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Ils ont choisi la défaite 2022.

Ils ? Qui ça, « ils » ? Pas de tergiversations : il s’agit du Bon Bourgeois du Bloc Bourgeois, (B.B.B.B) de ce «socialiste moderne» comme l’écrit ironiquement Frédéric Lordon, dans son dernier billet.

Comment reconnaître un B.B.B.B.?

«Depuis quarante ans, on lui a répété, envers et contre toute évidence, que le parti socialiste était «de gauche». C’est en ce point qu’on mesure la difficulté de défaire les investissements imaginaires dans une identité politique. Une fois qu’on s’est dit de gauche à la manière PS, et qu’on y a été confirmé répétitivement par France Inter, ni les traités européens successifs, ni les privatisations, ni le CICE, ni les démolitions du code du travail, ni finalement aucun des alignements sur les desiderata du capital ne peuvent conduire à quelque reprise de soi politique : on est de gauche, c’est évident».  Frédéric Lordon.

Il est des nôtres ? Repérages.

Ce Bourgeois, nous le connaissons tous, mais trop souvent, nous faisons comme s’il n’avait guère d’importance et de responsabilité dans le désastre présent. Nous haussons les épaules, nous laissons courir, nous le laissons discourir. Il est une de nos bonnes connaissances, un type bien qui est régulièrement présent aux réunions des Parents d’élèves, un type honorable qui dit que Blanquer est insupportable mais qu’il verrait bien Luc Ferry à sa place «à tout prendre, hein ?», il fait ses courses à la supérette, sa femme est au Club de Marche, ils ont la soixantaine approchante. Lui, il avoue que Michel Onfray a dit de jolies choses dont «la Gauche devrait s’inspirer», il dit encore qu’au réveillon du Jour de l’An, il espère manger au restaurant car l’histoire du Covid («tous vaccinés, on y arrivera») sera bientôt du passé. («Tous comptes faits, Macron a bien mené son affaire»)

Quand on lui demande si le confinement a eu des effets négatifs. « Non financièrement nos fins de mois ont été assurées. C’est surprenant mais rien de changé. Pour nous, c’est comme avant».

Ne pas effacer l’historique (de son habitus politique).

En 1981, notre B.B.B.B sautait dans la fontaine des Cordeliers à Lyon pour fêter l’ère Mitterrand. Il a conservé la Une du Libération tout rose d’alors. Qu’en 1983, Mitterrand ait finalement mis à jour ce qu’il avait caché en manoeuvrant habilement. «Je clame Vive le Programme Commun» mais je  fonce dans le libéralisme-façon-Bernard-Tapie » ne lui a jamais posé problème. Nous étions en pleine fascination des Nineties. Les entreprises étaient au Top, le miel de l’argent coulait à flots, le CAC 40 montait, les petites économies placées en bourse lui avaient fait gagner 2%. Même Chirac et ses pommes, Bernadette et ses pièces jaunes, c’était sympa. Sa conscience politique aiguë lui disait que la Cohabitation (on ne disait pas «Collaboration») c’était finalement une bascule nécessaire dans «L’Epoque Moderne». Il était toujours de Gauche bien sûr car cette dernière s’était modernisée, il continuait à soutenir le combat avec les Valls, Elkhomry, le futur Macron, Montebourg, Batho et Taubira. Plus de danger avec les Communistes car le Parti de Robert Hue et de Pierre Laurent s’était modernisé, lui aussi, dans le bon sens. C’est sûr : on allait rester la 5ème puissance mondiale comme tous les économistes l’écrivaient. Là-dessus, aucun doute puisque Terra Nova lui envoyait régulièrement ses analyses impeccables. Et il rajoutait : « A l’Institut Montaigne aussi, les études sont vraiment très sérieuses« .

Et puis, reste le souvenir d’avril 2002.

Un Jospin à la dérive et un Le Pen au second tour. « Hein ? Quoi ? Catastrophe ! Les gueux sont entrés dans la Ville. Dieu du Ciel, des français manipulés, inconscients, enfoirés sont venus foutre la merde ! Ah l’esprit français, parlez moi z-en ! On a le pire de l’Esprit français, jamais content, rouspéteur. L’esprit de 1940. Populo avachi ». La forme contestataire – via les taux d’abstention majoritaire qui vont suivre – sont ignorés. Et le Non au Référendum 2005 sera, lui aussi, vite dénié, vite refoulé, vite contourné politiquement.

