Monthly Archives: mai 2009

L’Iran de Reza et l’Eglise de Ron.

Reza et Ron

L’IRAN DU JDD :
La grande Interview de la semaine du JDD, c’est pour le Toutou Claude Askolovitch. Il pose les questions qui dérangent au fiston du très regrettable Shah d’Iran (Reza, de la Dynastie Pahlavi). Reza, en exil, peste contre le régime iranien de Mahmoud Ahmadinejad qui organise des «élections». Quelques perles au hasard : «C’est par la seule peur que le régime tient. Il y a des gens arrêtés, des gens torturés, des religieux qui sont même persécutés» ou encore : « Cela fait longtemps que le régime a perdu le peuple iranien».
Pendant un instant, BiBi a cru que le fiston faisait la critique du régime du Père (et du Pire). Mais non. Doit-on rappeler à Reza que sous la dictature sanguinaire de Papa-chéri, il n’y eut aucune élection (avec ou sans guillemets) lors de ses années de règne sans partage ?

500 ADEPTES ?
Le JDD du 24 mai minimise l’influence de l’Eglise de Scientologie en la réduisant à quelques 500 personnes en noyau dur. Le journal oublie qu’Emmanuelle Mignon, attachée de Little Nikos à l’Elysée, était intervenue de façon radicale lorsqu’on traitait cette Eglise de Secte. Le journal oublie de dire que Little Nikos avait reçu Tom Cruise en grande pompes et que ce dernier avait certifié devant les journalistes avoir aussi parlé de Religion et de la Scientologie de Ron Hubbard avec lui. Alors toute cette agitation, rien que pour 500 pauvres petits fanatiques d’une Eglise de rien du tout ?

Mon JDD adoré.

Le JDD  du 24 mai 2009.

HULOT ET BORLOO :
Impayable JDD : en pages 2 et 3, il titre «Nicolas Hulot s’invite dans la campagne» alors que c’est le Journal dominical qui l’invite – pour faire «évènement» bien sûr. Car qui réellement s’interesse à Hulot ? Juste peut-être une façon de défendre la ligne Borloo, notre Grand Ministre Vert. Claude Askolovitch et Soazig Quéméner de la Team Lagardère lâchent sur deux lignes : «Borloo théorise une survie de l’Humanité qui lui ressemble». Le JDD a-t-il voulu dire que notre Ministre voudrait préserver l’eau mais en v(a)in ?

LITTLE NIKOS ET OBAMA :
Rien de nouveau dans cet article : le catastrophisme habituel, une prédiction de fin du Monde à faire blanchir les Verts. Vite, vite, semble nous dire les deux toutous de la Niche Lagardère, resserrez-vous contre le duo qui vous protègera. Le duo ? Little Nikos et Obama, bien entendu. La ligne verte est donc fixée pour six mois : Little Nikos porté aux nues dès avant décembre 2009, date du Sommet de Copenhague.

TERESA  CREMISI :
Elle a droit à une page entière, la page 4. Italo-française (avec son tact délicieux, le JDD écrit «italo-parisienne»), Teresa a droit à un panégyrique comme l’ont connu auparavant Max Gallo, Catherine Cusset. Italo-française, ça ne vous rappelle rien ?
Teresa est donc nommée PDG du Groupe Flammarion. BiBi a très peur à la déclinaison personnelle des auteurs préférés de Madame : Franz-Olivier Giesbert, Christine Angot, Yasmina Reza et les duettistes Lévy et Houellebecq. L’entrefilet laisse BiBi sur son séant : «Teresa connaît par cœur Homère, Shakespeare, Stendhal. L’aventure, puis la guerre puis l’amour». Il n’y a que l’Italie pour nous offrir de telles figures d’exception.

MAM :
Ce que retient BiBi en page 5, c’est l’extraordinaire pugnacité de Michèle Alliot-Marie qui se dégage de la photographie. Poings serrés, la MAM regarde un interlocuteur invisible (probablement la France entière). Elle desserre à peine les dents et n’a pas envie de rire : sa politique, c’est du sérieux. En fait, énergique et volontaire comme jamais, elle veut faire plaisir à son Boss. Admettons qu’elle est une Femme parfaite : déterminée contre les dangers de l’Extérieur, elle est aussi une femme d’Intérieur.

