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Hebdos à la petite semaine (1).

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Bonnes vieilles habitudes. Reprendre les journaux-papiers de la dernière quinzaine. Les lire jusqu’au moindre détail. En dégager la substantifique moelle.

Pour ce billet-ci, j’ai laissé de côté les canards laquais au quotidien et me suis attardé sur les Hebdomadaires à la petite semaine : M Monde Magazine, l’Obs, Paris-Match, les Inrocks, le Figaro Magazine, l’Express.

BiBi bande… son arc et sort ses Flèches.

Le Diplodocus et les Diplomates.

La perle de cette quinzaine vient de Nicolas Sarkozy : «Je n’ai d’ailleurs jamais aimé les diplomates ni les magistrats, ce n’est pas ma culture. Moi j’aime les préfets et les flics» (Le Canard Enchaîné, page 2). BiBi en est maintenant sûr : Nicolas ne lit pas (ou ne sait pas lire) le Monde diplomatique.

Il aime les Préfets.

«J’aime les préfets» dit Sarkozy avec emphase. Sauf celui de la Manche démissionné pour avoir laissé entendre des voix contraires lors d’une visite de Chouchou. Sauf le collègue du Var muté sans doute à cause de l’Affaire des égouts de Belle-Maman. Sauf le préfet de l’Isère limogé après les événements qui se sont produits à Grenoble en juillet dernier.

Il aime les Préfets anciens flics (et réciproquement).

«J’aime les préfets et les flics» répète Sarkozy. Souvent, c’est un pléonasme. Le 23 février, le préfet Ange Mancini, préfet de la Martinique en 2009, devient coordonateur national du Renseignement à l’Elysée. Avant d’être préfet, il a été un «super-flic». Comme le furent les collègues Christian Lambert, nommé préfet de la Seine Saint-Denis en avril 2010 et Eric LeDouaron nouveau préfet de l’Isère.

Diplomates pas très diplomates ?

Les diplomates ont reçu, eux aussi, les gifles présidentielles. Mais Yves Aubin de la Messuzière, l’un d’entre eux, s’est rebellé dans une tribune libre de «Libération». Il y révélait que le gouvernement était parfaitement informé «des dérives du système Ben Ali». Il aurait fallu lire les dépêches des diplomates, dit le Diplomate. Lire ? Ne sais-tu pas, cher Yves, que l’alphabétisation en cours de notre Président connaît quelques sérieux retards ?

BB, pas BiBi.

Les propos sont du Golden Boy, Boris Boillon, (Attention BB, pas BiBi et pas Habibi non plus), diplomate new-look à la Sarko : «[Khadafi] a été un terroriste, il ne l’est plus. Il ne faut pas laisser libre au cliché. Dans la vie, on fait tous des erreurs et on a tous droit au rachat». BiBi avait cru lire «On se tait tous sur des terreurs et on a tous droit au crachat»

Cru ou cuit ?

Le député UMP de Haute-Savoie, Lionel Tardy, a déclaré dans La Croix du 17 février que «la droite se fait manger tout cru sur Internet». Le député peut être cru sur paroles. BiBi espère très prochainement que la droite sera toute cuite et que la déroute UMP ne saurait tardy.

La Suisse nous attaque !

Même la Confédération Helvétique s’y met ! Jean-Noël Cuénod de la Tribune de Genève se lâche contre Kouchner : «Il ne faudrait pas oublier que le porteur de riz du quai d’Orsay avait  placé la Libye et la Suisse sur le même pied et poussé l’insulte en accusant notre pays de prendre Tripoli en otage !». Pour une fois, ce sont les petits suisses qui mangent les petits français (et non l’inverse).

Un Siècle de retard.

Au Siècle, 13 avenue de l’Opéra 75039 Paris, on peut apercevoir de temps en temps, son vice-Président Louis Gallois, Président exécutif d’EADS qui vient d’être grillé sur le Marché par la Compagnie US Boeing au sujet du remplacement de la flotte d’avions ravitailleurs de l’US Army. C’est donc Boeing qui a réussi le Marché du… Siècle.

Menu avec un Verdeaux.

A la suite du déjeuner Sarkozy/Villepin, on a beaucoup mis en avant Alexandre Djourih, villepiniste et sarkozyste, très très riche homme d’affaires (va-t-il aider financièrement Villepin pour 2012 ?). Alexandre le Grand est devenu omniprésent auprès d’Henri Proglio, cumulant les casquettes à la tête de Veolia et d’EDF sur les marchés de l’eau et des déchets dans les pays émergents (Le Monde du 24 février). Comme par hasard, Grégoire Verdeaux, le grand conseiller com’ de l’Elysée au féminin – tendance géopolitique -, a été déplacé chez Proglio. Hasard ? Manœuvre ?

