Monthly Archives: juillet 2010

Tournée estivale des Blogs.

1. « Les Bloggeurs deviennent-ils paresseux ? » demande Eric Mainville dans Crises dans les Médias.

Là encore, il n’est de réponse que singulière. Dans un autre billet, le tenancier du blog se posait la question de l’écriture et du Plaisir. Pour BiBi – qui n’échappe pas à la règle – on écrit toujours pour se protéger et pour « être aimé » (Michel Leiris). Se protéger de quoi ?… Peut-être bien de la violence, de la violence de la Vie et de celle de la Mort, notre épée de Damoclès. Cette protection est, bien entendu, en partie un leurre , « a great illusion » car la forteresse de mots que l’on érige pour bien se sentir à l’abri, présente – là et là-bas – d’énormes brèches par où toute la Douleur et le Scandale d’être vivant s’engouffrent.

Pour autant, écrire reste une raison supplémentaire pour continuer de vivre, d’aimer, d’être aimé, dans cette alternance de relâche et de relances, de paresse et d’acharnement.

2. Seb Musset « Le Client est roi » : « D’un côté, les dégoutés du vote me demandent régulièrement si, où, quand et comment l’insurrection va venir alors qu’elle est déjà là… De l’autre, je croise des 25/35 ans écœurés par trois années de gouvernance (…) mais qui n’envisagent aucune alternative. Et bien, du seul point de vue humain qui l’intéresse, le kikavotépourmoi : notre monarque s’en carre ».

Bien entendu que le monarque s’en carre car seul l’intéresse le 50,00001 % au jour J. Et pour cela, la division, la haine de catégories sociales entre elles, la haine née de «problèmes » dits  « ethniques» non seulement servent sa politique mais sont SA politique dans son essence-même. Le voilà qui mobilise ses Amis médiatiques à grande échelle. Les Dir’Com de l’Elysée l’ont compris avec la chute de Chouchou dans les sondages : le seul créneau à prendre d’assaut pour sauver la Patrie UMP, c’est de gagner sur l’extrême-droite. Avec pour appuis, la bassesse des «arguments», les «slogans» répétés jusqu’à l’écœurement, la mobilisation des Intellectuels-Chiens de garde et l’aval d’une partie de la petite bourgeoisie au trouillomètre à zéro.

3. Vogelsong – Blog Piratage(s) – décortique la Machine Radiophonique qui veut nous décerveler. Exemple rapporté : France-Inter organise un débat sur le phénomène de la violence gratuite avec des invités triés sur le volet : «S. Roché criminologue, philosophe de l’insécurité et prix littéraire de la Police Nationale, H. Niel contrôleur général de la Police».

Sur le Train-train habituel de ces pseudo-débats, VogelSong rajoutera avec justesse : « Petits instants médiatiques anodins subtilement glissés entre une tranche affaire d’État et un bout de fait divers qui tourne mal. Anodins, mais bien représentatifs de la façon dont le débat se noue en France. Représentatifs de l’attirance irrépressible pour l’extrême droite. Ce petit côté subversif qui donne le frisson… ». BiBi rajoutera qu’en d’autres temps, certains (beaucoup d’) intellectuels louèrent ces délicieux frissons à l’Université de Weimar guère éloignée de plus de 20 kilomètres du camp de Buchenwald.

4.Vis-à-vis des « gens du Voyage », Laurent Mucchielli rappelle à juste titre que – dans une résolution du 30 juin 2010 – le Conseil de l’Europe avait relevé notamment les problèmes suivants : « création d’un nombre insuffisant d’aires d’accueil, mauvaises conditions de vie et des dysfonctionnements des aires d’accueil, accès insuffisant au logement des Gens du voyage sédentarisés, procédures d’expulsion qui peuvent être mise en œuvre la nuit ou en hiver et comporter des violences injustifiées, discriminations liées à la loi du 3 janvier 1969 notamment concernant le droit de vote, manque de moyens mis en œuvre pour lutter contre l’exclusion sociale, difficultés d’accès au logement des Roms migrants en situation régulière« .

2005 : Edouard Stern s’en va, Eric Woerth arrive.

La lecture : un formidable passe-temps.

BiBi a fini la lecture de deux livres sur le banquier Édouard Stern (photo Le Temps.ch). Le premier, de Valérie Duby et Alain Jourdan (aux Éditions Privé et publié en 2006 : «Mort d’un banquier» Les dessous de l’Affaire Stern) nous en apprend de belles sur les réseaux tissés autour de ce Pirate de la Finance (1). Dans les 240 pages, il ne sera question que de comptes bancaires genevois, russes, d’offshore (îles Caïman, Antilles néerlandaises), de flirt prononcé avec la Chambre de compensation Clearstream, de rachats, de coups bas, d’inimitiés, de haines et de solidarités de caste. Évidemment pas de sentiments hormis des pulsions à satisfaire (les femmes tiennent des rôles secondaires mais indispensables). Le piétinement des valeurs humanistes est quotidien et la course effrénée au profit, affaire de toutes les minutes.

