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Scandale Annecy-2018 : Grospiron, Accoyer et les autres.

Ils s’en lavent les mains.

Ce qu’il y a d’extraordinaire avec les Journaux aux Ordres (Le Dauphiné Libéré, L’Equipe entre autres), c’est la facilité avec laquelle ils ont surfé positivement sur la Candidature Annecy 2018 tout au long de ces deux années. Ils ont appuyé page après page, clichés après clichés, articles positifs après articles positifs, la Mascarade 2018 avec les aides autorisées de Sarkozy, Bachelot, Rama Yade, Killy, Guy Drut, Douillet, Jean-Luc Rigaut et consorts publicitaires. Citons ces derniers : Stéphane Fouks d’Euro RSCG, Logis de France et les 45 autres «parrains» – le mot était du Maire d’Evian, Marc Francina – le comédien André Dussolier et l’inénarrable Aimé Jacquet qui tourna un clip aux coûts astronomiques.

Ils ont tous ont appuyé la présence de la Ville haute-savoyarde dans la course à l’attribution des Jeux d’Hiver 2018 en insultant les opposants à cette Course si coûteuse pour le contribuable.

Sarkozy a toujours aimé « Annecy 2018 ».

Aujourd’hui – comble du culot – le Dauphiné, grand supporter de cette Candidature ironise sur le sort d’Annecy en distillant des contre-vérités, celle-ci en premier qui laisse entendre que Sarkozy était contre («7 décembre 2009 : Sarko se fâche» Le Dauphiné du lundi 13 déc.), que Killy (qui a placé depuis longtemps ses billes sur la case «Sotchi 2014») n’a pas été entendu et que Drut a tiré «la sonnette d’alarme pour éviter de sombrer».

Grospiron s’en va, les mains dans les poches (pleines).

Edgar Grospiron, bénéficiaire en monnaies publiques sonnantes et trébuchantes de sa place de Président, en voyages à gogo avec grandes réceptions et jolies ambassadrices, lâche aujourd’hui l’Opération. Et que dit-il ? «Ce renoncement ne regarde que moi» (Le Dauphiné). «Ce renoncement est difficile mais c’est mon problème» (L’Equipe). Ah bon, tout ceci ne serait qu’un problème privé et personnel alors que – rappelons-le lui – l’argent de ses salaires (estimés entre 10000 et 15000 euros par mois) était de l’argent… public.

Ce n’est hélas pas fini !

La supposée raison de cette démission serait qu’Edgar n’aurait pas eu l’aval du Comité de Surveillance réuni ce dimanche pour l’obtention de… 12 millions d’euros afin de poursuivre son superbe travail de représentation ! Refus certes de la Commission mais au lieu des 20 millions demandés, on fera une rallonge de 2 millions d’euros.

Ce qui fait que le coût de cette Opération scandaleuse s’élève ainsi à 18 + 2 millions d’euros.

Omerta.

Tout ce petit Monde aux commandes des deniers publics sait déjà qu’Annecy n’a aucune chance mais ce même tout petit Monde ne veut pas contrecarrer Stéphane Fouks et ses amis d’EuroRSCG qui tiennent les rênes et les cordons de la bourse et qu’on n’entend nulle part.

Silence d’or pour Bernard Accoyer qui s’était fait pourtant «l’avocat d’une candidature qui a une spécificité, c’est-à-dire une candidature… économe»!

Silence d’argent pour Jean-Jacques Queyranne, Président socialiste de Rhône-Alpes, socialiste et aveugle devant ces (détournements de) fonds.

Silence de bronze pour Sophie Dion, conseiller Sports auprès de Nicolas Sarkozy.

Accessits pour Denis Masséglia, Président du CNOSF, qui, devant ce désastre n’est pas du tout gêné au portefeuille. Il persiste: «C’est une course de longue haleine», pour Christian Monteil qui a voté pour un surplus de 2 millions d’euros et qui a confirmé qu’il continuera à faire les poches des contribuables : «C’est un budget qui nous a semblé compatible avec la gestion des deniers publics».

18 à 20 millions d’euros avec l’échec certain au bout de la Mascarade : pour nos amis précités, la validation de cette rallonge budgétaire est «anecdotique» (Le Dauphiné).

