Monthly Archives: mars 2010

Deux ans de blog : BiBi arrête tout.

BiBi se dit qu’arrivé à 615 articles et deux années de blog, il est temps pour lui de stopper toutes les Machines. Il arrête son blog dès aujourd’hui et demande aux lecteurs de prendre date, eux aussi.

Lorsque BiBi démarra son blog, il ne se doutait pas que le temps passerait si vite.

Deux ans et 615 articles mis en ligne.

Heureusement qu’il rédigeait vite (mais pas à-la-va-vite), heureusement qu’il ne s’est pas embarrassé de trop de questions et encombré de trop d’enjolivures pour écrire ! BiBi était cependant loin de penser que faire tourner quotidiennement la Machine psychique et aiguiser son regard jusqu’à l’exacerbation, le conduirait à l’exaspération.

Et à une fatigue généralisée.

C’est qu’on ne s’immerge pas impunément dans l’analyse du Monde. On sème mais les semailles ne vous rendent pas l’espoir escompté. Tu dois choisir, tu dois renoncer. Aucune place pour un compromis, pour un choix médian : ou la Vie dans le Réel ou la Catastrophe dans le Virtuel.

Tu dois compter avec ta fatigue généralisée, avec (surtout) l’impatience justifiée de tes proches, tu dois faire taire tous les malentendus et t’abriter des orages de plus en plus nombreux. Car au plus près, les ouragans se multiplient ; au plus serré, arrive le temps de la Casse et des cassures. Faut que tu fasses gaffe, BiBi, ça pourrait mal finir.

L’idée d’un Arrêt définitif parut alors comme la seule issue possible : quitter la table et le clavier, abandonner l’écran qui fait écran, partir retrouver l’air iodé, parcourir d’autres plages, en finir avec ces pages, « aller par la Nature comme avec une Femme » (Rimbaud). Faire du Neuf. Bricoler ailleurs. Se refaire de fond en comble et marcher en partage.

C’est qu’en ce bas Monde, il y a tant d’autres choses à faire. Et si cette Vie est Une, elle est encore divisible. Deux années pour ce blog arrivé à terme, ce n’est déjà pas si mal. Juste que BiBi est poussé Ailleurs aIlleurs aiLleurs ailLeurs aillEurs ailleUrs ailleuRs ailleurS. Un AILLEURS divisible en plus d’attentions à l’autre, en voyages qui régénèrent ( ils pensent à l’Iran mais ce sera probablement la Syrie, ils pensent aussi à la Réunion, à l’Argentine, au Pérou). Constat implacable : le Temps lui devient une denrée de plus en plus rare.

BiBi est triste. Triste pour celles, pour ceux qui l’ont suivi aimablement. Triste comme il l’était à la fin des colonies de vacances lorsqu’il voyait Bénédicte ou Dolorès s’éloigner à jamais. Il voudrait saluer son lectorat un par un, une par une, il voudrait prendre congé sans esbroufe, ne pas trop s’attarder, ne pas larmoyer. Il aimerait écrire une dernière fois sur l’exaltation des Rencontres, demander Pardon aux Offensés, dire la bienveillance à ses amis lointains et rire (quand même) avec les imbéciles qu’il a croisés.

Il s’entend dire tristement et définitivement : « Merci à tous maisdeux ans, ça suffit. Aujourd’hui, j’arrête »

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Football : commentaires sur le… Commentaire.

En regardant Lyon-Bordeaux sur TF1, BiBi s’est demandé pourquoi les retransmissions sportives avaient besoin d’un commentaire pour accompagner son regard sur l’écran.

Souvenirs de radio.

Ses souvenirs d’enfant sont rattachés à une position couchée, oreilles sur les haut-parleurs du Normende, un des premiers couplés Radio/UKW/électrophone. Les commentaires d’alors étaient sans image. Les propos assénés étaient éclairants, pertinents et savants. Ils transmettaient une Culture loin de l’Analphabétisme des Supporters de la Tribune Boulogne, ils transmettaient un Savoir sans le Voir, ils remplissaient notre Imaginaire en dessinant un Réel presque aussi vrai que celui du Spectateur du Stade.

Téléspectateur enchaîné.

Avec le(s) Commentaire(s) d’aujourd’hui, il s’agit, pour les Direction des Chaines, de justifier auprès du client l’achat coûteux du Spectacle proposé. Ces Porteurs de Paroles tentent de nous convaincre que ce qui est présenté est unique, exceptionnel. Pression des Patrons oblige.

Tout à fait, Thierry.

