Monthly Archives: juillet 2011

La plus belle colère du quinquennat de Sarkozy.

Cette Fiction-BiBi est l’Histoire de deux hommes puissants qui ont la Peur pour carburant.

Car le Pouvoir ne repose pas sur des hommes au caractère bien trempé. Il repose sur des couards, des Ceausescu qui font pitié une fois que la roue a tourné. Mimi. Mimi. Ils sont si minables, ces Hommes de haut rang. Ce sont uniquement leurs positions objectives dans l’espace social qui leur donne cette puissance incomparable. Ôtez leur le trône, gommez les forces qui les ont portés au Pouvoir et vous faites face à des poltrons.

Psychologiquement, un poltron sur un trône peut faire l’affaire et peut même mener les affaires de tout un pays. C’est bien là le pire.

Et c’est bien ce qui arriva dans cet étrange épisode qui vit ce pauvre et insignifiant personnage Baroin se muer – à l’insu de son plein gré – en un Viking indestructible. BiBi parle bien de ce François Baroin qui a peur des langues étrangères (il a appris la langue anglaise à l’économie), qui a peur des avions (ses déplacements sont terre à terre). Ce jour-là, c’est une autre peur qui le poussa à chahuter notre Président, peur et effroi de devoir laisser filer un poste tant attendu . Ce François-là, hors de lui, ne se rendit même pas compte du pouvoir qu’il possédait en tant que prototype chiraquien.

Hystérique, écumant de rage, comme possédé, il ne découvrit que par hasard l’étendue de son influence. Une étendue si grande que Sarkozy, lui aussi, à son tour tremblotant de peur, renvoya Bruno Lemaire à ses chères activités agricoles.

On sait que, deux jours auparavant, notre Président avait promis à Bruno Lemaire le portefeuille de Christine Lagarde : «Fillon va t’appeler cet après-midi. Prépare-toi». Devant cette nomination quasi-inéluctable, Baroin fut saisi d’une fureur non contenue incommensurable. Porté par un Ego surdimensionné, tremblant de peur et de rage, François Baroin fit ce geste fou : il se présenta devant son Maître éructant, hors de lui, méconnaissable. Nous parlons ici de ce Baroin si posé, si gentillet, si cucu, si fade. Et c’est  presque malgré lui, qu’il hurla : «Je veux mon hochet sinon… sinon… euh… je… je rejoins Jean-Louis Borloo».

Alors le Maître incrédule fut à son tour saisi d’angoisse(s) : les tics habituels réapparurent et tout le travail de maintien qu’il s’obligea depuis quelques mois avec ses équipes de Com était réduit à néant.

BiBi a déjà glosé sur cette peur panique qui saisit régulièrement notre Chouchou. Agoraphobe, il a peur de tout. http://bit.ly/kXWRyR Dans ses déplacements, il est obsessionnel, voulant éviter tout incident (il est à craindre que l’incident d’Agen n’arrange pas les affaires). Ayant renvoyé Villepin dans les cordes, notre Chouchou ne sait pas trop comment s’y prendre avec la présence de Borloo au 1er tour qui pourrait lui ravir 4 à 5% décisifs pour la Course au titre.

Le tête à tête mit aux prises deux peureux. L’insignifiant François joua son va-tout, mi-inconscient mi-lucide. Il lâcha à son Maître estomaqué, si peu sur de lui : «Tu me prends à l’Economie et aux Finances en remplacement de Christine ou bien tu… tu… tu me vois dès demain chez Jean-Louis».

On connaît tous notre Président : il fait les gros yeux, il se hisse sur ses talonnettes, il menace, il éructe, il tance mais c’est pour se coucher et rabaisser tout aussitôt son caquet, conscient qu’il est de devoir composer avec ceux qu’il déteste. Chouchou n’a que trois amis : Claude, Brice et ce Maître à penser dont l’amitié se noua au bon vieux temps où Karachi fleurait bon l’oseille. Trois gros perdants cependant : Edouard perdit en 95, Brice ne fut pas foutu de tenir un quelconque ministère et Claude devient fou furieux devant les simples chiffres de la Cour des Comptes.

Notre Baroin obtint donc son poste. Et de quelle façon ! Furieux, hors de lui, il sortit de ses gonds pour la première fois de sa vie. Même Michèle Laroque ne l’aurait pas reconnu. Veste déboutonnée, chemise ouverte, cravate en zig zag, il…il… Mais c’est François Fillon qui résuma le mieux cet épisode épique. Notre bon Fillon rapporta : «Il a suffi que le François «se roule par terre» et martèle le sol de ses petits poings pour que Sarkozy cède».

 Dommage que les caméras de TF1 n’aient pas saisi ce moment unique : Baroin se roulant par terre et faisant – sans vraiment y penser – un chantage au Maître. Mais Stratégie de la Discrétion oblige, on n’en verra rien.

Pierre Lellouche a raison lorsqu’il chuchote : «Chouchou a été obligé de céder devant ce pauvre Baroin. Pour le Chef de l’Etat, ce n’est pas précisément un signe de force».

Baroin a donc eu son hochet. Lemaire, lui, est resté avec ses jouets et le soi-disant Maitre, ruisselant de peur, silencieux et quasiment fiévreux, a flanché. A la crèche élyséenne – entre caprices de nourrissons et réponses infantiles – on vit des moments fabuleux.

Petites phrases et gros chiffres.

 

A déguster sans talonnettes.

