Le Corps de Sarkozy et la Génuflexion de Richard Millet (2).

(Suite et fin du Billet-BiBi. Lire ici première partie)

Dans l’avant-dernier numéro du Point, l’hebdo-Pinault, Richard Millet a écrit un article admiratif sur notre Chouchou. Ils ont parlé Culture. Un incroyable tête-à-tête ! Un tête-à-tête entre Sarkozy et un sublime écrivaillon ! Wouah ! Nicolas ! T’es vraiment l’égal des plus grands !

 

«Micol, c’est Carla».

Sarkozy a vu le film «Le Jardin des Finzi-Contini» et il a délivré un magnifique jugement sur l’œuvre filmique de Vittorio de Sica : «Micol, c’est Carla». BiBi est donc allé rechercher qui pouvait bien être cette Micol.

Résumé 1 : «Dans l’Italie de l’extrême fin des années 1930, Giorgio et Micol, membres aristocrates de la communauté israélite de Ferrare, vivent l’insouciance de leurs études au gré des distractions de leurs âges et des amusements du temps. Tennis, lectures et musique rythment ainsi les jours, sonnant progressivement le glas de l’époque et de leurs amours enfantines». Donc Carla/Micol serait juive ? Ah bon ? Première nouvelle.

Résumé 2 : «Comme les clubs sportifs viennent d’être interdits aux Juifs, des jeunes gens de milieux plus modestes sont désormais invités à jouer dans le jardin des Finzi-Contini. C’est ainsi que Giorgio a l’occasion de rencontrer la lointaine Micól et tombe peu à peu amoureux d’elle, qui lui en préfère un autre». Quoi ? Quoi ? Si Micol est Carla, alors Giorgio est Nicolas. Mais qui est l’autre ? Jagger ? Julien Clerc ? Benjamin Biolay ?

« Bellissima ».

Auparavant, Sylvie Pierre-Brossolette avait écrit – en passant, hein ? mais écrit quand-même – que notre Chouchou avait vu «Bellissima» de Luchino Visconti. Il y a de quoi s’étrangler : il y a à peine 4 ans ce même Président croyait que Visconti était un des valets de chambre de la famille Bruni. Qu’en dit-il aujourd’hui ? Il porte un jugement riche…. d’une phrase magnifique: «J’ai adoré» rapporte le Perroquet élyséen. On sait enfin à quoi servent les fiches préparées par Carla !

Lèche-bottes. 

Mais revenons au Grand Seigneur-Petit lèche-bottes de Richard Millet qui préfère oublier «Le-Sarkozy-d’antan» qu’il avait rencontré à la télé un jour de 2006. Il donne même l’absolution devant les imbécillités que notre Président avait débitées ce jour-là. Notre Richard s’agenouille alors, pardonnant les lacunes sarkozystes. Sa justification est très touchante, magnifique même : «La fragilité de la parole sur la littérature m’émeut toujours» lâche le bon Richard.

N’attendez évidemment pas que l’écrivain parle de «politique antisociale», du chômage, qu’il dénonce les expulsions, la haine des pauvres, l’acharnement anti-Rom, la brutalité du système. Non, Richard Millet – BiBi vous l’a dit d’emblée – est «méfiant» et «dégoûté devant le discours politique».

Sa seule obsession : le Corps de Sarkozy !

Voilà un sujet de grande majesté à l’égal des grands Intellectuels qui ont beaucoup écrit dessus (Remake ? Jalousie vis-à-vis du superbe «Corps du Roi» de Pierre Michon ?) «Le Corps» a été aussi un grand sujet chez les Intellectuels de la Génération Millet. Notre bon Richard qui ressort le thème de son placard a vraiment la grande classe !

Bon… bon…le corps de Sarkozy ? Allons-y !

«Tout le monde reconnaît son extraordinaire mobilité» écrit notre Richard (Défense de se gausser). Mais, pour Millet, il y a évidemment plus dans ce Corps : il y a du symbolique ! «Ce qui me retient dans ce fils d’un Hongrois et d’une Française naguère fasciné par l’Amérique au point de donner l’impression de n’être que provisoirement français, c’est qu’il a su inscrire son corps dans le continuum très français, dont ses prédécesseurs, le Solutréen [Mitterrand] comme le Buveur de Bière [Chirac] avaient fait un mouroir politique à force de commémorations et de muséifications».

Le «Continuum très français»: un truc très abject.

Ne nous y trompons pas : il ne s’agit pas de célébrer le multiculturalisme, il ne s’agit pas de glorifier la Grandeur française qui défend les valeurs de partage et d’accueil de l’autre. Ce qui est célébré là – en fin d’article – c’est ce continuum (appréciez le chic du mot latin) «très français». Ah, ce «très français» ! BiBi sait trop bien où trouver le refrain et cet air connu…mais bon sang mais c’est bien sûr : chez les Fanfares Brunes.

Aussi il n’est pas du tout, du tout étonnant d’entendre Richard Millet (France-Culture. 11 juin 2011) dire cette saloperie : (Source : Les Inrocks) «Quelqu’un qui, à la troisième génération, continue à s’appeler Mohammed quelque chose, pour moi, ne peut pas être français».

4 Responses to Le Corps de Sarkozy et la Génuflexion de Richard Millet (2).

  1. C’est consternant, j’étais passé à côté de ça… Quelle époque avec de tels personnages !

  2. BiBi dit :

    @despasperdus
    Faut pas non plus les porter au pinacle. Qui se souviendra de Richard Millet, porteur d’eau, cloué à sa pseudo-origine française ? Pas grand-monde… à part BiBi 🙂 ?

  3. martin dit :

    Un grand moment de télévision – et d’effarement que j’espère partagé devant tant d’abjecte inanité: la prestation de ce personnage,  » écrivain », sinon grand Penseur devant l’Éternel ? dans l’émission « Ce soir ou jamais » (France 3) du 07/02/2012 !
    Ce fut une lente et longue litanie identitaire, d’un  » Français de souche » (sic) sur sa douleur d’être « le seul blanc à 18h à la station de métro Châtelet », au milieu d’une foule de Maghrébins et autres populations VISIBLEMENT illégitimes dans son paysage urbain…
    Je ne pensais pas qu’il fût possible, sur une chaîne publique, de se répandre de la sorte !

  4. BiBi dit :

    @Martin
    Pour compléter ton commentaire et mon billet sur l’obscène Richard Millet, lire le billet de Paul Moreira sur son blog Premières Lignes : http://bit.ly/wrjsC2

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