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Noël, les Intellectuels et moi.

 Photo BiBi

En ces temps mauvais où pointent sans vergogne les ramassis zemmouriens, où l’on écoute les chorales soraliennes et les chœurs meurtriers de l’extrême droite dans les boites à ordures cathodiques, il est bon de se reposer sous un arbre (de Noël), d’étaler la couverture et d’aller piocher dans les paniers enrubannés de ceux qui nous aident à vivre (c’est-à-dire écouter ces intellectuels minoritaires qui pensent, donc qui combattent).

Il n’est pas interdit aussi de prendre son temps. Et même si on vient nous dire que les Droitistes zélés et les grands Fêlés de l’Histoire sont à nos portes, que la Grande Finance est toujours là à nous mordre les mollets, rassurons-nous : nous avons ce que, eux, n’ont pas : des jumelles et des microscopes (qu’il importe de régler bien entendu) pour le Présent.

Citations d’Intellectuels : de Godard à Sarkozy.

Jean-Luc Godard

«On ne peut penser à quelque chose que si l’on pense à autre chose» dit Jean-Luc Godard. C’est ce genre de pensée godardienne que BiBi admire. Et c’est sur ce double théorème du rapprochement imprévu, c’est à partir de ces correspondances, de cet espace d’entre-deux que se construisent ses films.

Dernièrement, le Cinéaste fut interviewé chez lui, à Rolle par Edwy Plenel, Ludovic Lamant et Sylvain Bourmeau. BiBi vous renvoie à ces trois extraits mis en ligne sur You Tube. Et insistera sur ce passage où Godard répond à de jeunes cinéastes (28’30 ») en disant que… «Le Cinéma se cherche, se trouve mais ne s’apprend pas».

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Charles Péguy

«Un mot n’est pas le même dans un écrivain et dans un autre. L’un se l’arrache du ventre. L’autre le tire de la poche de son pardessus».

Tom Ungerer.

Une Flèche de cœur avec cette citation ciblée de Tom Ungerer : «Les enfants ne sont pas des imbéciles : ils savent très vite comment se font les enfants. Par contre, ils ne savent pas comment se font les adultes».

Franz Werfel.

Cet écrivain, poète expressionniste allemand, avait fui le nazisme en passant par les Pyrénées et le Portugal. Plus tard, il revint, désabusé mais lucide, sur ses choix politiques d’entre les deux guerres, sur ces moments où il critiqua férocement la République (de Weimar) au nom de la Démocratie prolétarienne. Il comprit – après-coup – qu’il avait rejoint objectivement les Nationalistes et Nazis qui cherchaient eux aussi à détruire la République : «Nous avons été les chauffeurs de l’Enfer dans lequel le Monde était en train de sombrer». Comme quoi, il ne faut pas se tromper d’adversaires et ne pas confondre quand même le pédalo… avec le bateau qui coule.

Le Collectif de Pratiques Sociales.

Association dont le Collectif veut nouer Inconscient, Idéologie et Social. BiBi signalera leur billet sur l’indignation des Indignés… («Tous les indignés ne s’indignent pas de la même chose, ni surtout de la même manière, ni avec les mêmes perspectives. Il s’agit, non pas d’une entité, mais d’un composite, d’un hybride»).

… et encore les interventions du Philosophe Saül Karsz : «C’est vrai que tout fout le camp ?»

Extrait : «Voilà l’hypothèse que je souhaite soumettre au lecteur. A savoir : nous vivons à l’époque de la révolution néolibérale. Telle est la vérité contemporaine. (…) Ce ne sont pas uniquement des réformes, grandes ou petites, qui sont en cours. Ni non plus des modifications substantielles dans la production et la distribution – effrontément inégalitaires – des biens et des ressources. Sont également en cause la manière de naitre, de vivre et de mourir, la manière de penser, de se penser et de ne pas penser, les modalités du vivre-ensemble». Voilà qui vaut le coup d’aller y voir, non ?

Sarkozy géographe.

On vient de découvrir un grand Intellectuel à l’Elysée. Non, BiBi n’inaugure pas un cours de paléontologie. Il veut juste signaler cet épisode très comique. Dernier Conseil des Ministres : Juppé raconte son voyage au Nigéria. Nicolas Ier intervient de façon intempestive : «Surtout ne confondez pas le Nigéria et le Niger». Il n’a alors pas entendu un de ses Ministres maugréer : «J’avais envie de lui dire : tu nous prends pour des tocards ou quoi ?». BiBi sait maintenant à quoi s’occupe Carla après sa tétée. Elle donne des leçons de géographie à son pauvre petit Nicolas.

Délinquants et encadrement militaire : l’impasse Royale (2).

Pour BiBi : c’est tout simple : l’insistance – voire l’obsession – de Ségolène Royal à encadrer les mineurs délinquants par des militaires empêche de penser une approche éducative de la difficulté du rapport à la loi. Et avec les médias qui s’y engouffrent pour la colporter, la tendance répressive a de beaux jours devant elle.

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On ne souligne pas assez la trajectoire de Madame Royal. Venue d’une famille de militaires, elle a du se persuader très vite qu’elle était une réussite à donner en exemple et que son éducation était un parangon valable universellement.