Va t-il « se défaire de ses investissements imaginaires ? » (Lordon)

Si l’on était en cours avec Bourdieu, on dirait : «habitus incorporé». Si l’on a souvenance de certains écrits d’Althusser, on retiendra ceci :

« Pour passer sur les positions de classe prolétarienne, l’instinct de classe a seulement besoin d’être éduqué. En revanche, l’instinct de classe des petits bourgeois et donc des intellectuels doit être révolutionné ». Pas pour demain cette Révolution.

Pour notre B.B.B.B et les Droites, le Mal, c’est le même.

Les déclassés, les antivax, les dans-la-rue-chaque-semaine, les islamo-gauchistes, les gilets-jaunes-trop-jaunes, voilà le Mal. Oh, le B.B.B.B garde encore un restant d’humanisme («Il faut les aider et rester quand-même bienveillant. C’est qu’on est quand-même en République ») mais c’est pour rajouter «Mais hélas, il faut bien le dire, ils sont «bêtes», « abrutis », «irrécupérables» ou encore «Oui, il faut travailler plus, que voulez-vous, c’est la mondialisation. Le monde a changé». Pire encore : «Filous et profiteurs, oui quand-même, c’est un peu vrai et, avouons-le, ils sont quelque peu antisémites. J’ai vu une pancarte à la télé (il hausse le ton) « c’est in-to-lé-ra-ble »).

Chaque matin, le B.B.B.B écoute «France Inter».

Mais pas uniquement. Il sait d’avance qu’il partage les opinions inamovibles de L’Obs, de Liberation (qu’il achète assez régulièrement), du Monde (A son travail, le boss laisse traîner des numéros), de Marianne le Mag (« Super leurs Unes ! »). Madame, elle, s’est réabonnée à Télérama. Hier elle s’est ralliée à l’avis de Fabienne Pascaud, l’éditorialiste qui garde de l’espoir pour la Culture avec la nomination de Roselyne Bachelot.

Le B.B.B.B est un inconditionnel de France Inter. Certes, il n’était pas toujours d’accord avec Bernard Guetta mais «Thomas Legrand et Dominique Seux qui l’ont remplacé disent de belles choses». Il ignore évidemment ce qu’avait relevé Fakir dans un ancien numéro…

Liberation et Politiquemedia.

Et, hier, il est tombé sur cet article de Liberation qui a commandé et approuvé le travail de cet Officine (PolitiqueMedia probablement très influente) sur lequel il faut s’arrêter. Un article qui dit tout du Choix de la Défaite sous des dehors neutres, objectifs.

Un de mes tweets a suffi à repérer l’esbrouffe, c’est-à-dire les catégorisations acceptées et imposées par le quotidien favori de «gauche» de notre B.B.B.B. Des catégorisations d’évidence of course.

Notre Bourgeois gentilhomme se dit toujours de gauche.

Il est persuadé que sa version Droite-Gauche existe toujours. «En 2017, c’est vrai, il fallait bien s’y résoudre : entre le totalitarisme et Macron, y avait pas à hésiter». Et notre B.B.B.B n’a pas hésité. D’ailleurs, il n’hésite jamais. Il n’hésite pas car – contrairement aux gens de l’Ultra-Extrême-Gauche (un concept trouvé à Liberation et psalmodié par les Fabienne Sintès, Demorand, Salame, Duvic, Dely, Achilli and Co) – ,lui il a réfléchi, il a pris en compte les bouleversements mondiaux, les Chinois, les pays émergents, les Talibans, Bachar, Bolsonaro, Poutine et ses pipe-lines mais aussi les scandaleux paradis fiscaux et les méfaits du «Grand Capital» (il rit en disant ces deux mots façon Georges Marchais). Et donc, y a pas à hésiter. Il sait que la Droite (LR, RN) continue à être très vilaine. Ses opinions se fondent exclusivement dans son horreur du populisme. Horreur de la droite dure. De l’extrême-droite, de tous ces abrutis qu’on manipule. Mais, point nodal tout aussi incontournable : pour lui, Macron, ce n’est ni la Droite, ni des relents d’extrême-droite. «Faudrait pas exagérer, hein ?»

Parfois – mais il évacue vite – il se dit que certains, à droite, n’ont pas tout à fait tort. Il y trouve des gens intelligents qui disent des choses sensées sur l’islamo-gauchisme, sur le migrant, sur les frontières insuffisamment protégées, sur l’Europe (qui s’affaiblit à cause des râleurs), sur les banlieuesAh oui, les banlieues») et les jeunes qui traînent dans les rues à point d’heure. Mais de la violence symbolique et réelle de la police castanerienne et darminesque, il ne voit rien. Il anônne toujours «je suis de gauche». Des preuves ? Il est révulsé par les millions que va gagner Messi, par les viols, par Darmanin et les femmes («Je verrais bien un retour de Cazeneuve, il était bien»), il maudit le Texas qui a interdit d’avorter, il se désole du Climat et de la dégradation de notre environnement («Perso, j’ai appris à fermer les robinets »). Il est plus-que-jamais pour la solidarité («j’amène mes vieux habits à Emmaüs»).

