Ces écrivains qui nous aident à vivre.

C’est important de prendre appui sur Ceux qui ont écrit des choses que vous ressentiez. Inestimable est le soutien silencieux et désintéressé de ces Ecrivants  qui mettent en mot ces courants qui vous traversent et ce, beaucoup mieux que vous ne l’auriez fait vous-même avec votre pauvre langage.

Il est des Ecrivants qui lisent en vous : ils n’ont guère besoin de vous suivre, de vous épier. Ils sont là, ils vous regardent tranquillement et tout, du premier à leur dernier mot, vous touche, vous berce, vous perce, vous renverse.

Octave MANONNI.

« Une expérience a été faite sans qu’il la comprenne, par De Quincey. Il raconte qu’à un moment donné, il fréquentait une église où se trouvaient seulement des Espagnols et où, par conséquent, on ne parlait qu’espagnol, langue qu’il ne connaissait pas. Il s’y rendait uniquement pour le plaisir d’entendre cette langue. Cela provoquait chez lui une émotion qu’il ne pouvait expliquer.

Je considère que des expériences de ce type rappellent un moment de la petite enfance ; en effet notre langue maternelle a été pendant une certaine période un pur jeu linguistique pourtant plein d’obscures promesses de sens.

C’est pour cette raison que certains lecteurs éprouvent de l’intérêt pour des poèmes qu’ils ne comprennent pas, comme ceux de Mallarmé, mais dans lesquels ils retrouvent continuellement cette promesse de sens qui, n’ayant jamais été complètement tenue, laisse goûter le jeu des signifiants, jeu comparable à celui de la musique certainement, pas à cause de sa sonorité mais à cause de ce qu’il présente comme combinaisons, rencontres, répétitions, rappels et oppositions ».

Georges HALDAS.

1. « Ce n’est pas ce qu’on écrit qui compte. Nos livres, en effet, avec le Temps – et même bien avant – deviennent poussière. Ce qui compte en revanche c’est tout ce qu’en les écrivant on découvre : de nous-mêmes, des autres, du Monde et surtout de la Vie. »

2. « Lire vite, quand il s’agit d’un texte inspiré, est une maladresse et une profanation. Maladresse, parce que la rapidité ne permet pas de s’en nourrir (comme pour un repas), ni de l’assimiler. Et profanation parce que cette même rapidité est une offense à celui qui a inspiré le texte. Et qu’on n’accueille pas comme il faudrait, avec l’attention et le respect qu’il faudrait. C’est en fait empêcher la Source de pénétrer en nous. »

Elias CANETTI.

« Il n’y a rien qu’on sache tout de suite ; quand on a l’impression de savoir quelque chose tout de suite, c’est qu’on l’avait appris longtemps auparavant. Ne vaut que le savoir qui a vécu en nous secrètement ».

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5 Responses to Ces écrivains qui nous aident à vivre.

  1. Nouvel Hermes dit :

    Amoureux de poésie et de Mallarmé qui me fournissent plus de sens que bien des philosophes, je veux rebondir sur ce qu’écrit Mannoni:
    « Certains lecteurs éprouvent de l’intérêt pour des poèmes qu’ils ne comprennent pas, comme ceux de Mallarmé, mais dans lesquels ils retrouvent continuellement cette promesse de sens qui, n’ayant jamais été complètement tenue… »
    Ne pas comprendre est justement une démarche active et ouverte qui laisse le sens germer chez le lecteur. C’est chercher soi-même la lumière à partir de mots obscurs, une naissance dans la connaissance. Je me méfie des maïtres penseurs et encore plus de ceux que je considère comme de piètres penseurs: Onfray ou BHL…
    Je n’ai pas forcément raison. Je ne veux pas avoir raison. Beaucoup se passe hors raison dans le secret de la langue. Alors, oui, la Poésie!

  2. BiBi dit :

    Le silence, le désir, la patience, la concentration extrême : fondements de l’État de Poésie.

  3. valérie dit :

    Je me concentre alors, sur mon roman d’abord. J’en ai effacé plus d’un quart.
    C’est dur d’effacer.
    ça va devenir un roman minimaliste si je continue.

    Onfray, je l’ai effacé de mon blog car je me suis rendue compte que je n’avais rien lu de lui! C’est plus sage! Je lisais ce qu’on dit de lui. Ce n’est pas pareil. C’est un peu comme écouter les rumeurs.

  4. BiBi dit :

    Oui c’est dur d’effacer. C’est même le plus dur… surtout lorsqu’on aime ce qu’on va effacer. Mais il y a parfois intérêt à le faire… pour respecter le rythme premier et l’équilibre du roman. Le roman en construction est alors envisagé comme une sorte de mobile… léger, délicat mais pesant de tout son poids.

  5. valerie dit :

    Oui.
    Il pèse tout court par endroit mais ça devrait s’arranger
    J’ai des offres pour me corriger mais pas d’argent et je veux y arriver seule ou échouer…seule

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