Monthly Archives: avril 2019

Ecrire d’un certain bord.

Solitaire, solidaire.

Ecrire d’un certain bord. Permettre à quelques lecteurs/trices passant par ici de s’acharner sur quelques cadenas. Dans ce blog, offrir des occasions de desserrer les mâchoires de la grande Machine du Pouvoir. Les multiplier tant bien que mal. S’engager ensemble dans les batailles où – quelles qu’en soient les issues – il n’y aura ni vaincus d’avance, ni vainqueurs absolus. S’aventurer dans des terres inconnues, malgré les vents contraires et les annonces répétées de fortes houles. Oui, naviguer tant bien que mal.

Cette Opération de transmutation a pour socles mes lectures bien sûr mais elle touche aussi, en solidarité, à nos actes, à nos positions, à nos liens. Traversée impitoyable et incertaine au cours de laquelle la mise sur le tapis des Valeurs éthiques (la Justice, le Bien, le Mal) reste la constante puisque s’y joue notre honneur dans un rapport au monde, quotidien, exténuant.

Arrimés que nous sommes au langage, à cette circulation bâtarde des mots (vents) dominants, aspirés dès nos premiers jours par ce charivari et ce tintamarre venus des Ghettos du Gotha, empoissés par ces vocables descendus des Hauteurs, nous nous débattons tant bien que mal contre les échos de ce vocabulaire de Mort, contre le Serpent médiatique de la Brutalité frontale. Avec, hier, aujourd’hui, les vecteurs de cette souffrance, énumérés ici en inventaire incomplet : bancs de l’école, journaux de 20 heures des chaines publiques, interventions d’Experts, de Délégués, de Spécialistes, micro-trottoirs-radios-télé, réunions elyséennes d’Intellectuels, palabres de la Société de Bricoleurs, oukases de la Corporation des Canailles-en-Col-Blanc, impositions littéraires, poétiques, musicales, pilonnages médias qui saturent nos horizons quémandeurs de Neuf. Alors que – il faut le préciser  une fois de plus – les lanternes de Lénine et les écrits de Marx, Capital en tête de gondole, sont plus que centenaires.

Rappelons en trois lignes merveilleuses, ce constat poétique (oui, poétique) de l’auteur du Capital achevant son Ulysse (avec l’aide précieuse de son ami Friedrich Engels) : « Nous abandonnâmes d’autant plus volontiers le manuscrit à la critique rongeuse des souris que nous avions atteint notre but principal, voir clair en nous-mêmes».

Tant bien que mal, voir clair en nous-mêmes. Lucidité qui s’éclaire des rayons d’un soleil de Midi. Poussée irrépressible, rayonnement au bout de l’analyse, volonté de partage (même si, Dieu le sait plus et mieux que quiconque : nous sommes seuls, terriblement seuls et notre imaginaire est quelque chose de solitaire par nature). Volonté de savoir, d’analyse : nous sommes des scientifiques et nous savons – en préambule de tous nos travaux d’équipe – qu’il n’y a de solution, d’hypothèses fécondes que collectives.

L’aspect déterminant de l’Analyse est double : 1. Crise du Système économique (avec blocage des forces productives, matérielles et humaines – y compris la force de travail et sa reconstitution épuisante) et 2. Crise de la Reproduction du Système. Dans ce mouvement dialectique, le Sujet en crise, divisé, s’éclaire aux lumières du Labeur d’élucidation, aux éclairs du Travail continu en semaine, prolongé dans les serpentins des samedis & dimanches, en vêture, parure et panoplie jaune-fluo.

C’est qu’il s’agit, au fin fonds de nous-mêmes, d’y voir
clair pour continuer de marcher, de creuser, d’avancer.

Ecrire d’un certain bord. Percée de Scribe qui n’a rien d’une ligne droite et d’un voyage sans retour. D’autres diront qu’il y a là un passage ininterrompu et une course exténuante qui va – aller/retour – de la méconnaissance idéologique à la prise de conscience. Ascension, retour et descentes tourbillonantes. A l’infini.