Sondage ou Son de rage ?

Les enquêtes d’opinion de Publifact, la société de Patrick Buisson, ami sarkozyste, sont facturées 392228 euros l’une ! Même pour la mesure de l’audience de son blog, BiBi refuse d’être sondé à ce prix… derrière ce Buisson.

Flèches de Cœur.

Une découverte : le blog de Travis Louie et ses dessins fantastiques (ou fantastiques dessins – au choix). Le dessin de Chouchou et Chochotte (hors-légende) est de lui.

 

Grégoire Verdeaux quitte Carla Bruni pour Henri Proglio.

Surprise ! Grégoire Verdeaux, le Conseiller Com de Carla, a quitté son poste. Voilà un conseiller com de première grandeur qui change soudain d’horizon et qui file par la petite porte alors qu’il était promu dans le Quintet des Conseillers Com après remaniement de mars! Tout cela ne fait pas une ligne ailleurs qu’ici . Bizarre, non ? Pourtant Greg était en bonne compagnie aux RDV du lundi matin avec Lévitte, Guéant, Guaino et Soubie ! Pas rien, hein ?

De son domaine de compétences (Humanitaire, rédacteur des discours de Carla, ex-directeur financier d’Unitaid), le voilà qui va allumer les ampoules EDF, avec un job taillé sur ses mesures : il va prendre la direction des relations institutionnelles en Europe d’EDF. Sur les raisons de ce déplacement, Grégoire Verdeaux se garde bien de nous… éclairer.

BiBi suggère à ce dernier de s’informer sur son patron, grand ami de Nicolas en lisant Le Conte du Capitaine Proglio et des 11 marins ou encore de savourer un portrait en pleine lumière du Patron d’EDF.

On peut s’interroger avec BiBi sur les raisons de ce départ.

Plusieurs hypothèses (7) :

1. Greg a demandé à changer de poste. Bien introduit dans la Maison élyséenne, il a pu demander un poste à haut niveau – et qui plus est – est une «création». Pas rien, une création de poste chez un des hommes les plus puissants de France (rappelons-nous de ses subprimes défendues avec acharnement). Mais ce désir de changement n’explique rien.

2. Grégoire a du être passablement agacé devant les innombrables billets-BiBi sur sa façon toute élyséenne de s’occuper des Affaires humanitaires chez Carla et sur ses imbrications. Le rappel de son poste de Dirlo financier à Unitaid, ses agissements avec Henriette Martinez de l’UMP, l’article de Natalie Nougayrède du 23 Septembre 2010 dans le Monde, l’entêtement-BiBi à rappeler les possibles liens entre la Fondation Carla et «les financements innovants» projetés par Chouchou ont du faire baisser sa côte. Sans parler de cet étrange et énigmatique envoi de Florence (lire article ici même ). BiBi avait déjà perçu cet agacement derrière les petites manœuvres de Greg via les interventions pitoyables de son pseudo Mentrel dans les commentaires-BiBi ou encore… par la création de son Blog très high-tech qui le ferait monter dans les premières lignes Google en lieu et place des billets-BiBi !

3. De tout cela, on pourrait en rire et BiBi… en rit ! Le plus grave est ailleurs. Madame Carla Bruni vient donc d’évincer Grégoire Verdeaux de son pool pour le remplacer par une de ses copines, Véronique Rampazzo. BiBi se demandait – via le courrier reçu d’une Amie de Carla – comment s’était opérée cette embauche. D’autant plus que Carla – que l’on croit tendre et amicale – ne s’est pas gênée pour embaucher déjà Consuelo Remmert, sa demi-sœur en CDI à ses côtés ! Tendre et amicale Carla ? C’est à voir. Partageuse, certainement mais ça dépend avec qui.

4. Le départ de Grégoire Verdeaux est aussi à envisager de la façon suivante : trop exposé via l’acharnement-BiBi, Grégoire a fait son boulot et il est désormais inutile de le garder. Trouvons lui un poste où il sera moins en vue avec – probablement – de jolis émoluments. Ainsi va la carrière de ces jeunes loups sortis de Science-Po qui s’acoquinent avec le Pouvoir. Balladur-Barnier-Sarkozy-Proglio : qui dit mieux sur sa carte de visite ?

5. Cette acceptation peut être une aubaine pour Grégoire. Il se refait une virginité ailleurs chez Papa-Proglio qui va lui apprendre le métier. Et peut-être qu’après tout, Grégoire Verdeaux a assez de lucidité pour se tirer avant la Catastrophe annoncée (Sarko dehors en 2012). Cet éloignement serait tout bénéfice pour lui : il pourrait alors revenir, tout frais, tout neuf dans les souterrains élyséens ! Avec Valls ? avec Copé ? avec DSK ?

