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La Vespa de Nanni Moretti.

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CARO DIARIO
envoyé par saltiel. – Regardez plus de films, séries et bandes annonces.

Comment oublier cette balade en Vespa ? Comment oublier le film de Nanni Moretti s’ouvrant sur un homme en scooter noir ? «Sur ma vespa» est le premier des trois chapitres de « Journal intime » tourné en 1994. Il dure 27 minutes et quarante secondes. Pas de plus belles séquences sur une ville (Rome) que ces minutes et que ces quelques secondes.
Nanni se balade en scooter, emprunte les chemins, serpente les rues en longs panoramiques. Rêveries d’un promeneur solitaire ? Non, pas tout à fait, parce qu’il «sera toujours avec peu de gens», parce qu’il gardera toujours sa «confiance en l’homme mais pas dans la majorité ». Il prend son temps pour dire que le temps presse : il y a urgence à dire qu’il déteste le film Henry, Portrait d’un serial killer de John MacNaughton, qu’il se désole d’une pitoyable et affligeante apologie du film. Le voilà qui s’arrête à Garbatella avant d’embrayer sur Casalpalocco : sinuosités, liberté de ton, fluidité des plans et des images.  Il interpelle un résident du quartier sur sa jeunesse de 1961, piétinée, déniée. Nanni Moretti est en colère : sa rage est brève mais bien sentie. Il monte le ton contre l’omniprésence des «chiens de garde et des cassettes-vidéos » derrière les murs des villas-blockhaus. En voix-off et en images, Nanni dit ce qu’il aime, il aime les musiques conjuguées de Khaled («Didi »), de Léonard Cohen ( «I’m a Man ») et de Keith Jarrett ( le concert de Koln), il aime la danse (merveilleuse apostrophe en langue italienne de Jennifer Beals, héroïne de «Flashdance »). Et comment ne pas le rejoindre pour s’engager avec lui sur ces magnifiques panoramiques de quartiers romains (les prononcer, là encore, avec l’accent italien du réalisateur : Garbatella 1927, Village olympique 1960 , Tufello, 1960, Vigne Nuove, 1987) ? Comment ne pas aimer ce rythme filmique tout en déambulations et en virages, le tout pris sans brusquerie. «Ce que j’aime faire aussi, c’est regarder les maisons, dit-il de son accent inimitable. Comme ce serait beau un film fait de maisons, de panoramiques sur les maisons ». Premier film où le décor – qui n’en est plus un – devient le corps du film.
La ville revisitée, la ville et ses quartiers populaires d’antan, la danse, le cinéma à venir, le cinéaste Pasolini, fantôme en bordure d’écran : tout s’accumule. Comme ces Unes des journaux empilés sur l’assassinat du cinéaste de la Marge, de la Minorité.
Plage du crime, plage du film en longs plan-séquences. Ce « Pasolini-Plage » est à rebours des sables brûlants et touristiques de la Méditerranée. Sur les à-côtés, la lande est pelée, les roseaux sont vert pâle et au détour, juste derrière les barres de sûreté de la route, il y a un terrain de foot qui a la gale, il y a deux poteaux rouillés et une stèle mangée par le temps. Et encore juste derrière le vieux grillage, voilà Pasolini, toujours vivant, voilà toujours, en promesse entière, une certaine vision d’un cinéma rageur et enragé.  » Voilà, semble nous dire Nanni Moretti, des films vont se faire, des films vont venir : ils seront indestructibles ».

« La Vie du Rail »…( BiBi cinéaste !)


La Vie duraille (sur une musique de Leonard Cohen)
envoyé par PensezBiBi. – Futurs lauréats du Sundance.

Riches, Célèbres et Rigolos.

   Eclat de rire
Bibi a lu la presse et a suivi les destins croisés de Cristina Fuentes, d’Anne Lauvergeon, de Jean d’Ormesson, de Kleber Haedens, de Roberto Saviano et a trinqué avec ses amis vaudois.

1. ANNE LAUVERGEON : un électron libre ?
Une qui n’a pas fait d’économie d’énergie pour nous convaincre c’est l’explosive patronne d’Areva, Anne Lauvergeon qui déplore que « la question d’énergie soit trop longtemps restée aux mains des seuls spécialistes » ! Assez drôle réflexion au moment où notre Grande Dame joue les Expertes en publiant chez Plon son livre « La Troisième Révolution énergétique ». Pour Anne Jouan, la journaliste du Figaro, le discours de la Présidente d’Areva, volontiers provocatrice (et une Rebelle de plus ! Une !) est  «parfaitement rôdé ».
BiBi prend acte de son refus de vendre des centrales à des dictatures mais s’étonne du silence de la Dame sur les implications d’Areva dans certains pays « démocratiques » africains. Enfin, notre Présidente a des principes simples qu’elle impose à sa famille :   «éteindre la lumière quand on quitte la pièce ». Et c’est en achetant  le livre de Madame qu’on se tiendra au courant ?

Léonard Cohen, inimitable, inoubliable.

Leonard !   


Leonard Cohen « The Future »
envoyé par fab2609. – Regardez d’autres vidéos de musique.