ERIC CANTONA :
Page 29 : Pour BiBi, dans son Panthéon personnel, Pasolini a été le dernier cinéaste. Eric Cantona a été, lui, le dernier des Grands Footballeurs. Dans le film de Ken Loach, «Looking for Eric» (A la recherche d’Eric), présenté à Cannes, le footballeur vient en aide à un facteur qui n’est pas le Ch’ti Dany Boone mais un supporter des Red Devils. BiBi – qui ne manquera pas de voir Eric dans son nouveau terrain de jeu – espère qu’à chercher Eric, chaque spectateur pourra le (re)trouver.

Terminus du voyage : The Aids Walk à Central Park.

Aids Walk à New York le 17 mai 2009.

Aids Walk du 17 mai (La Marche contre le Sida à Central Park : elle a réuni plus de 20000 participants. Les grandes organisations et les grandes entreprises ont distribué gratuitement café, bananes, bouteilles d’eau, chips, glaces, ce qui a évidemment fait la joie des new-yorkais de Manhattan et de ceux descendus des faubourgs. Ils repartiront satisfaits, sacs des magasins Duane Reade remplis à ras-bord. Les Associations de bénévoles distribuaient aussi préservatifs et lubrifiants par pelletées. Les gays étaient là, au premier rang mais aussi les travailleurs sociaux, les étudiants, les pom-pom girls, les membres de l’Oréal (en tee-shirt de la boite) etc. On courait, on marchait et, à la fin du circuit, on se voyait remettre un diplôme de course. On pouvait faire un don et recevoir un tee-shirt. Des familles entières portaient des tee-shirts qui appelaient à se souvenir des défunts. Emouvant. Des chanteurs et groupes sur la Scène centrale. Pas terribles. Des hobos faisaient les poubelles sous un soleil radieux. Quelques heures après les derniers arrivés sous la banderole, deux à trois mille personnes occupaient une partie de la Septième Avenue pour demander l’égalité du Mariage hétéro-homo ( pour faire pression sur le Sénat qui va voter fin juin sur la Question). A bibientôt pour une autre promenade à New-York ou ailleurs.
Pour BiBi, l’heure est au turbin et le chemin est moins rigolo.

Jane Fonda, Nicholas Cage et Sean Penn.

Jane Fonda et les Cinoches.

1. Les New-Yorkais aiment les acteurs, le spectacle et aiment recueillir les autographes des vedettes. On les voit se précipiter à la sortie des artistes et prendre d’assaut les balustrades en attente des stars du show nocturne auquel ils viennent d’assister. BiBi a fait de même. Cela se passait à l’Eugène O’Neill Théâtre. La pièce de Moisés Kaufman avait pour titre «33 Variations». Pour son interprétation, Jane Fonda avait reçu 5 Tony Awards (l’équivalent de nos Molière). L’actrice signa des autographes tout en répondant en un français impeccable à l’admiration de BiBi. Ensuite, elle retrouva son petit caniche blanc gardé par son garde du corps puis quitta Broadway dans son taxi aux vitres fumées. A ce moment-là, BiBi se souvint de sa lecture d’un article de Jean-Luc Godard dans un Tel quel de 1972 qui analysait merveilleusement une photo de Jane Fonda apportant son soutien au peuple vietnamien.

2. Le mois de mai est propice aux tournages new yorkais. La sixième Avenue a été bloquée pour de longues journées et de longues nuits pour des scènes du prochain film avec Nicholas Cage: «The Sorcerer’s Apprentice» (L’Apprenti Sorcier). Il est minuit. La moitié de l’Avenue est barrée dans sa longueur. Des taxis jaunes sont alignés en d’impressionnantes files d’attente. Tout est en place mais le tournage de la scène de poursuite à travers New York se fait attendre. On a pris plus de précautions que d’habitude car la veille, il y a eu des dérapages de voitures incontrôlés et on a frôlé la catastrophe. BiBi ne restera pas : il attendra Noël pour voir le film sur les écrans.