Longtemps, l’hégémonie fut totale avec Thierry Roland. Devant les matches pas toujours sublimes, on lui fabriqua une légende avec son compère « Jean Mimi », on se gaussa de leurs Blagues de maternelle, on s’amusa à leurs chansonnettes ringardes vendues en produits dérivés etc. Le duo permettait d’éluder l’ennui de matches soporifiques. A défaut de belles actions, on avait droit à des dialogues historiques et à une déperdition simultanée dans la Connaissance du Jeu. Les publicitaires le savent bien : il n’y a pas que l’image qui compte pour le téléspectateur lambda. Il y faut une Légende.

Grandes et petites coupures.

Imaginons une coupure du son du Poste TV. Nous voilà trépignant, maudissant à qui mieux-mieux cette Technicité et cette Perte (alors que l’image, elle, n’a pas disparu). Comment expliquer cette grogne brutale  si ce n’est que la rupture du Son serait – hypothèse – une équivalence de l’arrêt brutal de la Complainte maternelle, de l’Histoire racontée au Petit Enfant Merveilleux que nous ne cessons jamais d’être. Mmmhhh : ça vous berce, ça vous materne, c’est chaud, c’est bon ce Ronron.

Et quand ça manque, il y a comme la réminiscence et le retour de nos trépignements et colères (enfantines).

Comment se taire ?

Les Commentaires s’uniformisent : ton éructant sur de soi-disant « belles » phases de jeu, montée en octave et en décibels pour trois fois rien, assommants « Oh », « Ah », les « formidable, prodigieux, magique etc », superlatifs servis pour les ignares que nous persisterions à être. Sur Canal Plus, franche Rigolade toutes les cinq secondes agrémentée d’une pseudo-réflexion soporifique et peu critique sur le Jeu etc.

Faire autrement ?

Parler autrement ? Sortir de la Voix Unique, du Sens obligatoire de l’Uniformité ? N’y aurait-il rien à entendre, à attendre d’autre ? Car c’est toujours ça qui manque dans ce Poste où l’on nous cause : le choix, le multiple, la démocratie.

Bon c’est vrai : ce sont des rêves.Parce que la Télé, elle, s’en contrebalance de chercher, d’innover, d’inventer.
L’ami de Sarko, ce cher Patron Martin Bouygues, il s’en fout de la Poésie sonore, de la Petite Musique de Nuit et de Mozart, il n’entend que les cris de la Bourse et les bruits des petites bulles de Coca-Cola.

La Mort.
Dire que BiBi va mourir dans trente ou quarante ans et qu’en fond et tréfonds sonore, il y aura toujours un ersatz de Thierry, un Jean Michel, un Jean-Pierre ou encore une blague de Paga. Oui, au final, c’est ça le plus triste, le plus atterrant, le plus terrible.

Pauline & Radiohead (« House of Cards »).

Pauline a eu une belle idée chantante et BiBi lui ouvre son espace pour ce petit clip plein de charme et de surprise.

Elle a commenté :  » Quand on sait pas trop quoi faire, on fait des clips officieux pour des chansons qu’on aime, sur un canapé un peu petit pour 3. Oui, le résultat pourrait être pire » puis elle a traduit pour ses ami(e)s australiens, irlandais, berlinois et cubains :  » Making a non offcial video clip for Radiohead or How to get efficiently bored on a saturday afternoon. Could have been worse « .

Camarade Nietszche.

Nietszche  (re)vient souvent au secours de BiBi pour qu’il apprenne à voir, pour qu’il apprenne à parler, à lire, à penser. C’est qu’il faut à BiBi sans cesse apprendre et réapprendre à voir, habituer son œil à laisser venir à lui les choses, les gens, les parfums. C’est cela la première préparation à la Pensée. Eviter les écueils du Jugement immédiat, souvent grossier. Se méfier comme de la Peste des réactions instantanées à une séduction.

Apprendre à voir, c’est ce que le Langage nietzschéen appelle la Volonté forte : l’essentiel étant précisément de ne pas « vouloir », de pouvoir suspendre la décision… « L’art de penser doit être appris comme la Danse, comme une espèce de danse », écrit le génial Friedrich. « Savoir danser avec les pieds, avec les concepts, avec les mots », insiste t-il en rajoutant : « Faut-il que je dise qu’il est nécessaire de le savoir avec la plume, qu’il faut apprendre à écrire ? »

Il est là, ce Jeu électrique de l’écriture où les mots au courant (fou) oscillent entre Vitesse de la lumière et Déplacements d’escargot. Nous y sommes dans ce Monde, dans ce Monde (im)mobile avec sa charge quasi-muette de convocations ( «Que fais-tu ? Qui es-tu ? Où vas-tu ?»), avec ce fracas insistant d’interpellations («Poètes et non-Poètes, vos papiers ! ») et de garde-à-vue («Mets-toi là et ne bouge pas, on t’a à l’oeil !»).Tout nous pousse à nous tenir à l’écart d’une écriture qui rendrait compte de ce qui est, de la Vie dans sa Beauté illégitime, de la Vie dans son exaspérante lenteur.