Pas facile de ne pas trébucher dans ces étapes à répétition. Pas facile de refuser de se vendre à tout prix, de résister à n’importe quel prix, pas facile de ne pas se vautrer dans la soie avec les Marchands du Temple, avec les gardiens de l’Empire. Les années de galère antérieures, l’Expérience artistique derrière nous n’y font rien. L’Art ne rend pas meilleur, écrivait avec raison, un revenant du Goulag, Varlam Chalamov. L’Art ne rend pas meilleur, voire il nous rend pire : pour cas exemplaires de cette semaine, Jean-Louis Aubert en costume de flanelle à l’Elysée et Bernard Lavilliers adoubé Chevalier de la Cour macroniste. Nulle surprise pour ceux et celles qui ont tant appris de Freud et de ses topiques, de Bourdieu et des traces qu’il nous a laissées.

On trébuche, on se casse la gueule. Tous à des places assignées d’avance où, chacun, chacune, nous avons à répondre de nous-mêmes. Le but : se reconnaître comme sujet, un parmi d’autres. Sujet désirant, accroché au bastingage (ici avec les affects très contemporains de dégoût, de rage, de soupirs désespérés, de majeurs pointés au ciel, de poings serrés hors de nos poches) et Sujet politique (impossibilité de rester en place, de faire du sur-place, détermination à gagner les ronds-points, à les occuper, à ériger des cabanes, à descendre les Champs etc). Trouver du ciel bleu derrière les grenades et leurs fumées à particules brunes. Chanter à pleins poumons les Airs de la Carmagnole revenue. Engranger les récits communards et se faire porteurs des révoltes des Camisards et des 14 juillet.

La cloche a sonné, ça signifie…

Aux liserés des Actes accumulés (numéros déclinés à l’infini, Actes XXIV, XXV, XXVI), la tête se penche sur le clavier. Serrés sont les poings, tranquille est l’assurance. Ils auront beau faire : les assauts des Dragons du Roi, les oscillations mortifères, répétées du CAC 40 ne font plus peur.

Silences et Violences médiatiques.

Silence assourdissant des Medias sur Françoise NICOLAS, lanceuse d’alerte.

Depuis plus d’un mois, les réseaux sociaux font état du parcours de Françoise Nicolas, ex-fonctionnaire au Ministère des Affaires étrangères à l’Ambassade de France au Bénin. En 2009, elle y fait état de malversations financières, de dépenses fictives, d’utilisations de fonds publics. On la menace, on la fait passer pour folle, on la renvoie en France et plus grave, on tente de la tuer sur son lieu et pendant son temps de travail. Malgré les appels au secours à sa hiérarchie, c’est le silence total. Sa hiérarchie ? Nathalie Loiseau, celle-là même qui conduit la liste LREM aux Européennes. Nathalie Loiseau était alors la DRH et était membre du CHSCT (Comité d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail).

Article paru dans Presse-Océan

Silence côté Pouvoir et silence complice de ces Medias qui ne pipent mot.On relèvera, via ce bref inventaire toujours muet, les grands donneurs de leçons de Mediapart (le journaliste Michaël Hajdenberg, journaliste, co-responsable du pôle « enquêtes » à Mediapart, au courant dès 2015), les Plenel, Arfi, Turchi pourtant dûment sollicités, ceux de Libe (il faut la pression des réseaux sociaux pour que CheckNews ponde un article qui renvoie – malgré les preuves – les protagonistes de cette Affaire gravissime dos à dos). Cet article mis en ligne ce 9 avril transforme cette affaire en fait divers, ce serait une affaire qui ressurgirait pile poil avant les Européeennes – hum hum pas de doute, c’est déjà suspect, c’est déjà orienté, n’est-ce pas ? Jacques Pezet fait passer la lanceuse d’alerte comme « en souffrances » et la présente comme « fragile ». Il fait passer en douce ce « petit » mensonge qui tente de sauver le Soldat Loiseau : l’agression sur Françoise Nicolas a bien été qualifiée pénalement et officiellement de tentative de meurtre mais le Drahi Boy parle d' »accusations » de la lanceuse d’alerte, parle de ses « reproches » et rajoute qu’il s’agit de croyance (« à l’en croire« ).