L’Esprit de Communauté comme pilier.

Mais ces positions-là (acceptons-les) ne le feraient pas tenir debout longtemps si elles n’étaient que personnelles. Si son for intérieur reste indestructible et inébranlable dans ses fondations imaginaires, c’est qu’il peut compter à tout moment sur l’Esprit de Communauté. Une Communauté qui existe car elle écoute – comme lui – France Inter et France Info, elle lit Le Monde, L’Obs, Marianne etc. Il s’offusquerait si on lui disait que sa Communauté n’est Une et n’existe que parce qu’elle pointe les boucs emissaires, qu’elle ne tient debout que grace à ces rejets, qu’elle applaudit fièrement Lallement etc. Un Esprit de Communauté dont les piliers inavoués, refoulés, non-dits sont : la Peur animale de Vivre tous ensemble, l’horreur du Conflit, la Haine de Ceux-Qui-Résistent. Et ceux qui résistent et dont notre B.B.B.B ne veut pas appartiennent à l’extrême. Enfin à «l’extrême-gauche» catégorisé ainsi par Liberation.

Cette Propagande-Médias rassure notre BBBB. Elle lui dit : «En bon Français qui votera en mai 2022, la bonne Communauté nationale que tu souhaites ne peut pas se soumettre à un extrême, être dirigé par lui, hein ?» Comment s’étonner dès lors que notre B.B.B.B reste indécrottablement accroché à sa propre vision du Monde : «Oui, oui, oui : je suis toujours à gauche».

Ils ont choisi la défaite 2022.

De cette gauche présente à 4% dans les micros des radios publiques, nos BBBB n’en veulent pas. Mélenchon est leur homme à abattre. Je les vois tous fiers de l’avoir écarté en mai prochain. Ce qui change chez nos B.B.B.B, pour aujourd’hui et pour demain, c’est qu’ils disent désormais ouvertement vers qui, vers quoi, prioritairement, ils écument de rage.

Et pendant tout ce temps, l’ouragan version MEDEF continuera de tout détruire. Et foin de «défaite», nos B.B.B.B se consoleront avec une promotion ministérielle post-2022 (un Enthoven, un Finkielkraut, un Ferry, une Pécresse, un Barnier augmentés de quelques crétins de la Société Civile). Soupçon de culpabilité vite réprimé, j’entends déjà le B.B.B.B d’â côté me dire : «Bah ! Il fallait bien en passer par là». Et puis, dans une accolade : «Dis-moi, tu as écouté la Matinale de France Inter sans Léa Salame? Quand-même bien… non ? »

Checknewsfr et Facebook : la soumission continue.

Croyez-moi, je n’ai vraiment guère envie de perdre mon temps, guère envie d’écrire ce billet. Mais une fois de plus, je vais devoir m’arrêter sur ces loulous de Checknewsfr (de Liberation-Drahi) et sur leur officine. Après un an et demi de silence, les voilà qui ont enfin daigné donner le montant de leur soumission à FaceBook : 236.000 euros reçus pour 2019. Vous avez dit… indépendance ?

Checknewsfr fait partie – avec les Decodeurs du Monde de Xavier Niel macroniste de la première heure, avec l’AFP de Fabrice Fries macroniste de la première heure – de ce grand travail de Surveillance de l’Information.

Ces trois Officines trônent tout en haut de l’affiche pour dire ce qui est une vraie information et dire ce qui relève de la fake news. En grands défenseurs de la liberté d’informer, ils incitent l’internaute à poser des questions. A Libe, il faut s’abonner pour toucher au Graal de la question sélectionnée. Leur tri (1) se fait évidemment selon les habitus de ces sélectionneurs-journalistes. On comprend vite que pour toutes questions vraiment dérangeantes (c’est-à-dire directement politiques), ces Officines fassent l’autruche. Ici en exemple, une question (datée du 5 mai 2019 !), posée et reposée sur Twitter, question pas du tout anodine sur Edouard Philippe et sa femme récompensée par un poste à Science-Po Paris. Pour la réponse, euh, allez donc voir ailleurs.

Et quand – Ô Miracle ! – ces Officines répondent, les voilà qui s’agacent de notre entêtement de simple Citoyen et nous envoient promener. Autre cas exemplaire : il touche le Bayrougate (connu pourtant avant le ralliement de Bayrou à Macron 2017) que Checknewsfr a purement et simplement écarté. « Trop de travail » avaient-ils prétexté !! Voyez d’ailleurs le sympathique tweet qu’ils m’avaient adressé !