6. Il reste encore le côté politique. Chouchou a depuis longtemps pensé ses «financements innovants». Tout semble être en place. BiBi renvoie pour ne pas se répéter à son dernier article.

7. Pour finir, ne croyez pas un traitre-mot du Roman-BiBi sur ces agissements souterrains. Mais n’en demandez pas plus à BiBi : il a beau faire des efforts, il aura bien du mal à se fendre d’un amical «Bonne chance, Greg, dans ta nouvelle Vie !»

Villepin à 8% ou la grande frousse de Sarkozy.

Dans le dernier JDD (page 11), le journaleux Bruno Jeudy nous livre un article au titre bien optimiste et – une fois n’est pas coutume – de bonnes infos. A croire qu’il a lu le précédent billet-BiBi sur les tractations Sarkozy-Villepin.

Monsieur 8%.

BiBi y revient ici une nouvelle fois car ce qui est en jeu n’est ni plus ni moins les 8% dont on crédite Dominique au premier tour (s’il se présente). Et ces 8% feront perdre Sarkozy. D’où la grande frousse de notre Président, d’où cette grande pétoche qui sourd dans les couloirs élyséens – et que la grande presse aux ordres fait mine de ne pas voir, de peur évidemment d’indisposer (ou mieux : de contrecarrer le projet secret de Chouchou de réconciliation).

Les déjeuners se multiplient.

On apprend donc qu’une part importante du temps de nos Ministres et Hommes de l’Ombre UMP se passe en… déjeuners à tenter de convaincre le bel aristocrate «de renoncer à 2012». Pas rien comme tentatives, pas rien ces déjeuners présentés pourtant comme anodins, n’est-ce pas ?  Comment expliquer qu’ils ne fassent pas l’objet de commentaires ? Ce ne sont pourtant pas les caméras qui manquent lorsqu’on voit la médiatisation outrancière de Marine Le Pen à son Congrès.

Copé, Baroin et pas n’importe quels autres.

Donc notre Dominique déjeune très souvent : avec Jean-François Copé et avec François Baroin. Avec ce dernier, pas besoin de lui poser des questions, il répond toujours à côté. Mais Bruno Lemaire pourrait, lui. Très bavard sur ses amis tunisiens, ex-directeur de cabinet de Villepin, il pourrait s’expliquer sur la mission que Chouchou lui confie et détailler ce qu’il amène dans le panier présidentiel en échange du Grand Renoncement.

Conseil à Dominique : Attention à ta ligne politique et… physique (celle qui te fait gagner le cœur des électrices) ! Tu risques de prendre des kilos à multiplier les déjeuners : avec Alain Juppé, ton ami d’Ecole, «grand professionnel», avec Jean-Louis Borloo On s’entend bien») et avec tant d’autres responsables UMP ( Hé ! Bruno Jeudy ! T’as oublié de donner les noms !).

Vers un échec ?

C’est dans le second article («Affaire Clearstream très loin de la trêve») qu’on aura plus de précisions. On sait déjà que Sarkozy – subitement tout mielleux – a invité les anciens premiers ministres (dont Villepin) au Sommet du G20. Ce Chouchou ! Il connaît son Dominique sur le bout des doigts. Villepin n’est en effet pas du tout du tout insensible à la tactique qui consiste à le bombarder dans la Jet-Set politique, à la Top-flatterie, aux courbettes bien faites, à sa ré-introduction dans le haut de la France d’En-Haut. Il a donc accepté l’Invitation à déjeuner entre le 20 et 28 janvier. Un point pour Chouchou.

L’omniprésent Djourhi.

Quid des autres repas ? Hé bien, De Villepin déjeunera aussi avec Alexandre Djouhri (au Bristol ? à Monaco ? ). Pour ceux qui ne connaissent pas Alexandre, la seule lecture de son cursus est édifiante. Le bonhomme est un intime de Pasqua, de Chirac, de Maurice Gourdault-Montagne et de Villepin;  il accompagne Sarkozy dans tous ses voyages présidentiels (rencontre d’avril 2006). Wouuuhh ! Pas rien, le bonhomme ! Voilà comment le JDD en parle :

«Proche de Claude Guéant, l’homme d’affaires Alexandre Djourhi, intime de Villepin, a plaidé à plusieurs reprises pour un «cessez-le-feu». Le patron d’EDF, Henri Proglio, avec lequel Villepin a déjeuné cette semaine, aurait également plaidé en ce sens. «Alexandre tient la ligne suivante, explique un des proches de Djourhi. Il dit que Sarkozy doit gagner en 2012 mais que pour y arriver il doit se réconcilier avec Villepin».