BiBi avait déjà fait le bilan et l’après-bilan.

BiBi ne retire pas un seul mot de ce qu’il écrivait en juillet 2010 :

« L’échec est là mais tout ce beau monde s’en lavera aussitôt les mains. Ils nous ont souri, ils ont voyagé à Sotchi, Paris, Vancouver, en Afrique du Sud, ils ont méprisé les adversaires du Projet, ils ont ouvert les portes aux Publicitaires d’Havas qui repartiront mains vides et poches pleines, ils auront cet énorme culot de lancer encore que « eh bien, l’important était de participer, hein ? », de nous dire d’être sportif devant la défaite en nous racontant combien fut meeeeerveilleuse cette Aventure 2018. Espérons que l’électeur haut-savoyard, appelé prochainement aux urnes, saura les faire tous descendre de leur… Olympe ! »

Photo : Le Dauphiné Libéré du 13 décembre 2010.

Les Flèches de BiBi (24-31 mai).

Fais pas le Malin, Stéph !

« Instaurer le secret pour susciter le Désir » : c’est ainsi que les Communicants d’Euro RSCG (Gilles Finchelstein, Ramzy Khiroun, Anne Hommel) et leur patron, Stéphane Fouks définissent la stratégie de leurs deux poulains. L’un crèche à l’Elysée et l’autre à Washington au siège du FMI. « En communication politique, regrette le « discret » Stéphane, les Communicants sont trop exposés. Je serai le premier à penser que si on nous voyait moins sur ces sujets, ce serait bien ». Sur ce, le bonhomme ouvre ses portes à Claude Askolovitch pour un prochain bouquin sur DSK et file illico au « Buzz Media Orange-Le Figaro ». Allez, Stéph, fais pas le malin ! On t’a vu ! » (et on te reverra).

Ce qui vous attend.

Dominique Strauss-Kahn est un candidat possible du PS. Avant que les militants ne le déclarent apte au Service de la France, ils devraient méditer sur le stoïcisme et l’hédonisme de leur Chef qui déclarait : « Je suis admiratif de l’extrême rigueur choisie par le Gouvernement Papandréou qui a préféré les sacrifices immédiats pour sortir au plus vite de la crise ». Et dire que BiBi ne peut même pas lui signifier d’aller se faire voir… chez les Grecs !

Ils font leur cinéma.

Le Figaro nous apprend que Chouchou, qui, il y a peu, croyait que Luchino Visconti était un valet de chambre de la Famille de sa femme, veut sauver les Ciné-Clubs. Carlita, elle, va tourner avec Woody Allen. Pour l’un et pour l’autre : écrans de fumée.

Mise au poing.

Dans un « Rebonds » de Libération de l’été dernier, Alain Badiou, le philosophe, finissait son article en promettant une paire de claques à Alexandre Adler. Dans le débat intellectuel, voilà des arguments frappants ! Le philosophe vient de tourner dans le dernier film de Godard. Un remake de « Soigne ta Droite » ?

Estrosi.

Notre beau Ministre s’est mis à table pour faire visiter ses appartements. Au menu ? Salades niçoises.

Cannes : les Marches de la Gloire.

Auparavant, on photographiait les Stars de Cinéma car le Cinéma et ses acteurs avaient valeur artistique. En regardant le Grand Journal de Canal Plus présent au Festival de Cannes, BiBi a remarqué que c’était l’Invité, subjugué, qui photographiait… les animateurs. Petit appareil en main, Guillaume Canet flashait (sur) la présentatrice Cinoche, Depardieu photographiait sa marionnette et ses copains de Canal et de Mammuth, Oliver Stone prenait Michaël Douglas qui prenait Denisot etc. Jean-Luc Godard avait bien raison de dénoncer « le climat grec » du Cinéma. Aujourd’hui, ce sont les animateurs-télé qui paradent au sommet de l’Olympe. Dieux et Déesses de pacotille, tous fiers de grimper les marches d’une cathodique et bien futile notoriété.

Le bon plan de Jospin.