Je continuerai mon billet uniquement sur Checknewsfr (2). Les Decodeurs, eux, suprêmement arrogants, ne s’abaissent pas à répondre à la simple question du montant en dollars que FaceBook leur alloue pour leur (pseudo) indépendance (Défense de rire). Quant à l’AFP, il suffit de lire l’article d’Acrimed sur son Boss pour savoir de quoi il en retourne de leur soumission à FaceBook.

Concernant mon différend avec Checknewsfr, résumons-en rapidement les raisons.  En 2017, je remarque leur lien… financier à FaceBook. A l’époque, les Loulous de l’Officine sont tout fiers de livrer le montant alloué par Mark Zuckerberg. Ils s’en vantent, sans voir dans quelle merdier ils vont se fourrer. Ils avouent 100.000 dollars pour 2017. Puis en 2018, ils avancent qu’ils auront 250.000 dollars. Cela leur permet d’avoir deux postes supplémentaires. Ils ne voient toujours pas le problème éthique de l’indépendance mais – petite inquiétude quand-même – ils commencent à freiner l’info pour le montant 2019. C’est là que je pose régulièrement les mêmes tweets pour demander le montant de leur soumission 2019. Bien entendu, de leur côté, ils parlent de « partenariat » en bonne docilité de manager libéral. Ils prétextent alors leur travail sur le Covid19 pour ne pas répondre. Mais – oh surprise – ce 12 aout 2020, soit un an et demi après ma première question sur le financement 2018-2019, ils livrent le chiffre : 236.000 dollars. Bizarre quand-même que le don de Mark Zuckerberg soit en baisse (3).

Reste la question de l’indépendance. Toujours dans le déni, les jeunes loulous de Checknewsfr se croient quitte avec cet aveu. Maintenant, circulez, on passe à autre chose. Ils ont livré leurs explications avec moult circonvolutions, justifications et évitement (à se tordre de rire). Bien sur, comment pourraient-ils avouer qu’ils sont assujettis au travail de propagande affiné par – entre autres choses – les rencontres 2019 entre Macron et le Boss de FaceBook (voir photo du début de mon billet) ? Et on se souviendra longtemps du titre 2017 de leur journal : « Votez ce que vous voulez mais votez Macron ».

Comment pourraient-ils ces « égoutiers du Net » (Frédéric Lordon) dire que la menace Drahi-Joffrin-Olivennes est une épée de Damoclès au-dessus de leurs têtes ?

Enfin, reconnaissons-le, ces jeunes loulous de Libération manient très bien l’humour (voyez avec quelle condescendance, ils ont répondu à mon tweet le 5 février 2019 !) et ils sont très experts en manipulation et en Novlangue. Ainsi, ils inventent un dégout que j’aurai eu à leur encontre pour ensuite le justifier à mon égard. Mon Dieu ! Quel traitement vis-à-vis de leur humble lecteur : ils m’ont aussi conseillé du… repos !

Enfin, ils réduisent (dernier tweet en ce 13 août 2020) la question de la soumission à FaceBook à un « relevé des compteurs », façon habile de censurer toute discussion sur leur soumission.

Bagatelles seraient ces épisodes s’ils ne mettaient en pleine lumière les liens de plus en plus forts entre le milieu médiatique et les centres du Pouvoir macroniste (et américano-trumpiste). On rappellera ici les saloperies de FaceBook, leurs achats d’électeurs, les données de 87 millions d’internautes vendues à Cambridge Analytica etc.

A l’heure où le libéralisme se fait de plus en plus violent, les bibis se doivent d’ouvrir l’œil sur ces Officines qui se targuent – avec une arrogance et un aplomb incroyables – de nous informer.

***

(1). Un regard sur le tri que Checknewsfr ne fait pas. Ecartant les brûlantes questions politiques, voilà la raison qu’ils nous donnent : ils étaient en « vacances » !

(2) L’ancien nom (Libedesintox) faisant trop cucul et trop frenchy, ils ont choisi Checknewsfr, emblème épousant au mieux la novlangue des Managers et du Libéralisme.

(3) Evidemment le chiffre donné ce 13 août ne peut se vérifier. On peut juste souligner que démarrant avec un don de 100.000 euros en 2017, le montant donné par l’entreprise privée FaceBook avait culminé à 250.000 dollars en 2018. On s’attendrait à un chiffre exponentiel pour 2019 mais, bizarrement, non, il retombe à 236.000 dollars. Rien ne se finit avec cet aveu. Au contraire ! Tout commence là : c’est à partir de ce lien Checknews – Facebook que se pose la question politique décisive en ces temps de brutalités médiatico-politiques, en ces temps d’élection 2022, de l’indépendance (en fait, de la soumission réelle) des Medias.