Inventaire des Amis (surtout les Grands).

On a aussi toute la panoplie des amis qui deviennent ennemis et vice-versa.

Édouard Stern était en effet le grand ami de Nicolas Sarkozy et de Cécilia, du… « socialiste » Hubert Védrine (2), d’Henri Weber le…  trotskyste, fondateur de la Ligue Communiste Révolutionnaire, de Paul Desmarais, d’Albert Frère. C’était un amateur d’art (2) et de musique (il détenait 33% de la Maison de disques Naïve qui produisait alors… Carla Bruni pas encore Sarkozy). Le bonhomme demanda «un permis de port d’armes à son ami Nicolas Sarkozy, alors Ministre de l’Intérieur» et il l’obtint grâce à «Claude Guéant, directeur de cabinet de NS qui géra en direct ce dossier sensible» (page 58).

Edouard Stern et l’Oréal.

«De Genève, Edouard Stern règle au début des années 2000, les détails capitalistiques du partenariat entre l’Oréal et Nestlé dans le holding Gesparal. Le PDG de l’Oréal, Lindsay Owen-Jones, a toute confiance en Édouard Stern pour qu’il aide à régler la question du pacte d’actionnaires qui lie, depuis 1974, le groupe de cosmétiques à Nestlé et à la famille Bettencourt » (page 187).

Les auteurs insistent : «Edouard Stern a un carnet d’adresses fourni. Il est proche de deux grands comptes, Elf et l’Oréal » (page 181). D’ailleurs, notons cette coïncidence : Édouard Stern, grand pourvoyeur de Chouchou dans son ascension présidentielle, est mort en 2005. Il n’aura pas fallu plus d’un ou deux mois pour qu’Éric Woerth ne rentre à son tour dans la danse et fonde avec l’aval de l’ami Nicolas « Le Premier Cercle » qui rassemble de bien généreux donateurs (3).

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(1). Le second livre que BiBi achève s’intitule « Le Fils du Serpent » et c’est un Airy Routier bien indulgent qui l’a écrit aux Éditions Albin Michel.

(2). On aurait en effet tort de ne regarder qu’à droite. Dans le carnet d’adresses d’Édouard Stern, on trouve «DSK avec qui il partage une passion pour la peinture et l’art en général». et le « socialiste dont il est le plus proche»,«ancien premier ministre de Mitterrand… Laurent Fabius» (page 176).

(3). Si des fois, Eric repasse devant les bureaux de la Brigade Financière, il pourra toujours répondre à la Question-BiBi : «Éric, as-tu connu Edouard ?»

Pendant l’été, le combat continue.

Le forçat Claude Askolovitch.

BiBi apprend – via Bakchich hebdo – que son pote Claude Askolovitch, journaleux du JDD, est en pleine fièvre. Il aurait deux livres en préparation. Un sur DSK le favori de Claude pour 2012 (« Il pense une idée à la minute ! ») et un autre – en libre entretien – sur Carla Bruni Sarkozy, sa grande amie. BiBi se souvient que Claude Askolovitch avait voulu entrer dans sa Confrérie Twitter et y revendiquer une place de Follower privilégié. BiBi a bien fait de refuser : répondre à BiBi l’aurait fatigué comme jamais.

Extra-terrestres.

De sa base blogguesque, BiBi a émis deux signaux mais pour l’instant, aucun écho. Madame Najat Belkacem a envoyé la groupie Made en éclaireuse mais la lampiste est restée dans le noir complet et n’a pas – encore – daigné faire la clarté sur la (supposée) présence de Ségolène Royal dans l’entreprise publicitaire d’Anne Méaux (ex-Occident) en 2007 (qui conseille – rappelons-le… Eric Woerth).

Florence R., amie de Grégoire Verdeaux (?), interpellée amicalement par BiBi à propos du curieux commentaire déposé sur ses terres, est aux abonnées absentes. Peut-être est-elle partie en vacances ? A Saint-Flour ? Dans l’île d’Arros ? Ou encore sur la Côte d’Azur à vendre ses bijoux de baba-cool ?

Bakchich démasqué.

Un salut amical à Jacques Gaillard de Bakchich-hebdo à propos de son billet «Mot à Mot». Il s’est arrêté sur le mot « Cagoule ». Une possible influence-BiBi après la lecture de son article («La Cagoule oubliée de Nadine Morano»). D’habitude, avec Bakchich, on ne se masque pas devant la Vérité.