Ne parlons ni du Canard Enchainé qui refusa d’écrire un mot sur le Bayrougate ni des radios publiques. Imagine t-on Nicolas Demorand (qui nomma Anne Lauvergeon d’Areva au Comité de Surveillance des journalistes de Liberation), Léa Salamé, Nathalie Saint-Cricq, Thomas Legrand, Bruno Duvic ou Guillaume Erner parler de choses aussi ridicules que des malversations, d’argent public et d’une lanceuse d’alerte inconnue ? Imagine t-on qu’ils en fassent de gros titres ? C’est que – tous – ont peur qu’éclate un scandale Fillon-bis. Aussi sacrifient-ils tranquilou la Vérité pour ne pas voir les Français (catalogués par eux comme fainéants, assistés, gilets jaunes antisémites et violents etc) voter pour ceux qu’ils nomment les «extrêmes» aux élections du 26 mai?

Les silences traversent tout le paysage politique et médiatique. Ce n’est pas d’aujourd’hui qu’on rappelera Edouard Balladur ou François Léotard à la barre pour l’Affaire Karachi, qu’on reparlera de l’argent de Macron récolté à Londres en 2016, des affaires de Ferrand en Bretagne, des Thierry Solère et d’Urvoas. Plus récemment, silences et black-out total sur les questions qui suivent :

Qui finance la campagne de Raphaël Glucksmann ?

Qui reviendra sur le pseudo-incendie de la maison de Richard Ferrand qui occupa les antennes et radios pendant des jours et des jours ?

Qui va nous en dire plus sur l’Affaire de Libreville et de Liberation ? Qui nous donnera plus d’explications sur cette honte et sur les responsabilités de son Directeur de Redaction Laurent Joffrin ?

Qui nous parlera encore du coffre-fort de Benalla ?

Jusqu’à quand devrons-nous attendre pour que les @decodeurs du Monde, qui se posent en Défenseurs auto-proclamés de la Vérité, qui chassent – paraît-il – les fakenews, nous donnent le montant des subsides versés par FaceBook, garantie soi-disant de leur Indépendance, Neutralité, Objectivité ? Plus ou moins que les 245.000 dollars donnés par Mark Zuckerberg à Libération ?

Qui rappelera qu’à Noël 2016, JF Copé, Brice Hortefeux, André Guelfi sirotaient un pastis à l’Hotel Dorint d’Agadir et parlaient déjà du Crédit Lyonnais ?

Qui éventrera enfin le BayrouGate ?

Qui pour reparler du don de Jean Quatremer, journaliste à Liberation, à En Marche, et de ses crachats sur les Gilets Jaunes ?

Qui rappelera à Gérard Collomb, alors Ministre de l’Intérieur, qu’il voulait « trier » les Migrants sans que cela offusque le moindre éditocrate ?

Qui parlera des dessous des tractations ahurissantes au MediaTV, d’où Aude Lancelin vient de démissionner ? Quid des personnes qui ont organisé ce putsch et détruisent ce site que les BiBis ont jusqu’ici – comme avec Là-Bas-Si-j’y-suis et Arrêts sur Images – soutenu ?

*

On a coutume de dire que la Censure a disparu, que les Ministres de l’Information n’existent plus comme aux temps gaullistes, que les Medias sont des contre-pouvoirs qui peuvent tout dire. Oh, ils peuvent dire, oui, mais encore faut-il voir de quelle façon ! Ils font fi de la hierarchie des Infos, les nivèlent (la grossesse de Nabilla c’est l’équivalent du coffre-fort disparu de Benalla), enfouissent les plus graves scandales sous un torrent de banalités avant de les oublier. Ou encore, aujourd’hui, avec l’article de Jacques Pezet sur l’Affaire de Françoise Nicolas publié dans CheckNews (et non en page politique de Liberation), on présente tant de distorsions qu’on nous fait croire à une présentation distanciée et sans parti-pris. Tout passerait comme une lettre à la Poste si ce n’est que veillent, toujours vigilants, toujours prêts, la Grande Secte des Bibis.:-)