Monthly Archives: novembre 2014

UN APRES-MIDI AVEC ARTHUR SCHNITZLER.

schnitzler

En ce samedi – jour de visite matinale à la «librairie» du Secours Populaire – je me chargeais d’un petit volume de plus à lire : les aphorismes d’Arthur Schnitzler («Relations et Solitudes») édité en 1988 chez Rivages. Un condensé de petites phrases et de longs développements qui n’ont pas pu me laisser indifférent lorsque je les mis en rapport avec ma propre vie.

RAGE, AMOURS ET ACCABLEMENTS.

Accablement

Rage, Amour et Accablements : tout tourne autour de ces trois pôles. On réservera la rage contre ces grands Capitaines d’Industrie (cette fois Gérard Mestrallet, PDG de GDF-Suez), l’Amour  pour ce cinéaste qu’est Kaurismaki et l’accablement (teinté d’espoir) pour Jean-Luc Mélenchon.

Lettre à la Femme d’à côté.

Fanny Ardant

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Sympa le jury Télérama !  Ma lettre via e-mail n’avait pas été choisie pour la parution dans l’hebdo télé de cette semaine (3 gagnants) mais elle a été sélectionnée comme lettre «coup de cœur» de ce même jury composé de David Foenkinos, Pierre Murat, Marine Landrot, Olivier Chaudenson et Florence Tissot. Invité à la Maison de la Poésie ce 15 novembre, je suis allé écouter un Laurent Lafitte (fade et peu inspiré) lecteur de quelques lettres de François Truffaut et – entre autres – de mon petit travail d’épistolier. Supposant que celui-ci ait été apprécié par quelques-uns et par quelques femmes d’à côté, je vous livre ici mon morceau de bravoure 🙂 

Elle me disait… (épisode 11).

Ellemedisait11

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Elle a l’air de ne pas être là mais quand elle vous regarde, elle est terriblement présente. Elle se tourne vers vous, yeux bleus, yeux vert-clair, vous hésiterez toujours pour repérer leur couleur. Ses yeux changent avec les affres du ciel. C’est qu’elle a un rapport céleste avec les éléments. L’état du Monde, les états du monde (ajoutons-y le minéral, le souterrain, le climatique, l’aquatique même) influent sur ses états d’âme.

Ses paroles dévalent du haut des sommets, stagnent dans les plaines, paressent dans les méandres intimes de ceux qui l’écoutent. Quand la rivière s’assèche, on découvre, sur le limon, la trace de ses mots un peu rudes. Elle ne se soucie guère de savoir si ce qu’elle dit (paroles déjà vouées à l’effacement) ont ou non une quelconque portée, une quelconque profondeur. Le lecteur est embarqué dans son Dire avant toute connaissance de ce qui lui arrive. Et chacun de s’apercevoir dans la houle et dans les vents, mi-étourdi, mi-assuré, qu’il est, en cette lecture, acteur obligé.

Voilà ce lieu particulier dans lequel Elle vous a entraîné : théâtre intra-muros où s’actent sa bravoure, son intrépidité, sa détermination, sa sensibilité.

Ecoutez-la dès le lever de rideau. Ecoutez ses murmures à deux dizaines.