3. Autre lieu de tournage sur South Central Park cette fois-ci : une entrée d’hôtel réquisitionnée pour des scènes du dernier film avec Sean Penn en vedette : «The Fair Game». Là encore, BiBi attend, attend et restera là avec sa peine mais… sans son Penn.

4. Au Flea Market du dimanche matin de Colombus Avenue, on y a vu Catherine Deneuve, Madonna et Yannick Noah. Le vendeur de DVD pirates a vu le Velvet Underground du temps de sa splendeur underground mais sans la chanteuse Nico. BiBi s’est consolé en entrant au Chelsea Hotel où Nico et Léonard Cohen se sont connus.

5. C’est Tom Hanks avec «Angels and Demons» qui sont star et film et qui occupent les écrans lumineux et incroyables de Broadway.

New New-York.

New New York.

Les étudiants de la New York University ont fêté leurs grades. Revenus du Geant Stadium où Hillary Clinton a loué leur grande sagesse de futurs administrateurs de la Nation, ils ont fêté leur intronisation dans la future élite, tout autour de Washington Square. Derniers moments collectifs avant la séparation, ils ont mangé saucisses et poulet, dansé dans les rues, pleuré dans les bras de Maman, fumé un pétard hors la présence de Daddy. Le Monde qui les attend sera moins rigolo.

Dans la partie d’Harlem où vit Zoé, il faut débourser 1200 dollars pour un logement de 30 mètres carrés. Pas de vie de quartier hors le bénévolat et les Associations caritatives cloisonnées en ethnies. Pas de bistros, pas de cinémas mais de la bouffe en épicerie, en self-services, en pizzerias.
L’amie de Zoé doit dépenser 300 euros par mois pour une couverture sociale et Zoé 400 dollars pour un détartrage. La santé, passée la quarantaine, reste le grand souci de la petite classe moyenne. On craint la moindre fièvre, la moindre rage de dents, le moindre vertige. Les Français ne savent pas assez combien la Conquête de la Sécurité Sociale en 1945 fût un très très sérieux acquis démocratique (évidemment à défendre).

A New York, on fume beaucoup moins mais l’angoisse à ne pas fumer fait… grossir. Les 68 kgs de BiBi font de lui un poids coq (gaulois évidemment) ou – au choix – poids plume (acérée éventuellement).

Deux artistes rencontrés :
Joël Simpson
. Américain, sosie de Léon Trotski, il explique à BiBi sa technique-photo avec des projections de diapositives sur des corps féminins nus. Joël a eu sa quinzaine de gloire parisienne lorsqu’en juin 2008, il a exposé ses travaux au Musée de l’Erotisme. (www.joelsimpsonart.com).
A l’exposition de 60 créateurs new yorkais sur le Projet de www.onebrooklin.com, BiBi n’a retenu que le travail de Luis da Cruz, décorateur sensible (www.luisdacruz.com) et de Katie Quarrier. Une tenture avec un bouddha garni de feuillets d’or, un sol jonché de fleurs en boites métalliques ouvertes en corolle d’un bel effet. Pour le reste, les artistes américains sont confinés dans un individualisme forcené et un ego surdimensionné. BiBi a noté une absence de rage dans leur art, une permanence bien soft dans la dénonciation. Les «Œuvres» tournent beaucoup autour du Sexe, de la Méditation et de l’Exotisme. Ne pas compter y voir une joie de vivre là-dedans, ne pas compter non plus une évocation en formes originales d’un quelconque lien social.

Les New-Yorkais ne s’embrassent pas lorsqu’ils se rencontrent. Ils se serrent dans les bras avec, à peine, un joue-contre-joue. Le toucher sans frein, la bourrade, la bise, le bisou, l’étreinte, le corps-à-corps ne sont pas new-yorkais. Dans la rue, l’habitude est de se frôler sans jamais se toucher (même dans les rues souvent noires de monde). Et même si c’est BiBi qui fait le faux-pas, c’est toujours l’Américain qui se fend en excuses.