Jospin n’arrêtera décidément pas son cinéma. Le revoilà à nouveau sous les projecteurs (de cinéma). Dis Lionel, c’est quand même mieux d’être second (rôle) à Cannes que Premier (Ministre) à l’Elysée, non ?

La Solitude ça n’existe pas.

La Caravane du Mouvement National des Chômeurs et Précaires (MNCP) a parcouru 4000 kms pour rompre l’isolement. Leur programme : déghettoïser les précaires avec cette volonté « d’aller au devant des gens, montrer qu’on n’est pas tout seul à être seul », créer du lien social. Chez le MNCP, on ne chôme pas toujours.

Flèche de Cœur.

« Les mots sont importants » est un Collectif d’Intellectuels, de militants associatifs ou de simples-Citoyens BiBi qui ont décidé « d’investir le champ de la critique du langage » et plus spécifiquement de la « Langue des Dominants ». N’hésitez pas : prenez-les au mot sur leur site…

Les Flèches de BiBi (15 / 22 mars).

Pipe, Pape, Pope.

Avec toutes ces affaires de pédophilie, on va finir par croire que Jean Paul II et Joseph Ratzinger n’étaient pas des enfants de chœur.

Stéphane Fouks : le Roi de la Tambouille (2).

«Dans le gouvernement Fillon, on retrouve des petits Fouks un peu partout» note Le Point. Reconnu comme incontournable sur la place,  le Boss d’Euro RSCG va placer ses petits pions publicitaires sur l’échiquier politique Droite-«Gauche». Qu’on en juge : Florence Depret et Glawdys Huré (ex-consultantes de la Boite) deviennent les DirCom de la Maison UMP ; Marie-Emmanuelle Assidon, de la Maison Fouks, fait désormais les beaux jours de Martine Aubry, rue de Solférino. Fouks et ses ouailles suivent Valérie Pécresse, Frédéric Mitterrand, NKM, Laurent Wauquiez, Benoist Apparu et Bernard Kouchner (Fouks lui est précieux pour son lobbying africain) etc. En 2008, Xavier Bertrand remet au Fils de Pub la… Légion d’Honneur (probablement méritée pour services rendus à l’UMP).

Le carnet d’adresses de Fouks est incomparable. En lettres majuscules, les Patrons du Cac 40 : Michel Pébereau et Baudoin Prot de BNP Paribas, Henri Proglio d’EDF-Veolia, Henri de Castries (AXA), Stéphane Richard (France Télécom), Saint-Geours (UIMM) ou encore Noël Forgeard (Airbus) et Paul Hermelin (Cap Gemini).

C’est évidemment depuis l’apparition et l’installation de ces Consultants en Com’ que la Vie politique française s’est dégradée. Mitterrand avait ouvert la voie. Chirac ne fut pas en reste pour lui sucer les roues. Aujourd’hui, les méthodes de Chouchou et Chochotte sont ciselées à l’aune de ces Travailleurs de l’Ombre. Cet abâtardissement de la Politique, rabaissée à une promotion de tête de gondole, a aussi envahi et gangréné les espaces de la «Gauche». L’archétype du jeune loup de demain, sorti de la tanière Sciences-Po, porte par exemple le nom de Manuel Valls, conseillé – comme par pur hasard – par l’ami Stéphane. Comment expliquer et comprendre autrement la mise en avant régulière de ce piètre homme politique ?

BiBi ne saurait quand-même finir ce tour d’horizon sans redonner au bonhomme Fouks d’Euro RSCG un peu d’humanité. Il nous parle de son dépucelage, de cette «première fois» : «Lorsque j’ai vu notre premier spot publicitaire en zappant par hasard chez moi sur ma télé, j’ai éprouvé une grande émotion». Dire qu’il y a des gens qui vivent pour ça : pour cette étincelle d’extase, pour ce grand «bonheur» de pacotille !