C’est vrai qu’il y a une impossibilité de penser, qu’il y a une impossibilité conjointe de parler et d’être entendu (là est la Violence sourde) mais cela ne signifie en rien qu’il n’y aurait rien à dire. Ce « Rien à Dire », laissons-le aux piteux Loquaces qui remplissent les écrans télévisuels, aux Spécialistes du Bavardage sur l’Indicible, aux Fogiel, aux Ruquier, aux Philippe Val du Monde entier.

BiBi et ses Amis ont, eux, plutôt un Trop-à-Dire. Ils sont plutôt sommés de tout dire. Ou si ce n’est de tout dire, de faire en écriture, l’expérience et l’épreuve des Limites, des leurs comme celles du Monde.

Les Flèches de BiBi (23/30 mars).

XAVIER DARCOS.

Viré de Périgueux et de la région Aquitaine à cause de ses courbettes sarkozystes, Xavier Darcos prendra la succession de Jean Jacques Aillagon à la Présidence du Château de Versailles. Voilà un Courtisan enfin à sa vraie place !

MALEK BOUTIH.

Les demandes souterraines de Malek à la Halde n’ont pas abouti. Destin contrarié : Malek pleurniche sur la nomination de Jeannette Bougrab, UMP,  à la tête de la Haute Autorité : «C’est un symbole de fermeture» se lamente t-il. Malek est peut-être, lui, une grande gueule qui devrait moins l’ouvrir.

ERIC ZEMMOUR.

Suggestion de BiBi au Figaro pour remplacer Zemmour, choisir cette fois-ci un grand intello: Steevy par exemple.

Suggestion de BiBi à Zemmour : continuer d’écrire en devenant le Nègre de BHL. Et utiliser Ariel(le) pour tout mettre au propre.

GEORGES TRON.

Député-maire et Secrétaire d’Etat à la Fonction Publique, il touche par mois 6952 euros (député) + 12795 euros (comme Secrétaire d’Etat)) + rémunération de maire (entre 2000 et 3000 euros). Si Monsieur Tron, villepiniste engagé par Chouchou, a du mal à payer son loyer (118 mètres carrés payés 1 200 euros par mois à Paris), s’il vous plaît, richissimes internautes, glissez lui une pièce dans le tron.

DOMINIQUE DE VILLEPIN.

C’est le lendemain du 18 juin que Dominique de Villepin créera son Club. Notre Aristocrate a bien sûr noté qu’on fêtera, cette année, le 70 ième anniversaire de l’Appel du Général De Gaulle. Avec cette conviction que les Voix de Droite (et d’ailleurs) se ramassent à l’Appel.

FRANCOIS BAROIN.

Jusqu’à présent, on ne connaissait comme ministre franc-maçon que le Frère Xavier Bertrand. Avec l’arrivée de François Baroin, ça fera deux. Maçon lui-même, Baroin a su construire son présent. Demain, il va – à n’en pas douter – démolir franchement notre Avenir.

SEGOLENE ROYAL.

Propos bien légers de Madame Royal : « J’ai l’intention de peser très fort dans le débat d’idées ». Quand se rendra t-elle compte qu’elle ne fait plus le poids ?

ANNE MEAUX.

Dans l’article du Monde « Les seigneurs de la Com’ », ( jeudi 25 mars), on se montre très délicat et très poli avec Anne Méaux, Papesse de la Communication politique, patronne de la société Image 7 qui fabrique et conseille l’image de notre élite. On oublie cependant de dire qu’elle se charge de la Com’ de Ben Ali, du président du Sénégal, de Rachida Dati etc et qu’elle serait – selon l’ami Dominique Besnehard (déclaration au JDD du 26 octobre 2008, page 4 ) – la possible Conseillère Com de l’élue de Charente-Poitou. Plus grave oubli encore : les journalistes du Monde ne se souviennent plus qu’Anne Méaux faisait partie du groupuscule musclé d’Occident (et d’Ordre Nouveau) et qu’elle y « flirtait » alors avec les charmants Madelin et Longuet. Heureusement, BiBi vient (les) corriger.

FLECHE DE COEUR.

Sur le nouveau blog de David Abiker, un intéressant article de l’éditeur Léo Scheer sur le Numérique et l’Édition. A lire pour les constats et les questions qui s’ouvrent sur le Livre dans tous ses états.