Réponse à @libedesintox.

Les « journalistes » de @Libedesintox passent leurs journées à trier les questions, à catégoriser les citoyens et à dire ce qui est vrai et ce qui est faux. Ils ne cessent de travailler à des classements ( gauche/extrême-gauche/ultra-gauche par exemple) mais les voilà qui se fâchent tout rouge dès qu’avec les points de vue que je défends j’en viens, à mon tour à les classer.

Catégorie : Jeteur d’«insultes ».

Ce 30 janvier 2019, l’équipe de Cédric Mathiot très agacée s’est fendue d’un tweet où il est dit sans nuances que je manierais l’insulte à leur égard. Catégorie : jeteur d’insultes.

Remarquez que lorsque Frédéric Lordon les cloue à « égoûtiers du Net », ils ne pipent mot. C’est qu’ils leur est plus facile de s’offusquer d’un pôv BiBi, de ses 150 lecteurs/trices/ par jour sur 11 ans de blog et de plus de 5000 abonné(e)s non acheté(e)s sur Twitter.

Voyons de plus près mes insultes (imaginaires). Il suffirait de lire et relire mes quelques 1600 billets pour s’apercevoir que jamais je n’insulte mes adversaires. JAMAIS. Et ce, non pour m’en glorifier ou pour m’afficher en « Père-la-Morale ». L’insulte est introuvable chez moi.

  1. « insulter » est une perte de temps.
  2.  Les insultes version Libedesintox sont attribuées à l’autre (donc à BiBi qui est censé les proférer). Du coup, distorsion habile, la cible à plaindre deviendrait Libedesintox. Or c’est tout le contraire (voir plus loin). Les psys appellent ça de la projection.
  3. Enfin, l’insulte – d’où qu’elle vienne – vient en lieu et place de toute argumentation. Voilà qui arrange bien leurs affaires car qu’est-ce qu’ont nos « égoutiers » à argumenter sur leur indépendance  ? Sur leur Objectivité ? Sur leur neutralité lorsqu’on sait qu’ils ont signé des contrats annuels avec FaceBook, Officine privée qui a connu deux dernières années calamiteuses. Ici, un des scandales 2017 résumé par cet extrait d’un article de L’Obs suite à un mea culpa récent de leur Boss :

J’ai donc examiné les tweets de ces Brigadiers du Net. Lorsqu’ils répondent au lectorat qui les conteste, ce qui en ressort, c’est un total irrespect. Leur façon d’insulter se couple d’ailleurs souvent d’un humour potache très moqueur. Exemples :

  1. Dès le 17 mai 2017, lorsque je leur rappelle le Bayrougate sur lequel ils ont fait silence, ils me répondent que je suis « gonflant ».
  2.  Ils s’agacent lorsqu’on leur rappelle qu’il ne s’agit pas, avec Facebook, d’un « partenariat » qui engage deux parties à égalité mais d’un « contrat de soumission où l’un – FaceBook – paye (domine) l’autre« .
  3. Les « insultes » pleuvent ces derniers temps : BiBi serait un troll ( pas grave) mais c’est l’escalade : « Borné et de mauvaise foi », me conseillent d’un ton sans ambages d’aller « me reposer », de « penser à autre chose » (17 mai 2018). Enfin, pire, ils me classent en jeteur d’«insultes » qui encouragerait les internautes à faire de même. Avec ce mot « dégout » qui n’a jamais été le mien mais bien le leur.

Je peux faire l’inventaire des mes insultes. Les voila : « Brigade du Net », « Police du Net ». Mais j’avoue, la pire, fut celle où je les accuse d’être « des jeunes loulous du journalisme » !

Plus sérieusement, c’est mon billet – qu’ils n’ont jamais pu avaler – où j’examine à la loupe la trajectoire sociale et professionnelle de cette merveilleuse équipe. J’y relevais le cursus de @jacquespezet qui a eu quand-même le courage de dialoguer pendant que les autres loulous se sont tûs).

Tweet où ils inventent ce « dégoût » pour … ensuite s’en plaindre

« Un Consortium de la Vérité Numérique » (Lordon)

UN PEU D’HISTOIRE.

Juste avant les Présidentielles 2017, Libedesintox fait silence sur le Bayrougate avec une excuse incroyable : « ils avaient trop de travail ».

Le rappel de leur Une (« Faites ce que vous voulez mais voter Macron ») les met en fureur. Le nom de Patrick Drahi – qui colle mal avec leur indépendance – les fout  évidemment en rogne. Idem pour l’affaire Tarnac où Libe classera le groupe à l’ultra-gauche ou pour les Panama Papers (où, bien entendu, Drahi n’a rien à y voir).