A l’instar des Grands de ce Monde (Arnault, Pinault), le Caméléon Fouks est aussi un grand spécialiste et un amateur très éclairé d’Art contemporain. Ce qui est moins repéré chez lui, c’est son indicible joie de vivre (Il dira : «La Vie est un enchantement») et ce sont aussi ses remarquables et remarquées dispositions pour la… Cuisine. Tous les mercredis, il sert par exemple la soupe au Frère Lagardère. Reconnaissons deux qualités supplémentaires à notre Stéphane : le bonhomme a prouvé qu’il savait depuis belle lurette mettre ses plats à toutes les sauces (à droite comme à «gauche») et qu’il est passé Maître à préparer (et vendre) ses salades indigestes au gros gratin.

Stéphane Fouks : l’Ascension d’un Fils de Pub (1).

Dans ses lectures, BiBi a souvent rencontré le caméléon Stéphane Fouks, qui depuis bien longtemps, arpente les terres politiciennes pour arriver à ses fins publicitaires. Son itinéraire de Fils de Pub explique parfaitement pour quelle raison la «Gauche» d’aujourd’hui prend très souvent d’insupportables guillemets.

A 16 ans, le jeune loup adhère à la Section de Charenton-le-Pont du PS. Elève peu brillant, il redouble sa Terminale scientifique. A 20 ans, il participe à la création de l’Unef-ID, le syndicat étudiant truffé de grands révolutionnaires trotskystes (Dray, Jospin etc). Il a 21 ans quand Mitterrand arrive au Pouvoir. En parallèle à son cursus d’étudiant en Droit à Paris I, Fouks travaille dans une société de production musicale. Il participera à l’organisation du premier grand concert de SOS Racisme, place de la Concorde et se vantera d’avoir popularisé la World Music dans les Salons (socialistes ?). «C’était vraiment sympa, on était une bande de copains». Surement très sympa de trainer avec la bande de futurs bobos très Rock and Roll, Trio d’Enfer : Stéphane, Alain Bauer (futur Grand Maître du Grand Orient) et Manuel Valls. Le PostMan Guy Birenbaum, sans renier ses amis fidèles, prendra une autre voie. 

A 24 ans, Yves Colmou propose à Fouks de le rejoindre au cabinet de Michel Rocard, alors ministre de l’Agriculture. Juste le temps de se marier que déjà, fidèle à Zozo (surnom de Rocard par Mitterrand), le futur Spin Doctor fonde le Mouvement des Jeunes Rocardiens puis profite de son temps libre pour terminer son DEA à Sciences-Po. Il «renoncera» bien vite à la Politique politicienne : «J’ai choisi d’aller rejoindre les communicants. On peut y être utile en s’amusant». Un joyeux drille que ce Stéphane : le Nouvel Economiste loue son «optimisme enfantin» et vante (déjà) « sa tribu d’amis» (Alain, Manu, Guy). Plus tard, notre caméléon dira encore : «On fait de la politique pour le plaisir mais aussi pour l’adrénaline d’une campagne». Peu importe le contenu pourvu qu’on ait l’ivresse ! La Politique au Service du Citoyen ? Qui ? Que ? Quoi ? De quoi parlez-vous donc, BiBi ?

Un autre mentor va être décisif : Jacques Pilhan. Alors Conseiller Com de Mitterrand, le «Gourou de l’Elysée» (qui suivra sans scrupules Jacques Chirac) appelle le jeune loup dans sa bergerie en 1987. Notre Stéphane y fera la rencontre de sa vie avec Jacques Séguéla, patron de RSCG. La Grande Aventure est alors lancée. En 2002, Fouks devient PDG d’Euro RSCG France et en 2006, il est le Président exécutif d’Euro RSCG Worldwide et directeur général d’Havas (avec Bolloré comme Boss).

Entre Grandes Ecoles (ici Sciences-Po) et Agences de Communication, Fouks est l’archétype de ces insupportables Spin Doctors pour qui la Politique, c’est du cousu-main : «Une maille à Droite, une maille à Gauche» écrit Michel Revol du Point (ce cher journaliste qui ne met point de guillemets à «Gauche»).

En 2002, Fouks est Conseiller en campagne de Jospin. En 2005, il devient un ami intime de Strauss-Kahn dont il règlera l’épisode américano-hongrois («Facture habituelle comprise entre 3000 et 5000 euros par jour et par personne !» écrit Le Point).

A Suivre… « Stéphane Fouks : le Roi de la Tambouille (2) ».