Léonard Cohen est passé à Lyon le 9 juillet, à Nice le 22 juillet dernier. En octobre et en novembre, il continuera de silloner l’Europe toute entière. BiBi aurait aimé le revoir et le saluer. BiBi se souvient des années 70 où le chanteur canadien fut invité à la Fête de l’Humanité. Dans ces années qui suivirent 68, BiBi avait usé les sillons des trois premiers albums du Maître jusqu’à bousiller son électrophone. BiBi a toujours aimé la voix unique, douceâtre et profonde de Léonard Cohen. Il a toujours été remué par cette sorte de voix traînante, laborieuse, granuleuse – celles aussi d’un Lou Reed, d’un Syd Barett, d’un Eric Burdon ou d’un Van Morisson – voix qui touchent l’âme sans avoir l’air d’y toucher.

Pour ses trois concerts à l’Olympia fin novembre, les dernières places s’élèvent à plus de 180 euros. A Londres et Dublin, le prix de certaines places tutoie les 400 euros ! BiBi, tout désolé, a appris les raisons pour lesquelles Leonard Cohen avait repris la route : ruiné en 2004 par son ancienne manager, Kelley Lynch, Léonard Cohen a vu les 5 millions de dollars économisés pour sa retraite lui filer sous le nez. Même en ayant gagné son procès, il ne pourra plus espérer rentrer dans ses frais. Le voilà donc sur les chemins, suivant l’adage de notre Little Nikos : travailler plus pour gagner un peu.
Léonard Cohen a une sœur de cinq ans son aînée. Son père est mort lorsqu’il était jeune. Sa mère, d’origine lituanienne, lui dira : « Contente-toi de suivre ton instinct ».
Il dira : « Je ne pense pas beaucoup à mon enfance. Je ne crois pas que ce soit une explication légitime de la vie. Je pense que pour survivre, il faut renaître ». Et encore : « La Poésie est l’Ecriture Sainte, la Loi…Le premier poète que j’ai aimé fut Federico Garcia Lorca. Après j’ai aimé William Butler Yeats. Je voulais répondre à ces poèmes. Chaque poème qui vous touche est comme un appel qui nécessite une réponse. On veut y répondre avec sa propre histoire. »

« J’écoutais Edith Piaf et Ray Charles. J’aimais beaucoup la Musique Country. Je n’ai jamais appartenu au rock’n’roll, mais j’ai bénéficié de son hospitalité. J’ai grandi avec la musique folk et le blues. J’ai toujours espéré qu’un jour je serais capable d’accomplir l’exploit de la simplicité des grandes chansons comme Blue Berry Hill de Fats Domino. J’étais très ému en entendant cela. C’est de la grande écriture, moderne. J’ai commencé à jouer de la guitare là-dessus. »

« J’écoute la radio dans ma voiture. J’écoute de la musique classique, du country, j’aime le hip-hop, même si j’ai des difficultés à comprendre les textes des rappeurs. Le Talmud dit qu’il y a du bon vin dans chacune des générations. Il y a tout le temps de la bonne musique. Par exemple, la musique électronique. J’aime cette musique, très fraîche, qui décrit un nouveau paysage émotionnel. J’aime le son que les machines peuvent produire. Ils sont différents et originaux et pourtant nous vivons avec eux tous les jours, à la radio, au téléphone, sur les répondeurs. Peut-être ferai-je un disque avec des musiques électroniques. Mais le diable se moque de mes projets. Le bon Dieu, Lui, est plus compatissant. Le diable rit, Dieu regarde. »
Sa géographie intérieure est à Montréal, aux abords du 599, Belmont dans ce quartier de Montréal de Westmount où il a grandi. Il y a aussi cet autre endroit où il fit de courtes études littéraires et de Droit (l’université Mac Gill) et encore le petit square du Portugal, le mini-restau Bagiel et la Rue Saint-Anne.
Plus tard, il s’évadera à Hydra au temps de la Grèce des colonels et y restera 11 années. BiBi a appris cette chose touchante : un groupe de supporters s’y réunissait encore récemment pour célébrer le Maître ! Léonard Cohen va passer l’essentiel de la décennie 1990 chez les bouddhistes, sous le nom de Silent Cliff. Ses quêtes spirituelles seront aussi autant d’errances profitables à son œuvre. Crâne rasé, habillé en robe de bure, soumis au réveil avant l’aurore au monastère de Mont Balby, il quittera  cette montagne californienne sans heurts et sans regret.
Los Angeles et le pavillon de Tremaine Road seront sa parenthèse. De même que les innombrables chambres d’hotel, le Chelsea Hotel par exemple où il se liera avec Nico, l’égérie du Velvet Underground. Il dira d’elle qu’elle était sourde comme un pot et lui donnera cette chanson : «Take this longing ». Il engagera aussi Phil Spector ( « Death of  A Lady’s Man ») un arrangeur un peu étrange qui travailla avec les Rolling Stones.

Le 8 octobre sortira un livre : « La vie de Léonard Cohen » d’Ira B. Nadel aux Editions du Rocher.

Cohen for ever  et « The Future » comme… présent.