Autre exemple rigolo. Tu leur demandes pourquoi Mediapart a été le seul à… (Tu rajoutes : Mais où était donc Libe ?) et tu trouves alors cette justification à mourir de rire sur CheckNews.fr.

Ils n’ont donc pas traité le problème des ristournes à Macron non parce qu’ils avaient trop de travail mais parce qu’ils étaient en… vacances !

Autre exemple : janvier 2017 marque le début de l’assujetissement de Liberation (et de huit autres Medias) à FaceBook. Libedesintox s’enorgueillit de parler de son « partenaire » !! (fin décembre 2017 à FranceInter) mais oublie de donner les chiffres des montants. Récemment encore, dans l’émission L’Instant M, Cédric Mathiot ne dit pas un mot sur les liens avec FaceBook et l’entretien continue tranquilou.

1. Il a fallu que les internautes et les bibis insistent,

2. il a fallu la publication du Canard Enchaîné (ici)

3. Il a fallu l’article saignant de Frédéric Lordon (ici) pour que, contraint et forcé, Libedesintox donne les chiffres !

Rappels : 2017 : 100.000 dollars. 2018 : 245.000 dollars.

Ceci avec les ahurissantes justifications. Relevons :

« La rénumération d’un média par un tiers privé pose forcément des questions » (Cédric Mathiot). Ah oui, c’est sûr qu’elle en pose des questions et pas des moindres ! C’est LA QUESTION CENTRALE, cher Cédric Mathiot.

« A La rédaction de Libé de faire preuve d’indépendance » (8 janvier 2018).

Tu demandes des garanties d’indépendance avec FaceBook qui te verse…. 245.000 dollars ? Mathiot te répond sans autre engagement que la parole de FaceBook : « Depuis que FaceBook a été accusé (…), le géant américain a du montrer patte blanche ». Allez, hop, circulez, on vous a tout dit.

Sauf que sur ce Tiers privé qu’est FaceBook, nulle garantie n’est trouvée pour l’indépendance, la neutralité, l’objectivité. Parcourons cet extrait de Libre Actu :

Bien sur, cela concerne les Decodeurs du Monde de Xavier Niel qui, eux, refusent toute divulgation des montants engagés dans leur assujetissement à FaceBook. Mais souvenons-nous qu’en 2011, Nicolas Demorand, alors à la tête de la Rédaction de Libe, avait appelé Anne Lauvergeon d’Areva à la tête du Conseil de Surveillance des Journalistes !

La constante reste la même pour cette fine équipe : défendre cette « seconde gauche » inaugurée en son temps (ces loulous n’étaient pas nés) par un numéro spécial « Vive la Crise ».

Seconde gauche inaugurée par Mitterrand 1983, Jospin 2002, Hollande 2012 et aboutissant au Désastre Macron 2017. Avec pour seuls buts poursuivis aujourd’hui : promouvoir Glucksmann et Hamon, déligitimer les gilets jaunes et dénaturer leurs options. Rien de neuf pour qui a suivi Liberation et lu le livre de Pierre Rimbert («Liberation de Sartre à Rothschild» aux Raisons d’Agir).

LE TRI DES QUESTIONS.

Les loulous de Libedesintox nous certifient ouvrir démocratiquement les portes de leur plate-forme CheckNews.  Hélas, c’est quand-même là que se trouve leur plus grande esbrouffe : car sur quels critères un sujet, une question est choisie et… non-choisie ? On a vu que ces deux Instances auto-proclamées de Vérité (Libedesintox et Decodeurs de Samuel Laurent) appartiennent à deux géants français des Médias. D’un côté, Macron veut une loi sur les fake news, veut interdire l’anonymat sur les réseaux sociaux et de l’autre, voilà nos jeunes loulous du journalisme prêts à participier avec candeur et grande fierté à la grande Division du Travail de Surveillance.

Aux cris qu’ils m’adressent « Complotistes, les bibis ! », haussons les épaules et rappelons qu’en ces temps de violences libérales, de violences policières, SURVEILLER est une des matrices essentielles, un rouage indispensable de la Classe dominante.

EXEMPLES POUR FINIR.

Voilà deux fakenews relevées par Bibi. Il est assuré que les loulous de Libedesintox ne les classeront pas en fakenews.

  1. Les propos de Laurent Joffrin (mi-janvier 2019 !) : merveilleux mensonge sur le mouvement honni par Libe, celui des gilets jaunes.