Martine Aubry : «Le principal défaut de Nicolas Sarkozy ? Il manque de hauteur».

Otage, Ô désespoir.

Nicolas Sarkozy aux familles des ex-otages Stéphane Taponier et Hervé Ghesquières : «Nous règlerons nos comptes avec eux quand ils sortiront».

Stéphane Bern au Front de Gauche ?

Stéphane Bern, commentateur mondain du mariage princier monégasque : «Je ne voulais pas verser dans l’insolence en raison des liens de confiance qui me tient à la famille princière». Maintenant que les festivités sont terminées, attendons avec impatience l’insolence de Stéphane dans la Famille RTL de Jean-Michel Aphatie. Sur que l’insolence ne sera pas cette fois en… bern.

Beigbeder, médaille en chocolat.

Charles Begbeider et Annecy ont recueilli 7 voix sur 100 lors de l’attribution de la ville olympique 2018. Une Mascarade qui aura coûté 25 millions d’euros. Le Grand Charles, n°2 du MEDEF, avait monté l’Opération Escalade du Mont-Blanc il y a un mois pour galvaniser les troupes : «La réussite de cette expédition est de bon augure avant le 6 juillet. Nous irons à Durban pour gagner». Ne rions pas trop fort, taisons nos sarcasmes, ça pourrait déclencher des avalanches.

Chiffres abracadabrantesques (Source : Le Lien social).

Un député gagne 21977,08 euros mensuels (salaire + indemnités de fonction + frais de mandat + crédit collaborateur).

Un sénateur gagne 20416,46 euros mensuels pour préserver son indépendance et résister aux pressions du lobbying.

Luc Ferry gagne 4499 euros mensuels en enseignant la Philosophie comme Mirage.

Bernard Arnault, patron de LVMH, a encaissé 240,1 millions d’euros de dividendes en 2010. Il a un salaire fixe de 1728399 euros, un bonus de 1200000 euros et 174233 euros (jetons de présence). Sa retraite ? 622000 euros annuels dès ses 65 ans.

Frank Riboud, PDG de Danone a touché 5,2 millions d’euros en 2010 et a encaissé 800000 euros de stock-options.

En 2010, les 50 patrons les mieux lotis ont touché en moyenne 3,4 millions d’euros (soit 40% de plus qu’en 2009).

Un bénéficiaire du RSA gagne 454,63 euros mensuels.

Huit pages.

C’est un mémoire de huit pages que Nathalie Kosciusko-Morizet a présenté le 31 mars 2011 devant la cour administrative de Marseille pour annuler le jugement du 22 décembre 2010 au sujet de la (troisième) maison provençale de Michel Drucker (293 m2 et pinède protégée). Si par malheur Sarkozy passe en 2012, on saura où se fêtera la Nuit du Fouquet’s-bis. A Eygalières, l’UMP de Sarkozy sera comme chez elle.

200000 euros.

En 2006, Jean-Pierre Pernaut, pilote de course TF1, avait reçu 200000 euros pour le Trophée Andros de la part du Conseil Général des Alpes-Maritimes. Jean-Pierre a un bon ami niçois qu’il a préservé lors de l’affaire du faux-témoignage diffusé sur sa Chaîne : Eric Ciotti, grand chef du 06. Nice is very Nice.

Bon app’.

Sur nos écrans de télé, ce fut Coluche par-ci, Coluche par là. Le 22 juin, la Commission Européenne annonçait « une coupe drastique des allocations d’aide alimentaire destinées aux plus démunis« . Cette enveloppe passe donc de 400 millions d’euros à 113. Pour la France : de 78 à 16. Pour le Secours Populaire, c’est par exemple, « 517000 personnes qui ne pourront plus accéder aux produits alimentaires». (Source : Le Canard Enchaîné).

Le dessin est de Christiane Favier. http://www.artmajeur.com/christianefavier/

La nuit tombe sur Hama.

L’an dernier, BiBi s’aventura sur les terres syriennes et en rapporta des billets de voyage. Il s’arrêta trois jours dans la ville d’Hama, vaste métropole de 700.000 habitants (4ième ville de Syrie), ville jusqu’alors inconnue de lui. Aujourd’hui, il pense aux Syriens rencontrés, à leurs silences parlants, à leurs combats du jour.

En 1982, le père de l’actuel président, Hafez al Assad, avait réprimé une insurrection dans la ville qui avait fait 30.000 morts. Les habitants de Hama et les professeurs des Écoles d’ingénieurs que BiBi avait rencontrés s’en souvenaient encore.  Aujourd’hui, BiBi pensent à ces étudiant(e)s rencontrés sur une des jolies guinguettes de l’Oronte là où les forces militaires de Bachar Al Assad auraient jeté les corps de plusieurs manifestants.

Le 3 juin, des incidents sérieux avaient déjà fait des morts. Le premier juillet, une manifestation monstre avait rassemblé 150.000 personnes dans les rues pour réclamer le départ de Bachar Al Assad. Le lendemain, le gouverneur de la province avait été limogé et l’armée déployée tout autour de la cité. Des blindés seraient toujours stationnés autour de la ville où on aurait compté 22 morts.

Les Norias (photos), visibles dans le centre de la ville, servent à élever l’eau grâce au courant pour arroser les jardins qui surplombent le lit du fleuve. Espérons que la roue de la répression cessera et que la démocratie et le pluralisme pourront alimenter très prochainement les terres syriennes.