cette chère Anne détaillait magnifiquement la scène : Jack Lang et Christine Ockrent avaient fait rapidement demi-tour. Eric et Florence Woerth avaient «séché la séance». Jean-Pierre Jouyet, président de l’Autorité des Marchés financiers, avait lancé un méprisant «La Révolution est en marche».Las, elle attribua alors à Denis Kessler, président du Groupe Scor et Monsieur Loyal de ce Cirque des Puissants, cette réplique : «Si tu m’empêches de rentrer, tu reçois un coup de boule, connard».

La Maman de Denis est offusquée.

Pauvre Anne ! Elle s’était en effet trompée de personne et fit aussitôt son mea culpa du siècle. Recevant un coup de fil de maman Kessler indignée, grondée par les membres du Conseil d’administration du fiston Denis, Anne s’est fendu illico d’un rectificatif. C’est que, dans ces espaces select, on ne parle pas ainsi. A «Connard», BiBi ne sait même pas si le fiston Denis (58 ans quand-même), solidairement défendu par sa maman, mettrait un N ou deux.

Ne nous étonnons pas de la rapidité de la correction d’Anne car chez ces Gens-là, «connard» ne se dit pas. Chez ces gens-là, on «garde un calme olympien» (Anne Fulda), on vit sereinement sur les hauteurs, on tutoie les Dieux de l’Olympe et on s’attriste – sans ciller – des réactions de la Plèbe (lorsqu’elle ne vient évidemment pas frapper trop « violemment » à votre porte).

Vieille aristocratie et Héros des Temps modernes.

En réalité, ce soir-là, la phrase avait bien été prononcée mais par «un patron de presse qui a gardé l’anonymat». Tout est rentré dans l’Ordre : le Capitaine d’Industrie, lui, n’a pas eu peur d’aller au charbon et de «donner un coup de boule». C’est que le bonhomme est un rentre-dedans, un baroudeur qui ne recule devant personne : c’est notre Héros des Temps modernes. Anne ne nous livrera donc pas son nom et sauvegardera son anonymat («pour ne pas choquer les enfants» et… les adultes). C’est que chez ces gens-là – une fois encore – on ne fait pas que compter et boursicoter, on veut garder une parfaite maîtrise de la Langue. Car maîtriser la langue, en imposer avec, l’imposer, ne pas dire de gros mots, ne pas verser dans le Vulgaire, c’est garder le Pouvoir.

Le bon vieux temps avec Nicolas.

Du coup, BiBi sait tout de cette soirée mémorable (1) sauf une chose : Anne Fulda est-elle entrée ce soir-là au siège de l’Automobile-Club de France où ont lieu les Diners de cette Aristocratie médiatico-politique ? On le saura peut-être dans un des prochains billets de la Journaleuse. En attendant, BiBi rajoute à l’attention de l’ignorant lecteur qu’en des temps antérieurs, l’ex-d’Anne, le cher Nicolas, affilié depuis toujours à la Secte du Siècle, lui donnait le bras en paradant à cette Soirée très select, chaque dernier mercredi du mois.

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(1) BiBi – fiérot sur le coup du Siècle – aime à rappeler qu’il fut un des premiers à dénoncer cette collusion honteuse entre personnel médiatique et autorités politiques. En deux articles SVP datés de… juillet 2008. Bonne (re)lecture !

« Femmes je vous aime… »

1.  «Du sexe aussi souvent que tu veux, aussi longtemps que tu veux, comme tu veux» : c’est le Slogan des «Pussy Clubs», bordels low-cost, relookés à l’allemande. On t’offre un menu Pizza, de la bière et un choix de femmes à volonté. 100 euros en soirée. 70 l’après-midi. Baiser buccal en supplément. D’un côté, on a des tenancières qui revendiquent le droit de tirer le max de profit de leur outil de travail. De l’autre, on a des associations qui dénoncent ces mises en tête de gondole, ces passes à la chaîne et ces exténuants travaux forcés. Dans l’Allemagne de Merkel, la Prostitution, légale depuis 2002, n’est plus considérée comme une «activité contraire aux bonnes mœurs» mais, là-bas comme ailleurs, dans l’ère du Tout Business, le Corps humain est toujours considéré comme une marchandise.

2. Brigitte Lahaie, ex-star du X, cause aujourd’hui dans le poste en animant une émission quotidienne sur les Ondes de Radio Monte-Carlo. «Je n’ai pas l’impression d’avoir changé de registre» précise t-elle. Peut-être toujours ce plaisir par la langue (française) ? «Mon entrée en pornographie n’a pas été motivée par des scènes de cul. A l’époque, on recevait un vrai scénario et on tournait des films plus artistiques. Et moi, j’avais simplement envie de montrer mon plaisir au grand jour». Les temps sont devenus beaucoup plus durs et beaucoup plus dangereux. Finies les petits plaisirs. « Si j’avais 18 ans aujourd’hui, j’y réfléchirais à deux fois avant de me lancer. Les filles sont de vrais objets sexuels et elles en sortent plus abîmées au sens psychique du terme que l’on pense ».

3.  A l’autre bout de l’échelle sociale, il y a les femmes argentées comme Aude de Thuin, business woman qui a créé le «Davos des Femmes», ce Women’s Forum qui, une nouvelle fois, rassemblera en 2010 les grandes pointures féminines mondiales du Business et du Marketing. Si les amies de BiBi veulent s’y rendre, il leur en coûtera 5000 euros pour les 3 jours. Avec l’appui financier de Publicis d’Elisabeth Badinter (61ième fortune française avec ses 460 millions d’euros), Aude a pu passer à la vitesse supérieure. Au congrès 2009 à Deauville, le programme qu’elle avait concocté avait pour thème « Demain ! ».

Demain ? Du 14 au 16 octobre 2010, on invitera les mêmes : Laurence Parisot, Anne Lauvergeon d’Areva, Mercedes Erra d’EuroRSCG, Anne-Marie Taittinger, Agnès Touraine. Le contenu ? Les objectifs ? «Echanger, enrichir son réseau, ses connaissances, découvrir de nouveaux talents, avec des intervenantes, des participantes venues du monde entier et 1200 leaders d’opinion ou chefs d’entreprise». En un mot, consolider la Solidarité de classe. On ne sera guère étonné d’y rencontrer Irène Frain (récemment décorée de l’Ordre du Mérite), Christine Ockrent, Anne Bauer des Echos, Maria Shriver, femme de Schwarzenegger, l’inénarrable Arielle Dombasle (elle clôtura le Forum 2009 en chantant : «A la fin, la Femme n’est qu’une poupée») et tant de merveilleux partenaires : Barclays, L’Oréal, GDF Suez, Cartier, Allianz, Renault-Nissan. Et c’est une Aude sans complexe qui conclut le Forum 2009 de façon très modeste : «Je peux apporter quelque chose aux femmes du monde entier». Du Monde entier SVP !

4. «Lady Thatcher, un diable d’homme», titrait Le Monde du 31 décembre. Agée aujourd’hui de 84 ans, la Dame de Fer souffre de troubles mentaux et de problèmes de mémoire. Selon sa fille Carol, ses pertes de mémoire sont apparues en 2000 lorsqu’elle a confondu Guerre des Malouines et conflit bosniaque. En 1984-85, Margaret Thatcher eut recours aux forces policières, fit voter des lois empêchant le soutien des non-mineurs aux grévistes mineurs et supprima les aides sociales aux familles grévistes. Les mineurs de ces grandes grèves, eux, n’ont rien oublié.