Lisons Wikipédia : «Marie-Ségolène Royal est la fille de Jacques Royal (1920/1981), lieutenant-colonel d’artillerie de marine, lui-même fils du général de brigade Florian Royal (1891/1975) et d’Hélène Dehaye. Le couple eut huit enfants en neuf ans : Marie-Odette, Marie-Nicole, Gérard (lieutenant-colonel à la DGSE), Marie-Ségolène, Antoine, Paul, Henry et Sigisbert. Le Général Benoît Royal, cousin de Ségolène Royal, est sous-directeur chargé du recrutement à la Direction des Ressources Humaines de l’Armée de Terre et a été auteur d’un livre sur l’Éthique du soldat français en 2008. La famille Royal habite en Martinique pendant trois ans en raison d’une autre affectation militaire de son père en 1960» (1).

C’est vrai que tout fout le camp ?

BiBi a décidé d’ouvrir son blog à un billet du philosophe et sociologue Saül Karsz, animateur de séminaires et de journées de formation. Les travailleurs sociaux connaissent son humour dévastateur et politiquement incorrect. Ils l’apprécient aussi pour ses pensées constructives (et déconstructives), pour ses argumentations ouvertes, offensives et singulières. En somme… tout ce qui fait les délices de BiBi !

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« L’édito du numéro 987 (30 septembre 2010) de Lien Social part d’un constat : «tout fout le camp», détaillé par une énumération qui pourrait s’allonger pendant des pages et des pages. En France et ailleurs, de vastes domaines de l’existence individuelle et collective donnent l’impression qu’en effet tout fout le camp, implacablement. Le champ social et médico-social ne fait nullement exception. Pourquoi le ferait-il ? Ce constat rend encore plus prégnante une question complexe mais incontournable, que beaucoup se posent : que faire ?

Pareille question exige une compréhension aussi rigoureuse que possible de ce qui est en jeu aujourd’hui : on n’a jamais intérêt à se tromper d’adversaire ! Commençons par écarter une première posture aussi habituelle que catastrophiste. Ce sont les multiples dénonciations des temps présents, trop souvent nourries de la nostalgie d’un passé magnifié après-coup, mais qui fut, pour beaucoup de gens, difficile, très difficile, et auquel, quoi qu’il en soit, on ne retournera certainement pas. Contrairement à ce qu’affirment des auteurs pressés, nous ne vivons aucune «mutation anthropologique», «mise à mort de l’humain», «perte des repères», «cassure du lien social» et autres lieux très-très communs…

Pourquoi ne pas tenter de faire plus et mieux qu’idéaliser le passé et diaboliser le présent ? Voilà l’hypothèse que je souhaite soumettre au lecteur. A savoir : nous vivons à l’époque de la révolution néolibérale. Telle est la vérité contemporaine. Révolution, soit un processus de transformation relativement radicale des conditions de vie, objectives et subjectives, non seulement économiques mais aussi intimes. Non seulement collectives mais aussi individuelles. Ce ne sont pas uniquement des réformes, grandes ou petites, qui sont en cours. Ni non plus des modifications substantielles dans la production et la distribution – effrontément inégalitaires – des biens et des ressources. Sont également en cause la manière de naitre, de vivre et de mourir, la manière de penser, de se penser et de ne pas penser, les modalités du vivre-ensemble.

Ce n’est nullement l’humain qui est menacé de disparition, mais certaines de ses représentations, qui résistent mal aux offensives tous azimuts des doctrines néolibérales. Ce n’est pas rien, certes ! Mais ce n’est pas tout non plus. De même que le diagnostic sur une personne n’est pas cette personne, mais juste une des manières de la percevoir et de la traiter, les représentations avec lesquelles on s’approche du réel ne sont pas le réel. Celui-ci peut faire l’objet de bien d’autres représentations, de bien d’autres traitements…

Bref, ce n’est nullement de la fin du monde qu’il s’agit, mais de certaines de ses configurations idéologiques, humanistes notamment. Heureusement tout ne fout pas le camp, mais juste un certain nombre de nos naïvetés. Tous comptes faits, ce n’est pas forcément malheureux…

Restent alors des combats effectifs à mener : le combat des idées, capables d’aller au-delà de la dénonciation nostalgique et-ou de la diabolisation à outrance ; le débat argumenté quant à ce que peut et ce que ne peut pas l’intervention sociale et médico-sociale ; la défense, dans des actions collectives, d’une démocratie impossible à sauvegarder si ce n’est au prix de son extension ininterrompue. Faute de quoi, nous continuerons à faire, objectivement, le lit de cela même que nous dénigrons subjectivement».

(1) Saül KARSZ, philosophe et sociologue, responsable de l’Association Pratiques Sociales.  www.pratiques-sociales.org tél 06 45 90 67 61.

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Pour les habitués du Blog, voici les résultats complets et attendus du Quizz pipolitique de BiBi.

  • A. Jean Lacouture.
  • B. Aimé Césaire.
  • C. Sergueï Pougatchev.
  • D. Marc-Philippe Daubresse.
  • E. Visite 2010 au Plateau des Glières, au pied du Monument de la Résistance.
  • F. Nadine Morano.
  • G. Robert Nahmias.
  • H. Fabrice Luchini.