2. Et ces paroles de Macron qui assène ses mensonges sur « l’influence des activistes et des Russes sur la frange radicale des Gilets Jaunes » (mais qui se tait sur les preuves des 300.000 euros donnés au macroniste Vincent Crase par un oligarque russe) et qui rajoute : « Les Gilets Jaunes ont été « conseillés » par l’étranger ».

Allez, je parie que sur ces deux fakenews, Libedesintox sera une nouvelle fois…. en vacances !

Editocrates, Experts et autres Toutous du Système.

LUC FERRY.

Luc Ferry veut tirer à balles réelles sur les Gilets Jaunes. Il appelle à la rescousse l’armée française, quatrième armée la plus puissante au monde. Bref un appel au meurtre qui laisse totalement indifférent ses collègues qui causent dans le poste, aimables agités du PAF, caniches bien toilettés de la Parlocratie.

Luc Ferry dit en fait tout haut ce que bon nombre d’ »intellectuels » pensent tout bas. Ces intellectuels-là, on les a rencontrés déjà dans les années 30 et 40, ceux par exemple passés et formatés à l’école de l’Action Française. Traits exclusifs : la haine des bolchéviques, des francs-maçons et de la juiverie. Ils pensaient, ils rêvaient de leur mettre douze balles dans la peau. Aujourd’hui, sur Radio-Classique (propriétaire : Bernard Arnault), Luc Ferry sonne le début de la chasse et appelle la meute armée à la rescousse.

Luc Ferry. Souvenons-nous : en 2015, il profite, en habitué, d’une croisière autour de la Méditérranée avec ces autres intellectuels de Droite qui n’en pensent pas moins : les Jacques Julliard, les Finkielkraut, les Pascal Bruckner, Stéphane Bern, Laurent Joffrin et autres Comte-Sponville. (Lire encadré ci-dessus). Ils font des Conférences très bien rénumérées sur ces énormes et très laids paquebots pour touristes. En 2011, ce même Luc Ferry avait touché 4499 euros par mois pour des interventions à l’Université de Paris VII qu’il n’a jamais assurés ! Mini-scandale mais Luc Ferry – comme Fillon – n’a jamais rendu l’argent.

FRANCE-INFO.

Mon Dieu ! C’est FranceInfo !

Jean-François Achilli anime ce soir-là l’émission Les Informés sur France-Info. Il introduit en titre le sujet de la violence avec le boxeur
Christophe Dettinger (Bouh, le méchant !) et continue sa présentation d’émission en citant le commandant de Toulon, Didier Andrieux (sans le nommer) qui a agressé un opposant «qui tenait vraisemblablement un tesson de bouteille». Petit relévé de propagande qui, une fois encore, en dit long sur le soutien épouvantable de cette Radio pro-Macron  : cette version du «tesson de bouteille» (non prouvée à l’image) est celle de… la Police. Mais chuttt, on omettra de le préciser à l’antenne ! Silence aussi lorsque cette radio publique (Directeur : Vincent Giret, soutien enthousiaste de Macron 2017) tait que le nombre de 50.000 manifestants samedi dernier est le chiffre du… Ministère de l’Intérieur. Résultat d’aucune importance : Monsieur Achilli, insupportant mes tweets qui lui font remarquer ces menus détails (ici regroupés en un encadré), bloque mon compte Twitter !

NON FREDERIC, ILS NE SONT PAS FOUS.

C’est bien toi qu’ils montrent du doigt pour que tu rentres dans le rang.

Pour Frédéric Lordon, ils sont devenus fous. Mais la psychiatrie n’a rien à voir là-dedans. Leur habitus parle tout haut pour eux. Jusqu’ici tout cela était resté assez intériorisé et n’avait pas été clamé aussi fortement, aussi violemment. Cela tenait au contexte. On bavassait contre les Lois Travail, on plastronnait dans les débats des TV-Chiottes, on répondait tranquillement au micro du Téléphonne Sonne, on était très sérieux devant les caméras de 20 Minutes de Madame Quint, on blablatait sur les réalités économiques nécessaires pour la France, on défendait avec conviction les élans européens. Tout roulait, tout allait à peu près bien… jusqu’à… jusqu’à l’apparition des Gilets Jaunes dont la colère est venue les clouer au mur. C’est l’affolement généralisé devant cette France Spectrale que, jusqu’alors, ils n’avaient pas vu venir, confinés qu’ils étaient dans leur Entre-Soi et leur « supériorité ».