Tous les chemins ne mènent pas à Rome.

Consuelo Rummert fait un stage à vie auprès de sa demi-sœur, Carla Bruni Sarkozy à l’Elysée. Envoyée spéciale à Rome pour y parler de la faim dans le Monde, elle n’a pas daigné excuser son absence. Consuelo préfère les plats de l’Elysée et de son Grand Chef. (PS : La recette de cette info avait déjà été cuisinée chez les Amis-Bakchich).

Henriette Youpatchou.

C’était l’infirmière de Madame Bettencourt entre septembre 2006 et juillet 2007. Sa patronne bien fatiguée lui tend un chéquier et lui demande : «Est-ce que le chèque que je viens de signer représente beaucoup d’argent ?» L’infirmière assure au « Monde » qu’en réalité « Liliane n’a pas la notion de l’argent ». Madame Bettencourt venait de signer un chèque de 183 millions d’euros. Un chèque à mettre au panier ou à remettre au banier ?

Dominique Gaspard et les autres.

C’était la femme de chambre de la Maison Liliane. Employée de février 1991 à décembre 2008, elle a été licenciée elle aussi. On fera bientôt tout le tour du personnel de M’dame Liliane. On saura peut-être quelles places occupaient Florence R. et Grégoire son ami dans le générique du film. Un peu de suspense, un peu de patience : Flo est pour l’instant toute occupée à l’ouverture de sa boutique et Greg fait probablement la queue devant les guichets de sa banque.

Rama et son Ramage.

C’est Libération du 29 juillet qui le dit ( et non Bakchich-hebdo) : Daniel Cohn-Bendit dit une fois de plus sa fascination pour Rama Yade. Cette fois-ci, il a poussé le bouchon plus loin, lançant à la Secrétaire des Sports une invitation aux Journées d’été d’Europe-Ecologie de Nantes (19-21 août). Mais les adhérents du mouvement vert se sont insurgés. « Il l’a invitée pour un truc particulier ou bien parce qu’il a le béguin pour elle » expliquait un cadre. « C’était pour parler Foot » s’est défendu Dany le Rouge « je trouvais ça drôle de faire des débats sur le foot ». Des (d)ébats sur le foot ? Avec Ribéry et Benzéma en Guest-stars, ce serait plus drôle encore.

Haïti : toujours un champ de ruines.

Colères et désespoir.

Il y a 6 mois, la Terre tremblait en Haïti. Depuis les grandes envolées humanitaires du lendemain, on n’en cause plus beaucoup. Restent et dominent colères, frustrations, désespoirs dans les quelques 1300 campements où ont été obligés de se réfugier plus d’un million et demi de personnes.

Dans le Monde, on souligne que « les plus démunis y côtoient les sinistrés de la classe moyenne, enseignants, avocats et étudiants qui ont tout perdu, les plongeant brutalement dans la misère et la promiscuité des camps ».

Quelques chiffres.

1. L’Etat haïtien a perdu 20% de ses cadres et 70% de ses infrastructures.

2. Sur les 22000 écoles que comptent le pays, près de 5000 ont été frappées par le séisme. 80% ont été très endommagées ou détruites. Seulement 40% ont été déblayées.

3. Mortalité infantile : Cuba : 5,82; France : 3,33; Haïti : 59,69%
Espérance de vie à la naissance : Cuba : 77, 4 ans; France: 81 ans ; Haïti : 60, 78 ans. Chiffres relevés sur l’article complet de emcee.

4. « Il faudra compter de sept à dix ans pour se relever complètement de cette crise » déclare un représentant de la Croix-rouge.

5. Le tremblement de terre a tué quelque 16.000 fonctionnaires civils et détruit un nombre incalculable de titres de propriété et des dossiers du registre foncier.

6. L’ Unicef estime que « le séisme a décimé l’infrastructure déjà faible du système de santé et placé un lourd fardeau dans un pays qui n’avait déjà que quatre médecins pour 10 000 habitants ».

7. Haïti compte moins de dix psychiatres.

8. Il n’y a que 300 camions disponibles alors qu’il en faudrait au moins 1000 : « Sept mois après le séisme, Haïti reste un champ de ruines ».

Quarante cinq tours d’enfer.

Jeune adolescent, BiBi a vu son Inconscient colonisé par l’Amérique. Il en a réchappé mais ne regrette pas d’être passé par là. Comme dit l’autre, ce fut « son Destin ». Aujourd’hui, il se souvient en repassant ses refrains sur les sillons de sa mémoire. Il est donc retombé avec Georgie Fame, les Stooges, les Who, Steppenwolf, Mama Cass Elliott et les Doors dans un semi-coma, entre… rage et romantisme.