Fais attention, Dominique, les repas risquent de prendre fin car tu n’auras plus rien en caisse si tu persistes dans ton entêtement. Et la manne financière, c’est le nerf de ta guerre, non ?

Silence dans les rangs de Gauche.

Ce qu’il y a de très surprenant dans cette affaire, c’est qu’il n’y ait que BiBi pour soulever de telles questions. Surprenant : les hommes et femmes de Gauche (Jean-Luc Mélenchon y compris) font peu de cas de ces manigances. Or il semble à BiBi que tous ces mouvements d’envergure autour de Villepin sont du plus haut intérêt à analyser. A analyser pour cogner et pilonner sur ce point faible.

Deux Questions-BiBi.

A Villepin : « Alors, Dominique, tu te couches ?»

Aux gens de Gauche : «  Copé, Baroin, Borloo, Proglio, Guéant, Lemaire, Djourhi déjeunent et re-déjeunent avec Villepin et ça n’interroge personne

Les roses et le petit singe de Christine Lagarde.

Le 25 novembre dernier, Christine Lagarde, notre Ministre déclarait à propos d’Henri Proglio qu’il n’était « pas question de cumul de rémunérations ». Le 19 janvier, pirouette mais pas cacahuètes (2 Millions d’euros sont en jeu), Madame disait le contraire et justifiait le double salaire d’Henri Proglio en tant que PDG d’EDF et président du Conseil d’administration de Veolia. Le 20 et 21, l’Assemblée grogne et les Sondages gratuits de l’Elysée confirment que le terrain devient glissant. Le 23 janvier, Madame Christine déclare alors : «Il ne faut pas que [ce cumul] dure éternellement ». Ce mercredi 27 janvier, le Canard Enchaîné rapporte que notre Christine n’a pas du tout digéré de devoir changer de chemise en si peu de temps. «Ils m’ont prise et fait passer pour une conne».BiBi se demande qui se cache dans les vestiaires de ce « ils » ? Des noms, Christine ! Des noms !

Le Journal satirique enchaîne ensuite sur les raisons personnelles de l’aigreur de la Ministre. Passe encore qu’« ils » l’aient obligée à faire le Perroquet élyséen. Non, ce que Madame a du mal à avaler, c’est que, lorsqu’elle fut nommée Ministre chez Chouchou, elle avait accepté que son salaire soit considérablement revu à la baisse. BiBi consolera Madame Christine en lui rappelant la douce phrase qu’elle prononça un jour : « Je veux qu’on regarde vers l’avenir, qu’on ne passe pas son temps à essuyer la marguerite du Passé ». La Marguerite ? Un jour, « ils » aiment un peu ; un autre, « ils » aiment … à la folie… et un autre jour encore « ils» n’aiment pas du tout.

Lors de sa prestation télévisée devant la courtisane de TF1, Laurence Ferrari, notre Président a quand même mis un peu de baume au cœur de Christine en louant ses capacités et son travail. C’est vrai que Christine a beaucoup, beaucoup travaillé et aussi beaucoup voyagé («Je suis une itinérante mondiale, sans domicile fixe» lâche t-elle avec culot). Pour oublier son rôle de «précieuse ridicule», notre ex-championne de natation synchronisée cherche où se refaire une santé.  Peut-être ne dérogera t-elle pas à ses habitudes de «Sans domicile fixe» en se réfugiant dans un Hôtel «toujours avec piscine» ? A moins que cette fois-ci, elle ne retourne – comme en décembre – à Bonifacio où elle trouverait repos chez Clavier, ou Jean Reno ou D’Ormesson ou Jacques Séguéla ou Philippe Gildas ou encore Bernard K. et Christine O., tous propriétaires de résidences au calme sur les falaises corses.

BiBi prend cependant le pari que Christine préfèrera recharger ses batteries en Normandie. «J’ai envie de poser mon baluchon pour regarder pousser mes roses, en Normandie» dit-elle souvent.

Lorsqu’elle était avocate chez Baker & MacKenzie (1er cabinet d’avocats sur le marché du Droit des Affaires – 4400 collaborateurs pour 35 pays), forte de ses 50000 euros mensuels, notre Christine avait l’habitude, en réunion, d’envoyer un petit singe en peluche sur ses collaborateurs qui ne respectaient pas les règles fixées. On pourrait croire que c’est un orang-outang qu’elle balancera à l’Elysée, là où «ils l’ont prise pour une conne». Mais non, chez ces gens-là, ça ne se fait pas. On rumine, on oublie, on revient et on continue de ramper.

BiBi parie que notre Christine reviendra sagement en Cour (élyséenne)… un bouquet de magnifiques roses normandes à la main.