Et voilà – merveilleux moments ! – voilà que leurs gesticulations (des invités aux présentateurs-procureurs), que leur nervosité, leur impuissance politique et idéologique les révèlent. Non, ils ne sont pas fous, ils sont juste les suppôts exaspérés du Pouvoir, incrédules devant l’inédite résistance populaire. Leur inconscient est sur la table, éclate dans leurs mots, sur leurs écrans. Les voilà simplement sortis de leur Entre-Soi, les voilà visages entièrement découverts, totalement mis à nu. Oui, bas les masques, on vous voit et vous n’êtes pas beaux. Pas beaux du tout.

PS : c’est en raison du respect que je porte aux fous que je ne traiterais pas ainsi ces Experts du PAF et n’irais pas les calquer sur ces fous et sur ces souffrants qui emplissent les hopitaux psychiatriques.

  LA GRANDE FROUSSE DES EDITOCRATES ET DE QUELQUES SECONDS COUTEAUX.

Voilà une « élite journalistique dont la déconnexion semble de jour en jour plus stratosphérique. Une élite qui continue de considérer les manifestants avec mépris comme un vaste troupeau moutonnier, dont une carte pourrait mécaniquement déchaîner les pulsions ». (Article du Monde Diplomatique).

Cliquez sur la carte des lieux du Pouvoir (Monde Diplomatique)

Pourquoi s’interdire de nommer ces canailles parisiennes, répertoriées, cachées quelque part dans ces lieux de pouvoir ? Caroline Fourest (Marianne), Mohamed Sifaoui, Richard Hiaut (Les Echos), Jérôme Soligny, Jean-Michel Aphatie (Europe1), Géraldine Woessner (JDD, Europe1), Sylvia Pinatel (TF1), Raphaël Enthoven, Yves Bourdillon (Les Echos), Alex Sulzer (L’Express), Antoine Garbay (Le Figaro), Arthur Berdat (Le Figaro), Quentin Girard (Libération), Abel Mestre (Le Monde) Yann Barthès et Julien Bellver (TMC), Gérard Grunberg et Elie Cohen.

L’AFP, ANNEXE DE L’ELYSEE.

D’autres chiens de garde sont aussi à l’honneur : Christophe Schmidt, Chef du Service politique de l’AFP, Fabrice Fries, Directeur de cette même Agence France-Presse. (Article d’Acrimed).

GERARD LECLERC, CNEWS.

Le mois dernier on avait vu et entendu Ruth Elkrief de la poubelle BFMTV traiter Xavier Mathieu (ex-leader des Conti, aujourd’hui intermittent du spectacle) de «comédien» sous l’œil goguenard (et méprisant) de Bruce Toussaint. Aujourd’hui, c’est Gérard Leclerc (frère de Julien Clerc), autrefois humilié par Sarkozy, qui veut «interdire les manifestations». Visage crispé, yeux hors des orbites, nerveux à l’extrême, il cherche une approbation tout autour. Frappant le poing sur la table, il poursuit « A partir de  ce moment là, elles sont illégales et dès que vous avez trois personnes qui se réunissent quelque part vous pouvez les coffrer ! Ah bin oui !». Pas géniale cette grande frousse en direct ?

BRAVO A DAVID DUFRESNE, JOURNALISTE INDEPENDANT

David Dufresne (@davduf sur Twitter) recense toutes les violences policières filmées, commises sur le territoire français. En ces temps de répression, temps de silences médiatiques, d’attaques contre soi-disant TOUS les journalistes, en voilà un qui fait son travail d’investigation. Simplement. Efficacement. Et c’est tout à l’honneur d’Aude Lancelin et du @LeMediaTV de le laisser parler et de nous offrir ces vérités sur la Police de Macron.

Le Présent coloré : gilets jaunes, blouses blanches et tempes grises.

«Ceux à gauche qui pensent qu’ils ne feront la révolution qu’avec un peuple révolutionnaire constitué de leurs exacts semblables attendront la révolution longtemps». Judicieuce incise de Frédéric Lordon dans son entretien chez Ballast.

Sur une seconde analyse, je signalerai la réflexion de Serge Faubert de Le Media TV qui voit les gilets jaunes en couleurs bariolées et qui résume l’appréciation de ce Mouvement par les Dominants en trois mots : «mépris de classe». (Ici)

Enfin, j’ajouterai cette pensée de Montaigne qu’on pourrait tirer du côté de la morale individuelle mais que j’élargirai du côté du Politique. Gens de rien contre gens de biens.

C’est que le penchant-BiBi, c’est le côté du conflit, le côté de la lutte des uns contre d’autres, le côté de l’analyse structurelle que certains résument bien en ces trois mots : lutte des classesEt de cette lutte des classes, la période présente en est toute colorée. Blouses blanches, gilets jaunes, écharpe rouge (celle de Barbier), chemise blanche BHL, Résistance verte, tempes grises des retraités.